vendredi 23 octobre 2009

Ver l'hivernage à Arbatax


Mardi 15 au samedi 19 septembre – Calasetta

Les conditions météo se sont carrément détériorées, tous les jours nous avons droit aux orages et aux grosses averses, aussi nous décidons de rester dans ce petit port, bien à l’abri.
Nous profitons des périodes d’accalmie pour visiter le village et ses environs. Calasetta n’a rien de particulièrement attirant, les rues sont rectilignes et forment un quadrillage régulier, une ancienne tour de guet restaurée domine le village.
Un port de pêche et de commerce occupe la pointe Est, le trafic de ferries est relativement important entre Calasetta et Carlo Forte.
La côte Ouest est très découpée et faite de falaises d’un brun rougeâtre tombant dans la mer, beaucoup de rochers sont criblés de trous dûs à l’érosion.
Nous allons aussi nous promener le long de petites routes de campagnes longeant les vignes et les oliveraies et nous profitons du calme de ces lieux.
Un jour, en remontant une petite rue, nous passons devant une sorte de cave/garage qui est ouvert. Devant est stationné un petit triporteur contenant des seaux de raisins pressés.
Comme nous sommes curieux et regardons à l’intérieur, un homme nous prie de rentrer. Il s’agit d’une petite cave où l’homme fabrique artisanalement son vin, il s’appelle Lino et possède deux hectares de vigne, cépages Cannonau et Monica.
Il nous propose de goûter son vin, ce que j’accepte avec plaisir, vous vous en doutez, d’autant plus qu’il est très bon !
Nous lui demandons s’il en vend et il consent à nous mettre quatre litres mais pas plus !
Cet homme là, ancien de la marine marchande, est bien sympathique et nous resterons un bon moment à faire la causette dans un Italien pour le moins hésitant.

Dimanche 20 septembre – Calasetta – Teulada – 31 milles

Voyant les conditions météo qui ne doivent pas s’arranger selon les prévisions, nous profitons d’une journée d’accalmie pour entamer le retour vers Arbatax.
Cependant, la houle est bien formée et la navigation n’est pas très agréable, matelot barbouillé … Le vent de Nord-ouest qui nous est favorable se met à forcir à l’heure de midi et ira crescendo, atteignant plus de 30 nœuds vers 15 heures, au moment où nous doublons le cap Teulada pour entrer dans la baie du même nom. C’est encore une arrivée en fanfare, les embruns volent jusque dans l’entrée du port… Cependant, une fois à l’intérieur, le calme revient.
Ce petit port est étrangement construit dans cet endroit désert où il n’y a rien ! Le village est à 8 kilomètres à l’intérieur des terres. Nous n’y ferons donc qu’une petite escale.

Lundi 21 septembre – Teulada – Cagliari – 33 milles

Il est difficile d’avoir une prévision météo ici, d’autant que n’ai pas réussi à capter le navtex. Selon la météo de la capitainerie, peu de vent est prévu aujourd’hui mais nous ignorons l’état que prendra le ciel.
Le temps du matin étant calme et sachant que du mauvais temps est prévu pour le mercredi, nous partons pour Cagliari où nous serons à l’abri.
A la VHF, j’entends que des orages sont prévus un peu partout… D’inquiétants nuages noirs gonflent devant nous et bientôt, nous pouvons voir qu’il pleut le long des montagnes… a ce moment, il nous reste plus de vingt milles à parcourir.
La pluie nous rejoint bientôt, accompagnée de vent. Nous avons pris la précaution de réduire la toile auparavant et nous subissons une grosse averse abrités sous la capote tandis qu’Algieba continue sa route sans problème.
La visibilité revient petit à petit et la pluie cesse … ainsi que le vent ! Il nous faut larguer les ris et ensuite mettre le moteur.
Tandis que nous progressons vers Cagliari de nouveau à la voile, un autre orage se développe derrière nous et sur les montagnes avec un ciel noir d’encre et des éclairs mais heureusement, il ne nous rattrapera pas (avec l’aide du moteur ) et nous arrivons à Cagliari avec seulement quelques gouttes.
Cette fois, ce sera la marina di Sole qui est moyennement tenue mais est moins chère que les autres. Les pendilles sont pleines de moules et de vase noire d’une odeur infecte et il faut immédiatement laver l’avant du pont et passer la pendille au jet !
Cette marina est pleine d’Anglais, les bateaux sont mis au sec sur un chantier « foutoir » et le patron ,un peu bohême, se promène sur les pontons avec ses quatre gros chiens.

22 septembre au 17 octobre – Cagliari et retour en Bretagne

Finalement, la marina est plutôt sympathique et nous décidons de rester quelques jours avant de remonter sur Arbatax. Nous retrouvons nos amis Loulou, Dominique et Bastien et continuons notre visite de Cagliari, décidément une belle ville.
Le lundi 28 septembre, une mauvaise nouvelle nous arrive de Bretagne, mon père, âgé de 86 ans, est hospitalisé, c’est assez sérieux. Son état s’aggravant, nous décidons de rentrer et arrivons en Bretagne le Jeudi, hélas, il décèdera le lendemain.
Nous restons une douzaine de jours là-bas puis nous revenons à Cagliari car nous devons être à Arbatax entre le 15 et le 20.

18 octobre – Cagliari – Villasimius - 22 milles

Les coups de vent se succédant, nous sommes obligés d’attendre le dimanche avant d’entreprendre une petite navigation par temps incertain et vent irrégulier. Arrivée à Villasimius dans une marina presque déserte, c’est un contraste par rapport à notre précédent passage !
Nous faisons une promenade jusqu’à la ville, les environs sont très jolis et très aménagés pour le tourisme.

19 octobre – Villasimius – Porto Corallo – 26 milles

Encore une petite étape ( volontaire) car il y a peu de vent et il est très irrégulier . A la sortie du port, nous avons un bon vent portant puis travers.
Après le passage du goulet entre Carbonera et l’île Cavoli (chou en Italien), nous faisons un près serré par 18/20 nœuds puis, d’un seul coup, le vent s’arrête tandis qu’une belle houle de nord s’installe et rend la navigation un peu pénible, une grande partie de la route sera ensuite faite au moteur avec quelques intermèdes de voile.

20 octobre – Porto Corallo – Arbatax – 33 milles

Dernière étape de 2009 qui nous emmène vers Arbatax par petit temps, soleil et mer calme. La météo annonce un vent de sud se renforçant en cours de journée mais il restera faible … Par contre, il se déchainera la nuit suivante mais nous serons bien à l’abri dans le port d’Arbatax où l’on nous a installés à une place bien protégée.
Et c’est parti pour une station de presque 6 mois dans ce petit village blotti au pied des montagnes car nous avons l’intention de mettre le bateau à terre vers la fin février. Il aura besoin de sécher un peu, puis d’un bon carénage.
A bientôt pour d’autres nouvelles de l’hivernage.