vendredi 23 avril 2010
Preparatifs du départ et départ vers la Sicile
Bonjour à tous,
Par une belle matinée de fin mars, Algieba a été remis à l’eau, tout pimpant et propre de coque, heureux de retrouver son élément ( ses propriétaires aussi d’ailleurs).
Il nous a resté à faire un grand nettoyage de l’intérieur et du pont car il y a eu pas mal de poussières au chantier.
Nous avons profité ensuite d’une journée sans vent pour réinstaller les voiles qui dormaient depuis novembre dans une cabine, c’est quand même mieux un voilier avec ses voiles !
Nous venions à peine de terminer quand un jeune homme me hèle depuis le ponton, ils sont trois grands gaillards et demandent s’ils peuvent monter à bord pour visiter … Tout d’abord un peu interloqués, nous acceptons devant l’air sympathique de ces jeunes puis nous nous mettons à bavarder en Espagnol , ils sont très intéressés et également surpris de ce que nous faisons , ils nous posent plein de questions !
A notre tour, nous les questionnons et apprenons qu’ils sont tous les trois étudiants à Madrid , Francisco est originaire de San José au Costa Rica , Cesar est Chilien de Santiago et René vient de Mexico. Ils font des études de psychologie sportive et visitent la Sardaigne durant une semaine de vacances.
Nous avons bien aimé cette( trop)courte rencontre car ils doivent repartir pour Jertzu puis Cagliari et Madrid le lendemain… Bye Bye
Nous avons également sympathisé avec Talla, un Sénégalais qui vend des babioles près du supermarché où nous avons nos habitudes. Il me vend une montre (pas cher) mais elle ne marche pas … Finalement, il me l’échangera contre une qui fonctionne !
Une jolie goelette ancienne s’est amarrée pas loin de nous, un homme d’équipage est resté à bord pour peaufiner les vernis, les peintures … Il s’appelle Indi et est Sri-Lankais , très sympathique et souriant. Il me propose de visiter ce bateau construit à San-Diego (Californie) en 1934 et appartenant à un Italien de Padoue qui l’a racheté à un Américain.
La goelette s’appelle Orsagrassa et mesure 18m de long, c’est vraiment un beau bateau, avec de beaux équipets vernis, une magnifique cabine de propriétaire, un carré confortable équipé de bannettes, un bel espace de navigation abrité etc … Tout est classe mais sans clinquant et fait pour la mer !
Nous guettons la météo qui est très instable et ,en attendant, nous continuons nos promenades à vélo parmi les orangers en fleurs qui embaument mmm ! Une dernière récolte d’avocats , puis une fenêtre se présente, nous partirons donc le 19 avril.
19 au 21 avril – Arbatax – Marsala (Sicile) – 190 milles
Arbatax est laissé dans le sillage lundi 19 après-midi par beau temps et une bonne brise côtière qui nous fait naviguer au près à bonne allure. Peu après, cette brise forcit et nous envoyons la trinquette à la place du génois, Algieba se régale et avance bien sur la mer parsemée de moutons blancs, cependant il manque 20 degrés pour faire le bon cap.
En gagnant vers le large, la brise diminue mais nous permet toujours de faire bonne route, puis dans la soirée, le vent bascule à l’ouest et devient portant.
La météo annonçait 10/12 nœuds mais, vers 22h le vent monte à 25 nœuds et se maintient comme cela jusque vers 2h où il redescend à 15 nœuds. Cela a pour conséquence de former une mer désordonnée avec de grosses vagues et la nuit est très, très inconfortable. Il faut s’accrocher à l’intérieur du bateau qui subit de violents coups de boutoir.
Le matelot est malade et je dois tenir le quart jusqu’à 4h, instant où il retrouve quelques forces pour me permettre de me reposer.
Peu à peu, le vent baisse mais la mer est toujours houleuse, cela ne diminuera que très lentement, heureusement le ciel est bleu et il y a du soleil… Nous croisons une tortue qui passe au ras du bateau, elle fait une quarantaine de centimètres et suit son petit bonhomme de chemin en nageant doucement. Nous en verrons quelques autres mais de plus loin.
Plus tard une dizaine de dauphins viennent nous rendre visite et trois d’entre eux nous accompagneront un long moment en jouant avec l’étrave du bateau … On ne s’en lasse pas !
Le vent a considérablement diminué et en fin de matinée, nous devons mettre le moteur pour poursuivre notre route.
La journée passe vite et voilà de nouveau la nuit, toujours au moteur … Nous marchons tranquillement car je ne veux pas arriver de nuit.
Et voilà ! C’est au tour du capitaine d’être terrassé par une violente migraine en début de soirée … Cachets et 3 heures de repos avant de pouvoir prendre mon quart, heureusement que le matelot est en forme !
La nuit est plus tranquille et à l’aube, nous doublons la première des îles Egadi (îles Agathes) , nous longeons ce groupe d’îles et apercevons la jetée du port de Marsala vers 8h . Nous y ferons notre entrée vers 9h, ne sachant où aller s’amarrer, puis un marinero nous fait signe… Il faut passer entre des bouées de corps-morts puis amarrer l’avant à l’un d’entre eux et venir mettre l’arrière du bateau à un ponton … Explications en Italien, grands gestes …Nous ne comprenons rien … et la manœuvre est ratée ! Nous devons nous y reprendre à 2 fois avant d’y arriver.
Heureusement l’accueil est sympathique !
Les marinas Siciliennes ont la réputation d’être sales et peu confortables, celle-ci est à peu près propre, les sanitaires, situés dans un préfabriqué sont pour le moins très rustiques , la douche fonctionne ! Et ce n’est pas trop cher.
Nous sommes descendus vers le sud et la température, en cette merveilleuse journée, a grimpé (26°).
Nous allons faire un tour en ville l’après-midi pour nous dégourdir les jambes, la ville de Marsala est jolie et agréable, la vieille ville est peut-être un peu trop fraîchement restaurée mais nous pouvons y admirer de beaux édifices et il fait bon se promener dans les petites rues.
Le lendemain, météo instable oblige, voilà le Sirocco, 35 nœuds, et prévu pour au moins 2 jours … On est mieux dans le port de Marsala … Et puis il faudra bien goûter ce fameux vin !
A bientôt pour d’autres impressions
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