dimanche 14 juin 2009
De Ibiza à Mayorque
Samedi 30 mai au Mardi 2 juin - Ibiza
Nous passons 4 jours au mouillage dans la baie de San Antonio et nous en profitons pour refaire l’avitaillement et nous promener dans les environs.
Ainsi nous grimpons par de petits sentiers en haut d’une colline qui surplombe la ville et la baie et où se trouve une petite « capilla » nichée parmi les pins. Cette chapelle a été construite en 1942 en l’honneur de la Vierge de San Antoni ( en Catalan).
Nous avons eu chaud à monter et il faut faire attention en redescendant car les pierres roulent sous
les pieds …
Nous prenons également le bus et faisons une excursion sur Ibiza, la ville principale de l’île. En arrivant, nous nous dirigeons vers le port où sont alignés quelques yachts impressionnants dont l’un, battant pavillon grec, devait bien mesurer près de 60 mètres…
La vieille ville nous a agréablement surpris, certes très touristique, mais vraiment belle avec son dédale de petites ruelles escaladant la colline, ses maisons blanches agrémentées de jolis jardins fleuris, ses fortifications imposantes avec la cathédrale tout en haut d’où l’on découvre un joli panorama sur la « Grande bleue ».
Le reste de la ville n’offre pas grand intérêt, grandes avenues et publicités pour les boîtes de nuit !
Un voilier Breton est également au mouillage pas très loin de nous , Dam Marine , à bord duquel voyagent Loulou, Dominique et leur fils de 10 ans , Bastien . Ce sont des Vannetais et ils se dirigent également vers l’Est de la Méditerrannée.
Mercredi 3 juin - San Antonio – Portinatx 17 milles
Encore une navigation avec très peu de vent … Néanmoins, le parcours se fait presque entièrement à la voile , à toute petite vitesse. Nous sommes obligés de nous protéger du soleil qui est très ardent sous peine de cuire dans le cockpit !
Nous longeons la côte Ouest d’Ibiza qui est plutôt déserte et agrémentée par de petites criques ( appelées ici des « calas »).
Nous arrivons ainsi à la Cala de Portinatx qui se divise en deux dès son entrée et nous nous dirigeons vers la plus profonde où quelques bateaux sont mouillés. Cette cala très rocheuse se termine par une petite plage . Nous mouillons sur fond de sable et herbes par 8 mètres de profondeur, dans une eau très claire qui permet de voir où l’on pose son ancre.
Surprise, le bateau le plus proche est « Nimue », voilier Anglais monté par Ann et Michael, que nous avons rencontré à plusieurs reprises l’année dernière, nous échangeons les dernières nouvelles…
La soirée sera un peu « tendue » car un voilier Allemand a jeté l’ancre trop près de nous … Tout allait bien mais le vent a soudainement changé de direction et forci, ce qui fait que ce bateau nous passait au ras du nez dans les rafales et de plus avec personne à son bord.
Jeudi 4 juin – Portinatx-Andratx ( île de Mayorque ) – 50 milles
Départ tôt ce matin ( 7h) car il y a une bonne route à faire , 50 milles séparent en effet Portinatx de Andratx sur la côte Sud-Ouest de Mayorque et nous ne pouvons pas compter sur Eole pour nous pousser vigoureusement.
Effectivement, c’est la pétole complète et nous devons marcher au moteur pendant 4 heures puis un léger Zéphyr daigne se manifester, venant de travers, ce qui nous permet de mettre à la voile et d’avancer régulièrement.
Nous voyons encore une baleine qui s’ébroue à distance respectable du bateau à grand renfort de gerbes d’eau.
Vendredi 5 juin et Samedi 6 juin - Andratx
Un coup de vent est en cours et nous restons à la marina du Club de vela qui est très organisée mais aussi assez onéreuse !
Il y a de gros yachts Italiens et Anglais sur le quai principal, mais sur notre ponton c’est plus simple, nous faisons la connaissance de deux compères Espagnols de la région de Tarragone qui font une virée (le Yéti) , pas pressés de rentrer à la maison !
En face de nous est amarré un gros yacht ancien battant pavillon Anglais appartenant manifestement à une dame appelée Emma Marshall accompagnée de trois équipières, toutes bien portantes !
Nous visitons bien sûr Andratx et ses environs, le port est situé au fond d’une ria profonde ouverte au Sud-Ouest, bordée de falaises abruptes et de hautes collines boisées mais aussi très construites.
Une dizaine de chalutiers sont en activité et il est possible d’acheter le poisson fraichement arrivé dans une petite officine.
Nous allons à pied jusqu’à la Cala Llamp, joli endroit mais encore une fois envahi par les résidences !
Dimanche 7 juin – Andratx- Soller – 26 milles
Le coup de vent a laissé une jolie houle qui nous cueille dès la sortie du port et c’est « rouli-roulant » que nous empruntons un étroit passage entre l’île Dragonera et Mayorque puis nous longeons la magnifique côte Ouest très montagneuse et boisée.
La mer est un peu moins agitée mais la houle subsiste, rendant la navigation quelque peu inconfortable… Heureusement le ciel est bleu et le soleil brille, de plus quelques dauphins rapides comme l’éclair viennent jouer avec le bateau et font moult pirouettes dans l’eau limpide.
Le moteur tourne un bon moment avant d’arriver dans l’étroite passe qui nous permet d’entrer dans le Puerto de Soller où nous devons retrouver Francisco et Geronima.
D’emblée, cet endroit nous plaît, très bien protégé de presque tous les vents et de plus joli. La baie forme un cercle presque complet avec une étroite entrée. Un port de pêche, une marina et un port public occupent toute la partie gauche en entrant puis il y a une grande plage en prolongement jusqu’au sud de cette baie , le rivage devenant rocheux ensuite jusqu’à un promontoire occupé par un phare.
Nous jetons l’ancre devant la plage en essayant de bien calculer car certains bateaux sont sur des corps-morts . Le plan d’eau est très calme et promet la tranquilité ?
Lundi 7 juin au ……….. Port de Soller
Nous restons toute la semaine au mouillage dans cette baie effectivement très tranquille . Le temps se maintient au beau et nous pouvons nous baigner pratiquement tous les jours dans une eau claire et chaude.
Sirah, le ketch de Francisco et Geronima est amarré dans le port et ils nous promettent de nous emmener en ballade dans la montagne au cours de la semaine … Dam Marine arrive également au
début de la semaine, son équipage vient à bord et nous pouvons discuter un peu du pays Breton ! et autres choses …
Le mardi, nous faisons une longue ballade par une petite route sinueuse et bordée de cultures d’orangers, citronniers, amandiers et oliviers ( la vallée est appelée Vallée de l’or à cause de sa fertilité ) jusqu’au village de Soller distant de quelques kilomètres et situé à l’intérieur .
Soller est un joli village ancien avec une très belle église, de petites rues et des places ombragées où il fait bon vivre.
Pour redescendre, nous empruntons le tramway en bois très typique qui fait la navette entre Soller et son port depuis 1912. La voie passe entre les jardins à la végétation luxuriante, longe un torrent … et fait de ce trajet un véritable plaisir.
Le lendemain, nous laissons Algieba au mouillage et prenons un train ancien également en bois au départ de Soller pour nous rendre à Palma distante d’une trentaine de kilomètres. La voie serpente entre les montagnes, longe des ravins impressionnants et emprunte 14 tunnels dont l’un fait environ 3 kms de long.
Le trajet dure une heure et offre de superbes panoramas de montagnes avant de redescendre dans la plaine.
Nous serons enchantés par la visite de Palma , très belle ville offrant à la vue de nombreux monuments et édifices anciens aux façades artistement sculptées… cathédrale, bibliothèque,châteaux,églises … et aussi de nombreux touristes de toutes nationalités !
Nous serons également surpris par le bruit des voitures car il y a une intense circulation et nous n’avons plus l’habitude…
Jeudi, Antonio, le fils de Francisco et Geronima qui est commandant d’un ferry basé à Soller, nous emmène tous les quatre avec sa voiture jusqu’à un mirador situé dans la montagne et nous redescendons à pied par des petits chemins bordés de murets de pierre à travers les bergeries et les petites propriétés, ouvrant (et refermant) parfois une barrière.
Les murets ont été construits par les Arabes du temps de leur occupation de l’île, il y en a partout, ils servent également à maintenir des portions de terrain à peu près plates sur les pentes prononcées.
Nous faisons une pause sous un amandier et dégustons des amandes pas tout à fait mûres, elles sont délicieuses !
Les chemins souvent creux, sont à l’ombre et rendent la promenade très agréable… mais à la fin, cette ombre devient plus rare et nous commençons à avoir très chaud en arrivant à Port de Soller !
lundi 1 juin 2009
Arrivée aux Baleares
18 au 21 mai : Altea
Finalement nous serons restés quatre jours à Altea , dans ce petit port bien sympathique, avec une campagne environnante très intéressante. Nous avons sorti nos vélos et fait de belles ballades dans la « montagnette ».
A l’occasion d’un footing , nous avons gravi une petite route s’élevant au bord de la mer et conduisant à une petite chapelle , des paysages magnifiques avec des falaises abruptes tombant dans la mer et une vue imprenable sur la baie fermée par le Cabo Toix et plus loin , Calpe et son « peñon ».
Cependant, il faisait très chaud et la fin fut un peu difficile pour le matelot ! Pour ma part, je me sentais des ailes , allez savoir pourquoi !
Francisco et Geronima à bord de Sirah sont arrivés le mercredi et nous avons dégusté en leur compagnie un fameux et copieux « Arroz Mediterraneo » , spécialité de la région , au restaurant du Club Nautico.
Vendredi 22 mai: Altea – Formentera ( Savina) 71 milles
Le vent souffle frais depuis 4h et je suis réveillé bien avant la sonnerie du réveil .Partira, partira pas ?
Je mets l’anémomètre, ça tourne autour de 25 nœuds mais il est orienté au sud-ouest, c'est-à-dire que nous l’aurons arrière, donc nous partons.
Ce vent va nous pousser jusqu’en fin de matinée puis il se décide à tourner au Nord/Nord-est en faiblissant. Nous continuons au près jusque vers 15h mais là, il devient fantasque, accélérant jusqu’à 15 nœuds pendant 5 minutes puis redevenant pratiquement nul quelques minutes et ainsi de suite …
Les périodes de vent nul étant de plus en plus fréquentes, nous mettons le moteur …
Bercé par la mer et le ronronnement du moteur, je me suis assoupi lorsqu’un cri me réveille : Des baleines !
Nous voyons effectivement des jets d’eau à quelques centaines de mètres du bateau et puis le dos et la baleine qui plonge avec sa queue hors de l’eau … C’est la première fois que nous en voyons. Il y a tout un troupeau que nous pouvons observer aux jumelles pendant un bon moment… Puis elles s’éloignent.
La route continue au moteur et commence à devenir monotone, le temps est très brumeux et ne nous permet pas de voir les îles Baléares, nous ne ferons qu’entrevoir Ibiza noyée dans la brume du soir.
Formentera sera en vue quelques instants plus tard, il commence à faire sombre et, après avoir repéré le phare situé près du port, nous nous dirigeons vers ce qui semble être une plage, abritée du vent de Nord-est. Par prudence, nous jetons l’ancre à une distance respectable du bord.
Le mouillage est assez rouleur car nous nous trouvons près du chenal d’entrée du port où il y a un important trafic de Ferries, heureusement ça se calme durant la nuit.
Samedi 23 mai : Enseneda del Cabrito
En fin de matinée, le vent ayant tourné au sud-ouest, nous allons mouiller dans « L’Enseneda del Cabrito » située à 2 milles de là mais beaucoup plus tranquille.
Quelques bateaux sont au mouillage mais ce n’est pas la foule et nous nous y trouvons bien. Le temps est plutôt gris avec quelques périodes ensoleillées .
En fin de matinée, un énorme yacht Anglais arrive et mouille près de nous, Monsieur, Madame et 2 hommes d’équipage en tenue. Les hommes d’équipage mettent un filet de pêche à l’eau puis sortent un pneumatique semi-rigide avec un gros moteur. Monsieur fait des exercices d’assouplissement avant de sortir les skis nautiques, l’un des « boys » se met aux commandes du pneumatique et Monsieur fait son ski nautique pendant un petit ¼ d’heure.
Il revient, sans doute fatigué, et l’équipage sort alors un jet-ski, Madame s’installe aux commandes et Monsieur derrière, et les voilà partis pour une petite promenade d’1/4 d’heure …
Puis ils rentrent dans leur yacht et nous ne les voyons plus, ils repartiront plus tard dans l’après-midi…
Après déjeuner, nous mettons l’annexe à l’eau et cherchons un endroit pour débarquer et aller au village de Savina mais le rivage est rocheux et nous finissons par aller jusqu’au port … Plus de 2 milles en annexe, c’est l’occasion de tester le nouveau moteur acheté à Gibraltar, essai concluant !
Dimanche 24 mai au mercredi 27 mai: Enseneda del Cabrito puis marina de Savina
Cette fois, nous trouvons un petit endroit pour débarquer et partons faire une grande promenade à pied dans l’île par de petits chemins et sentiers. Nous sommes dans une nature sauvage avec une végétation rase : thym, romarin, euphorbes, conifères de petite taille ainsi que des plantes à fleurs jaunes et d’autres à fleurs mauves donnant au paysage une jolie coloration.
Plus vers l’intérieur de l’île, des pinèdes, des murets et des vestiges de réservoirs d’eau en pierre ainsi que les canalisations, en pierre également … En cheminant le long des sentiers, nous nous faisons surprendre plusieurs fois par l’envol de perdrix… De nombreux lézards aux jolis coloris turquoise-vert se faufilent sur les pierres … Nous nous sentons loin du monde !
Le lendemain, nous allons à la marina voisine pour refaire les pleins ( gas-oil, eau, avitaillement) et nous décidons de rester un peu afin de profiter des vélos pour explorer davantage l’île. Nous prenons aussi le bus pour aller faire quelques courses au village voisin.
Durant 2 jours, nous parcourons l’île par de petites routes bordées de murets de pierre ainsi que par des chemins de terre où nous nous perdons parfois !
Cette île, longue d’une vingtaine de kilomètres, a un caractère sauvage et comporte peu de zones de culture. Cependant , nous voyons de temps en temps des champs de blé, d’avoine et aussi des vignes. L’habitat est très disséminé et il y a beaucoup de maisons isolées mais aussi quelques bourgs :
Sant Francesc- Sant Ferran- Es Pujols- El Pilar de la Mola , ici on parle Catalan.
Es Pujols, avec son rivage découpé, ses eaux turquoise, ses vieilles cabanes à bateaux nous a charmé mais c’est aussi un endroit qui doit être très fréquenté l’été.
Au nord de l’île, deux grandes étendues d’eau salée fermées ( appelées Estany ) servent de salines , les rivages abritant une faune et une flore particulière sont très protégés.
Jeudi 28 mai …. Espalmador
Suite à quelques lectures maritimes, le matelot rêvait d’Espalmador et de ses plages de sable blanc , eh bien nous y voilà ! Quelques milles seulement de Savina, et cette île magique s’offre à nous.
Nous nous mettons au mouillage dans une petite baie presque complètement fermée et offrant un excellent abri par tous les vents sauf du sud et sud-ouest.
Bien sûr quelques bateaux sont déjà au mouillage mais il y a beaucoup de place, le temps magnifique, l’eau bleue et transparente nous invitent au premier bain de l’année. Par 5 mètres de profondeur, nous voyons le sable blanc et l’ombre du bateau … quel bonheur !
L’après-midi, nous débarquons et partons faire une randonnée dans l’île, la moitié ouest d’abord qui montre une côte très découpée avec de petites criques insérées entre les hautes falaises, pas question d’y venir en bateau.
Tout est minéral, que du roc , seules quelques touffes de petites plantes s’accrochent désespérément, résistant au soleil et à la sécheresse…
Tout au nord de l’île, un minuscule mouillage s’ouvre avec une petite plage déserte bordée de pins. La vue sur les « Freus », qui sont les passes entre Espalmador et la montagneuse Ibiza, est magnifique. Nous découvrons également la côte Est d’Ibiza et la ville du même nom.
Le retour se fait par l’intérieur où le romarin est roi, poussant en énormes touffes à côté de petit conifères …
Le lendemain, nous explorons le côté Est qui contraste avec l’Ouest : côte rocheuse mais plus plate, amoncellement de cailloux sculptés par l’érosion et nombreux débris rejetés par la mer, donnant un aspect un peu désolé.
Vendredi 29 mai : Espalmador- San Antonio de Portmany ( île d’Ibiza)
Navigation tranquille, presque entièrement à la voile ( pépère !) , nous contournons de près l’imposant ilôt « Vedra » qui dresse ses aplombs au-dessus de la mer et nous nous sentons vraiment minuscules au pied de ce mastodonte.
Nous nous faufilons ensuite entre plusieurs îlots pour entrer dans la grande baie de San Antonio puis arrivés au fond de cette baie, nous jetons l’ancre devant le port. Il y a déjà un grand nombre de bateaux au mouillage …
On ne peut pas dire que cette ville soit vraiment belle ! par certains côtés, on atteint même un summum dans la laideur avec ces affreux immeubles des années 70 ( cages à lapins ) , et de plus délabrés, qui ceinturent la baie.
Une faune particulière fréquente ces lieux, individus garnis de tatouages , ce sont les « teuffeurs » , la nuit le bruit des discothèques envahit la baie, heureusement nous sommes assez éloignés et il nous arrive estompé.
Finalement nous serons restés quatre jours à Altea , dans ce petit port bien sympathique, avec une campagne environnante très intéressante. Nous avons sorti nos vélos et fait de belles ballades dans la « montagnette ».
A l’occasion d’un footing , nous avons gravi une petite route s’élevant au bord de la mer et conduisant à une petite chapelle , des paysages magnifiques avec des falaises abruptes tombant dans la mer et une vue imprenable sur la baie fermée par le Cabo Toix et plus loin , Calpe et son « peñon ».
Cependant, il faisait très chaud et la fin fut un peu difficile pour le matelot ! Pour ma part, je me sentais des ailes , allez savoir pourquoi !
Francisco et Geronima à bord de Sirah sont arrivés le mercredi et nous avons dégusté en leur compagnie un fameux et copieux « Arroz Mediterraneo » , spécialité de la région , au restaurant du Club Nautico.
Vendredi 22 mai: Altea – Formentera ( Savina) 71 milles
Le vent souffle frais depuis 4h et je suis réveillé bien avant la sonnerie du réveil .Partira, partira pas ?
Je mets l’anémomètre, ça tourne autour de 25 nœuds mais il est orienté au sud-ouest, c'est-à-dire que nous l’aurons arrière, donc nous partons.
Ce vent va nous pousser jusqu’en fin de matinée puis il se décide à tourner au Nord/Nord-est en faiblissant. Nous continuons au près jusque vers 15h mais là, il devient fantasque, accélérant jusqu’à 15 nœuds pendant 5 minutes puis redevenant pratiquement nul quelques minutes et ainsi de suite …
Les périodes de vent nul étant de plus en plus fréquentes, nous mettons le moteur …
Bercé par la mer et le ronronnement du moteur, je me suis assoupi lorsqu’un cri me réveille : Des baleines !
Nous voyons effectivement des jets d’eau à quelques centaines de mètres du bateau et puis le dos et la baleine qui plonge avec sa queue hors de l’eau … C’est la première fois que nous en voyons. Il y a tout un troupeau que nous pouvons observer aux jumelles pendant un bon moment… Puis elles s’éloignent.
La route continue au moteur et commence à devenir monotone, le temps est très brumeux et ne nous permet pas de voir les îles Baléares, nous ne ferons qu’entrevoir Ibiza noyée dans la brume du soir.
Formentera sera en vue quelques instants plus tard, il commence à faire sombre et, après avoir repéré le phare situé près du port, nous nous dirigeons vers ce qui semble être une plage, abritée du vent de Nord-est. Par prudence, nous jetons l’ancre à une distance respectable du bord.
Le mouillage est assez rouleur car nous nous trouvons près du chenal d’entrée du port où il y a un important trafic de Ferries, heureusement ça se calme durant la nuit.
Samedi 23 mai : Enseneda del Cabrito
En fin de matinée, le vent ayant tourné au sud-ouest, nous allons mouiller dans « L’Enseneda del Cabrito » située à 2 milles de là mais beaucoup plus tranquille.
Quelques bateaux sont au mouillage mais ce n’est pas la foule et nous nous y trouvons bien. Le temps est plutôt gris avec quelques périodes ensoleillées .
En fin de matinée, un énorme yacht Anglais arrive et mouille près de nous, Monsieur, Madame et 2 hommes d’équipage en tenue. Les hommes d’équipage mettent un filet de pêche à l’eau puis sortent un pneumatique semi-rigide avec un gros moteur. Monsieur fait des exercices d’assouplissement avant de sortir les skis nautiques, l’un des « boys » se met aux commandes du pneumatique et Monsieur fait son ski nautique pendant un petit ¼ d’heure.
Il revient, sans doute fatigué, et l’équipage sort alors un jet-ski, Madame s’installe aux commandes et Monsieur derrière, et les voilà partis pour une petite promenade d’1/4 d’heure …
Puis ils rentrent dans leur yacht et nous ne les voyons plus, ils repartiront plus tard dans l’après-midi…
Après déjeuner, nous mettons l’annexe à l’eau et cherchons un endroit pour débarquer et aller au village de Savina mais le rivage est rocheux et nous finissons par aller jusqu’au port … Plus de 2 milles en annexe, c’est l’occasion de tester le nouveau moteur acheté à Gibraltar, essai concluant !
Dimanche 24 mai au mercredi 27 mai: Enseneda del Cabrito puis marina de Savina
Cette fois, nous trouvons un petit endroit pour débarquer et partons faire une grande promenade à pied dans l’île par de petits chemins et sentiers. Nous sommes dans une nature sauvage avec une végétation rase : thym, romarin, euphorbes, conifères de petite taille ainsi que des plantes à fleurs jaunes et d’autres à fleurs mauves donnant au paysage une jolie coloration.
Plus vers l’intérieur de l’île, des pinèdes, des murets et des vestiges de réservoirs d’eau en pierre ainsi que les canalisations, en pierre également … En cheminant le long des sentiers, nous nous faisons surprendre plusieurs fois par l’envol de perdrix… De nombreux lézards aux jolis coloris turquoise-vert se faufilent sur les pierres … Nous nous sentons loin du monde !
Le lendemain, nous allons à la marina voisine pour refaire les pleins ( gas-oil, eau, avitaillement) et nous décidons de rester un peu afin de profiter des vélos pour explorer davantage l’île. Nous prenons aussi le bus pour aller faire quelques courses au village voisin.
Durant 2 jours, nous parcourons l’île par de petites routes bordées de murets de pierre ainsi que par des chemins de terre où nous nous perdons parfois !
Cette île, longue d’une vingtaine de kilomètres, a un caractère sauvage et comporte peu de zones de culture. Cependant , nous voyons de temps en temps des champs de blé, d’avoine et aussi des vignes. L’habitat est très disséminé et il y a beaucoup de maisons isolées mais aussi quelques bourgs :
Sant Francesc- Sant Ferran- Es Pujols- El Pilar de la Mola , ici on parle Catalan.
Es Pujols, avec son rivage découpé, ses eaux turquoise, ses vieilles cabanes à bateaux nous a charmé mais c’est aussi un endroit qui doit être très fréquenté l’été.
Au nord de l’île, deux grandes étendues d’eau salée fermées ( appelées Estany ) servent de salines , les rivages abritant une faune et une flore particulière sont très protégés.
Jeudi 28 mai …. Espalmador
Suite à quelques lectures maritimes, le matelot rêvait d’Espalmador et de ses plages de sable blanc , eh bien nous y voilà ! Quelques milles seulement de Savina, et cette île magique s’offre à nous.
Nous nous mettons au mouillage dans une petite baie presque complètement fermée et offrant un excellent abri par tous les vents sauf du sud et sud-ouest.
Bien sûr quelques bateaux sont déjà au mouillage mais il y a beaucoup de place, le temps magnifique, l’eau bleue et transparente nous invitent au premier bain de l’année. Par 5 mètres de profondeur, nous voyons le sable blanc et l’ombre du bateau … quel bonheur !
L’après-midi, nous débarquons et partons faire une randonnée dans l’île, la moitié ouest d’abord qui montre une côte très découpée avec de petites criques insérées entre les hautes falaises, pas question d’y venir en bateau.
Tout est minéral, que du roc , seules quelques touffes de petites plantes s’accrochent désespérément, résistant au soleil et à la sécheresse…
Tout au nord de l’île, un minuscule mouillage s’ouvre avec une petite plage déserte bordée de pins. La vue sur les « Freus », qui sont les passes entre Espalmador et la montagneuse Ibiza, est magnifique. Nous découvrons également la côte Est d’Ibiza et la ville du même nom.
Le retour se fait par l’intérieur où le romarin est roi, poussant en énormes touffes à côté de petit conifères …
Le lendemain, nous explorons le côté Est qui contraste avec l’Ouest : côte rocheuse mais plus plate, amoncellement de cailloux sculptés par l’érosion et nombreux débris rejetés par la mer, donnant un aspect un peu désolé.
Vendredi 29 mai : Espalmador- San Antonio de Portmany ( île d’Ibiza)
Navigation tranquille, presque entièrement à la voile ( pépère !) , nous contournons de près l’imposant ilôt « Vedra » qui dresse ses aplombs au-dessus de la mer et nous nous sentons vraiment minuscules au pied de ce mastodonte.
Nous nous faufilons ensuite entre plusieurs îlots pour entrer dans la grande baie de San Antonio puis arrivés au fond de cette baie, nous jetons l’ancre devant le port. Il y a déjà un grand nombre de bateaux au mouillage …
On ne peut pas dire que cette ville soit vraiment belle ! par certains côtés, on atteint même un summum dans la laideur avec ces affreux immeubles des années 70 ( cages à lapins ) , et de plus délabrés, qui ceinturent la baie.
Une faune particulière fréquente ces lieux, individus garnis de tatouages , ce sont les « teuffeurs » , la nuit le bruit des discothèques envahit la baie, heureusement nous sommes assez éloignés et il nous arrive estompé.
Inscription à :
Articles (Atom)