vendredi 20 mai 2011

Bonjour à tous,

La route continue … Depuis que nous avons quitté Messolonghi, la façon de voyager a quelque peu changé … Ici, pas de marinas, seulement des petits ports non équipés pour la plaisance, quelquefois un robinet d’eau, jamais d’électricité, souvent un bout de quai pour s’amarrer, entourés de bateaux de pêche. Il y a aussi bien sûr les nombreux mouillages possibles.
Les pêcheurs sont bourrus pour la plupart du temps et nous ignorent, nous sentons que nous sommes tolérés, sans plus.
Le manque d’électricité ne nous affecte pas car nous sommes complètement autonomes, en ce qui concerne l’eau, c’est la corvée de bidons quand nous avons la chance de dégotter un robinet… A Yithion, j’ai ainsi complété le plein des réservoirs avec un bidon de 10 litres et quelques voyages jusqu’au robinet situé à 100 mètres.
La plupart du temps, l’amarrage est gratuit. Officiellement nous devrions payer une taxe de port mais les garde-côtes ne se dérangent pas souvent !

Vendredi 6 mai – Pylos – Koroni – 28 milles

Enfin, nous pouvons repartir. Après un dernier après-midi à Pylos où le vent de Nord-Ouest nous a fait danser le long du quai, les conditions météo se sont améliorées et le calme est revenu.
Ce vendredi, à la sortie de la baie, nous sommes cueillis par une grosse houle de travers qui nous fait rouler. Il n’y a pas de vent et nous naviguons au moteur.
Nous passons devant Methoni et admirons au passage la tour Turque puis nous embouquons le chenal qui sépare l’île Sapentza du continent. Déjà la houle s’estompe et un peu de vent de sud-est se fait sentir …Hardi, hissons les voiles … Deux bords de près dans le golfe de Messénie nous emmènent jusqu’au cap Akrita ( le premier doigt du sud Péloponèse) puis c’est le vent arrière jusqu’à la grande baie de Koroni où nous jetons l’ancre.
Les deux bateaux, SAXO et PARABOLA nous ont précédés. La météo annonçant encore beaucoup de vent pour dimanche, nous décidons de franchir l’impressionnant cap Tainaron ( le 2è doigt) dès le lendemain en partant très tôt.

Samedi 7 mai – Koroni- Yithion - 61 milles

Tôt dans la nuit, le vent a tourné et le mouillage devient inconfortable. Aussi, dès 6 heures, nous levons l’ancre en direction du grand cap Tainaron . Le vent devient nul et c’est la risée Volvo qui nous fait avancer … Moteur à 1500 tours, nous marchons entre 5 et 5,5 nœuds , SAXO et PARABOLA partis plus tard nous rattrapent peu avant le passage du cap que nous franchissons ensemble à 13 heures dans le plus grand calme.
A peine le temps de casser la croûte et les premières risées se font sentir … Vite à la voile !
Parabola ( un Malo 40) s’élance le premier le long de la côte et s’éloigne … Saxo( Moody 380) et Algieba démarrent plus lentement mais, une fois les voiles bien réglées, nous distançons rapidement Saxo . Le vent ne cesse d’augmenter, atteignant par moments 25 nœuds et nous filons à 7-8 nœuds sur Yithion .
Parabola arrivera ¼ heure avant nous mais il a navigué à voiles et moteur et Saxo ¾ heures après. Nous avons mis 3 heures environ pour couvrir les 20 derniers milles.

L’accostage au quai était rendu un peu délicat du fait du vent de travers … Heureusement, nous avions de l’aide ! Peu après, nos amis les garde-côtes sont venus nous convoquer à leur bureau, un jeune sympa et son chef qui s’est mis à faire un peu de zèle, nous réclamant des papiers … et des papiers ! Et cette fois, il faudra payer notre écot …

Dimanche 8 mai au mercredi 11 mai - YITHION

Yithion ou Gythion, située au fond du golfe de Lakonikos , est une jolie petite ville bâtie à flanc de colline, les ruelles y sont étroites et de nombreux escaliers emmènent vers les maisons situées le plus haut. De nombreuses maisons sont restaurées mais dans la partie sud de la ville, il y en a beaucoup en ruines ou presque. La ville moderne et ses nombreux commerces s’est développée en bas sur une partie plate.
Le port est très ouvert à la houle et nous en ferons malheureusement l’amère expérience deux jours durant.
Alea, un bateau en acier battant pavillon Espagnol est aussi à quai et nous ferons la connaissance de Silvia et Johann qui voyagent à bord de leur bateau depuis 3 ans. Ils projettent de rallier les Caraïbes l’hiver prochain.
Bien entendu, nous irons découvrir la jolie campagne à pied, la journée du mardi étant réservée à la visite de Mystras, vieille ville en ruines près de Sparte. Pour ce, nous louons une voiture et nous rendons en ce superbe lieu.
Construite sur une haute colline dominant la ville de Sparte, Mystras est vraiment spectaculaire ! Il faut grimper à pied par des chemins pierreux, plus ou moins pavés par endroits, qui étaient les rues de la ville. On imagine les nombreux bourricots qui devaient circuler ici autrefois .
Tout en cheminant, on peut y admirer les restes de nombreuse églises ou chapelles, des monastères, des palais, ceinturés par les innombrables fenouils en fleurs dressant de grandes touffes jaunes, la nature y étant très sauvage. On atteint ainsi le château fort qui est construit au point culminant de la colline d’où la vue sur la plaine de Sparte est magnifique. Mystras fut édifiée par Guillaume de Villehardouin en 1249. Elle fut reprise ensuite par les Turcs et connut un période de prospérité sous la domination Ottomane et compta jusqu’à 40000 habitants. Ce fut également un centre culturel, certains philosophes Grecs et autres écrivains ou artistes y ayant élu domicile.
Quant à la ville de Sparte, c’est une ville plutôt quelconque, les Spartiates étant trop occupés à faire la guerre pour construire le moindre monument.
Sur le chemin du retour, nous faisons une petite excursion au début du pays Maniote, célèbre pour ses vieux villages aux maisons à tour carrée… Plus la tour était haute, plus la famille était puissante et fortunée.
Nous finirons la journée à Skala, ville d’une région productrice d’agrumes et de légumes. Nous nous rendons chez un marchand pour acheter trois pamplemousses, et nous ressortons de la boutique avec deux sacs pleins de gros pamplemousses et oranges… Ce brave homme n’a pas voulu un centime !






Jeudi 12 Mai – Yithion – Avlemonas ( ile de Cythere)

Un Voyage à Cythère

Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux
Et planait librement à l'entour des cordages
Le navire roulait sous un ciel sans nuages
Comme un ange enivré d'un soleil radieux.

Nous rêvions de voir Cythère et si comme le dit Baudelaire notre navire roulait, ce n’était pas sous un ciel sans nuages … Au contraire, une trombe longeait la côte, et le ciel était plutôt couleur d’encre, une bonne houle en plus, et la côte de l’île était toute noire… une épave au milieu des rochers ajoutant une note un peu sinistre. Un peu plus tôt, nous avions dû prendre un ris et réduire le génois , toujours cette trombe générant soudain du vent fort.
Et puis, passé la pointe Nikolaou, le calme est revenu, nous nous dirigeons vers l’entrée du minuscule port d’Avlemonas … Une seule place parmi les petits bateaux de pêche, à l’ancre et à cul sur un tout petit bout de quai, le jeune du bar en face et son copain nous aident à nous amarrer. La météo annonce du vent d’ouest force 6 pour le soir, bien à l’abri dans ce joli endroit, nous ne sentirons rien !

Vendredi 13 mai au samedi 14 mai – Avlemonas

Le lendemain, changement de décor, ciel tout bleu et soleil rayonnant, les montagnes sont parsemées de taches jaunes, sorte de lande rase un peu comme sur nos côtes Bretonnes … Les maisons de ce petit village sont blanches et propres, les jardins fleuris…
Cythère était très peuplée auparavant ( jusqu’à 40 000 habitants) mais les ressources de l’île sont maigres et beaucoup de gens ont émigré vers l’Ausralie principalement. Aujourd’hui, il reste environ 3000 résidents.
L’après-midi nous empruntons un chemin de montagne pour aller jusqu’aux ruines de l’ancien village enfouies dans la végétation. Le chemin continue ensuite et l’on peut voir de nombreuses ruches.
Nous croisons alors un ancien avec son vieux 4*4, il parle Anglais (sans doute un ancien émigrant d’Australie) et nous avertit qu’il y a des abeilles … et que nous sommes sur son chemin ! Bref, il nous conseille gentiment de ne pas continuer.
Nous revenons donc sur la petite route, plus loin nous aurons la chance d’admirer un groupe de superbes oiseaux très colorés. Il s’agit très probablement d’une variété de loriots mais je n’ai pas réussi à déterminer laquelle.
Samedi, le sac sur le dos, nous voilà partis faire de l’auto-stop pour atteindre le sud de l’île et son ancienne capitale, Chora Kithira. Il faut préciser que le nombre de voitures qui circulent est quand même réduit… Nous marchons un moment puis un 4*4 s’arrête, le jeune nous explique que si nous choisissons la route directe, traversant la montagne, nous ne trouverons personne !
Nous nous apprêtons à prendre l’autre route lorsqu’un autre 4*4 nous prend et, coup de chance, il emprunte cette petite route magnifique et impressionnante avec ses ravins et ses superbes panoramas!
Cet homme très sympathique ne parle pas un traître mot d’Anglais mais parvient à nous expliquer un peu son pays, les endroits où nous passons … Il nous laisse à 8 kms environ de notre destination sur une route plus importante, là où un monsieur très cultivé nous emmène 4 kms plus loin… Puis c’est un jeune couple de Thessalonique, en vacances, qui nous conduit à Chora Kythira.
Nous visitons ce village tout blanc aux rues étroites, les touristes ne sont pas encore arrivés et tout est fermé, ce sera donc un pique-nique sur un banc de l’agréable place à l’ombre des orangers et des hibiscus, dans une atmosphère de calme et de paix.
A la sortie du village, nous sommes pris par un très ancien monsieur conduisant une vieille guimbarde, il parle quelques mots d’Italien et nous arrivons à nous comprendre. Il est très fier de son île … Sa conduite est un peu dangereuse et nous faisons de temps en temps des embardées sur le bas-côté de la route.
Finalement, sains et saufs après une ballade dans la campagne, il nous dépose à Fratsia, sur l’autre route qui mène à Avlemonas … Nous aurons ainsi l’occasion de faire la boucle… Et ce sera 12,5 kms à pied car nous avons envie de faire de l’exercice !


Dimanche 15 mai – Avlemonas – Monemvasia – 37 milles

Aujourd’hui, nous devons franchir le redoutable cap Malleas, là où Ulysse fut rejeté loin au large par une tempête. Ce matin, il n’y a pas beaucoup de vent et nous tirons quelques bords carrés, nous éloignant tout doucement de Cythère où nous aurions aimé passer un peu plus de temps.
Puis le vent a augmenté à force 4 et s’est mis à adonner , il s’en est fallu de peu que nous franchissions le cap directement mais il nous a quand même fallu tirer un petit bord parmi 3 cargos ( eh oui, ça circule dans le coin).
Plus tard, le grand rocher de Monemvasia ( le petit Gibraltar) se découpe à l’horizon et nous entrons dans le port de Zefira … Une flottille de location ( la première cette saison) occupe beaucoup de place et nous devons nous mettre à couple d’un bateau Suédois.

Lundi 16 mai au Mardi 17 mai – Monemvasia

Sur le rocher, se trouve l’ancienne ville close de Monemvasia, très pittoresque mais aussi restaurée et touristique. Des escaliers et des chemins abrupts mènent à la plus ancienne partie en ruines ainsi qu’à la vieille citadelle située tout en haut du rocher. Là-haut la vue est superbe … mais le vent souffle en rafales.
De retour au port, nous faisons la causette avec Keith et Angela , sur le catamaran « Castor et Pollux » , ils ont aussi hiverné à Messolonghi et connaissent nos amis Liz et Julian.

A bientôt pour la suite

jeudi 5 mai 2011

Une nouvelle saison de navigation

Bonjour à tous,

Et voilà, c’est reparti pour une nouvelle saison de navigation, d’aventures et de découvertes. Nous avons quitté Messolonghi avec un petit pincement au cœur, quittant une région sympathique ainsi que les amis, anciens et nouveaux.
Certains, tel Dam-Marine sont déjà repartis vers la mer Egée, d’autres, Bruno et Judy de Pacific Pearl, partent en même temps que nous vers des destinations différentes et d’autres encore restent pour quelques temps.
Nous avons aussi une pensée pour Irini et Voula , nos amies de Messolonghi qui nous ont encore fait quelques petits cadeaux avant notre départ … Nous ne les oublierons pas et nous les remercions pour leur extrême gentillesse.

Vendredi 15 avril – Messolonghi – Hora Zakynthos – 43 milles

Ce vendredi matin, le temps qui était très venteux auparavant s’est remis au beau. C’est par vent nul et mer calme que nous embouquons le chenal de sortie de Messolonghi pour ensuite mettre le cap au 209° sur Zakynthos.
Pacific Pearl nous a précédés d’une heure et nous pouvons apercevoir son mât dans le lointain.
Une bonne partie de la route se fera au moteur, faute de vent, puis une toute petite brise de Nord-Ouest se fera sentir et nous mettons à la voile à une quinzaine de milles du but.



Longtemps cette brise se maintiendra à 5/6 nœuds et nous faisons route malgré tout à 3 nœuds, nous approchant doucement de l’île de Zakynthos.
La fin sera plus intéressante avec la brise forcissant légèrement à 10/12 nœuds, nous avons décidé d’aller au port car la météo annonce (encore) un coup de vent d’Est à venir. Nous faisons notre entrée dans le port où stationnent d’énormes ferries vers 17h45 et nous dirigeons vers le quai des yachts, complètement désert.
Vu toute la place disponible, nous nous amarrons le long du quai, doublant les amarres en prévision du coup de vent !

Samedi 16 au lundi 18 avril -Hora Zakynthos

Hora Zakynthos, avec son port, ses quais bordés de bars et restaurants, ses maisons colorées nous fait penser un peu à Le Palais en Belle-ile
Ce samedi, c’est la pluie presque toute la journée, une accalmie en fin d’après-midi nous permet d’aller faire une jolie ballade à pied sur les hauteurs dominant la ville. Les points de vue sont spectaculaires, nous cheminons le long de petites routes désertes parmi une végétation luxuriante.
Les jardins sont bien tenus et riches en légumes de touts sortes, les orangers sont en fleurs et embaument l’air. Nous pouvons admirer deux chapelles orthodoxes aux riches ornements et grimpons jusqu’au traditionnel château, qui est fermé.
Dimanche, le temps est apocalyptique, ciel noir, pluie diluvienne, vent à 40 nœuds et plus. Bientôt, des paquets de mer passent par-dessus la jetée et viennent arroser copieusement Algieba qui est à la gîte, solidement retenu par ses amarres au quai… Nous retrouverons le pont plein d’algues, de sable et de sel !



Mardi 19 avril – Hora Zakintos – Limnos Keri – 17 milles

Courte navigation qui nous emmène par petite brise et beau temps vers la grande baie de Lagana , au sud de Zakynthos. Nous nous dirigeons vers le coin Nord-ouest de la baie, le seul endroit où il est autorisé de naviguer et jeter l’ancre. Cette baie de Lagana est en effet un haut lieu de reproduction des tortues « Caretta Caretta ».
Nous jetons l’ancre par 3 mètres sur fond de sable et eau transparente devant un petit village sympathique avec ses traditionnelles tavernas. C’est un endroit joli et calme, bien abrité des vents dominants de Nord-ouest, où il y a des locations pour les vacanciers mais la saison n’est pas encore commencée. Le temps est très beau cette fois et nous faisons de bonnes randonnées dans les collines boisées sentant bon les herbes aromatiques et les fleurs sauvages. Nous resterons deux jours dans ce sympathique endroit.

Jeudi 20 avril – Limnos Keri – Katakolon – 26 milles

Ce matin, la baie est un peu clapoteuse, le vent est au Nord-est à 10 nœuds et nous levons l’ancre vers 9h30 … Le soleil est déjà haut ! Le vent se maintient pendant une heure puis augmente graduellement en virant Nord jusqu‘à souffler à 20/22 nœuds vers midi. Algieba s’en donne à cœur joie et nous filons bâbord amures dans les embruns par vent de travers à 7,5 nœuds, Katakolon est alors rapidement en vue et nous arrivons devant le port vers 13h30 … 4 heures pour couvrir les 26 milles, nous nous sommes régalés !
Il y a peu de place dans ce port qui accueille des gros paquebots de croisière car il y a des bateaux de pêche un peu partout. Il n’y a qu’un seul voilier amarré… Nous repérons un bout de quai et tentons de nous y amarrer en arrière après avoir jeté l’ancre mais le fort vent de travers fait avorter la manœuvre. Cependant, il y a assez de place pour s’y amarrer « alongside » et nous choisissons cette solution, aidés par un pêcheur sympa.

Vendredi 21 au Dimanche 24 avril - Katakolon

Le port de Katakolon a été construit à l’origine pour le commerce des raisins secs, mais il s’est transformé et est surtout voué maintenant à l’accueil des bateaux de croisière car c’est le portt le plus proche d’Olympie, site très prisé des touristes. Le village n’est donc qu’une succession de tavernas au bord de l’eau et, en arrière, de boutiques pour touristes, avec cependant de jolies maisons et jardins au bord d’escaliers de pierre qui grimpent dans la falaise.
Le samedi, par un temps magnifique, nous prenons un train local qui fait la navette vers le site de l’ancienne Olympia . Nous sommes installés dans le train quand le contrôleur nous annonce qu’il n’y a pas de retour ! Enfin du moins seulement jusqu’à la ville de Pirgos , à 13 kms de Katakolon.
Tant pis, nous sommes partis, on verra bien !
Bonne surprise en arrivant à l’entrée du site, c’est jour de gratuité … Nous serons enchantés par ces lieux calmes et empreints de toute une histoire. Songez que nous avons foulé la piste où se mesuraient des athlètes en 776 avant JC, date des premiers jeux Olympiques. Ces jeux se déroulant entre Juin et Septembre, nous pensons qu’ils ont dû avoir sacrément chaud !
Bien sûr, de nombreux tremblements de terre et des destructions humaines ont eu raison de ces fiers bâtiments, temples, gymnases, thermes et autres Palestres mais il y a encore de beaux restes …
Retour en train jusqu’à Pirgos où nous trouvons un bus pour nous ramener à Katakolon en fin d’après-midi .
La Pâque orthodoxe est célébrée avec ferveur et tous les soirs, nous avons droit aux prières psalmodiées par le Pope et retransmises par des haut-parleurs situés à l’extérieur de l’église, cela dure 4 heures environ !
Tard dans la nuit de samedi , les explosions de pétards se feront entendre … Et le dimanche, les familles sont réunies autour du méchoui d’agneau.

Dimanche 24 avril – Katakolon-Kyparissia – 29 milles

Ce dimanche de Pâques, le temps est toujours très beau mais un nouveau coup de vent d’Est est annoncé pour mardi. Nous appareillons donc afin de nous rendre à Kyparissia où le port est mieux abrité.
Nous ferons route à la voile malgré une brise anémique de 5/6 nœuds grimpant jusqu’à 8 nœuds aux meilleurs moments ! Il nous faudra 8 heures pour parcourir les 29 milles mais nous aurons profité d’un beau soleil et d’une mer calme … Dimanche tranquille donc !
Nous entrons dans un vaste port où il n’y a pratiquement pas de bateaux … De grands quais sont à notre disposition, nous choisissons le côté Est où nous serons moins exposés en cas de coup de vent. Un voilier battant pavillon Belge est amarré à ce quai, il repartira le lendemain, nous laissant seuls.

Lundi 25 avril au Jeudi 28 avril - Kyparissia

La petite ville de Kyparissia compte 5000 habitants environ et est bâtie au pied du mont Psikro qui culmine à 1350 mètres. Les rues sont souvent à forte pente, la partie basse étant la ville moderne .
La ville ancienne, avec ses rues étroites et ses vieilles habitations est située plus haut, au pied de l’imposant château féodal qui domine les environs.
Nous grimperons à pied dans la montagne jusqu’à 300 mètres d’altitude environ par de petits chemins pierreux parmi les fleurs sauvages. Là-haut, le panorama est splendide .
Le Navtex (appareil dédié à la réception de bulletins météos et informations diverses pour la navigation) ne cesse d’envoyer des « Gale warning » ou « Avis de coup de vent » en bon Français.
Celui-ci arrive en fin d’après-midi de mardi avec un ciel se noircissant à vue d’œil, le vent d’Est se met alors à souffler avec rage, secouant le bateau qui heureusement est solidement amarré au quai en béton.
Une pluie rouge l’accompagne ! Nous avions nettoyé le bateau ce matin !
Nous avons des nouvelles de Pacific Pearl, Bruno et Judy sont bloqués au mouillage dans une petite baie au sud du Péloponèse avant le cap Tainaron. Les forts vents d’Est leur interdisent le passage du cap et ils doivent assurer des quarts de nuit pour surveiller la tenue de l’ancre !

Vendredi 29 avril – Kyparissia – Pylos – 28 milles

La météo du jour s’annonce plutôt bonne, soleil et vent de Nord-ouest ( donc portant) 2 à 3 beaufort se renforçant 4 à 5 en cours de journée.
Le début à la voile est un peu laborieux, la brise étant vraiment faible mais elle se renforcera petit à petit, nous permettant de faire bonne route vers le sud .La côte est plate et très cultivée, les orangeraies et oliveraies se partagent l’espace avec des cultures de céréales et aussi de nombreuses serres.
Nous (admirons) au passage un château construit par un Grec ayant fait fortune aux US , sis au ras de la mer, on dirait un bâtiment sorti tout droit de Disneyland, avec ses multiples tours pointues et coloriées … et une énorme statue de cheval sur la pelouse.
Un peu après le chenal entre le continent et Nisis Proti, nous franchissons de nouveau le 37è parallèle et continuons à longer une côte devenue montagneuse pour nous diriger vers l’entrée de la baie de Navarin où eut lieu ,en 1827, une célèbre bataille navale entre une armada Anglaise commandée par Codrington et la flotte Turco-Egyptienne massée en embuscade dans cette grande baie. Les Anglais, moins nombreux, furent finalement les plus forts et du coup épargnèrent à la Grèce une domination Turque après son indépendance.
Les Français agirent beaucoup aussi au niveau diplomatie pour rendre une vraie indépendance à la Grèce et la petite ville de Pylos où nous nous rendons, se ressent beaucoup de l’influence Française .

Après avoir viré le cap Pylos, et longé Nisis Pylos et son arche naturelle, nous allons vers une petite marina où les places sont comptées et nous devons nous amarrer à l’entrée du port. Là, nous serons abrités car, devinez quoi … Un nouveau coup de vent d’Est-Sud-est est annoncé pour samedi soir !

Samedi 30 avril au Jeudi 5 mai - PYLOS

Pylos est une petite ville située à l’intérieur de la baie de Navarinou , très mignonne avec sa petite place ombragée près du port, ses rues en escaliers blancs attaquant le flanc de la colline et ses vieux murs ornés de capucines oranges et jaunes du plus bel effet.
C’est aussi un endroit touristique et quelques bateaux de croisière jettent l’ancre dans la baie de temps à autre, déversant leur flot de touristes de toutes nationalités, l’équipage étant invariablement Philippin et le pavillon des Bahamas ou autre île exotique.
La météo est fort capricieuse et un nouveau coup de vent de sud-est arrive dimanche, suivi d’un autre le mardi. Le baromètre est très bas, aussi décidons-nous d’attendre à l’abri de meilleures conditions pour poursuivre notre route … Après tout, nous ne sommes pas pressés !
Lundi soir, vers 11 heures, arrive un superbe Bénéteau 53 tout neuf, convoyé par 2 Anglais. Il s’amarre à couple d’une grosse vedette juste derrière nous. Déjà, il manque de nous érafler l’arrière au passage. Je leur demande d’envoyer une amarre sur le quai car le vent est prévu 6 à 7 le lendemain matin … Ils refusent … Leurs amarres, en plus, me semblent bien minces pour ce gros bateau.
Le matin suivant, le vent souffle en bonnes rafales. .. Ca tient.. Dans la matinée, la vedette doit partir, nos deux compères décident de prendre sa place. Après un petit tour à l’extérieur, ils reviennent donc vers le quai, quelques petits pare-batts mal placés sur le flanc de ce long bateau... Nous sommes trois à l’attendre mais les fortes rafales de vent plaquent avec force l’avant du bateau sur le quai et voilà ce superbe voilier flambant neuf éraflé !
Comme ils sont bien attristés, je sors du coffre une boîte de pâte à polir le gel-coat, ils peuvent panser les éraflures, somme toute superficielles, de la coque. Cela a bien marché car l’un deux reviendra un peu plus tard avec une bouteille de vin Sicilien ...
Et puis trois quarts d’heure plus tard, les voilà repartis ! Direction Marmaris en Turquie, ils vont passer le premier cap avec force 7 dans le nez … Un bon rinçage en perspective ! En voilà deux à qui je ne confierais pas mon bateau !
Nous ferons aussi une visite intéressante du château de Pylos datant du 16è siecle , les points de vue depuis les hautes murailles sont spectaculaires et nous avons vu avec plaisir une exposition de gravures relatant les faits de guerre de la résistance Grecque ainsi que la bataille de Navarin.
Enfin,nous faisons la connaissance de Jacques et Brigitte sur SAXO qui voyagent en compagnie de Alain et Sue sur PARABOLA battant pavillon Anglais ainsi que Rod et Pat à bord de GENEVIEVE. Tous ces bateaux attendent patiemment une bonne météo pour quitter Pylos . Demain peut-être ?