Bonjour à tous, cette fois-ci Algieba nous emmène en Grèce du Nord, de Thassos qui fut un peu notre lieu de villégiature jusqu'à la sulfureuse Lesbos.
Du 24 juillet au 15 août - Thassos
Et voilà, les « vacances » passent rapidement en cette bonne terre de Thassos. La saison touristique bat son plein, surtout aux approches du 15 août, cependant le port reste tranquille.
Nous avons fait deux autres tours de scooter qui nous ont permis de visiter les villages de Theologos et Maries et aussi de profiter des belles plages de la côte Est. Ces villages semblent hors du temps, ils sont très isolés de par leur position dans les montagnes à l’intérieur de l’ile.
Nous avions plus ou moins projeté d’aller faire un tour en Bulgarie car la frontière est proche. Pour cela, il nous eût fallu prendre le ferry jusqu’à Keramoti en face puis louer une voiture.
Nous sommes donc allés en prospection jusqu’à Keramoti, le village est très petit et voit transiter des masses de voitures de vacanciers qui embarquent pour Thassos. Deux compagnies de ferries assurent des liaisons toutes les heures pour quarante minutes de traversée.
L’agence de location de voiture ayant fermé boutique, nous avons renoncé à notre projet … Dommage !
Au bout de 15 jours, nos amis, les Coast-Guards, sont venus nous voir … Nous serons taxés pour une semaine seulement !
Lundi 14 août, alors que nous étions en ballade sur la colline, nous avons vu Alibi entrer dans le port, Guy et Nanou arrivaient de Diaphoros où ils ont séjourné pendant un bon moment.
Mardi 16 août – Thassos – Fanarion – 23 milles
Nous quittons Thassos par un petit vent contraire qui tombera d’ailleurs un peu plus tard, nous obligeant à solliciter notre brave Volvo. Nous longeons la côte continentale qui est plutôt plate et bordée de grandes plages quasi-désertes, l’embouchure de la rivière Nestos nous créera quelques remous.
Une petite brise côtière nous permettra ensuite de hisser les voiles pour entrer tranquillement à Fanarion. Ce petit port de pêche est accessible par un chenal peu profond et à 1 mille de l’entrée, le sondeur n’indique déjà plus que des profondeurs de 3 à 4 mètres. Par précaution, nous avons relevé la dérive en partie mais je ne constaterai jamais moins de 2,50 mètres.
Le port est bien sûr plein de bateaux de pêche et nous accostons un quai à tribord immédiatement dans l’entrée. C’est tranquille, il y a un point d’eau et en plus, l’endroit est situé à proximité d’une plage qui se trouve de l’autre côté d’une langue de sable.
Nous apprécierons un bon bain car il n’y a pas d’air et la chaleur est accablante.
Un jeune Coast-Guard arrive en 4*4 (plus rapide qu’à Thassos !) et nous demande de passer au bureau plus tard.
Ce garçon est très sympathique et, après les formalités, nous resterons discuter avec lui pendant un bon moment.
Fanarion est un village de 1000 habitants, station balnéaire populaire et bon enfant sans cachet particulier mais les fruits achetés au marchand ambulant sont délicieux !
Mercredi 17 août – Fanarion – Alexandroupolis – 40 milles
Le vent est de secteur Est et irrégulier ce matin nous obligeant à tirer quelques bords mais, dès 11h une brise d’ouest arrive et restera constante jusqu’à notre destination, rendant la navigation au portant particulièrement agréable.
La côte est vallonnée avec des montagnes en arrière-plan, les champs cultivés (céréales) y sont nombreux et aussi les longues plages de sable avec, de temps en temps, un « beach-bar », ses parasols et sa musique tonitruante.
Vers 18h, nous arrivons devant les jetées de l’immense port d’Alexandroupolis qui a été récemment agrandi. Tout l’avant-port est vide mis à part un gros ferry accosté à un quai et nous devons aller jusqu’au fond, passer devant le port de pêche pour trouver le coin réservé à la plaisance.
C’est minuscule et bien sûr, il n’y a pas de place. Nous devons donc nous rabattre sur un coin de quai à l’extérieur qui nous est indiqué par deux plaisanciers sympas.
Ce quai n’est pas idéal car un fort redan de 25 centimètres, bardé de moules, déborde juste sous la surface de l’eau, la coque d’Algieba n’est donc qu’à quelques centimètres et je n’aime pas ça, surtout en cas de roulis occasionné par les pêcheurs.
Entre l’amarrage compliqué car le quai est plein de trous et il manque des anneaux … et le frigo qui fait des siennes ( j’éprouve mille misères à réamorcer la pompe), la soirée est bien occupée. C’est fourbus et trempés de sueur que nous pouvons enfin prendre une douchette et nous restaurer !
Jeudi 18 août au Lundi 22 août - ALEXANDROUPOLIS
Dès le matin, nous nous mettons en quête d’un gros pare-battage . Les responsables de l’école de voile nous sont d’un grand secours en nous indiquant où l’on peut en trouver. L’un deux nous emmène en voiture jusqu’au magasin en ville mais nous ne trouvons pas ce que nous voulons … L’un des plaisanciers qui nous a aidés la veille( il est en fait propriétaire d’un bateau de charter) nous prête 3 pare-battages que nous disposons de manière à écarter le bateau du quai.
Puis un autre nous indique un nouveau magasin qui, cette fois, sera le bon et nous revenons avec une grosse boule orange… Maintenant, Algieba est bien protégé et finalement … nous sommes assez bien installés à cet emplacement plutôt tranquille et à deux pas de la ville.
Cette moyenne ville, très moderne, possède des rues quadrillées et est aussi un peu une cité balnéaire, le bord de mer est investi par les tables des tavernas qui occupent tous les trottoirs.
Le beau phare du 19è siècle trône au milieu des rues …
Comme nous sommes proches de la gare, nous observons un trafic important de gens qui nous semblent des émigrants ? D’où viennent-ils … Où vont-ils ?
Avant de partir, nous offrons une bouteille de cognac à nos amis Grecs qui nous ont bien aidés.
Mardi 23 août – Alexandroupolis – Kamariotissa (île de Samothrace) – 31 milles
Départ tôt ce matin car le meltem est prévu par la météo mais aujourd’hui ce devrait être maniable, d’autant plus qu’il nous sera favorable. Effectivement, dès les jetées du port doublées, le vent est portant à environ 12 nœuds, rendant la navigation agréable et rapide. Il forcira tout au long de la route et la mer se forme, si bien qu’à 6 milles de notre but, approchant cette haute île montagneuse, l’anémomètre indique 25 nœuds avec rafales à 30, de bonnes vagues nous poussent.
Le vent s’infléchit à l’Est et nous l’avons maintenant travers, je décide d’enrouler le génois, ne laissant que la grand-voile arisée. Malgré cela Algieba file 7 nœuds et nous nous offrons deux beaux départs au lof !
Enfin, l’entrée du petit port de pêche de Kamariotissa se présente et nous amarrons le bateau le long du môle servant de quai. Il y a là 3 voiliers, des bateaux de pêche, des petits caboteurs, tout ce monde est un peu mélangé.
Ce premier contact avec Samothrace est un peu rugueux … Et ce ne sera pas fini !
Comme nous sommes arrivés tôt, nous avons tout le temps pour prendre contact avec cette bourgade assez animée en ce mois d’août. Nous ne le savions pas mais il se déroule à cette époque un festival de musique électronique genre rave-party ! De nombreux « teuffeurs » lookés débarquent du ferry pour se rendre au camping de Therma distant de 13 kms où a lieu ce festival.
Cependant, cela reste très calme et bon enfant.
Les arrières du village sont constitués de ruelles non goudronnées finissant souvent en cul-de-sac. Elles sont bordées de maisons enfouies dans la verdure. Les jardins sont prospères et les fruitiers (pêchers,pruniers,amandiers,figuiers,grenadiers,vigne …) sont nombreux , cependant nous ne trouvons plus les agrumes et les bougainvilliers.
En rentrant au bateau, nous faisons la connaissance d’un sympathique couple de Hollandais, Ale et Johanna qui naviguent sur « Mon rêve », un solide plan Van de Staadt en acier. Ils ont quitté la Hollande pour s’installer en Bulgarie et passent l’été dans les eaux Grecques.
Mercredi 24 août au Lundi 29 août - Kamariotissa
L’île a longtemps été sans port sûr et est donc restée assez inaccessible et mystérieuse. La côte nord est verdoyante avec la montagne tombant directement dans la mer tandis que la côte sud est dénudée et pierreuse, offrant un spectacle parfois lunaire. Une bande côtière présente cependant de nombreux champs cultivés de céréales notamment.
Un fort meltem commence à s’installer, il va durer plusieurs jours, nous devrons donc patienter avant de continuer.
En attendant, le bus nous emmène à Chora qui est l’ancien village principal de l’île, isolé dans les montagnes dénudées.
Puis, la visite de la rivière Phonias ( à l’Est de l’île) s’impose… Un autre coup de bus et nous voilà dans un site enchanteur. Le lit de la rivière( qui est plutôt un torrent roulant d’énormes galets) est bordé d’une forêt de vieux arbres gigantesques , le vent ne s’y fait pas sentir et le bruit de l’eau est rafraîchissant. Un sentier biscornu nous permet de suivre son cours sur plusieurs kilomètres pour arriver à une cascade haute d’une vingtaine de mètres, le parcours est sportif !
Vendredi, le meltem souffle de plus en plus fort, il atteindra force 8 établi et 45 nœuds en rafales le soir. Algieba est arrosé par les paquets de mer qui passent par-dessus la digue … Difficile de dormir !
Le lendemain, le bateau est couvert de sel , gros nettoyage en perspective ! Le vent continue à souffler avec rage, la mer est grosse, les pêcheurs restent à l’abri et le ferry voit ses horaires perturbés.
Le dimanche, après nous être restaurés dans une excellente taverna, une grande promenade à pied nous conduit dans des vieux villages du sud de l’île, toujours accompagnés par ce maudit vent … Il commence à nous fatiguer !
Mardi 30 août – Kamariotissa – Mirina (île de Limnos) – 47 milles
Le meltem est tombé l’après-midi de la veille et c’est une journée avec peu de vent qui s’annonce. Nous naviguerons donc mi-moteur, mi-voile suivis par « Mon rêve » qui se dirige aussi sur Mirina. Les troupeaux de dauphins sont nombreux et nous voyons aussi de petits poissons volants qui font des vols d’une centaine de mètres.
Peu de temps avant l’arrivée, un bateau à la silhouette caractéristique attire notre œil, c’est « Alibi » qui arrive de Thassos, nous aurons l’occasion de nous raconter nos aventures plus tard.
Les côtes de Limnos présentent un paysage montagneux et aride d’un aspect très austère, la présence militaire y est aussi très marquée.
Le port de Mirina est très bien abrité, nous trouvons une place cul au quai devant les hotels et cafés situés en retrait.
Une fois l’animation du début de soirée passée, la nuit sera très calme.
Mercredi 31 août – Mirina
Nous passons ici une journée tranquille ponctuée d’une ballade jusqu’aux ruines du château qui surplombe la petite ville. De nombreux daims se promènent, broutant les quelques maigres végétaux qui se trouvent sur ces rocailles… Nous supposons qu’ils doivent être nourris autrement.
La ville compte 5000 habitants et est plutôt animée, le petit port de pêche est pittoresque. Un beau front de mer avec une jolie plage montre de somptueuses et vieilles demeures bourgeoises . L’île de Limnos se plaint du manque de touristes, cela est sans doute dû à son éloignement.
Jeudi 1er septembre – Mirina – Sigri (île de Lesbos) – 57 milles
Départ tôt ce matin, à 6h 30 . Le vent est absolument nul, nous obligeant à naviguer au moteur la plupart du temps, ce qui rendra la navigation plutôt monotone. Nous arrivons à Sigri, à la pointe sud-ouest de Lesbos, en début de soirée, juste pour assister à un somptueux coucher de soleil. La baie est bien protégée et le mouillage tranquille.
Dès la tombée de la nuit, les pêcheurs au lamparo dans de petites barques entourent le bateau.
Vendredi 2 septembre – Sigri – Plomari – 33 milles
Nous levons l’ancre en début de matinée par temps calme. Peu de temps après, une brise d’ouest fait son apparition et nous allons vers le large où elle semble un peu plus vigoureuse. Alors que nous naviguons au vent arrière à 5 nœuds environ, un animal marin se met à nous suivre, nous pensons d’abord qu’il s’agit d’un dauphin joueur mais en le regardant de plus près (il nage au ras de la jupe),nous constatons qu’il s’agit d’un magnifique thon de 1,20 m environ avec des points jaunes sur l’arrière de corps. Il vient si près que je parviens à le caresser, il se sauve alors, mais revient aussitôt. Il nous suivra ainsi pendant deux heures !
A quelques milles du port, le vent tombe et dès que le bateau a perdu sa vitesse, la bête disparaît.
La jolie ville de Plomari à flanc de colline se dessine alors et nous faisons notre entrée dans le port, un haut quai de pierre nous accueille, nous jetons l’ancre pour reculer sur ce quai et un solitaire Anglais prend nos amarres.
Samedi 3 au dimanche 4 septembre – Plomari
Après une nuit tranquille, nous pouvons visiter cette jolie petite ville. Comme d’habitude, le bas de la ville et les abords du port sont touristiques,mais, dès que l’on s’éloigne vers les quartiers du haut, c’est un véritable dédale de ruelles sympathiques où l’on se perd.
Beaucoup de maisons sont restaurées et peintes de jolies couleurs mais il en reste aussi beaucoup qui sont bien délabrées, voire en ruines. Il en est de même pour de grands et beaux bâtiments qui étaient probablement des fabriques car Plomari est la capitale de l’Ouzo, cette boisson qui ressemble à notre Pastis et son huile d’olive est aussi très réputée, son parfum est inimitable.
Après un dimanche très agréable, ponctué par un excellent déjeuner dans une taverna authentique au patron sympa, et une belle promenade sur les hauts de la ville, nous avons passé une nuit épouvantable car la houle est entrée dans le port, nous faisant danser la gigue avec de violents coups de rappel sur les taquets.
Lundi 5 septembre – Plomari – Skala Loutra – 15 milles
Ne voulant pas supporter une nouvelle nuit houleuse, nous décidons de quitter Plomari pour la Skala Loutra et son mouillage situé dans une immense baie un peu plus à l’Ouest. Le Vent est portant à la mi-journée mais dès que nous nous présentons à l’entrée du goulet ouvrant sur la grande baie, il vire au Nord, en plein dans le nez. Nous devons dons mettre le moteur car le chenal est étroit et sinueux.
La petite baie de Skala Loutra montre son ouverture sur notre tribord avec en toile de fond les immenses étendues d’oliviers et le village de Loutra situé à 2 kms environ sur les hauteurs. Nous allons y mouiller notre ancre, trois bateaux sont déjà au mouillage dont notre voisin Anglais de Plomari.
Mardi 6 septembre au Jeudi 8 septembre - Skala Loutra
Nous avons passé une nuit agréable ainsi que la journée du lendemain où nous irons à pied à Loutra et dans la campagne environnante.
Loutra est un petit village authentique, sans touristes, les gens sont simples et gentils. La végétation n’est pratiquement représentée que par les oliviers qui sont partout.
Le soir, le Meltem refait son apparition avec de fortes rafales entrecoupées de petites accalmies. La nuit sera encore difficile, Algieba tourne et vire autour de sa chaîne et nous sommes inquiets pour la tenue de l’ancre, d’autant plus que je constate que notre voisin Anglais a reculé de 150 mètres vers minuit, son ancre chasse et il doit manœuvrer pour refaire un mouillage correct.
Finalement tout se passe bien et nous décidons de rester encore un jour bien que le scénario risque de se reproduire la nuit suivante ! Et puis non… la nuit sera plus tranquille, nous restons donc goûter le calme de cet endroit paisible.
Un bateau Français est mouillé près de nous, nous faisons la connaissance de Alain et Martine qui voyagent pendant l’été à bord de Te Moue, un Etap 39 basé à Kusadasi en Turquie.
Vendredi 9 septembre – Skala Loutra – Mytilene – 16 milles
Le chenal de sortie est embouqué dans le milieu de matinée par temps calme et au moteur. Ce moteur dont la pompe à eau présente une fuite qui m’inquiète un peu bien qu’elle ne soit pas très importante, il faudra voir cela …
Ensuite, nous tirons quelques bords pour remonter jusqu’à Mytilène, la capitale de Lesbos située au sud-est de l’île.
Nous entrons dans le grand port à l’intérieur duquel se trouve une marina récente qui nous intéresse pour un hivernage éventuel.
Cette marina est pratiquement vide car elle n’est pas très connue et est gérée pour le moment par un organisme public (si vous voulez investir … elle est à vendre !).
Nous sommes très bien accueillis et, après un premier contact avec cette jolie ville animée qu’est Mytilene, nous pensons fort que ce sera notre lieu d’hivernage à partir de la mi-octobre.