Du 3 octobre au 8 octobre - Andikira
Durant quatre jours, le temps est calme et ensoleillé, le village est tranquille et les gens sont gentils, bref, un séjour agréable. Depuis quelques temps, nous cherchions un petit four électrique (utile au port), respectant des dimensions bien précises afin d’entrer dans un équipet … Nous l’avons trouvé ici.
Bien sûr, nous explorons à pied les alentours qui sont très montagneux et plantés d’oliviers dans les parties les plus plates. Plus haut, c’est la garrigue et ses buissons de genévriers, cystes, thyms et autres, mais aussi des touffes de petits cyclamens roses qui parsèment les rochers ainsi que des crocus jaunes. Puis ce sont les montagnes abruptes aux pentes dénudées quasiment verticales qui s’élancent vers le ciel…
L’endroit est spectaculaire mais quand il y a du vent, celui-ci accélère de manière impressionnante.
Justement, un vent de Nord-est s’installe et soufflera violemment pendant deux jours, nous interdisant toute tentative de sortie. Heureusement, nous sommes bien protégés derrière le petit môle, l’avant du bateau est maintenu par son ancre mouillée quarante mètres plus loin plus une amarre de corps-mort et l’arrière par trois amarres au quai, mais ça bouge !
Un voilier battant pavillon Autrichien est amarré près de nous, Vati est d’origine Indienne, née en Malaisie et son mari est Autrichien. Elle est marrante, elle aime courir et veut absolument faire un footing avec nous, ce sera chose faite … Ils ont également prévu de passer l’hiver à Messolonghi … Nous nous reverrons.
Le 9 octobre – Andikira- Itea – 21 milles
Ces deux lieux ne sont pas très éloignés géographiquement mais il nous faut contourner le cap AK Pangalos pour rejoindre Itea. Ce matin, nous partons donc du fond de la baie d’Andikira pour attaquer le goulet de sortie avec le vent dans le nez.
Un premier bord nous emmène vers l’ex-usine Pechiney (traitement de la bauxite) où de nombreux Français ont travaillé. La mer est grise et moutonneuse, de bonnes vagues nous aspergent, le vent souffle à 20 nœuds venant du large, Algieba peine au près le plus serré, je commence à me dire que cela va être difficile de sortir de ce trou à rats. Cependant, après avoir viré de bord, le vent nous est plus favorable et nous pouvons même débrider légèrement, Algieba se trémousse alors de joie et taille l’écume à 7 ou 8 nœuds, faisant exploser les vagues contre sa coque.
A cette allure, nous atteignons rapidement le cap Pangalos et tout de suite après, nous retrouvons des allures portantes et même plein vent arrière, cool !!!
En arrivant au port, le petit père au mini camion-citerne vient nous voir, nous lui avions dit qu’au retour nous lui prendrions du gas-oil, il ne devait pas nous croire… Il est très content de nous voir, nous faisons le plein tout de suite !
Tous les jours, il viendra nous dire bonjour et faire la causette, moitié Anglais moitié Français. Un jour, il arrive avec une bouteille de rosé fabrication maison … Excellent !
Du 10 au 16 octobre – Escale à Itea
Vous l’aurez remarqué, les longues escales deviennent plus fréquentes, il faut dire que la saison avance et que maintenant il nous faut rejoindre notre abri d’hiver, Messolonghi. Nous avons donc retrouvé le grand quai d’Itea ,absolument vide, avec un certain plaisir car nous aimons bien l’ambiance de cette petite ville, le seul problème est que nous n‘avons ni eau ni électricité. Pour l’eau , ça va car les réservoirs du bateau suffisent amplement et un robinet se trouve à quelques centaines de mètres. En ce qui concerne l’électricité, il y a bien les panneaux solaires et l’éolienne mais le soleil et le vent sont souvent absents cette semaine ! Il faut donc gérer notre énergie et pour cela, nous serons obligés de faire tourner le moteur à trois reprises, c’est la première fois que nous faisons cela depuis le début de la saison.
Comme je l’ai dit plus haut, notre petit père (il s’appelle Sotiris et est âgé de 72 ans) vient nous rendre visite en s’annonçant à grand renfort de klaxon, il nous parle de son pays…
Jeudi, le temps se dégrade carrément, orages violents et pluies diluviennes, nous attendons maintenant un créneau météo pour repartir.
Dimanche 17 octobre – Itea- Messolonghi – 58 milles
Les prévisions météo sont pessimistes pour les jours à venir. Ce matin il pleut mais au moins le vent, s’il y en a, ne devrait pas être défavorable. Nous faisons route au moteur sous la pluie et en arrivant à hauteur de Trizonia, nous décidons de ne pas nous y arrêter comme prévu et de poursuivre notre route jusqu’à Messolonghi encore distant de 35 milles.
Le vent faible d’Ouest ne nous gêne pas et il bascule à l’Est, toujours faible, en début d’après-midi tandis que le ciel est encore plus noir et menaçant !
Cependant, c’est sous un ciel plus clair que nous apercevons les premières maisons sur pilotis et nous embouquons l’entrée du chenal de Messolonghi . Il faudra des appels répétés à la VHF avant que le marinero de service nous réponde … Il nous installe à une place provisoire … Nous avons un petit pincement au cœur en pensant à cette nouvelle saison qui se termine.
Début d’hivernage à Messolonghi
Le mauvais temps persiste pendant deux jours, coups de vent et orages très violents se succèdent avec quelques courts répits. Puis la météo s’améliore et nous permet de sortir enfin les vélos et de faire nos promenades et nos courses !
Nous connaissons déjà la ville de Messolonghi qui est charmante et très vivante. Elle est située sur une plaine côtière s’étendant sur une largeur d’environ 4 à 5 kms au pied de la montagne, cette plaine s’allonge sur une distance d’une bonne trentaine de kms.
De nombreuses oliveraies et orangeraies sont les principales cultures, des petites routes bordées de maisons campagnardes avec basse-cour fournie comprenant poules, coqs, pintades et l’inévitable dindon ! ainsi que le petit bétail.Nous aimons bien cette ambiance rurale qui nous rappelle un peu notre jeunesse !
Nous découvrons aussi une jolie petite route de montagne qui longe un torrent et nous emmène sur les hauteurs dominant la lagune de Messolonghi. Cette route est très pentue et bordée de fossés et talus où poussent des multitudes de petits cyclamens roses … Les seuls bruits que nous entendons sont les clochettes des moutons et biquettes ainsi que le bruissement de l’eau qui coule. Cela nous change complètement de la mer !
Nous songeons maintenant aux bricoles à faire sur le bateau … Entretien après une saison bien remplie et nouveaux petits aménagements, notamment pour améliorer la vie au mouillage (plus d’énergie solaire surtout)… En prévision, la construction d’un mini-portique destiné à supporter un panneau solaire supplémentaire.
Il n’y a qu’un petit shipchandler en ville, jeune, très sympathique et compétent, il peut me fournir les tubes inox et me fait rencontrer un de ses amis, ingénieur, qui se propose de fabriquer les pièces inox nécessaires à l’assemblage. Par contre, nous devrons probablement aller à Patras pour acheter le panneau.
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