Vendredi 24 avril : Gibraltar- Estepona ( 26 milles)
La journée s’annonce ensoleillée mais sans vent . Nous quittons Gibraltar au moteur , le peu de vent qu’il y a vient de toutes les directions , nous n’insistons pas et laissons le moteur. Arrivés à la Punta Europa, nous sommes ballotés par les courants , cette zone est une vraie marmite , de plus nous devons contourner de vastes zones de dragage.
Ensuite nous traversons une zone de mouillage des cargos et continuons tranquillement notre route sous un soleil de plomb et pas l’ombre d’une risée jusqu’à Estepona.
Nous resterons 2 jours dans cette petite ville car le temps a changé , et un fort coup de vent d’ouest nous oblige à rester. Nous profiterons du dimanche après-midi un peu plus clément pour faire une promenade dans la montagnette par des sentiers de chèvres et retrouver le thym, la lavande, les cistes et autres plantes qui fleurent bon la Méditerranée.
Lundi 27 avril : Estepona- Fuengirola ( 31 milles )
Départ de Estepona vers 9h30.Le beau temps est revenu, une petite brise souffle, la météo annonce du vent fraîchissant force 6 en cours de journée. Nous sommes vent arrière et n’envoyons que le génois. Jusqu’à 11 h , nous naviguons paisiblement en admirant cette portion de côte bétonnée ,puis le vent commence à forcir, la mer se couvre de moutons blancs, nous marchons à 7 nœuds.
A midi, le vent continue de monter, les vagues grossissent et nous filons un bon 8 nœuds , je sens un peu d’inquiétude dans le regard de mon matelot mais Algieba taille sa route dans l’écume sans aucun problème.
A 13h le vent est établi à force 6 avec des rafales à 7, le bateau commence à faire des embardées et nous décidons de réduire le génois, d’autant que nous ne sommes plus très loin de Fuengirola où nous arrivons à 14h45.
Nous n’avons même pas le temps de déjeuner au ponton d’attente car un ferry arrive incessamment
Nous devons donc aller nous amarrer illico presto ( encore un amarrage laborieux par vent arrière !).
Le marinero ( un petit père bien sympathique ) est seul pour s’occuper de la marina mais il vient quand même nous donner un coup de main.
Nous restons une journée dans cette grande station balnéaire où règnent les Anglais ! Peu de choses à voir si ce n’est un château de l’époque Maure.
Mercredi 29 avril ; Fuengirola – Caleta de Velez ( 32 milles )
Nous sommes toujours dans un flux d’Ouest avec petite brise le matin et accroissement du vent au fur et à mesure de la journée. Nous partons par grand soleil et mer bleue , un gentil vent de force 3 nous pousse paisiblement mais il ne tardera pas à exprimer plus de vigueur !
Pour l’instant, nous sommes au large de Malaga , toujours beaucoup de béton, ils attaquent même de plus en plus la montagne … Insatiables promoteurs !
Les avions qui atterrissent à Malaga nous survolent , ils sont pratiquement à la queue-leu-leu ( il faut bien remplir tous ces immeubles !).Cette côte qui était magnifique , avec les majestueuses montagnes en arrière-plan est complètement dénaturée.
Tout en méditant ces tristes réalités , le vent forcit petit à petit et atteint maintenant 20 nds, la vitesse augmente , ça va bien…
Vers 14h , après le casse-croûte, ça commence à déménager et le vent s’établit à 27-28 nds , réduction du génois puis grand-voile seule , nous arrivons à fond sur Caleta de Velez qui est notre destination. Affalage de la grand-voile dans les grosses vagues , les bosses de ris qui se sont défaites s’emmêlent.
Finalement nous nous mettons à couple d’un gros voilier Allemand, son propriétaire originaire de Munich est très sympa et bricoleur . Ne voulant pas manœuvrer dans ce port exigu avec ce vent , nous resterons là pour la nuit malgré les récriminations du marinero qui veut nous faire changer de place à 10 h du soir.
Jeudi 30 Avril Velez- Motril ( 29 milles )
Nous partons plus tôt , vers 7h45 , route tranquille qui nous permet de contempler cette Costa del Sol qui nous rappelle de vieux souvenirs , notamment la ville d’Almunecar qui a beaucoup changé … De la mer , on ne voit plus que du béton , immeubles énormes , dommage , cette côte serait si belle avec ses montagnes enneigées en arrière-plan… La folie immobilière , le tourisme de masse l’ont complètement dénaturée !
Un gros zodiac de la Guardia Civil arrive derrière nous , ils nous posent quelques questions à distance ( d’où on vient, où on va …) puis s’en vont.
A partir de ce moment, le vent commence à accélérer et souffle encore bien fort quand nous faisons notre entrée dans le grand port de commerce. Tout au fond, il y a le Club nautico où nous trouvons un amarrage. Déception … c’est cher et il n’y a pas de services , de plus la ville est à 3 kms. Il n’y a pas non plus de prévisions météo et ça sent les produits chimiques.
Vendredi 1er Mai Motril-Almerimar ( 41 milles)
Le vent a soufflé toute la nuit aussi , nous hésitons à partir mais nous ne voulons pas rester dans ce trou !
Après avoir demandé à un Espagnol qui partait sur un bateau à moteur ( Vent de Nord diminuant l’après-midi en virant à l’est) nous décidons de partir, Il est environ 11H.
Le vent est très fantasque et nous oblige à empanner 2 fois avant même d’être sorti du port ! Puis il souffle du sud et nous l’avons en face pour doubler le cap Sacratif avec grand mal car il y a de la houle. Quand nous commençons à faire de l’est , il vire à l’est !
Puis il se stabilise au sud-est variant de 2 à 4 ,la navigation au près devient agréable , la mer s’aplatit et cela nous permet de faire bonne route.
Nous tirons 2 bons bords , le bateau marche super et arrivons à 8 milles environ d’Almerimar. Là, le vent commence à avoisiner les 20 nœuds , nous prenons un ris et quelques tours dans le génois… 10 minutes, ça monte encore , 27 à 30 nœuds, un 2è ris et moins de génois , la mer devient très rugueuse et nous avons bien du mal à faire un bon cap, nous n’avançons guère sur notre route qui est exactement là d’où vient ce vent qui forcit encore.
Nous mettons au moteur pour prendre la direction d’Almerimar car la journée avance mais il a bien du mal à nous faire avancer dans cette mer hachée, nous sommes secoués, le bateau tape énormément et nous recevons des paquets de mer, de plus il se met à pleuvoir et nous ne voyons plus rien. Nous mettrons 2h pour faire 6 milles.
A un moment j’entends des coups sourds à l’avant , je vais voir , c’est l’ancre qui s’est décrochée et bat avec force contre le flanc ! Je réussis à la remonter malgré l’avant du bateau qui plonge dans les vagues, à deux nous pouvons l’amarrer , nous sommes trempés. Il n’y aura plus qu’à constater les dégâts qui seront assez sérieux ( une épaisseur de polyester de 1,5 cm est enlevée 20 cm au-dessus de la ligne de flottaison sur l’étrave et grosses rayures sur le flanc).
Nous allons nous reposer et réparer à Almerimar , immense marina pleine d’étrangers en voyage ou sédentaires.
Heureusement , cette marina est très bon marché …
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