mardi 28 juillet 2009

Arrivée en Sardaigne


Mardi 14 Juillet – Mahon

C’est la fête nationale en France, nous voyons aussi beaucoup de bateaux Français immatriculés dans le Midi, les Baléares étant une destination de croisière très prisée et très accessible pour eux.
Nous sommes mouillés près d’une petite île, à proximité du chenal des vedettes à passagers et celui-ci devient très encombré, elles sont obligées de zigzaguer entre les bateaux au mouillage… La police portuaire intervient et oblige quelques bateaux à se déplacer, dont Dam’Marine qui débordait un peu de la zone règlementaire…
Nous consultons tous les jours les oracles de la météo mais les vents et la houle sont désespérément orientés à l’est, de plus un fort coup de mistral se prépare pour Vendredi et va nous obliger à attendre encore !
La chaleur s’est accentuée, le temps est ensoleillé, mais l’atmosphère est humide et rend cette chaleur un peu pénible, heureusement que nous avons la grande baignoire à proximité !
Dans les rues d’Es Castell, village voisin, nous rencontrons Ann et Michael de « Nimue » qui font escale à Mahon avant de repartir vers Majorque puis la région de Barcelone.

Vendredi 17 Juillet – Mahon

Le coup de vent prévu arrive bien vendredi soir à l’heure annoncée par la météo (chapeau !), vers 11 heures, nous avons 25 à 30 nœuds établis et des rafales a + dans la zone de mouillage. Les bateaux commencent à faire des embardées …
Nous sommes un peu inquiets, non pas pour notre mouillage, car j’ai empennelé (2 ancres bout à bout), mais à cause du voisinage, car il y a beaucoup de profondeur et les ancres tiennent mal.
A juste raison car, en regardant par le hublot, je vois la vedette qui était mouillée devant nous venir à notre hauteur et continuer à reculer, il n’y a aucune lumière dessus.
Nous crions et le propriétaire finit par sortir, met le moteur en route et repart en des manœuvres incertaines contre le vent pour mouiller à nouveau à peu près au même endroit, ce qui fait que nous ne sommes toujours pas très tranquilles !
Une autre grosse vedette se met aussi à reculer lentement, il n’y a personne à bord. Elle longe la côte de près et s’éloigne doucement dans la nuit… Ses propriétaires, partis au restaurant, la récupéreront à 2h du matin, ils ont eu beaucoup de chance !
Un gros ketch se met lui aussi à chasser sur son ancre et recule droit sur un petit voilier mouillé à une cinquantaine de mètres de nous, il est à moins d’un mètre, les gens du petit bateau crient et finalement nous voyons des ombres s’agiter sur le ketch qui repart en avant … Chaud !
Pendant ce temps, en regardant derrière, je constate avec horreur que notre annexe s’est retournée et le moteur boit la tasse. Vite nous la redressons et j’essaie de lancer le moteur qui est serré … En tournant l’hélice, j’arrive à le débloquer, nous le remontons à bord et rinçons à l’eau douce, mais il ne veut rien savoir, nous verrons demain… quelle nuit !

Samedi 18 juillet – Mahon

Le matin Loulou, qui a le fluide de la mécanique, vient voir le moteur d’annexe . Il me rassure en disant qu’il doit repartir … Nous faisons divers essais, vérifions l’allumage, mais en vain… puis soudain il se met à tousser et démarre ouf ! J’en suis quitte pour faire 2 vidanges car l’huile a été contaminée par l’eau de mer… et il marche comme avant.
Les dernières météos nous donnent une fenêtre pour lundi et mardi, nous décidons donc de partir lundi matin. Dam’Marine fera route vers le sud de la Sardaigne tandis que nous rejoindrons Alghero au nord-ouest. Nos chemins vont donc se séparer après plus d’un mois de navigation commune et une bonne amitié. Nous espérons nous retrouver plus tard car nous avons plus ou moins les mêmes destinations.

Lundi 20 juillet … Mahon – Alghero (Sardaigne) - 210 milles

Nous voulons faire un maximum de la traversée à la voile, aussi nous ne partons pas trop tôt et prévoyons de passer 2 nuits en mer. Le temps est beau ce matin mais il y a très peu de vent et celui-ci souffle d’est/sud-est, presque dans le nez bien sûr !
Le cap à suivre est au 80° mais Algieba ne peut faire mieux que du 70° et nous dévions petit à petit notre route vers le nord. Le vent souffle entre 6 et 8 nœuds et nous parvenons à marcher autour de 4 nœuds, ce qui n’est pas si mal !
A part 2 cargos, nous ne voyons pas grand-monde … Après un superbe coucher de soleil, la nuit arrive et nous commençons nos quarts. Les batteries ayant besoin de charge, nous mettons le moteur en route et en profitons pour regagner du cap au sud, puis de nouveau à la voile.
En fin de nuit, le vent forcit un peu et atteint 12 à 13 nœuds en pointe, il y a plus de mer mais cela ne dure pas très longtemps et dans le milieu de matinée, le vent reprend son petit régime.
Dans le courant d’après-midi, alors que nous sommes encore à 80 milles des côtes de Sardaigne, deux pigeons voyageurs, sans doute fatigués, viennent se poser sur le pont. Nous leur donnons à boire, mais ils ne veulent pas manger de pain … Peut-être préfèrent-ils du blé mais nous n’en avons pas à bord !
Ils ne sont pas très sauvages et viennent nous voir de temps en temps dans le cockpit, ils nous tiendront ainsi compagnie jusqu’au lever du jour, à une dizaine de milles des côtes, instant où ils reprendront leur envol … vers où ?
Pendant ce temps, Algieba continue sa route dans la nuit, glissant sur la mer calme. Le ciel est constellé de milliers d’étoiles, il n’y a pas de lune. Les lumières de la côte sont aperçues vers 3 heures du matin et nous nous en approchons doucement, le lever du soleil sur la côte montagneuse est magnifique.

Le vent est toujours aussi régulier et adonne, c’est un vrai bonheur cette arrivée sur la Sardaigne.
Je barre afin de gagner au plus près du vent et doubler le Cabo Caccia qui garde la grande baie d’Alghero au nord.
Nous repérons l’entrée du grand port qui se trouve au fond de cette baie et nous y pénétrons dans le début de matinée. Nous avions prévu d’aller au quai municipal mais un homme sur un zodiac nous propose une marina à un prix plus intéressant et nous nous laissons tenter. Nous ne le regretterons pas car c’est tranquille tandis que le quai municipal, au pied de la vieille ville, est très bruyant !

Mercredi 22 juillet - Alghero

Le premier contact avec l’Italie est plutôt positif, l’accueil à la marina est très chaleureux. Cela fait plus d’un mois que nous ne sommes pas allés dans un port et nous retrouvons un certain confort !
Nous sommes bien sûr fatigués et une sieste s’impose d’autant qu’ici la chaleur règne avec plus de 35° …
Dans la fin d’après-midi, nous allons visiter la vieille ville très typique avec ses fortifications, nous prenons plaisir à flâner dans les ruelles étroites et ombragées.
Nous remarquons aussi que les fleurs sont beaucoup moins présentes qu’en Espagne, donnant à l’ensemble une impression un peu plus austère mais tout de même agréable.
C’est aussi l’Italie, bruyante, à l’image d’une salle internet où il est difficile de se concentrer tellement ça crie et parle fort !

Jeudi 23 juillet au Samedi 25 juillet : Alghero

Toute la matinée du jeudi est consacrée au nettoyage du bateau, au remplissage des réservoirs d’eau … et l’après-midi, nous poursuivons notre visite de la ville.
Alghero fut créée au XIè siècle par les Génois qui fortifièrent ce qui était un village de pêcheurs puis les Catalo-Aragonais occupèrent la place en 1354 et y restèrent durant 4 siècles. Ils ont marqué la ville de leur empreinte, aussi bien dans l’architecture des grands édifices et églises que dans la langue, beaucoup de mots Catalans étant employés.
Il reste beaucoup de tours et la ceinture de remparts le long de la côte est intacte. Cet endroit est très fréquenté par les touristes Italiens mais aussi Français et autres Européens.
Un soir, Italie oblige, nous nous offrons une pizza dans un petit resto populaire puis nous allons déguster une glace dans les rues grouillantes de monde jusqu’à une heure avancée de la nuit.

Le vendredi matin, à notre grande surprise, les « carabinieri » au nombre de six, bottés, arrivent sur le ponton et commencent à apposer des bandes de plastique autour du bureau de la marina et sur le ponton… ce sont des scellés !
Nous apprenons que le propriétaire (Frederico ,très sympathique et serviable) a des démêlés avec la justice pour des histoires d’autorisation d’extension et on vient lui administrer une punition !
Du coup, nous n’avons plus de sanitaires et chacun se débrouille ! c’est un peu le folklore… Ils feront un geste au niveau du tarif.

Dimanche 26 juillet : Alghero – Baie de Porto Conte -10 milles

Départ dans la matinée, le petit vent de sud /sud-ouest nous permet de marcher à la voile jusqu’à l’entrée de la baie distante d’environ 9 milles. Nous pensons trouver beaucoup de monde dans les mouillages mais , en avançant vers le fond de la baie, nous repérons la Cala de Tramariglio où il y a un petit ponton et seulement 3 bateaux au mouillage … En approchant, nous voyons un catamaran à l’allure caractéristique et battant pavillon Français, c’est bien sûr Baami et nous mouillons derrière lui par 4 mètres de fond sur des posidonies.
Hervé vient nous voir à la nage et nous prévient que les ancres tiennent mal, il va même plonger pour voir si la nôtre est correctement positionnée.
Son dos va mieux et il a pu reprendre sa route après 3 semaines passées à Fornells.
La cala est spectaculaire, entourée de montagnes boisées de pins et l’eau est transparente, l’endroit est de toute beauté. Un ancienne tour de guet perchée sur un sommet domine les lieux.
Le fond est tapissé de posidonies et je plonge également pour aller voir l’ancre qui repose sur les posidonies , dans un petit sillon … Il ne faudrait pas un coup de vent trop fort ! La météo étant optimiste, nous resterons comme ça.
Hervé nous invite à bord de Baami , il possède d’excellents whiskies Irlandais auxquels nous ferons honneur ! Puis ,après un excellent repas de coquilles St jacques, nous prolongerons cette agréable soirée …
Pendant notre séjour, nous ferons quelques marches aux alentours pour découvrir de superbes panoramas, écouter les cigales qui font un bruit d’enfer ( nous les prendrons en photo …). Nous grimperons également jusqu’à la tour de guet sous un soleil ardent avec au sommet la récompense, la découverte du paysage magnifique de la baie de Porto Conte.

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