samedi 12 juin 2010

De Riposto à Vieste en Adriatique


19 au 21 mai – Riposto – visite de Taormina

Encore une fois, le vent (d’ouest cette fois) et l’orage nous obligent à prolonger un peu notre séjour à Riposto. Jeudi 20 fut une journée pourrie, vent et pluie l’après-midi…
Vendredi matin, en regardant par les hublots, quelle ne fut pas notre surprise de voir le sommet de l’Etna couvert de neige !
A cette saison et sous cette latitude, ce n’est quand même pas courant… Puis le vent d’ouest est arrivé, soufflant à 40 nœuds en rafales. Nous avons donc mis à profit l’après-midi pour prendre le bus jusqu’à Taormina distante de 25 kilomètres environ, destination incontournable pour les visiteurs de la Sicile dit-on.
Le parcours en bus nous a permis de constater que la région est extrêmement peuplée. Nous n’avons pour ainsi dire pas quitté les zones urbaines sauf de temps à autre un petit bout de campagne parmi les vallées fertiles et verdoyantes où l’on cultive essentiellement les agrumes mais aussi d’autres fruitiers et des légumes.
Taormina est effectivement une jolie petite cité perchée sur un promontoire rocheux dominant la mer mais … envahie de touristes de toutes nationalités ! Une succession ininterrompue de commerces occupe la rue principale et une rue menant au théâtre Grec .
Nous avons choisi de nous échapper de la foule et de grimper par de petites rues et escaliers jusqu’à proximité du château construit sur un éperon rocheux dominant la ville. Nous avons pu ainsi jouir de panoramas de toute beauté et en toute tranquillité !
Au retour, nous avons emprunté les petites ruelles belles et tranquilles, loin de l’agitation commerciale avec cependant un petit bain de foule pour la fin.

22 mai – Riposto – Taormina – 9 milles

Nous quittons le ponton en début d’après-midi par vent absolument nul. La météo annonce du nord-ouest faible, c’est dire si cette courte navigation va être tranquille. Las, dès que nous avons doublé les jetées de la marina, nous sommes cueillis par une mer confuse et un vent qui souffle à plus de 15 nœuds et de l’est ! Nous devons donc tirer 2 bords difficiles dans cette mauvaise mer, Algieba soulevant des gerbes d’écume.
Je fulmine contre ces météorologues qui, parfois, feraient mieux de changer de métier !
Bon, c’est la loi de la mer et nous n’avons qu’une toute petite route à faire … D’ailleurs, une heure plus tard le vent tombe et c’est à un train de sénateur que nous rejoignons le mouillage au pied de Taormina. La mer est calme, juste un petit roulis mais cette baie est grande ouverte sur le large … et cela ne manque pas, le roulis s’accentue à la tombée de la nuit qui sera pour le moins inconfortable.

23 mai –Taormina – Rocella Ionica – 70 milles

4h50, il fait encore nuit quand nous levons l’ancre pour une route assez longue qui doit nous emmener à Rocella Ionica située sur le sud du continent Italien ( la semelle de la botte). Nous laissons dans notre sillage l’Etna dont le sommet enneigé rosit au lever du soleil … Quelle beauté !
Nous sommes au moteur depuis une demie-heure mais nous arrivons à l’ouvert du détroit de Messine et un courant d’air commence à se faire sentir, nous envoyons donc la toile… Vent de travers 10 nœuds tout d’abord puis ça monte à 15 nœuds, nous filons à 8 nœuds, ça monte encore (20 nœuds) et nous réduisons alors un peu le génois . Algieba est déchaîné et le speedo monte à 9 nœuds, à ce train-là on sera vite arrivés ! Mais les meilleures choses ont une fin et dès le détroit passé, le vent tombe complètement … De nouveau, le ronronnement du Volvo se fait entendre. Nous avons quand même fait 21 milles en 3 heures.
Par la suite nous remettrons à la voile mais la progression sera lente car nous devons affronter 1,5 nœuds de courant contraire.
L’entrée de Rocella Ionica étant réputée délicate, nous finirons au moteur pour ne pas arriver à la nuit. Cette marina, construite vers 2000, a connu de gros problèmes (politico-financiers probablement) et n’a jamais été finalisée… Equipée de magnifiques catways (dont un cassé et jamais réparé), pontons couverts de belles bornes électriques mais sans courant et juste un robinet d’eau par ponton.
Jusqu’à l’année dernière c’était gratuit mais maintenant un homme au costume de général (au demeurant très sympathique) vient percevoir un écot.
Autant dire que beaucoup de voiliers en route pour la Grèce ou l’Adriatique font escale ici, nous aurons l’occasion d’y rencontrer Mareike, une très sympathique skippeuse de nationalité Allemande seule à la barre d’un magnifique Swan 46 qu’elle convoie en Croatie… C’est une sportive ! Elle nous fait visiter ce très beau bateau (classe !) et nous parle de ses projets de charter en Adriatique puis en Grèce.
Elle repartira dès le lendemain matin car son planning est très serré alors que nous, pour cause de pétole cette fois, nous restons encore un jour … peut-être deux ?

24 et 25 mai – Rocella Ionica

Nous sommes bien dans cet endroit et nous en profitons pour visiter le village, très agréable vers le haut et nous grimpons jusqu’au château médiéval par un chemin envahi de hautes herbes. De là-haut, nous avons un superbe point de vue.
Redescendus dans le village par les petites rues pentues, nous faisons la causette avec une commerçante, les gens sont très sympas et nous adressent facilement la parole … Alors on essaie de baragouiner en Italien !

26 mai – Rocella Ionica – Crotone – 63 milles

Départ à 6h45, le vent est nul et nous devons naviguer au moteur jusque vers 11h. Un léger vent de sud-est vient alors et nous hissons les voiles… Pour peu de temps car trois quarts d’heure plus tard il faut remettre le moteur, il fait très chaud dans le cockpit .Le temps de déjeuner puis une brise d’Ouest s’établit et nous faisons route à la voile. Cette brise forcit petit à petit et même carrément , peu avant de doubler le cap Colonne derrière lequel se trouve Crotone. Algieba accélère et nous devons nous faufiler entre deux plate-formes pétrolières pour gagner l’entrée du porto vecchio de Crotone vers 19h.
Là encore, nous devons nous amarrer l’avant au quai, le fort vent de travers nous empêchant de manœuvrer correctement.





27 et 28 mai – Crotone

Nous sommes agréablement surpris par Crotone qui, en plus de son imposant château Aragonais datant du XIIIè siècle et dont la visite est gratuite, possède une vieille ville de toute beauté à l’intérieur d’une ceinture de remparts.
Ce fut un plaisir de flâner dans ces ruelles très étroites et très populaires sentant bon l’Italie du Sud.
Une petite anecdote : Le premier soir, sur un catamaran presque voisin dont les propriétaires sont absents, un chien blanc de bonne taille à tête sympa n’arrête pas d’aboyer ( il m’énerve un peu !) …
Un peu plus tard, je sors pour rentrer la passerelle et j’entends des bruits d’eau et des grognements, le chien est à l’eau et s’épuise car il a une patte prise dans une amarre dont il ne peut se défaire. Je monte sur le cata, je parviens à attraper le collier du chien et, non sans mal, à libérer la patte, puis je le remonte à bord.
Le lendemain, je raconte cela aux propriétaires et le midi, la dame m’offre une bonne bouteille de vin de Ciro Marina (pays voisin) !

29 mai – Crotone – Santa Maria de Leuca – 72 milles

C’est encore une longue navigation qui nous attend car nous devons traverser le golfe de Tarente et probablement avec peu de vent. Nous partons à 5h45 et cette traversée se révèlera longue et ennuyeuse. L’après-midi, nous ferons quand même quelques heures de voile tranquille.
Nous arrivons à santa Maria de Leuca vers 20h, il n’y a personne pour nous accueillir mais les voisins Anglais nous aident à amarrer le bateau, du coup, la nuit sera gratuite …

30 mai et 1er juin – Santa Maria de Leuca

Le vent s’est établi au nord et sera fort durant la journée du 1er juin, nous interdisant la remontée du canal d’Ottrante pour entrer en Adriatique . Nous en profiterons pour visiter ce village plutôt sympathique avec d’assez extraordinaires villas en bord de mer nichées dans les pins. Cela fait penser à La Baule … Certaines villas sont très belles et d’autres un peu « rococo » ou « Disney land » .
Une grande basilique, lieu de pèlerinage, a été érigée sur le cap Leuca ( Finibus Terrae ainsi que le nommaient les Romains ) et on y accède par un immense double escalier de pierre dont la construction a été ordonnée par Mussolini . Les papes se rendent fréquemment en ce lieu.
Ce cap est le point de partage géographique entre la mer Ionienne et la mer Adriatique.

La campagne environnante est digne d’intérêt, ce sont des oliveraies en espalier toutes séparées par des murets de pierres sèches avec de temps en temps, des constructions coniques, en pierres sèches également , qui devaient être d’anciennes habitations.
Ces petites « maisons » ont toutes un petit escalier extérieur qui mène sur le toit.
Nous avons pu emprunter une toute petite route (il y en a peu) bordée de murets de pierre, qui serpente entre les oliveraies et s’élève pour donner un magnifique point de vue sur la mer.
La côte est découpée et offre des multitudes de grottes que les touristes visitent sur de petits bateaux.



2 juin – Santa Maria de Leuca – Brindisi

Une fois de plus, le parcours sera long car nous avons choisi de ne pas nous arrêter à Ottrante où il n’est pas très facile de trouver une place… Mareike y a passé une nuit inconfortable au quai des pêcheurs.
Départ donc à 6 heures du matin et, une fois le cap Leuca doublé, la mer Ionnienne est laissée derrière, place à la mer Adriatique.
Le vent étant absent, nous faisons route au moteur en longeant la côte montagneuse, nous voyons nettement les côtes d’Albanie de l’autre côté. .. Algieba fait toujours du Nord et vers 9h30, le 40è parallèle est de nouveau franchi, dans le sens inverse cette fois. Nous devons affronter un fort courant contraire (2,5 nœuds) qui nous ralentit … Je me dis qu’à ce train-là ce sera difficile d’arriver à Brindisi avant la nuit !
C’était sans compter sur Eole qui fait son apparition vers les 11 heures, venant du sud, et nous permet de hisser les voiles, plein vent arrière. Il forcira rapidement à 12/15 nœuds puis 18/20 nœuds avec rafales dans l’après-midi, en même temps le courant s’atténue.
Nous filons donc bon train en longeant une côte qui devient de plus en plus plate, beaucoup de plages, bars et restaurants dont nous entendons la musique à plusieurs milles.
La navigation est un plaisir, confortable malgré une mer un peu formée. Nous croisons (à distance respectable) de nombreux cargos qui descendent l’Adriatique… Le vent est régulier mais soudain, la grand-voile demande à empanner et ce vent bascule à l’Ouest sans prévenir, attaquant de plus belle !
Cette fois, Brindisi, dont nous apercevons les structures industrielles, se rapproche vite et c’est à 18 heures que nous faisons notre entrée à la voile et au près dans cet immense port, accompagnés par le sifflement du vent.
Nous manœuvrons pour affaler la grand-voile et je suis en train de la ranger quand j’entends mon matelot annoncer 2,50m de profondeur puis 1m … vite demi-tour … puis zéro ! Mais il ne se passe rien, elle a confondu speedo et sondeur ! En fait, nous avions 15 mètres dessous …
Nous allons jusqu’au fond du port, distant de presque 3 milles de l’entrée et trouvons un amarrage à la Lega Navale.

3 juin au 6 juin – Brindisi

La météo est médiocre et il est prévu du vent à 25/30 nœuds de nord, nous décidons de rester quelques jours à Brindisi. Nous sommes bien à la Lega Navale , nous prenons le « treghetto « (bac) pour traverser le petit bras de mer et aller en ville . Le centre historique est agréable, bien restauré, avec une très belle cathédrale, cependant ce n’est pas Syracuse !
Le port est animé, il y a un important trafic de ferries vers l’Albanie, la Grèce et la Turquie . En flânant le long du quai, nous admirons l’élégante silhouette de « RIELA », un grand voilier de luxe ( 56 mètres) . Vous pouvez louer ce magnifique ketch moderne avec son équipage moyennant la modique somme de 220 000 euros pour une semaine !
La lega navale ne nous tolère que 2 jours, il nous faut donc changer de place et nous rendre à la nouvelle marina dont la position est très excentrée, il nous faut cette fois prendre le bus pour nous rendre en ville dont nous sommes éloignés.
Là-bas, nous faisons la connaissance de Roberto, un très sympathique Italien local qui vient bricoler sur son bateau. Il nous offre de délicieuses salades de son jardin … En retour, il aura droit à un far Breton de fabrication maison !
Il voudrait que nous nous arrêtions à Villanova, petit port au pied de sa ville (Ostuni) mais, vu l’exiguité du port, la difficulté à trouver une place et le prix demandé, nous y renonçons… Dommage !

8 juin – Brindisi- Bari - 66 milles

C’est donc vers la grande ville de Bari que nous nous dirigeons.
Départ à 6h15 avec un soleil déjà bien présent et une mer calme, trop calme ! En effet, nous ferons l’essentiel de la route au moteur en suivant une côte avec un peu de relief où brillent les plastiques des cultures maraichères.
Nous nous rendons dans le grand port de commerce où, dans un coin, se trouve un petit club nautique au sein d’un grand complexe sportif. La ville est à 4 kilomètres, nous nous y rendrons à pied le lendemain .
Cette grande ville (600 000 habitants) est constituée d’une vieille cité fortifiée avec des remparts et un imposant château, et d’une ville nouvelle qui s’est développée autour. Elle possède deux ports : le petit Porto Vecchio au sud, qui est le port d’origine et l’énorme Porto Nuovo au nord, qui accueille l’important trafic de cargos et ferries.
La partie vieille ville est bien sûr très belle et parfaitement restaurée, on se perd dans le dédale des rues à arcades et des petites places. La pierre calcaire fait les édifices très blancs … Ce fut une visite agréable, nous y avons rencontré une Française en voyage et fait la causette un petit instant.

10 juin – Bari-Vieste – 56 milles

Le départ est un peu moins matinal (6h45), et le soleil est déjà haut. La météo nous annonce du vent de sud-est fraichissant en cours de journée à 17/18 nœuds voire 20 nœuds le soir sur Vieste.. Effectivement, en milieu de matinée, nous commençons à avoir du vent et vers midi, il est établi à 15/17 nœuds.
L’allure est au grand largue et nous marchons bien, la côte est perdue de vue car nous traversons une sorte de golfe, Vieste se situant sur l’ergot de la botte Italienne, cet ergot n’étant autre que l’imposant cap Gargano.
En cours d’après-midi, le vent cesse d’un seul coup, nous laissant voiles claquantes et bateau roulant sur une mer inconfortable… Le brave Volvo est donc remis en route à regret …
Un peu avant 18 heures, nous passons devant la petite ville de Vieste perchée sur son rocher et faisons le tour de l’île Santa Eufemia avant d’entrer dans le petit port.
La mer est remuante en cet endroit et je pense que par vent fort de Nord, ça doit cogner ici … Le cap Gargano est un cap costaud !

11 au … juin – Vieste

Nous restons ici quelques jours , d’autant qu’il y a un anniversaire à fêter, avant d’entreprendre la (petite) traversée vers l’île de Lastovo en Croatie . Ce sera la fin de l’épisode Italien qui aura duré un certain temps … En effet, nous sommes en Italie depuis fin juillet de l’année dernière ! Nous avons beaucoup aimé.
La ville de Vieste est très animée, la partie ancienne a été entièrement restaurée et est touristique quoiqu’en ce moment les touristes soient assez peu nombreux. Comme d’habitude, c’est un labyrinthe de ruelles étroites, si étroites que les balcons se touchent presque . Il vaut mieux être en bons termes avec son vis-à-vis ! De temps en temps, au coin d’une rue, une jolie vue sur la mer. Les falaises calcaires bordant le rivage sont d’une blancheur éblouissante … Bref, une bien belle petite cité.
Dans une semaine, nos amis Bainsois Dominique et Annick, viennent nous rejoindre à Dubrovnik. Nous avons hâte de les voir …

jeudi 20 mai 2010

De Marsala à Riposto

Bonjour à tous,

Notre séjour en Sicile touche à sa fin et nous nous préparons à rejoindre le continent Italien, en voici un petit résumé:

21 au 25 avril 2010 – Marsala

Nous avons subi un bon coup de Scirocco durant 3 jours, avec un temps gris et parfois un peu de pluie et aussi parfois des rayons de soleil. Nous en avons profité pour visiter cette ville agréable comme je l’ai déjà dit. Le « Centro storico » est particulièrement intéressant, avec ses petites rues étroites, une magnifique cathédrale, des palais, des églises, des vieilles façades et des vestiges du riche passé à tous les coins de rues.
Marsala fut ainsi nommée par les Arabes « Marsa Allah » qui signifie le Port de Dieu. Son histoire est bien sûr très riche avec des invasions successives : Phéniciens, Grecs, Romains, Carthaginois, Arabes et même Normands … Son vin liquoreux est célèbre dans le monde entier, il fut connu grâce à John Woodhouse, un Anglais qui découvrit ce vin et le commercialisa vers l’Angleterre … Sacrés Anglais !


26 avril 2010 – Marsala – Mazarra del Vallo – 16 milles

Nous avons pris l’option de longer la côte sud de la Sicile, aujourd’hui, c’est une courte navigation par bon vent portant. Ce vent s’est bien renforcé en cours de route et c’est avec plus de 25 nœuds que nous entrons dans le port de Mazarra rempli de chalutiers et bateaux de pêche de toutes sortes. Il y a quelques pontons pour la plaisance sur tribord en entrant et, tandis que nous cherchons une place, un marinero nous fait de grands signes, il est efficace et nous aidera à tirer sur les pendilles, ce qui n’est pas facile avec ce vent.

Nous resterons le lendemain pour visiter cette petite ville marquée par une très forte influence Arabe. La vieille ville, avec ses rues étroites et tortueuses, a des allures de Médina. Nous pouvons y voir beaucoup de petites échoppes et nous avons même pu admirer un tailleur (de vêtements) au travail.
Par ailleurs, la cathédrale, dont les plafonds sont peints, est admirable et les églises, toutes aussi belles avec leurs clochers ornés de céramique ou de fer forgé, sont légion.

28 avril 2010 – Mazarra del Vallo – Sciacca – 30 milles

Nous quittons Mazarra en milieu de matinée par vent faible de sud/sud-est, cependant nous pouvons naviguer à la voile au près –bon plein. Avec 5 nœuds de vent, Algieba fait 4 nœuds, ce qui fait notre bonheur, d’autant que le soleil est radieux. Vers 13h, j’ai un contact avec un radio-amateur de Nantes et nous restons à discuter une bonne demi-heure, il me dit qu’il fait super beau là-bas … Tant mieux, il y en a pour tout le monde !
Mais plus tard, le vent tourne à l’ouest, environ 15 nœuds, nous filons vent arrière et le ciel prend une teinte noirâtre, l’orage menace … Cependant, il ne se déclenchera pas et nous arrivons, secs, à Sciacca. Ce fut une belle navigation, entièrement à la voile !

29 avril au 5 mai Sciacca – visite d’Agrigento

Nous avons l’intention de rester plusieurs jours à Sciacca car c’est une très belle ville, très escarpée et riche en monuments. C’est une ancienne place fortifiée et la ceinture de remparts est encore présente, les portes qui donnaient accès à la ville sont encore en bon état.
Comme dans beaucoup de villes Siciliennes, les églises sont nombreuses, ainsi que les petits commerces installés dans les ruelles en forte pente.
Les rues principales se nomment Via et les ruelles Vicolo, nous remarquons beaucoup de ce qui semble être une ruelle mais qui se termine en cul de sac par une cour intérieure, ce sont les « cortile », parfois très beaux mais aussi parfois très dégradés.
Le dimanche après-midi, sur une petite place située en haut de la ville, nous avons pris plaisir à nous asseoir sur un banc et observer les anciens qui se rassemblent dans une atmosphère de calme et de temps qui semble arrêté. Certains nous adressent la parole mais nous avons bien du mal à comprendre surtout qu’ils sont parfois édentés !
Lundi 3 mai, nous avons pris le bus pour nous rendre à Agrigento, l’ancienne Akragas, cité Grecque fondée en 581 avant JC, où l’on peut admirer la Vallée des Temples dont certains sont encore bien conservés, à l’image du temple de la Concorde. On peut y admirer les restes d’une civilisation très prospère et très organisée.
Tous ces vestiges sont situés sur une arête rocheuse dominant une vallée verdoyante allant jusqu’à la mer. Il y a bien sûr de nombreux troupeaux de touristes de toutes nationalités qui arpentent les roches, précédés par un guide… D’autres ont leur oreille collée à une espèce d’appareil qui doit leur servir de guide …Vu la température, l’oreille doit vite chauffer !
La ville d’Agrigento, située un peu plus haut est plaisante mais elle s’est développée et de nombreux immeubles ont fait leur apparition.
Alors que nous pensions pouvoir repartir, le baromètre baisse rapidement et le scirocco refait son apparition , 40 nœuds dans la nuit de lundi à mardi et autant la matinée suivante … Algieba tire fort sur ses amarres, cela promet en plus une belle houle pour les jours à venir !

6 Mai – Sciacca – Licata 52 milles

Ce fut encore une belle navigation … Partis sans vent, celui-ci a commencé à se manifester 1 heure après notre départ. Tout d’abord un léger zéphyr de sud nous permettant de naviguer tranquillement au près-bon plein puis il s’est renforcé graduellement tout en basculant à l’ouest, nous filâmes donc plein vent arrière.
Bien sûr, la mer s’est formée mais la navigation est restée agréable, le bateau filant à 7/8 nœuds par 15/18 nœuds de vent sur une mer qui commence à se parsemer de taches blanches. Cette mer couleur de jade contrastant agréablement avec la côte montagneuse et plutôt pelée de ce coin de Sud Sicile. Vers 16h, l’anémomètre est grimpé à 20/25 nœuds et déjà, nous avions Licata en vue.
Nous sommes entrés dans ce grand port industriel, cherchant un coin pour s’y mettre… Ayant remarqué une espèce de ponton où il y avait quelques bateaux de plaisance, nous nous sommes approchés… Pas un chat dans le coin ! Nous décidons donc de nous mettre à couple d’un bateau à moteur pour étudier les moyens d’amarrage qui nous paraissent compliqués. La manœuvre est rendue difficile par le fort vent de travers mais nous y parvenons.
Installation de la passerelle pour rejoindre le ponton qui est sur pilotis et il faut s’amarrer sur 4 corps-morts... Cela nous parait fort compliqué d’autant que nous avons du mal à localiser les pendilles. Pour l’avant, ça va… Mais pour l’arrière, je ne trouve qu’une misérable pendille qui est reliée à une amarre me paraissant de bien faible section et que j’ai bien du mal à attraper… Le vent devant faiblir la nuit, nous décidons de rester comme cela et la nuit se passe bien quoique le clapot nous ait quelque peu gênés ! … Mais ce fut gratuit.

7 mai – Licata – Marina di Ragusa – 36 milles

La marina où nous projetons d’aller est réputée fort onéreuse mais nous n’avons pas tellement le choix, les escales possibles étant plutôt rares. Nous quittons les cargos de Licata sans trop de regrets par beau temps et vent faible. Nous alternerons voile et moteur et profiterons d’une navigation calme ( bronzette …) agrémentée par la visite de quelques dauphins.
Nous coupons au plus court le grand golfe de Gela, autre port industriel et pétrolier et nous nous rapprochons d’une côte plus plate, couverte par endroits de serres dont nous voyons briller les plastiques. Nous n’avons pas vu une seule plage depuis Sciacca … Nous sommes maintenant sous le 37è parallele , par 36°59 de latitude... L'Afrique est tout près.
Une fois doublée la Punta Secca , nous apercevons les jetées de la marina . Nous sommes accueillis par un marinero en zodiac( très sympathique) qui nous conduit à une place. Il n’y a pas beaucoup de bateaux dans cette grande marina toute neuve !
Amarrage impeccable … Il n’y a pas un quart d’heure que nous y sommes que voilà le scirocco qui se lève brutalement. Nous nous rendons vite compte que Algieba se met en travers et son arrière flirte avec le ponton.
Bien sûr, impossible de tirer sur les amarres de corps-mort avec ce vent … Je fais une tentative au winch mais ce n’est pas suffisant car la position des amarres ne permet pas de tirer correctement.
Nous faisons donc appel aux marineros et avec l’aide du zodiac qui pousse le nez du bateau, nous pouvons reprendre un autre corps- mort plus éloigné … et ça va mieux ! Par sécurité, nous ajoutons une troisième amarre reliée à un autre corps-mort … Je suis éreinté !
Bonne surprise, la note étant beaucoup moins salée que prévu, nous nous accorderons une deuxième nuit, ce qui nous laissera le temps de visiter Ragusa distante de 25 kms.
Un petit tour de bus qui nous permet de constater que la région est très agricole, nous voyons de grandes fermes, des parcelles cultivées toutes délimitées par des murets de pierre ,des troupeaux de vaches etc…

Nous ne serons pas déçus par cette ville perchée sur le flanc d’une vallée verdoyante où nous pouvons flâner tranquillement dans les vieux quartiers et admirer (encore !) les beaux édifices anciens et goûter une atmosphère d’un autre temps.

9 mai – Marina di Ragusa – Pozzallo - 23 milles

Petite navigation cool au vent arrière entièrement à la voile mais, encore une fois, arrivée sportive dans le grand port industriel de Pozzallo. Le vent a fraichi d’un seul coup, passant de 9/10 nœuds à plus de 20 nœuds alors que nous étions de bonne heure (15h). Il faut aller complètement dans le fond du port où il y a 2 petits pontons que nous ne voyons pas , nous allons donc nous amarrer sur un ponton qui sert en fait pour la mise à terre des bateaux … Nous devons donc déguerpir et aller en face où nous voyons les bateaux des carabinieri, guardia costera etc !
Nous trouvons finalement le bon endroit mais Algieba refuse obstinément d’aller au quai en marche arrière( vent fort traversier), aussi devons-nous mettre l’étrave au quai , ce qui n’est pas pratique pour descendre ! De plus il y a un clapot infernal … et c’est cher !
La ville est quelconque, nous n’y reviendrons pas !




10 mai – Pozzallo – Marzamemi – 22 milles

De nouveau , départ par petite brisette de sud, nous n’allons pas vite au grand largue par 3 ou 4 nœuds de vent , mais nous ne sommes pas pressés… J’en profite pour bricoler à l’intérieur du bateau.
Petit à petit, le vent augmentera, nous permettant de naviguer à allure moyenne. Une fois doublé le cap Passero, qui marque la fin de la côte sud de la Sicile, le vent fraîchit à 20 nœuds tandis que nous passons à une allure travers, nous filons alors à 8 nœuds vers Marzamemi qui se rapproche vite. Nous pensons alors que l’amarrage va être sport, mais non, ce petit port est très bien abrité et la manœuvre se fera en toute tranquillité !

12 mai – Marzamemi – Syracuse

Le vent souffle de l’est modérément mais nous devons tirer plusieurs bords pour remonter vers Syracuse. La côte est plus montagneuse et bordée de plages. Au moment de doubler le cap Murro di Porco, le vent adonne et nous passons comme une fleur ! S’ouvre alors un grand golfe avec, dans le fond, Syracuse la magnifique.
Nous entrons dans une vaste baie, fermée par l’antique île Ortigia et ses remparts , quelques bateaux sont à l’ancre vers le fond et nous les imitons.
Le mouillage est calme et magnifique, avec vue sur la ville fortifiée dans la lumière rose du soleil couchant.

13 mai au 17 mai - Syracuse

Nous restons 2 jours à l’ancre et visitons cette merveilleuse ville pleine de trésors architecturaux. La muse de cette ville se nomme Aretuse. Dans la mythologie, cette nymphe fut transformée en source par Artemise après avoir été séduite par le dieu Alphée … Cependant, Zeus, ému par la douleur d’Alphée, transforma celui-ci en fleuve de façon à ce que les amants puissent se rejoindre…

On peut voir la fontaine d’Aretuse avec ses bouquets de papyrus, cette fontaine d’eau douce est située à quelques mètres de la mer !
Les prévisions météo annonçant un coup de vent, nous choisissons d’aller à la marina où nous serons plus tranquilles. Bien nous en a pris car la nuit suivante fut très agitée et le lendemain matin, plusieurs bateaux restés au mouillage viennent chercher refuge dans la marina, avec grandes difficultés dans les manœuvres d’amarrage. Les vagues passent par-dessus le ponton extérieur !
Cette marina est mal abritée de l’ouest et les bateaux sont quelque peu malmenés, nous pas trop car nous sommes bien à l’intérieur. Vers 13h, les rafales atteignent 40 nœuds, il est impossible d’emprunter le ponton brise-lames pour sortir sans se faire arroser copieusement.
Nous poursuivons notre visite de la ville qui reçoit déjà beaucoup de touristes , le théâtre Grec nous laissera un peu sur notre faim car les gradins de pierre ont été recouverts de planches de bois peintes en gris, certains vieux édifices ont été également recouverts de bois et un plancher moderne recouvre la scène !
Finalement, le coup de vent aura duré trois jours, nous en profitons pour changer les deux batteries de service qui donnent des signes de fatigue.



18mai – Syracuse – Catania -32 milles

Nous sortons de la baie de Syracuse dans le milieu de matinée et naviguons au près par petit vent de nord-est. Vers midi, le vent tourne au sud/sud-ouest et c’est une jolie brise qui va nous pousser vers Catania.
En chemin, nous pouvons observer de petits espadons d’une cinquantaine de centimètres qui font des sauts acrobatiques … Nous mettons la ligne à l’eau mais nous serons encore une fois bredouilles !
Puis le majestueux Etna se profile à l’horizon, son sommet perdu dans les brumes et c’est le port de Catane.
Les bateaux de plaisance se mettent au fond de ce port très vaste qui reçoit cargos et ferries.
La ville est plutôt plaisante une fois franchis les abords du port qui sont sales. Nous faisons une rapide visite qui nous permet d’admirer de beaux édifices ( mairie, palais, églises) bien que les façades soient souvent noircies.
Cette ville a beaucoup souffert, d’abord presque entièrement rasée par une coulée de lave en 1669, un tremblement de terre en 1693 acheva le travail. Elle fut reconstruite en un élégant style XVIII ème et de nombreux blocs de lave furent utilisés.
La ville est très active, que ce soit sur terre (voitures et embouteillages), sur mer (ferries, cargos) ou dans l’air avec l’aéroport international au trafic intense.

19 mai – Catania – Riposto – 20 milles

Nous quittons le port vers 10h, le vent est sensible de sud et se renforce assez rapidement, atteignant 16 nœuds vers 13h. Nous longeons la côte de près, bon vent arrière, sous la domination de l’imposant mont Etna dont nous pouvons voir le sommet encore couvert de plaques de neige. Un bateau militaire escorté de deux hélicoptères fait des exercices et ils nous tournent autour …
Arrivée à Riposto avant 14 h – Grande marina bcbg, chère, et ville au tracé de rues géométrique sans grand intérêt.
Nous devrions traverser à partir d’ici vers le continent Italien mais la météo est encore une fois incertaine et le baromètre baisse ! A suivre …

vendredi 23 avril 2010

Preparatifs du départ et départ vers la Sicile




Bonjour à tous,
Par une belle matinée de fin mars, Algieba a été remis à l’eau, tout pimpant et propre de coque, heureux de retrouver son élément ( ses propriétaires aussi d’ailleurs).
Il nous a resté à faire un grand nettoyage de l’intérieur et du pont car il y a eu pas mal de poussières au chantier.

Nous avons profité ensuite d’une journée sans vent pour réinstaller les voiles qui dormaient depuis novembre dans une cabine, c’est quand même mieux un voilier avec ses voiles !
Nous venions à peine de terminer quand un jeune homme me hèle depuis le ponton, ils sont trois grands gaillards et demandent s’ils peuvent monter à bord pour visiter … Tout d’abord un peu interloqués, nous acceptons devant l’air sympathique de ces jeunes puis nous nous mettons à bavarder en Espagnol , ils sont très intéressés et également surpris de ce que nous faisons , ils nous posent plein de questions !
A notre tour, nous les questionnons et apprenons qu’ils sont tous les trois étudiants à Madrid , Francisco est originaire de San José au Costa Rica , Cesar est Chilien de Santiago et René vient de Mexico. Ils font des études de psychologie sportive et visitent la Sardaigne durant une semaine de vacances.
Nous avons bien aimé cette( trop)courte rencontre car ils doivent repartir pour Jertzu puis Cagliari et Madrid le lendemain… Bye Bye
Nous avons également sympathisé avec Talla, un Sénégalais qui vend des babioles près du supermarché où nous avons nos habitudes. Il me vend une montre (pas cher) mais elle ne marche pas … Finalement, il me l’échangera contre une qui fonctionne !
Une jolie goelette ancienne s’est amarrée pas loin de nous, un homme d’équipage est resté à bord pour peaufiner les vernis, les peintures … Il s’appelle Indi et est Sri-Lankais , très sympathique et souriant. Il me propose de visiter ce bateau construit à San-Diego (Californie) en 1934 et appartenant à un Italien de Padoue qui l’a racheté à un Américain.
La goelette s’appelle Orsagrassa et mesure 18m de long, c’est vraiment un beau bateau, avec de beaux équipets vernis, une magnifique cabine de propriétaire, un carré confortable équipé de bannettes, un bel espace de navigation abrité etc … Tout est classe mais sans clinquant et fait pour la mer !
Nous guettons la météo qui est très instable et ,en attendant, nous continuons nos promenades à vélo parmi les orangers en fleurs qui embaument mmm ! Une dernière récolte d’avocats , puis une fenêtre se présente, nous partirons donc le 19 avril.

19 au 21 avril – Arbatax – Marsala (Sicile) – 190 milles

Arbatax est laissé dans le sillage lundi 19 après-midi par beau temps et une bonne brise côtière qui nous fait naviguer au près à bonne allure. Peu après, cette brise forcit et nous envoyons la trinquette à la place du génois, Algieba se régale et avance bien sur la mer parsemée de moutons blancs, cependant il manque 20 degrés pour faire le bon cap.
En gagnant vers le large, la brise diminue mais nous permet toujours de faire bonne route, puis dans la soirée, le vent bascule à l’ouest et devient portant.
La météo annonçait 10/12 nœuds mais, vers 22h le vent monte à 25 nœuds et se maintient comme cela jusque vers 2h où il redescend à 15 nœuds. Cela a pour conséquence de former une mer désordonnée avec de grosses vagues et la nuit est très, très inconfortable. Il faut s’accrocher à l’intérieur du bateau qui subit de violents coups de boutoir.
Le matelot est malade et je dois tenir le quart jusqu’à 4h, instant où il retrouve quelques forces pour me permettre de me reposer.
Peu à peu, le vent baisse mais la mer est toujours houleuse, cela ne diminuera que très lentement, heureusement le ciel est bleu et il y a du soleil… Nous croisons une tortue qui passe au ras du bateau, elle fait une quarantaine de centimètres et suit son petit bonhomme de chemin en nageant doucement. Nous en verrons quelques autres mais de plus loin.
Plus tard une dizaine de dauphins viennent nous rendre visite et trois d’entre eux nous accompagneront un long moment en jouant avec l’étrave du bateau … On ne s’en lasse pas !
Le vent a considérablement diminué et en fin de matinée, nous devons mettre le moteur pour poursuivre notre route.
La journée passe vite et voilà de nouveau la nuit, toujours au moteur … Nous marchons tranquillement car je ne veux pas arriver de nuit.
Et voilà ! C’est au tour du capitaine d’être terrassé par une violente migraine en début de soirée … Cachets et 3 heures de repos avant de pouvoir prendre mon quart, heureusement que le matelot est en forme !
La nuit est plus tranquille et à l’aube, nous doublons la première des îles Egadi (îles Agathes) , nous longeons ce groupe d’îles et apercevons la jetée du port de Marsala vers 8h . Nous y ferons notre entrée vers 9h, ne sachant où aller s’amarrer, puis un marinero nous fait signe… Il faut passer entre des bouées de corps-morts puis amarrer l’avant à l’un d’entre eux et venir mettre l’arrière du bateau à un ponton … Explications en Italien, grands gestes …Nous ne comprenons rien … et la manœuvre est ratée ! Nous devons nous y reprendre à 2 fois avant d’y arriver.
Heureusement l’accueil est sympathique !
Les marinas Siciliennes ont la réputation d’être sales et peu confortables, celle-ci est à peu près propre, les sanitaires, situés dans un préfabriqué sont pour le moins très rustiques , la douche fonctionne ! Et ce n’est pas trop cher.
Nous sommes descendus vers le sud et la température, en cette merveilleuse journée, a grimpé (26°).
Nous allons faire un tour en ville l’après-midi pour nous dégourdir les jambes, la ville de Marsala est jolie et agréable, la vieille ville est peut-être un peu trop fraîchement restaurée mais nous pouvons y admirer de beaux édifices et il fait bon se promener dans les petites rues.
Le lendemain, météo instable oblige, voilà le Sirocco, 35 nœuds, et prévu pour au moins 2 jours … On est mieux dans le port de Marsala … Et puis il faudra bien goûter ce fameux vin !

A bientôt pour d’autres impressions

mardi 23 mars 2010

Vers la fin d'hivernage

Bonjour à tous,

Dimanche 14 mars 2010

La vie en Sardaigne continue, le mois de Mars, qui avait démarré avec une certaine chaleur due au Scirocco, a vite tourné au frais pour ne pas dire au froid. En effet, les températures, qui avoisinaient les 26° au début du mois, ont chuté de 15° en quelques jours, la neige est venue recouvrir les sommets des montagnes… Nous n’avons pas eu aussi froid de l’hiver !

Le bateau a été mis au sec lors d’une journée splendide au début du mois par les soins de Massimo Valdes, le patron du chantier. Nous en sommes très contents car le patron et les ouvriers sont très serviables et sympathiques, et ce sont de bons professionnels.
Tous les jours, nous nous rendons au chantier pour prodiguer tous nos soins à notre cher Algieba ! La coque était très sale, certains endroits envahis par les petits coquillages et les algues … Il est vrai que cela faisait 4 mois qu’il n’avait pas bougé.
Nous avons finalement trouvé un petit studio à louer à proximité du port et pas très loin du chantier, ce qui est bien pratique.
Il convient de noter une nouvelle rencontre : Adrien et Manouche, accompagnés de leur petite Bianca, préparant leur bateau « Circonflex », un joli ketch acier de 35 pieds, en vue d’un petit périple en Méditerrannée avant d’aller voir plus loin.

Adrien est Suisse d’origine Sarde et Manouche est Canadienne de Montreal . Ils sont très sympas et nous avons eu plusieurs fois l’occasion d’échanger nos récits de voyages autour d’une bonne table, goûtant certaines spécialités locales telles les asperges sauvages, les chardons en bocaux et autres délices. Ce sont de vrais bourlingueurs … mais Manouche n’a aucune expérience de la navigation, la petite Bianca se fait très bien à son nouvel environnement et ils sont prêts à prendre la mer dès que la météo sera propice.

Dimanche 21 mars 2010

Le beau temps est revenu, les travaux sur le bateau avancent bien et Jeudi, nous avons loué une voiture pour aller à Cagliari, rendre visite à nos amis Vannetais à bord de Dam’Marine.
Il fait un temps magnifique et nous prenons le chemin des écoliers, première étape à Lanusei ( ancienne capitale de l’Ogliastra aujourd’hui supplantée par Tortoli) où nous nous arrêtons pour flâner un peu dans cette jolie petite ville bâtie à flanc de montagne.

Puis la route sinueuse nous emmène à Jerzu, où les vignes, implantées souvent sur des pentes raides, produisent un vin excellent.
Ensuite, nous nous arrêterons pour un pique-nique près de Perdasdeforgu, où nous ferons une cueillette d’asperges sauvages dans un joli endroit escarpé. La flore printanière (crocus, orchis,lupins,aulx, genets, asphodeles et autres fleurs inconnues de nous…) y est abondante et colore joliment les collines, nous entendons l’eau couler de toute part.
Puis nous reprenons la route, et après avoir traversé plusieurs vieux villages isolés, la région se fait plus plate et les bourgs plus nombreux aux approches de Cagliari.
Loulou a parlementé avec le chef de la marina et nous a réservé une place pour notre petite voiture car le stationnement est assez problématique dans cette grande ville. C’est avec plaisir que nous retrouvons la petite famille pour nous raconter nos hivernages respectifs.
Je profiterai aussi de ce petit tour à la capitale pour me ravitailler en filtres à gas-oil difficiles à trouver à Arbatax.
Le lendemain, nous prenons le chemin du retour par une route différente, passant davantage dans le centre de la Sardaigne. Nous traverserons ainsi le Campidano, vaste plaine vallonnée très verte et très cultivée avec en majorité des céréales et aussi de nombreux herbages.
Puis nous recommencerons à grimper sur de hauts plateaux et nous arrêterons pour un nouveau pique-nique dans l’herbe verte parmi les fleurs auprès d’un petit ruisseau.
Nous attaquons ensuite les montagnes de la Barbaggia et une pause sur la route dominant le lac de Flumendosa nous permettra de faire une nouvelle cueillette d’asperges sauvages… Cette cueillette est assez sportive car les buissons d’asperges se trouvent souvent dans des endroits difficiles d’accès et de plus ils sont piquants et l’on s’égratigne les mains !
La route continue ensuite de s’élever en d’innombrables lacets, nous offrant à chaque détour de magnifiques points de vue. Après avoir passé le village de Seui, où nous essayons sans trop de succès de prendre en photo une dame en costume traditionnel, nous empruntons une petite route longeant de hautes crêtes du Monte Perda e’Liana à droite et les montagnes du Gennargentu à gauche. Celles-ci conservent encore quelques plaques de neige mais pas pour longtemps !
De nombreuses vaches se promènent en liberté au bord de la route et dans la garrigue, il y a aussi des chevaux errant dans cette campagne.
Vient ensuite la vaste forêt de Montarbu et ses chênes centenaires où nous nous arrêtons faire une petite promenade à proximité d’une jolie fontaine.
Nous recherchons ensuite une route pour nous ramener vers Tortoli … et nous nous perdons ! Il faut dire que notre carte n’est pas très détaillée … Nous sommes obligés de demander plusieurs fois notre route et faisons un détour considérable mais finalement, nous retrouvons nos terres à la nuit tombée.
Les derniers travaux sur le bateau se feront cette semaine puis ce sera la remise à l’eau début de semaine suivante, un peu d’entretien mécanique (vidange du moteur etc…), préparation du bateau et puis le départ envisagé vers la mi-avril.

A bientôt

samedi 20 février 2010

Retour à ARBATAX

Eh bien, cela fait déjà plus d'un mois que nous avons retrouvé Algieba et la Sardaigne, après un séjour agréable en Bretagne, malgré le froid et parfois la neige !
Nous avons pu voir beaucoup de nos amis mais malheureusement pas tout le monde, car le temps nous a encore manqué cette fois-ci.
La voiture, toujours bien soignée par l’ami Jean, a fait pas mal de kilomètres.
Nous avons consacré aussi du temps à ma mère, qui était contente de nous revoir, en essayant de la réconforter car elle a beaucoup de mal à supporter la solitude.
C’est avec plaisir que nous avons retrouvé notre bateau qui nous attendait sagement, blotti au fond du port.
Le climat de cette mi-janvier à mi-février n’est plus aussi bon que fin novembre, il y a eu certes de belles journées mais aussi des pluies abondantes et parfois du temps frais, la neige est même tombée sur les sommets du Gennargentu (1800m) et jusqu’à 600m d’altitude.
Au bord de la mer, les températures de l’après-midi ont toujours été de l’ordre de 13-14°, par contre quelques nuits ont été très fraîches (3/4°).
Cette dernière semaine, nous avons bénéficié d'une nette hausse des températures,avec 20° en après-midi et une atmosphère de printemps.
Le vent de Nord-Ouest (Maestrale) est assez souvent présent, surtout l’après-midi mais sa force atteint rarement le coup de vent sauf 2 samedis où il a atteint 45/50 nœuds dans les rafales. Une petite houle arrive parfois à pénétrer dans le port et imprime un mouvement au bateau, il est déjà arrivé que nous ayons dû nous accrocher !
Ce fut aussi la saison des mimosas qui nous ont apporté de la couleur et des effluves capiteuses. La floraison de cette variété de mimosas, identique à celle que l’on trouve en Bretagne, sera bientôt suivie de celle d’une variété à grosses fleurs, typique des régions Méditerranéennes.
Les orangers et autres agrumes sont bien sûr couverts de fruits et nous avons même récolté des avocats tombés de l’arbre qui déborde sur la route, ils sont délicieux !
Les trèfles à fleurs jaunes sont très spectaculaires , surtout quand le soleil les fait s’ouvrir, mais ils sont aussi très envahissants, il y en a partout !
Nous sommes allés au chantier Valdes nous faire confirmer la sortie du bateau qui se fera début Mars et nous recherchons activement un studio à louer pour 1 mois, la chose n’est pas aussi facile qu’il pourrait y paraître quand on voit la quantité d’appartements qui existent !
Côté technique, J’ai encore dû démonter la pompe du frigo qui fuyait à nouveau et après avoir remonté le groupe, le compresseur ne fonctionnait pas correctement , puis il s’est arrêté complètement. J’ai constaté que de l’eau avait réussi à pénétrer dans le boîtier électronique et provoqué un faux contact détruisant un composant de la carte.
Nous avons donc commandé une nouvelle carte et en attendant, nous sommes sans frigo… Mais nous arrivons à survivre !!!
Le feu de mouillage ne fonctionne plus et l’anémomètre ne tourne plus très rond, j’ai donc dû monter en haut du mât, le matelot me hissant vaillamment au winch ! Après avoir constaté que le feu à leds est complètement grillé, je bricole rapidement un autre feu ,deuxième ascension pour tester le nouveau feu de mouillage ... qui ne fonctionne pas. On redescend le tout et on réfléchit !
Nous commençons aussi à préparer la prochaine saison de navigation : achat de guides, cartes nautiques, pièces de rechange moteur etc … tout cela fait que les journées passent très vite…

A bientot pour d'autres nouvelles.

vendredi 20 novembre 2009

Hivernage à Arbatax



Nous sommes installés dans le port d’Arbatax depuis déjà un mois , comme le temps passe vite …
La vie s’organise à bord et nous commençons à prendre nos marques après avoir reconnu les environs avec nos petits vélos.
L’endroit est très agréable , le port très propre et l'eau claire, il n’y a que le voisinage des 2 grosses grues du port de commerce et du gros chantier Intermare ( construction de plateformes pétrolières ) qui pourrait être gênant mais il y a très peu d’activité en ce moment.
Lucio, le responsable de la marina, est très gentil et serviable, il est assisté d‘un Anglais sympathique arrivé en bateau et installé ici depuis huit ans.
Côté Ouest d’Arbatax , s’étend une longue plage bordée de pins le long d’une jolie baie sur fond de montagnes et agrémentée de petites lagunes. Au milieu de cette baie, l’ilôt d’Ogliastra , petit caillou couvert de cactus qui donne son nom à la province.
Côté Est, une colline imposante surmontée d’un phare et couverte de bois d’eucalyptus et de pins. La roche y est rouge et les falaises côté mer sont très spectaculaires, à l’image de la Cala Moresca .
Côté Sud, Arbatax , que l’on croyait un petit village, nous a surpris car de nombreuses constructions et quartiers résidentiels se sont développés mais sont invisibles depuis le port.
Une route, sur un terrain tout plat (pratique pour le vélo) rejoint Arbatax à Tortoli distante de 4 kms environ . Cette petite ville de 10000 habitants, dotée d’un modeste aéroport ( qui ne fonctionne que l’été ) est très vivante et nous nous y rendons souvent.
A droite de la route , s’étend une grande zone commerciale où l’on trouve tout ce dont on a besoin et qui se situe à moins de 2 kms du port.
Les environs de Tortoli , hormis le côté Est dont nous avons parlé , sont essentiellement agricoles . Les cultures d’orangers, d’oliviers, grenadiers et autres fruitiers sont omniprésentes … Plus loin, au pied des montagnes, de grandes prairies vertes où paissent des troupeaux de moutons faisant tinter leurs clochettes.
A la sortie de la ville, nous trouvons tout de suite des petites routes sympathiques, dont l’une longe une colline très escarpée avec de belles maisons entourées de magnifiques jardins. Cette petite route s’élève ensuite et attaque la colline par des pentes très raides, des cochons en liberté fouissent le sol de leurs groins, on peut les suivre à la trace. L’on serpente ainsi à travers les cystes, genevriers, myrtes, lavandes et cactus jusqu’au sommet de cette colline rocailleuse pour découvrir au pied la ville de Tortoli et la mer.
Une autre fois, nous empruntons une toute petite route qui passe à travers les plantations d’orangers, mandariniers, grenadiers et autres fruitiers. C’est la mi-novembre et il fait un temps merveilleux, nous cheminons tranquillement dans les senteurs de fleurs de nèfliers , d‘orangers dont la plupart sont couverts de fruits qui se colorent et d’autres sont en fleurs.
La région est magnifique, il est juste à déplorer que les Sardes ne soient pas un peu plus soucieux de leur environnement... En effet, les bords de routes sont jonchés de papiers,sacs plastiques,bouteilles et autre détritus, les décharges sauvages sont également nombreuses... Dommage!
Les matinées sont souvent employées à l’entretien du bateau , nous avons rincé et entreposé les voiles, nettoyé les fonds, remplacé du matériel usagé etc … Ce qui fait que nous ne voyons pas le temps passer !
Nous songeons déjà à un petit intermède d'un mois en Bretagne , le retour étant prévu le 9 décembre.
A bientot.

vendredi 23 octobre 2009

Ver l'hivernage à Arbatax


Mardi 15 au samedi 19 septembre – Calasetta

Les conditions météo se sont carrément détériorées, tous les jours nous avons droit aux orages et aux grosses averses, aussi nous décidons de rester dans ce petit port, bien à l’abri.
Nous profitons des périodes d’accalmie pour visiter le village et ses environs. Calasetta n’a rien de particulièrement attirant, les rues sont rectilignes et forment un quadrillage régulier, une ancienne tour de guet restaurée domine le village.
Un port de pêche et de commerce occupe la pointe Est, le trafic de ferries est relativement important entre Calasetta et Carlo Forte.
La côte Ouest est très découpée et faite de falaises d’un brun rougeâtre tombant dans la mer, beaucoup de rochers sont criblés de trous dûs à l’érosion.
Nous allons aussi nous promener le long de petites routes de campagnes longeant les vignes et les oliveraies et nous profitons du calme de ces lieux.
Un jour, en remontant une petite rue, nous passons devant une sorte de cave/garage qui est ouvert. Devant est stationné un petit triporteur contenant des seaux de raisins pressés.
Comme nous sommes curieux et regardons à l’intérieur, un homme nous prie de rentrer. Il s’agit d’une petite cave où l’homme fabrique artisanalement son vin, il s’appelle Lino et possède deux hectares de vigne, cépages Cannonau et Monica.
Il nous propose de goûter son vin, ce que j’accepte avec plaisir, vous vous en doutez, d’autant plus qu’il est très bon !
Nous lui demandons s’il en vend et il consent à nous mettre quatre litres mais pas plus !
Cet homme là, ancien de la marine marchande, est bien sympathique et nous resterons un bon moment à faire la causette dans un Italien pour le moins hésitant.

Dimanche 20 septembre – Calasetta – Teulada – 31 milles

Voyant les conditions météo qui ne doivent pas s’arranger selon les prévisions, nous profitons d’une journée d’accalmie pour entamer le retour vers Arbatax.
Cependant, la houle est bien formée et la navigation n’est pas très agréable, matelot barbouillé … Le vent de Nord-ouest qui nous est favorable se met à forcir à l’heure de midi et ira crescendo, atteignant plus de 30 nœuds vers 15 heures, au moment où nous doublons le cap Teulada pour entrer dans la baie du même nom. C’est encore une arrivée en fanfare, les embruns volent jusque dans l’entrée du port… Cependant, une fois à l’intérieur, le calme revient.
Ce petit port est étrangement construit dans cet endroit désert où il n’y a rien ! Le village est à 8 kilomètres à l’intérieur des terres. Nous n’y ferons donc qu’une petite escale.

Lundi 21 septembre – Teulada – Cagliari – 33 milles

Il est difficile d’avoir une prévision météo ici, d’autant que n’ai pas réussi à capter le navtex. Selon la météo de la capitainerie, peu de vent est prévu aujourd’hui mais nous ignorons l’état que prendra le ciel.
Le temps du matin étant calme et sachant que du mauvais temps est prévu pour le mercredi, nous partons pour Cagliari où nous serons à l’abri.
A la VHF, j’entends que des orages sont prévus un peu partout… D’inquiétants nuages noirs gonflent devant nous et bientôt, nous pouvons voir qu’il pleut le long des montagnes… a ce moment, il nous reste plus de vingt milles à parcourir.
La pluie nous rejoint bientôt, accompagnée de vent. Nous avons pris la précaution de réduire la toile auparavant et nous subissons une grosse averse abrités sous la capote tandis qu’Algieba continue sa route sans problème.
La visibilité revient petit à petit et la pluie cesse … ainsi que le vent ! Il nous faut larguer les ris et ensuite mettre le moteur.
Tandis que nous progressons vers Cagliari de nouveau à la voile, un autre orage se développe derrière nous et sur les montagnes avec un ciel noir d’encre et des éclairs mais heureusement, il ne nous rattrapera pas (avec l’aide du moteur ) et nous arrivons à Cagliari avec seulement quelques gouttes.
Cette fois, ce sera la marina di Sole qui est moyennement tenue mais est moins chère que les autres. Les pendilles sont pleines de moules et de vase noire d’une odeur infecte et il faut immédiatement laver l’avant du pont et passer la pendille au jet !
Cette marina est pleine d’Anglais, les bateaux sont mis au sec sur un chantier « foutoir » et le patron ,un peu bohême, se promène sur les pontons avec ses quatre gros chiens.

22 septembre au 17 octobre – Cagliari et retour en Bretagne

Finalement, la marina est plutôt sympathique et nous décidons de rester quelques jours avant de remonter sur Arbatax. Nous retrouvons nos amis Loulou, Dominique et Bastien et continuons notre visite de Cagliari, décidément une belle ville.
Le lundi 28 septembre, une mauvaise nouvelle nous arrive de Bretagne, mon père, âgé de 86 ans, est hospitalisé, c’est assez sérieux. Son état s’aggravant, nous décidons de rentrer et arrivons en Bretagne le Jeudi, hélas, il décèdera le lendemain.
Nous restons une douzaine de jours là-bas puis nous revenons à Cagliari car nous devons être à Arbatax entre le 15 et le 20.

18 octobre – Cagliari – Villasimius - 22 milles

Les coups de vent se succédant, nous sommes obligés d’attendre le dimanche avant d’entreprendre une petite navigation par temps incertain et vent irrégulier. Arrivée à Villasimius dans une marina presque déserte, c’est un contraste par rapport à notre précédent passage !
Nous faisons une promenade jusqu’à la ville, les environs sont très jolis et très aménagés pour le tourisme.

19 octobre – Villasimius – Porto Corallo – 26 milles

Encore une petite étape ( volontaire) car il y a peu de vent et il est très irrégulier . A la sortie du port, nous avons un bon vent portant puis travers.
Après le passage du goulet entre Carbonera et l’île Cavoli (chou en Italien), nous faisons un près serré par 18/20 nœuds puis, d’un seul coup, le vent s’arrête tandis qu’une belle houle de nord s’installe et rend la navigation un peu pénible, une grande partie de la route sera ensuite faite au moteur avec quelques intermèdes de voile.

20 octobre – Porto Corallo – Arbatax – 33 milles

Dernière étape de 2009 qui nous emmène vers Arbatax par petit temps, soleil et mer calme. La météo annonce un vent de sud se renforçant en cours de journée mais il restera faible … Par contre, il se déchainera la nuit suivante mais nous serons bien à l’abri dans le port d’Arbatax où l’on nous a installés à une place bien protégée.
Et c’est parti pour une station de presque 6 mois dans ce petit village blotti au pied des montagnes car nous avons l’intention de mettre le bateau à terre vers la fin février. Il aura besoin de sécher un peu, puis d’un bon carénage.
A bientôt pour d’autres nouvelles de l’hivernage.

jeudi 17 septembre 2009

De Arbatax à l'ile San Pietro

Samedi 29 août – Arbatax – Porto Corallo – 43 milles


Départ d’Arbatax par petite brise contraire, le bateau marche bien sur la mer plate mais nous devons tirer des bords près de la côte. Vers 13h, le vent vire de plus en plus au sud et se renforce, les bords deviennent plus difficiles car la mer se creuse et nous faisons du chemin en plus.
Nous longeons une côte sauvage faite d’une succession de caps et d’anses, le petit ilôt de Quirra nous barre la route et nous devons encore tirer un bord pour le doubler… Il nous reste 7 milles à parcourir.
A ce moment, le vent pivote de 90° en forcissant à 25 nœuds, plein travers. Nous ne prenons pas de ris, je me contente d’ouvrir la grand-voile et de réduire le génois et nous filons vers Porto Corallo à 8 nœuds !

Dimanche 30 août au lundi 31 août – Porto Corallo

Nous séjournons 3 jours dans ce petit port perdu. Nous en profitons pour récupérer de la navigation de la veille, laver le bateau et refaire le plein d’eau. Il n’y a pas grand-chose à visiter, c’est un endroit de vacances avec un camping et un village de vacances non loin de là.
Cependant, la côte est jolie avec de petites plages entrecoupées de zones rocheuses, la campagne est plutôt aride.
Nous tentons de rejoindre une petite ville voisine (Villaputzu) à pied mais c’est trop loin et nous y renonçons. Nous prendrons le bus le lendemain pour visiter ce gros village un peu perdu avec un grand nombre de maisons dont les façades non terminées laissent voir les briques ou les parpaings !

Mardi 1er septembre – Porto Corallo- Villasimius ( 26 milles)

Nos amis Anglais, Liz et Julian de Golden Dawn sont à Cagliari et remontent vers la côte Est. Nous convenons donc d’un endroit pour nous retrouver et ce sera Villasimius, situé environ à mi-chemin entre Porto Corallo et Cagliari.
Le vent est, cette fois-ci , plus favorable et souffle modérément de travers, nous passons entre la côte et l’île Serpentara puis nous doublons le cap Carbonara en passant dans un goulet séparant le cap de l’île Cavoli, gros caillou surmonté d’un phare.
Le vent nous pousse maintenant tandis que nous contournons le cap pour entrer dans la baie de Carbonara et nous distinguons, aux jumelles, Golden Dawn qui est au mouillage au fond de la baie.
L’ancre tombe sur un fond de sable blanc et nous retrouvons nos amis Liz et Julian pour nous raconter nos aventures réciproques.
Golden Dawn a été le premier bateau que nous ayons rencontré. C’était à Gijon, lors de notre première étape l’année dernière…
Cependant, tandis que nous discutons, le bateau commence à rouler et nous nous rendons compte que la houle pénètre dans la baie et rend le mouillage inconfortable. Décision est donc prise de rentrer à la marina toute proche après avoir pris un bon bain et nous reprendrons là-bas nos échanges de bons « tuyaux ».




Mercredi 2 septembre – Villasimius-Cagliari ( 22 milles)

Le vent est encore avec nous aujourd’hui et souffle trois quarts arrière à 12 nœuds lorsque nous quittons, sans regrets, cette marina artificielle après avoir dit au-revoir à nos amis Anglais.
Nous filons donc rapidement, d’autant plus que ce vent se renforce et atteint 25 à 28 nœuds établis vers midi. Nous partons parfois au surf sur les vagues, c’est le bonheur, on en redemande !
Puis c’est l’arrivée dans le grand port de Cagliari, d’où sortent et entrent cargos et autres énormes porte-containers … Nous nous rendons à la marina de Sant’Elmo car nous avons l’intention de nous renseigner sur les conditions d’hivernage.

Jeudi 3 septembre au Samedi 5 septembre - Cagliari

La capitale Sarde est une ville très animée, avec une circulation d’enfer mais c’est aussi une très belle cité avec le vieux quartier du château qui est en fait une véritable citadelle avec ses remparts, ses tours, ses portes , ses ruelles . Au sommet, une jolie esplanade offre une vue imprenable sur la ville et sur la mer.
Il est aussi agréable de se promener dans les vieux quartiers cosmopolites et colorés où l’on trouve de petites églises insérées dans les rangées de maisons.
La ville fut fondée par les phéniciens au VIè siècle avant JC puis fut occupée par les Romains et fut fortifiée par les Pisans au moyen-âge. Ceux-ci construisirent les plus beaux édifices dont la cathédrale et les tours de l’éléphant et de San Pancrazio. Elle fut ensuite conquise par les Aragonais au 13è siècle.
Aujourd’hui, c’est une métropole moderne dotée d’un aéroport et d’un important port de commerce.
Nous profitons de notre passage ici pour rendre visite à nos amis Vannetais de Dam’Marine qui est amarré dans un petit port juste devant la ville. Loulou et Dominique ont décidé d’y passer l’hiver et se sont installés.
Nous avons hésité, la marina de Sant’Elmo est bien, un peu chère, mais le principal problème, c’est que l’on ne peut pas travailler sur le bateau lorsqu’il est à terre. Il faut faire effectuer tous les travaux par les professionnels locaux, ce qui est hors de question … De plus, l’eau du port est sale, très très sale ! Alors nous choisissons Arbatax …

Dimanche 6 septembre- Cagliari – Baie de Malfatano ( 35 milles )

Avant de remonter sur Arbatax, nous poursuivons notre route vers le sud/sud-ouest. Le grand port de Cagliari est laissé dans notre sillage par bon vent de Nord-ouest qui nous pousse agréablement.
Nous faisons ainsi route en croisant quelques pétroliers qui viennent au terminal situé en-dessous de la ville.
D’un seul coup, le vent tourne de 180° et vient du sud-est, nous obligeant à naviguer au plus près mais sur un bord favorable à notre route. Au moment de doubler le Capo di Pula, là où se trouvent les ruines d’une ville de la période Nuraghique, le vent passe subitement au sud-ouest et nous devons cette fois tirer un bord vers le large pour doubler le cap.
Le vent se met à fraîchir 25/30 nœuds, levant une mer courte et dure, cela devient un peu la galère. Le bateau devient un sous-marin, l’eau submerge tout l’avant quand il traverse la vague, nous avançons difficilement avec la grand-voile à 2 ris, génois réduit dans le sifflement rageur du vent et la route devient longue … Je me souviendrai de la journée de mes 60 ans !
Finalement, après avoir bien tapé et fait du saute-moutons, nous sommes en vue de l’entrée de la baie de Malfatano, l’abri tant souhaité ! Nous mettons le moteur pour franchir les 3 derniers milles qui nous en séparent et parvenons finalement dans ce joli havre où la mer redevient plate.
L’ancre est jetée dans une eau transparente par 5 mètres sur fond de sable et posidonies, elle croche immédiatement dans le sable et nous voilà tranquilles ! D’ailleurs le vent diminue et deviendra nul à la tombée de la nuit.
Nous avions lu que le golfe de Cagliari est réputé pour être très venté, mais plus que le vent, c’est surtout l’état de la mer qui nous a impressionnés.
Sur le téléphone, un message des parents qui me souhaitent un bon anniversaire… Ils pensaient que nous étions en train de le fêter et de nous amuser !

Lundi 7 septembre – Baie de Malfatano

Nous restons une journée dans ce superbe mouillage entouré de montagnes… Au programme : baignade, grattage de la coque pour enlever les sortes de petites berniques, mise en place d’une latte manquante dans la grand-voile et longue promenade le long de la côte aux rochers déchiquetés dont certains sont faits d’une roche tendre qui brille doucement au soleil.
Le soir, près du bateau, un pêcheur vient relever son filet qu’il avait posé le matin… Belle image paisible dans la lumière de fin d’après-midi…

Mardi 8 septembre – Malfatano – Ponte Romano – 31 milles

Après avoir doublé le cap qui garde l’entrée Ouest de la baie de Malfatano, nous mettons le cap sur Teulada, petit port distant de seulement 6 milles où existe une possibilité de mouillage et de ravitaillement.
En arrivant à proximité, le mouillage nous parait très exposé au clapot qui règne en ce moment, aussi nous faisons demi-tour et remontons le vent pour entrer dans le grand golfe Di Palmas, délimité par l’île San Antioco à l’ouest et le « continent » Sarde à l’est. L’île est d’ailleurs reliée au continent par une chaussée commencée par les Phéniciens et terminée par les Romains.
Ponte Romano se trouve au fond de ce golfe, près de la fameuse chaussée et est entouré de salines. Nous distinguons d’ailleurs au loin les formes blanches qui sont des tas de sel.
Après avoir embouqué l’étroit chenal d’entrée, nous pénétrons dans le port où il n’y a que des grands quais manifestement conçus pour recevoir des gros bateaux. Le guide précisant que l’on peut s’amarrer sur l’un de ces quais, nous nous approchons et tentons un amarrage mais un homme en uniforme blanc nous prie de « dégager », vous et votre bateau nous dit-il en Anglais et d’aller voir sur un quai de l’autre côté.
Nous obtempérons donc devant l’air vindicatif de ce fonctionnaire zélé et nous nous rendons de l’autre côté de grands bâtiments pour découvrir sur tribord un grand quai rempli de bateaux de pêche et sur bâbord, une zone avec un quai carburant et quelques endroits déjà occupés par des bateaux.
Nous finissons par trouver une petite niche au bout du quai tribord, devant les bateaux de pêche, nous pouvons rester là…
L’endroit n’est pas idéal et fait un peu « zone », les grands bâtiments voisins sont abandonnés et ce n’est pas très propre. Néanmoins, nous sommes peu éloignés de la ville de San Antioco et nous resterons quelques temps si on ne nous déloge pas !

Mercredi 9 septembre au Vendredi 11 septembre - Ponte Romano/San Antioco

En milieu de journée de mercredi, un violent orage s’abat sur Ponte Romano, avec beaucoup de pluie, puis le calme revient et nous pouvons entreprendre la visite de San Antioco distante de 2 kms environ.
C’est une ville très ancienne, qui s’appelait Sulcis au temps de la première colonie Carthaginoise, et qui revendique d’avoir été toujours peuplée depuis 2600 ans, il faut aller un peu à l’extérieur pour trouver des restes des temps anciens.
Nous irons visiter ces lieux où est reconstitué un antique village enterré et où ont été mis au jour une nécropole punique et des restes d’une antique civilisation.
Les rues de la ville parfois en forte pente, conservent quelque vieilles façades et l’on peut admirer de beaux édifices dont la Basilique San Antioco qui est par ailleurs le patron de la Sardaigne.

Samedi 12 septembre – Ponte Romano – Carlo Forte – 22 milles

Navigation tranquille, en partie au moteur, en direction de l’île de San Pietro. Nous entrons dans le port de Carlo Forte en début d’après-midi. Nous avions prévu d’aller au quai municipal (gratuit), mais celui-ci est occupé par des bateaux à passagers, nous devons donc nous rabattre sur l’une des marinas.
Nous resterons là le dimanche et en profiterons pour visiter cette très jolie ville colorée avec sa belle promenade en bord de mer ornée de palmiers et de belles maisons aux façades travaillées.



Nous montons ensuite vers la ceinture de remparts puis c’est le dédale de ruelles en pente entrecoupées d’escaliers, et toujours ces maisons de couleur pastel avec de jolis balcons sculptés et souvent des ouvertures arrondies.
Le soir, nous remarquons un bateau Français amarré au quai. Nous avons déjà rencontré Marc et Catherine qui voyagent à bord de « Passager du vent », un Cigale16 en aluminium. C’était à Chipiona, en avril, avant de repartir pour la nouvelle saison.
Nous passons un bon moment à bord à nous raconter nos aventures respectives… Le bateau va hiverner ici, à Carlo Forte.

Lundi 14 septembre – Carlo Forte – Calasetta – 5 milles

La navigation fut très courte mais très mouvementée ! En effet, nous quittons Carlo Forte en fin de matinée pour retourner sur l’île de San Antioco. Nous devons aller vers un mouillage situé près de Calasetta, au nord de l’île.
En quittant le port, nous voyons au loin le ciel s’assombrir, il y a un bon vent portant et nous déroulons seulement le génois, cela avance bien et le trajet promet d’être court. Cependant les gros nuages noirs gagnent du terrain et nous rattrapent, le ciel devient couleur d’encre et les éclairs commencent à zébrer le ciel … Voyant ce mauvais temps qui arrive, nous décidons d’aller au port de Calasetta qui n’est plus distant maintenant que d’un demi-mille.
Nous voyons parfaitement l’entrée et la grosse bouée cardinale Nord qui balise les haut-fonds voisins…
A ce moment, un orage violent se déclenche, accompagné d’une pluie diluvienne et de fortes rafales de vent. Je ne vois plus l’entrée du port et pour tout dire, je ne vois plus rien du tout, le rideau de pluie étant tellement intense ! Heureusement que nous avons enroulé le génois.
Je fais demi-tour et, à sec de toile, le moteur aidant, j’essaie de rester à l’estime dans une zone où je suis sûr de trouver de l’eau car nous sommes dans de faibles profondeurs tout autour. Nous ne pouvons même pas fuir sous le vent car la côte est toute proche. J’ai également arrêté tous les instruments pour éviter de les griller par l’orage…
Le bateau gîte fort sous les rafales à plus de 50 nœuds et nous ne voyons toujours rien… Dans une trouée, j’aperçois la bouée cardinale au sud, qui m’indique que nous restons dans le bon secteur, puis cela se rebouche de plus belle, les éclairs sillonnent le ciel, la grêle à l’horizontale nous cingle le visage et nous continuons à errer devant cette entrée de port sans pouvoir y aller !
Finalement l’orage passe, le calme revient, et avec soulagement, nous pouvons entrer dans ce port de Calasetta , «trempés- guennés » ! Que d’émotions…

vendredi 28 août 2009

Côte Est Sardaigne


Mardi 11 août – ARANCI – OLBIA – 7 milles

Courte mais rapide navigation avec un vent d’ouest soufflant en rafales a plus de 30 nœuds par moments. Vers midi, sous génois seul à 3 ris, nous filons 8 nœuds et nous faisons arroser, c’est dire …
Puis, c’est l’entrée du chenal d’Olbia avec son joli petit phare. Ce chenal est long de 3 milles et nous croisons d’énormes ferries, car Olbia est un important port de passagers et de commerce.
Au fond du port, il existe un ancien quai désaffecté auquel il est possible de s’amarrer.
Une grande place libre au milieu s’offre à nous et nous nous apprêtons à lancer nos amarres lorsque un homme sur le quai nous refoule à grands gestes ! Nous comprendrons la raison plus tard !
En nous faisant aider, nous parvenons à nous glisser dans une place libre, juste la taille du bateau…
Un peu plus tard, deux camions-citernes arrivent en face de la place que nous convoitions et un énorme yacht « Casino Royale » vient s’amarrer pour faire ses pleins !
Dès l’après-midi, nous nous mettons en quête d’une batterie et il nous faudra faire 3 magasins en parcourant la ville à pied par une grosse chaleur et l’aide d’un Italien sympathique qui téléphonera à un dernier magasin avant de trouver la batterie qui convient.
Un employé de ce magasin nous raccompagnera en voiture avec la batterie jusqu’à notre bateau … Sympas ces Sardes !
Olbia possède un centre historique très petit et assez rapidement visité. L’église San Paolo ainsi que la basilique San Simplicio toutes deux construites entièrement en granit sont intéressantes. Il y a également de jolies petites places ombragées , quelques rues commerçantes et animées.
De nombreux touristes sont de passage car la ville possède un aéroport ainsi qu’une importante gare maritime.
Le mercredi, nous voyons arriver « Baami » le cata d’Hervé qui se prépare à traverser vers la côte
Italienne. Nous espérons nous revoir plus tard dans notre voyage.

Vendredi 14 août –Olbia – CODA CAVALLO – 15 milles

Nous empruntons le chenal dans l’autre sens et ensuite nous longeons l’île Tavolara (Tavola = table en Italien), impressionnant bloc de pierre blanche jailli de la mer et qui culmine à près de 600 mètres d’altitude. Il est souvent couronné d’un chapeau de nuages blancs.
Nous entrons ainsi dans une très jolie baie fermée par l’île Tavolara, l’île Molara et le cap Coda Cavallo. C’est vers ce dernier que nous nous dirigeons afin de jeter l’ancre devant une plage bien abritée du vent d’Est.
Le trafic de bateaux est là aussi impressionnant, toutes sortes d’embarcations tracent la mer de leur sillage d’écume, faisant souvent de grosses vagues !
Nous mouillons très en arrière car il y a un grand nombre d’embarcations, surtout des bateaux à moteur, ceux-ci repartiront toud en fin d’après-midi et nous jouirons d’un endroit redevenu calme et serein au coucher du soleil.
Toute la journée, la plage a été saturée de monde, ils sont les uns sur les autres, bouchant même l’entrée de la plage ! Nous allons nous promener de l’autre côté, le long de la côte au vent, très belle et très découpée avec ses porphyres ocres, là il n’y a personne…




Samedi 15 aout Coda Cavallo – Taverna – 3 milles

Le lendemain, nous allons à 3 milles de là, trouver un endroit plus calme avec une eau toujours aussi transparente et chaude et goûtons les joies de bonnes baignades.

Dimanche 16 août – Taverna – La Caletta – 23 milles

David, Béatrice et leur fils Tanguy de Sainte-Marie arrivent aujourd’hui pour une semaine et nous allons nous retrouver à La Caletta , petit port voisin de leur lieu de villégiature.
La navigation, bien que contre le vent, est très agréable car le vent est régulier et nous marchons bien. Nous ne serons obligés de tirer qu’un seul petit bord pour passer au-dessus des roches Pedrami, très dangereuses.
Les 23 milles seront parcourus en 4 heures et nous nous amarrons à un quai d’attente avant de trouver une place à l’intérieur du port.
En fin d’après-midi, c’est avec grand plaisir que nous retrouvons nos amis Bretons et nous allons le soir déguster une pizza dans la petite cité balnéaire dont les rues sont noires de monde !
Le lendemain, nous profitons de la voiture pour aller tous ensemble visiter la petite ville de Nuoro située à l’intérieur du pays.

Mardi 17 août – Mercredi 18 août -La Caletta – Coda Cavallo – La Caletta -41 milles

Nos amis, qui sont aussi marins ( David est un fin régatier qui ne s’en laisse pas conter !) embarquent sur Algieba et nous les emmenons visiter les environs de l’île Tavolara que nous avons trouvé si agréables. David en profitera pour faire des réglages pointus des voiles et faire avancer le bateau un peu plus vite !
Au mouillage, Tanguy profitera pleinement des joies du bain, passant beaucoup de temps dans l’eau ! Et nous aurons un peu plus de fraîcheur qu’à terre …
Après une nuit tranquille, nous irons visiter Taverna le lendemain et le temps passe très vite, déjà nous revenons sur La Caletta par du petit temps qui nous obligera à terminer au moteur afin de rentrer avant la nuit.

Jeudi 19 août au samedi 21 août : Tourisme

Jeudi, toujours en compagnie de nos amis, nous faisons une excursion en voiture vers Porto Cervo, le port des milliardaires, où nous pouvons admirer quelques jolis voiliers high-tec , des canots Riva aux vernis irréprochables ainsi que d’autres beaux bateaux, bien sûr hors de portée de notre bourse !
Puis nous repartons vers l’intérieur et nous nous arrêtons à Calangianus, sympathique gros village avec des maisons typiques en granit, une belle église et de petites rues étroites et austères. Les gens sont très gentils et discutent facilement, à l’image d’un sympathique Sarde ayant travaillé en France … Et qui se souvient.
Vendredi, nous effectuons une nouvelle sortie en bateau l’après-midi où David peaufine encore plus les réglages des voiles. Le vent est établi à 10/11 nœuds , la mer est plate, il fait très beau et nous parcourons ainsi 25 milles tout en nous promenant.
Samedi, dernier jours de vacances pour David, Béatrice et Tanguy, sera consacré à une nouvelle excursion en voiture dans l’intérieur des terres. Nous visitons ainsi Orani, très joli village ancien peu fréquenté par les touristes. Nous nous promenons dans les petites ruelles , cueillant ci et là des raisins aux belles grappes qui pendent dans les treilles garnissant les murs de presque chaque maison … et finissons par nous perdre dans le dédale de ces ruelles !.
Ensuite, ce sera Gavoi et sa majestueuse église , nous ferons là notre pause déjeuner avant de gagner Orgosolo, pittoresque gros bourg coloré assis au pied des montagnes du Supramonte.
De nombreuses fresques sont peintes sur les murs des habitations et ont pour origine une protestation politique au début des années 60.
Puis ce sera Oliena et ses rues pavoisées que nous visiterons très rapidement car la journée avance et nos amis doivent rendre la voiture en fin d’après-midi. Il faut donc rentrer rapidement et nous nous disons au-revoir et à l’hiver prochain.

Dimanche 22 août – La Caletta- Cala Gorgone – 28 milles

Gentille navigation à la voile et nous arrivons à la Cala Gorgone, située au pied d’un ancien volcan éteint.
Nous jetons l’ancre devant un petit port, le site est magnifique, l’eau claire … mais malheureusement, mois d’août oblige, les zodiac, bateaux à passagers etc… nous passent au ras des moustaches à toute vitesse et font des vagues, le mouillage est plutôt agité ! Nous le quitterons sans regrets malgré la beauté du paysage.

Lundi 23 août – Cala Gorgone- Isola d’Ogliastra - 31 milles

Le vent étant absent ce matin, nous longeons au moteur le magnifique Golfe d’Orosei et nous pouvons admirer les hautes falaises de calcaire blanc trouées de nombreuses grottes plongeant dans une mer turquoise, tout cela sur fond de hautes montagnes… Splendide !
La Cala Di Luna est, dit-on, une des plus belles plages de Méditerranée et n’est accessible qu’en bateau.
Le plan d’eau est bien protégé par le Capo di Monte Santu et nous ne ressentons pas le vent mais nous commençons à voir au-delà, des moutons qui blanchissent la mer.
Nous prenons donc un ris avant d’arriver dans cette zone, le vent monte à 15 puis 20 à 25 nœuds et plus… Un 2è ris et nous devons tirer des bords pour aller dans la direction d’Ogliastra, Algieba file à 7/8 nœuds sur cette mer agitée.
Deux heures plus tard le vent diminue et nous pouvons larguer un ris puis deux avant d’arriver sur ce petit caillou qu’est l’île d’Ogliastra. De nombreux bateaux sont au mouillage et nous devons nous mettre en arrière par 15 mètres de fond.
Au soir, seuls 4 bateaux resteront et la nuit sera tranquille.

Mardi 24 août au vendredi 27 août - Arbatax

Ce port de commerce, de pêche et de plaisance n’est distant que de 3 milles et nous y entrons en fin de matinée. Nous avons l’intention de nous renseigner sur les possibilités d’hivernage car ce port est bien abrité et les environs sont jolis, mis à part les installations portuaires où une plate-forme pétrolière est en cours de construction.
Le village d’Arbatax est tout petit et construit sur un promontoire dominé par un phare. Une chapelle montre un joli clocher et de vraies cloches qui nous distillent leurs notes cristallines. Un mélange de vieilles maisons et de résidences nouvelles et aussi de commerces compose le village qui est plutôt agréable, une jolie cala occupant le côté mer du promontoire. Il y a même une petite gare pour un train touristique qui emmène les gens dans les villages de montagne.
La ville de Tortoli est distante de 4 à 5 kms et est facilement accessible en bus et aussi en vélo. Pour la première fois depuis des mois, nous avons de la pluie car les orages sont là.

mardi 11 août 2009

Porto Conte au Golfe d'Aranci

Lundi 27 juillet au Vendredi 31 juillet- Baie de Porto Conte

Nous séjournons pratiquement toute la semaine dans cette jolie baie, partageant notre temps entre les promenades à pied, pêche aux bigorneaux, baignades … dans ce cadre enchanteur.
Nous changeons de mouillage pour nous rapprocher d’un petit village mais c’est un peu moins tranquille car il y a un club de vacances et nous entendons les animations !

Samedi 2 août – Porto Conte – Porto Torres – 48 milles

Nous quittons le mouillage assez tôt car nous devons faire route à nouveau contre le vent, nous remontons la côte de Sardaigne en direction du nord.
Nous commençons donc à tirer des bords puis, le vent faiblissant, mettons le moteur et alternons ainsi les périodes voile-moteur.
La côte est très belle à l’image du Capo Caccia très impressionnant avec son petit phare perché tout là-haut. Puis c’est une succession de petits caps suivis de larges anses encadrées de montagnes qui nous emmène jusqu’au passage de Fornelli situé entre l’île Asinara (pointe extrême nord-ouest de la Sardaigne) et la Sardaigne.
Ce passage, qui permet d’économiser une vingtaine de milles, est très étroit et peu profond. Il n’est praticable que par beau temps, aussi c’est avec un peu d’appréhension que nous commençons à aligner les marques du passage( balises noir et blanc).
Cependant tout se passe bien, la mer est un miroir car l’endroit est déventé par l’île Asinara qui est un parc naturel. L’eau est transparente et nous voyons le fond de sable et de roches tandis que des bateaux sont mouillés un peu partout le long des ilôts … Par ce beau temps, l’endroit est paradisiaque !
Ensuite, nous retrouvons un peu de vent et nous pouvons continuer notre route à la voile au cap Sud-est en direction de Porto Torres.
L’endroit n’est pas très poétique, c’est un grand port de commerce qui fait suite à un terminal pétrolier… Un marinero très sympathique nous fait entrer au chausse-pied dans une place et nous voilà installés.

Dimanche 3 aout au mardi 5 août – Porto Torres

Finalement, cette petite marina est plutôt sympathique et a le mérite d’être bon marché. La ville n’est pas très grande et possède une rue principale toute en longueur où sont regroupés tous les commerces. Il y a aussi une grande place près de l’église.
A l’époque Romaine, la ville s’appelait Turis Lybissonis et était très prospère … De nombreux restes de cette époque ont été remis au jour, dont un très beau pont Romain qu’il est malheureusement difficile d’admirer sous un angle convenable, les alentours étant couverts de bambous et … de propriétés privées !
Le dimanche soir, c’est la fête au village et nous voyons un défilé de chars suivis de groupes de danseurs, tout cela dans une ambiance bon enfant, loin des débordements Espagnols !
Un orchestre local se produit également sur la place et les gens dansent au son des musiques du pays d’abord, puis du « disco universel ».
La météo annonçant un coup de mistral, nous décidons de rester deux jours supplémentaires… Le lundi, jour où exceptionnellement le soleil fait relâche, nous passons presque notre après-midi à chercher une boutique où l’on puisse nous imprimer un document administratif à renvoyer en France, arpentant toute la ville, essuyant deux refus avant de trouver le bon endroit. C’est moins facile quand on ne parle pas la langue !
Le mardi, nous prenons le bus pour visiter Sassari distante d’une vingtaine de kilomètres. Quelle heureuse initiative, nous découvrons une ville très belle pleine de trésors architecturaux de l’époque Génoise et Catalane , palais, églises , théâtre, venelles étroites avec des arches réunissant les deux côtés etc … Tout est plaisir pour les yeux !
Beaucoup d’édifices sont restés tels quels, des plantes poussant sur les murs et les toits, ce qui donne une impression de remontée dans le temps, certains sont cependant en cours de restauration.
La vie semble se dérouler lentement dans cette vieille ville, loin des trépidations de la nouvelle ville qui s’est développée autour !
Nous garderons un très bon souvenir de Sassari.

Mercredi 5 août – Porto Torres – Anse de La Colba - 43 milles

Départ à 7 heures, direction le Capo Testa à l’extrémité Nord de la Sardaigne. La navigation est paisible, un peu de moteur, puis à la voile sur une mer calme…
Nous ne sommes pas pressés, farniente sur le pont, et la route se fait doucement au près .Puis soudain, vers 16h, le vent se met à monter et les moutons apparaissent sur la mer, le bateau accélère et atteint rapidement 7 à 8 nœuds avec une gîte qui s’accentue, « il est temps de prendre un ris » comme dirait la chanson ! Chose faite et réduction du génois, nous continuons à filer mais une heure plus tard, ça mollit et il faut larguer le ris… C’est la Méditerranée !
Nous admirons au passage la discrétion des constructions sur la côte Sarde, les maisons se confondent avec la roche.
Nous mouillons dans une anse bordée d’une plage au sud du cap, la météo annonçant du vent du nord pour la nuit… Il soufflera du sud, générant du clapot heureusement pas trop fort. Dans le coin Eole est parfois un farceur !

Jeudi 6 août – La Colba – Golfe de Sant’Amanza ( Corse) – 20 milles

Ce n’était pas prévu, mais la tentation est grande d’aller faire un tour en Corse qui n’est distante que d’une dizaine de milles.
Nous traversons les Bouches de Bonifacio où la mer marmite et où le trafic maritime est intense, allant des cargos et ferries aux petits pneumatiques, en passant par les énormes yachts et les nombreux voiliers.
Le temps est magnifique et il y a un peu de vent d’ouest qui nous pousse tranquillement. Un voilier marchant au moteur se dirige vers nous de manière inquiétante, il se rapproche, je tourne la clé de contact pour démarrer le moteur … Rien ! Heureusement l’autre bateau change de direction au denier moment … ouf !
Reste à déterminer la panne, c’est la batterie moteur qui a claqué d’un seul coup, elle fonctionnait très bien encore le matin !
Je dépanne provisoirement en installant un système de mise en parallèle avec les batteries de service et ça démarre… Nous allons devoir remplacer rapidement la batterie défectueuse… De plus, la pompe du frigo a une fuite et le compartiment du groupe se remplit d’eau !
J’ai oublié, l’anémomètre refuse lui aussi de fonctionner, il va falloir aller en haut du mât faire une petite visite…
Quelle misère ces bateaux !


Vendredi 7 août- samedi 8 août – Golfe de Sant’Amanza

Nous nous plaisons bien dans cet endroit très sauvage, il y a peu de bateaux au mouillage et la nature y est très belle. Il est par contre difficile de se promener dans le maquis, les sentiers se terminant invariablement en cul-de-sac.
Pour faire un peu de ravitaillement, nous avons été obligés de faire une demie-heure d’annexe puis 3 kilomètres à pied pour trouver une épicerie ( horriblement chère), mais cela nous a fait une agréable promenade sur les petites routes.
Vers le fond du golfe, il y a beaucoup plus de bateaux, notamment des yachts à moteur et aussi plein de petites vedettes. Tout ça n’arrête pas de circuler et de faire des vagues ! On voit que c’est le mois d’août !
La Corse est quand même très belle et a su protéger son rivage! Ici, pas de résidences ni d’immeubles comme en Espagne… La nature sauvage !
Je passe du temps à essayer de trouver une solution pour la fuite du frigo car cela devient inquiétant. Je pense que c’est un joint de la pompe qui est défectueux mais l’accès est très difficile. Je finis par démonter le support et retourner le groupe, au risque de casser les tuyaux contenant le fréon. Ainsi je peux resserrer le corps de pompe et mettre un peu de colle magique à l’endroit du joint.
Je remonte le tout et … ça ne fuit plus !

Dimanche 9 août – Golfe de Sant’Amanza- Golfo d’Aranci ( Sardaigne) - 44 milles

Nous avons décidé de passer à côté de l’archipel de La Maddalena qui est pourtant très beau car il y a trop de monde et les mouillages sont payants et très chers !
Nous rasons donc ces îles aux rochers découpés car le vent (contraire bien sûr) nous oblige à serrer la côte. Nous devrons d’ailleurs tirer deux bords pour passer les caps qui se dressent sur notre route.
Nous « admirons » au passage les énormes yachts mouillés ici et là dans les criques.
Sur la mer, nous croisons et nous faisons doubler par ces innombrables machines qui font des gerbes d’eau et des vagues… Le trafic est incessant, ils nous passent au ras, sans ralentir ! Des gros, des petits !
Plus tard, nous longeons la Costa Smeralda, la côte des milliardaires et son célèbre port : Porto Cervo construit par le « Consortium de la Costa Smeralda » à l’initiative de Karim Aga Khan ! Pour aller là-bas, il faut avoir un (très) gros bateau et un solide porte-monnaie !
Puis c’est le Capo Figari, majestueux avec ses falaises de calcaire blanc rosé plongeant dans l’eau bleue, qui ouvre une grande baie avec au Nord le Golfo Aranci où nous mouillons près du port de pêche.
Pratiquement toute la navigation s’est effectuée à la voile au près serré avec, pour une fois, un vent d’est régulier.



Lundi 10 août – Golfo Aranci

Petite bourgade, port de pêche et station balnéaire adossée à la montagne, Aranci est agréable mais vite visitée.