Samedi 9 juillet au Mardi 12 juillet - SKOPELOS
Un bien joli village que celui de Skopelos , disposé en arc de cercle à flanc de colline au fond de sa grande baie. La partie ancienne est un véritable dédale de rues et d’escaliers peints en blanc qui montent jusqu’au vieux château en ruines. Les chapelles ou églises sont à tous les coins de rues. Il paraît qu’il y en a 120 … Nous ne les avons pas comptées ! Les habituels bars, tavernas et boutiques bordent les quais qui sont très animés le soir.
Le port connaît à cette saison une activité importante avec les nombreuses rotations de ferries et d’hydrofoils. Il y a du monde dans cette capitale mais cela reste acceptable, et l’ambiance y est bon enfant, l’île est moins touristique que Skiathos.
Nous avons fait la connaissance d’une sympathique petite famille de Vitré, Michel , Dany et leurs filles Anne et Laurence. Ils louent un voilier pendant deux semaines et se promènent dans les Sporades.
Le lundi, nous avons loué un scooter pour aller explorer l’île. Nous sommes ainsi allés jusqu’au vieux village de Glossa au nord de l’île. Ce village perché sur une colline est très typique et est resté Grec, contrairement à d’autres où les étrangers ont tout acheté. Beaucoup de maisons ont de jolis balcons en bois et d’en haut, le panorama sur Skiathos et les îlots est superbe.
Nous avons aussi poussé jusqu’au Nord-est de l’île où se trouve la spectaculaire chapelle Agios Yoannis agrippée à un gros rocher surplombant la mer. Ce fut l’un des lieux de tournage du film « Mamma Mia ».
Au retour, nous nous sommes arrêtés pour une baignade à Klima, jolie plage et petit port où nous avons eu la surprise de retrouver Guy et Nanou de « Alibi ».
Puis nous avons emprunté des petites routes sinueuses de l’intérieur parmi les forêts de pins et une végétation luxuriante.
La journée s’est terminée par la visite de quelques monastères perchés dans la montagne en empruntant de toutes petites routes puis une piste « squattée » par les chèvres.
Mercredi 13 juillet – Skopelos – Porto Koufo – 54 milles
Ce fut une longue navigation , les trois quarts au moteur car le vent était aux abonnés absents. A la fin de l’après-midi, l’étroite entrée creusée dans les falaises rouges du magnifique port naturel de Porto Koufo se présenta à nous et nous y fîmes notre entrée.
Le mouillage est signalé au fond de ce petit golfe devant le mini « port » mais il est tout petit et fort encombré. Nous choisissons donc le côté opposé de la baie où il n’y a personne et mouillons par 3 mètres sur fond de sable gris.
Jeudi 14 juillet – Porto Koufo
Porto Koufo est un petit lieu de vacances avec un hôtel et quelques résidences, de belles plages bordant la baie. Les vacanciers ici sont Grecs bien sûr mais aussi Roumains, Hongrois, Bulgares notamment.
Les bateaux de pêche et autres sont entassés sur deux petits quais au fond de la baie où se trouvent quelques tavernas et rares petits commerces.
L’après-midi, alors que nous sommes tranquilles au mouillage, arrive une flottille d’une dizaine de voiliers de location qui mouillent tout autour de nous ! Ils déménageront ensuite pour aller s’entasser avec les autres dans le fond, tant mieux !
Vendredi 15 juillet – Porto Koufo – île de Diaphoros (mouillage de Mesopanayia) – 31 milles
Nous sommes en Chalcidique et nous entrons aujourd’hui dans le grand golfe de Singitikos bordé par la péninsule de Sinthonia et par la fameuse péninsule d’Akti et son mont Athos.
L’extrémité de la péninsule de Sinthonia est très sauvage et nous avons la chance d’y observer un phoque moine pendant quelques secondes seulement … Ils sont très craintifs.
Le vent se manifeste dès l’entrée du golfe et nous pouvons naviguer à la voile vers notre destination, l’île de Diaphoros, située à l’ouest.
Un étroit passage délicat entre le continent et l’île se présente à nous avec de nombreux rochers émergents … Il faut bien se repérer et suivre le bon cap.
Nous jetons l’ancre au sud de l’île dans un renfoncement. Il y a beaucoup de petits bateaux à moteur et un trafic incessant ! Mais l’endroit devient très tranquille le soir.
L’île est peu montagneuse mais très rocailleuse, elle est en majorité couverte de pins. Les quelques endroits où l’on pourrait débarquer sont malheureusement des terrains privés.
Samedi 16 juillet – Mesopanayia – Panayia – Mouillage de Koumarhoudes (île de Diaphoros) – 7 milles
Aujourd’hui, nous avons besoin de ravitaillement, aussi rejoignons-nous le continent à Panayia, village distant de 4 milles nautiques. Nous mouillons à l’entrée d’une petite marina privée et partons en annexe faire nos quelques courses.
Entre temps, une plongée m’a permis de constater que l’ancre était prise dans une amarre de corps-mort mais nous la relèverons sans trop de difficultés.
Nous revenons ensuite sur l’ile de Diaphoros vers un autre mouillage situé plus au nord, bien fatigués par toutes ces manœuvres et la chaleur qui devient accablante. Heureusement que nous avons la piscine à proximité !
Dimanche 17 juillet – Koumarhoudes – Ammouliani ( île d’Ammouliani)- 14 milles
Le fait de ne pouvoir débarquer sur l’île de Diaphoros nous fait quitter un peu à regret ces lieux enchanteurs. Nous mettons donc le cap sur une autre île du golfe de Singitikos, Ammouliani dont le village possède un petit port où l’on peut soi-disant s’amarrer.
Le port est très petit et sert également aux nombreuses rotations de ferries avec le continent. Entre les bateaux de pêche, les petits bateaux de transport de passagers et les plus gros, il ne reste pas beaucoup de place !
Nous en trouvons cependant une à côté d’un bateau-taxi, le reste du quai libre étant réservé à des plus gros bateaux de promenade.
Dans l’après-midi, nous nous retrouverons avec un énorme voisin, le « Ioanna », bateau à passagers dont l’équipage est sympa heureusement, le capitaine nous tolère !
Cette fois, l’île offre des chemins (poussiéreux) où l’on peut se promener parmi les nombreux figuiers et oliviers. Les petites plages pleines de vacanciers sont animées et la musique disco s’entend de loin.
La nuit, les boules Quiès seront encore nécessaires car les cafés devant le port nous balancent leurs décibels jusque tard dans la nuit …
Les gros bateaux de pêche relâchent sur le côté extérieur du quai où nous nous trouvons. Les équipages Arabes sont sympas et nous saluent amicalement .
Mardi 19 juillet – Ammouliani – Ormos Plati (péninsule d’Akti) – 61 milles
Les équipages des bateaux de pêche nous regardent partir et nous saluent, nous souhaitent bon voyage …
Une longue étape est au programme aujourd’hui car nous devons contourner la péninsule d’Akti où il n’y a aucune possibilité d’escale. En effet, cette péninsule est longue d’une quarantaine de kilomètres et elle se termine par le célèbre mont Athos qui culmine à 2033m. C’est un territoire sacré « la Sainte Montagne » et tout débarquement sans autorisation spéciale y est interdit. Les femmes n’ont pas le droit d’y pénétrer et même les animaux femelles y sont proscrits !
Ce territoire fait partie de l’état Grec mais possède sa propre juridiction et s’auto-administre. 1700 moines y vivent actuellement, répartis dans 22 monastères dont la plupart sont magnifiques, même vus de loin. Il y a aussi nombre d’églises et chapelles ainsi que des maisons d’habitation où vivent certains moines.
Il en est aussi qui habitent dans de spectaculaires petites cellules accrochées au flanc de la montagne, il y a aussi des moines errants.
La nature y est particulièrement sauvage et belle et il y aurait encore des chacals dans ces montagnes.
Le soir, nous mouillons notre ancre dans la baie d’Ormos Plati à l’extrémité nord de la péninsule après en avoir fait le tour complet. Nous sommes toujours sur le territoire sacré et théoriquement, la baie est interdite aux bateaux mais … pas vu pas pris et nous passons là une nuit fort tranquille, l’endroit est désert et nous avons même cru entendre le cri des chacals !
Mercredi 20 juillet – Ormos Plati- Ierissos - 6 milles
Nous venons à peine de quitter la baie qu’ un zodiac de surveillance arrive sur les lieux , il était temps de déguerpir !
Cap sur Ierissos distant de 6 milles, le petit port de pêche dans lequel nous entrons est archi-plein de bateaux … de pêche. Il y a bien un petit bout de quai libre mais nous n’osons y accoster, un homme sur le quai nous fait signe que c’est possible.
Ce quai est mal placé, en face de l’entrée du port ouvert au Nord-ouest et nous attendons un petit coup de vent de cette direction, ça risque d’être un peu chaud mais nous n’avons guère le choix car il n’y a pas beaucoup d’abris dans le secteur.
Jeudi 21 juillet au Vendredi 22 juillet - Ierissos
L’escale de Ierissos aura duré 2 jours, le village est une station balnéaire distante de deux kilomètres du port… Faire nos courses ( à pied ) demande donc un certain temps !
Il y a des touristes et les bars de plage font recette, l’endroit est très populaire.
A part cela, le port est plutôt tranquille, Algieba est le seul voilier. il n’y a rien, un grand tas de bois noirci est tout ce qui reste d’un bateau de pêche brûlé et occupe une partie d’un quai, beaucoup de choses sont à l’abandon. Nous y avons trouvé un point d’eau pour remplir quelques bidons.
Comme prévu, nous nous sommes bien fait secouer la journée du jeudi, la houle pénétrant dans le port.
Les nombreux pêcheurs à la ligne sont un peu envahissants. le soir, ils mettent leurs lignes au ras du bateau et un matin, je retrouve du fil de pêche dans le moteur de l’annexe et, plus grave, dans l’axe de l’éolienne qui s’est bloquée. Il me faudra grimper sur le portique pour démêler tout ça.
A Ierissos, on construit aussi des petits bateaux de pêche dans des chantiers un peu archaïques mais c’est du travail artisanal et bien fait.
Samedi 23 juillet – Ierissos – Port Thassos ( île de Thassos) – 47 milles
Ce matin, le vent est orienté Nord 12 à 14 nœuds et nous partons au près sur les chapeaux de roue. Ca marche bien, pourvu que ça dure ! Hélas comme souvent, il change de direction en faiblissant et nous éprouvons des difficultés pour doubler la pointe AK Arapis qui se trouve sur notre route. Ensuite nous devrons mettre le moteur pendant deux heures puis nous poursuivrons le reste du trajet à la voile par vent portant.
Port Thassos est situé à l’extrémité nord de l’île et en est la capitale, l’île de Thassos compte 13000 habitants.
Le port dans lequel nous entrons ( Nea Limani) est formé d’un grand bassin avec un quai public adossé aux tavernas et bars et d’un très long môle extérieur formant un quai auquel on peut accoster « alongside ». C’est sur ce quai que nous allons, loin de l’agitation des bars.
D’autres bateaux arrivent après nous et le port est presque plein en ce samedi soir.
Dimanche 24 juillet au …( Nous y sommes toujours ! )- Port Thassos
Le village est sympa et il y a des choses à voir sur cette île, aussi décidons d’y séjourner un moment, d’autant plus qu’il n’y a plus que quelques bateaux dans le port.
Le vieux port est très typique et derrière, se trouve un site archéologique très intéressant, les restes de l’ancien Agora. Nous pouvons le visiter librement, il n’y a pas de barrières ni de contrôle… Au-dessus, à trois quarts d’heure de marche par un sentier de montagne, se trouvent les ruines de l’ancien Acropole qui dominait le village et un peu plus loin, le théâtre antique .Malheureusement, celui-ci est fermé pour cause de restauration. D’autres sites archéologiques sont également présents un peu partout…
Le mardi, nous louons un scooter et partons faire le tour de l’île. Sur notre route, le très beau village de Potamias dans son écran de verdure et ses hautes montagnes en arrière-plan .
La route de la côte Est est accidentée et serpente à travers les forêts de pins, longeant de magnifiques criques aux eaux turquoises et transparentes , la plus célèbre étant Aliki, dont les rochers de marbre blanc plongent dans les eaux bleues. Thasos est d’ailleurs l’île du marbre blanc, exploité en carrières depuis l’antiquité et célèbre pour sa pureté.
Il y aura aussi le monastère de Archangelou accroché à la falaise au-dessus de la mer, puis les stations balnéaires du sud dont le village de Potos qui est absolument envahi de touristes. L’endroit est exigu, les innombrables bars et restaurants bordent la plage qui grouille de monde ! Et qu’il fait chaud !
Quelques kilomètres plus loin, Limenaria et son petit port où il n’y a pratiquement personne !
La côte Ouest est plus plate avec une bande côtière offrant la possibilité de cultiver les oliviers et aussi beaucoup de fruits et légumes.
Nous terminons par la visite du très beau et authentique vieux village endormi de Khalirakis, niché au pied d’une montagne. Nous arpentons les petites ruelles étroites, admirant les vieilles demeures .Il n’y a pratiquement personne hormis quelques autochtones faisant la sieste ou devisant dans leur jardin à l’ombre des tonnelles.
Le temps passe doucement, le mois d’août que nous appréhendons se profile à l’horizon et … nous prenons la décision d’établir nos quartiers d’été ici. La petite ville est sympathique, il y a une petite plage à proximité, le port est presque vide hormis le samedi soir et … gratuit, autant de bonnes raisons pour prolonger notre séjour en attendant les périodes plus calmes pour continuer.
jeudi 4 août 2011
samedi 9 juillet 2011
De Khalkis aux Sporades du nord
Bonjour à tous,
Voici la suite du journal de bord d’Algieba qui vous emmènera de Khalkis aux Sporades du Nord par le canal d’Eubée et le golfe de Volos.
Jeudi 9 juin au Mardi 14 juin – Kalkhis
Finalement, nous aurons passé 5 jours dans cette capitale de l’île d’Eubée. La vie y est un peu agitée les jours de semaine, une circulation d’enfer … voitures , mobylettes, motos, il faut faire attention !
Le week-end fut plus calme.
Le bateau étant en sécurité au Yacht-club, nous en avons profité pour louer une voiture et explorer le coin Nord-est de cette grande île montagneuse ( 170 kms de long sur 50 environ au plus large).
Notre première destination était le village de Kymi perché près de la côte Est avec son port situé à 4 kms, c’est le seul port naturel de cette côte abrupte et difficile. Un terminal de ferries à destination de l’île de Skyros y a été aménagé.
Puis nous avons emprunté des petites routes de l’intérieur, serpentant dans les montagnes vertes et boisées. Partout des cerisiers au bord de la route… Mais les cerises étaient cueillies sauf quelques-unes que nous avons pu déguster ! Nous avons vu aussi de nombreux châtaigniers et noyers.
Les paysages sont grandioses, forêts puis à-pics vertigineux sur la mer … Nous avons eu parfois des difficultés à trouver notre route pour finalement arriver dans un chemin à peine carrossable, pierreux, avec des petits ruisseaux le traversant de temps en temps. Je me suis demandé si notre vaillante petite Hyundai allait pouvoir supporter un tel régime !
Nous avons dû faire 9 kms ainsi, espérant que ce chemin n’allait pas s’arrêter, obstrué par un éboulement mais nous sommes quand même parvenus au village de Stropones . La halte au petit café sur la place du village fut la bienvenue… Tiens, on vend des cerises au bistrot, mettez-nous en donc un kilo !
Au retour, nous avons fait un petit bout de route le long de la côte Ouest, au nord de Khalkis afin de repérer quelques mouillages.
Nuit du mardi 14 huin au Mercredi 15 juin – Passage du pont - Khalkis- Nea Artaki - 4 milles
En fin d’après-midi, nous quittâmes notre douillette place du Yacht-club pour aller mouiller devant le pont en compagnie d’autres voiliers attendant également le passage. Auparavant, nous étions allés chez les coast-guards pour obtenir le droit de passage, moyennant finances évidemment.
Nous devions être en veille sur le canal 12 de la VHF à partir de 10h le soir.
A 3h du matin, toujours rien… Enfin quelques crachotements dans la VHF et nous entendons le port police en communication avec un cargo qui doit passer également. Puis, cinq minutes plus tard, ils appellent tous les bateaux (Sailing boat Algieba , prepare your boat ) tour à tour et c’est parti !
Nous franchissons le pont à l’étale, à la queue-leu-leu, il n’y a aucun courant. La majorité des bateaux se précipite vers le quai public pour y trouver une place ( il n’y en aura pas pour tout le monde !) , nous avons choisi de continuer notre route vers un mouillage situé 4 milles plus loin.
La nuit, avec les lumières environnantes, il est difficile de se reconnaître dans ce chenal bordé de hauts-fonds, aussi avançons-nous avec prudence et finalement, nous repérons le feu rouge clignotant du port de pêche de Nea Artaki. La plage est juste à côté et nous mouillons devant par 2 mètres d’eau seulement sur fond de sable après avoir relevé en partie la dérive.
Il est 4h30 , l’endroit est bien calme, nous sommes seuls et nous sombrons dans un sommeil réparateur !
Mercredi 15 juin au Jeudi 16 juin- Nea Artaki
Nous sommes bien tranquilles dans ce petit mouillage. Nous trouvons tout ce qu’il nous faut dans la petite ville et nous avons même internet à bord. Les quelques tavernas sur le rivage ne sont pas trop bruyantes et nous pouvons aussi observer un phénomène de marée très net, d’autant que nous sommes en vives-eaux. C’est dans ces endroits que la marée est la plus importante de la Méditerranée Orientale, le marnage y est de 0,80 m environ.
Nous avions rencontré l’an passé à plusieurs reprises en Sicile Kath et Gavin sur « Blue Elephant », nous les avions ensuite revus à Messolonghi. Là, nous avions appris que Kath était atteinte depuis peu d’une maladie neuro-dégénérescente. Un mail de nos amis Liz et Julian nous apprend la triste nouvelle, Kath a quitté le monde des navigateurs pour une autre croisière.
Vendredi 17 juin – Nea Artaki – Theologos – 42 milles
Belle navigation à la voile et au louvoyage dans ce goulet par vent de 12/14 noeuds… Nous avions projeté d’aller à Limni, joli village de la côte d’Eubée, notre guide conseillait un mouillage devant le village par 10-12 mètres de fond. Nous avons exploré tout le rivage et n’avons jamais trouvé moins de 20 mètres , à quelques encablures de la rive …
Trop profond, donc demi-tour et traversée de 10 milles vers la côte continentale où la grande baie de Theologos nous accueille avec des fonds beaucoup plus raisonnables.
Samedi 18 juin – Theologos – Glifa – 36 milles
Nous sommes décidés d’en finir avec ce long passage entre Eubée et le continent. Aujourd’hui au programme, le Stenon Oreon, goulet au Nord d’Eubée qui a mauvaise réputation.
Auparavant, il nous faut composer avec la pétole complète ! C’est donc majoritairement au moteur que nous allons jusqu’à la pointe Nord-Ouest d’Eubée, basse et sableuse avec des plages et pas le moindre souffle de vent.
En regardant plus loin, vers le Stenon, nous voyons une mer moutonneuse, cela paraît difficile à croire mais quand on arrive dedans on comprend vite ! En l’espace de 2 à 3 minutes, le vent grimpe à 15 nœuds puis 18 à 20 … Un ris est vite pris et nous tirons un long bord contre vent et … courant contraire de 2 nœuds. Il nous faudra louvoyer longtemps ensuite, pestant contre un vent changeant de 20 à 30° en direction et ce fichu courant.
Nous parvenons cependant à nos fins et rejoignons le village de Glifa sur le continent, où il y a aussi un terminal de ferries. Là aussi, nous avons bien du mal à trouver un endroit propice pour mouiller… D’abord 2 tentatives devant une petite plage, très près du bord par 18/20 mètres de fond , impossible de crocher l’ancre !
Finalement, nous revenons vers le coin ouest de la baie moins bien protégé mais où il y a un haut-fond et nous pouvons mouiller par 6 mètres sur … des herbes et l’ancre ne croche pas ! La troisième tentative en cet endroit sera la bonne en trouvant un sillon de sable ouf !
Dimanche 19 juin – Glifa – Orei – 6 milles
Ce matin, nous repassons côté Eubée tranquillement, cette fois aidés par le courant ! Le petit port d’Orei nous offre une belle place au quai et nous pouvons passer un dimanche tranquille.
Un bateau à moteur assez original ( ALIBI) se trouve dans le port, nous l’avons déjà rencontré l’an passé à Trizonia. Ses occupants, Guy et Nanou sont très sympas, de plus, ils tenaient le chantier de Nivillac sur la rive opposée à Foleux … Cela nous rappelle de bons souvenirs !
Nous avons eu l’occasion d’aller à bord d’Alibi qui est très bien conçu et … tout confort, rien à voir avec les yachts clinquants que l’on voit si souvent.
Orei est un petit village calme où il fait bon vivre, mais de préférence … à l’ombre !
Lundi 20 juin – Orei – Pigadhi - 15 milles
Après avoir fait quelques courses, nous reprenons la route ou plutôt la mer. Une légère brise nous permet de remonter la fin du Stenon Oreon et d’entrer dans le golfe de Volos. Nous avons choisi un mouillage sur la côte Ouest qui nous semble bien abrité du Nord-est (Meltem en vue).
Cet endroit se nomme Pigadhi et nous y faisons notre entrée dans l’après-midi. Cela paraît plutôt tranquille mais nous éprouvons des difficultés à trouver une place car les fonds remontent rapidement et c’est assez exigu.
Le fond est tapissé d’herbes et l’ancre ne croche pas, nous devons nous y reprendre à trois fois avant de trouver une place convenable, tout près du bord. Nous ne sommes pas installés depuis quelques minutes que voilà une brise virulente de Sud-est qui rentre et nous secoue jusqu’à la fin de l’après-midi puis le calme revient.
Mardi 21 juin – Pigadhi – Volos – 31 milles
Ce matin, le vent est bien établi au Nord-est et … la houle contourne la pointe qui nous abrite, nous décidons donc de quitter ce mouillage devenant rouleur sans avoir mis pied à terre. A la sortie de la baie, nous trouvons un vent de face à 18 nœuds et une mer bien formée. Un ris dans la grand-voile et c’est parti pour du près serré.
Plus tard, après avoir doublé une pointe quelques milles plus au nord, nous pouvons débrider et Algieba se déchaîne alors que le vent dépasse allègrement les 20 noeuds . Notre but est une anse nommée « l’anse sans peur » qui se trouve toujours sur la côte Ouest du golfe de Volos, derrière une presqu’île offrant un bon abri du Nord-Est.
Après avoir contourné la pointe de cette presqu’île, surprise … Une énorme usine et plusieurs cargos au mouillage, d’autres au quai ! Un peu plus loin, se trouve l’anse et là, il y a un chantier plein de vieux cargos et de carcasses métalliques rouillées. Un décor de rêve !
Une petite plage bordée d’oliviers occupe le fond de la crique et nous tentons quand même un mouillage car l’endroit est très bien protégé. Las, l’ancre refuse de crocher par trois fois, une épaisse couche d’herbes tapissant le fond.
La baie suivante qui serait praticable est entièrement occupée par une extension récente de l’usine qui a tout envahi …
Sans regrets, nous faisons demi-tour, nous reprenons notre ris, réduisons le génois car c’est du près serré par 20 nœuds et plus qui nous attend. La mer est hachée, confuse et de bons paquets de mer arrosent le pont quand Algieba pique dans les vagues … A cette occasion, nous constaterons des fuites sur les hublots de pont.
Cependant, nous filons nos 6 à 7 nœuds et les dix milles nous séparant de Volos seront vite avalés.
Un immense port de commerce se présente alors, nous y entrons en même temps que sort un cargo.
Le quai « public » est entièrement occupé et de plus, il est tout proche des nombreuses tavernas. Nous préférons nous diriger vers l’extrémité du grand môle où il y a très peu de bateaux, mais bien sûr, ni eau ni électricité. Cette fois, ce ne sont pas les herbes qui empêchent l’ancre de crocher mais une vase gluante dans laquelle rien ne tient.
Comme il n’y a pas grand monde, nous finissons par nous amarrer le long du grand môle.
Du Mercredi 22 juin au lundi 27 juin - Volos
Volos est une ville importante qui compte 143 000 habitants. Ce fut un des plus importants ports de Grèce, rivalisant avec Le Pirée grâce aux exportations de la Thessalie : céréales, soie, coton, huile d’olive … jusqu’aux tremblements de terre de 1954/1955.
Le port a été reconstruit et retrouve peu à peu sa prospérité. La ville se situe en bordure d’une magnifique région montagneuse, le Pélion, et malgré une vie active, elle est plutôt agréable avec son front de mer bien agencé, ses rues commerçantes et ses quartiers calmes et ombragés.
Par contre, il y fait très chaud et l’après-midi, nous profitons d’une petite plage à proximité pour nous rafraîchir.
Cette escale est mise à profit pour faire du gas-oil (à coups de bidon !), du gaz et de l’avitaillement. Le vendredi, nous partons faire la visite du Pelion à bord d’une voiture de location … La route quittant Volos vers le Nord s’élève rapidement en lacets et le panorama sur Volos et son golfe est spectaculaire.
Tout de suite, la végétation change et les plantes méditerranéennes font place à de grands arbres, ce sont forêts de châtaigniers, de hêtres, d’érables … La verdure est omniprésente, le bruissement de l’eau se fait entendre partout… Nous avons l’impression d’avoir changé de pays ! Il ne faut pas oublier que dans ces endroits, la neige y est présente en hiver.
Les villages ont tous une petite place centrale avec un énorme platane fournissant un ombrage très utile en été, certains comme à Tsangarada font près de quinze mètres de circonférence.
Le village de Makrirachi est renommé pour sa production de gardénias, les maisons des villages de Pinnakates ou Veritsa sont très typiques avec leurs ouvertures en bois vernis. Le bord de mer est également renommé pour ses belles plages de sable… Une belle région en vérité.
Samedi soir, un bon coup de Meltem arrive, nous sommes un peu pressés contre le quai mais mieux lotis que certains de nos voisins qui sont sur ancre. En effet, celles-ci dérapent … Un Autrichien doit se réamarrer en catastrophe à un vieux ponton tandis que les occupants d’une grosse goëlette ont mis le moteur en route pour éviter de reculer dans le quai.
Ce vent va persister jusqu’au lundi et rafraîchit un peu la température.
Mardi 28 juin – Volos – Baie de Koukouniares ( île de Skiathos- Sporades du nord) - 45 milles
Aidés par des plaisanciers Autrichiens, nous parvenons à quitter le quai sur lequel le vent nous plaque. Démarrage chaud … Nous avons failli emboutir un autre voilier !
Ce vent de Nord-ouest portant nous pousse vers la sortie du golfe à bon rythme puis faiblit à l’heure de midi.
Cependant, dès le passage du cap Trikeri, il reprend vigueur en passant Nord-Est, c’est-à- dire en plein dans le nez, force 4 à 5… Nous devons alors de nouveau border les voiles et c’est parti pour un louvoyage difficile à cause de ce vent capricieux qui varie fréquemment en direction d’une vingtaine de degrés.
Les milles supplémentaires s’ajoutent mais nous arrivons finalement en vue de notre destination, la baie de Koukouniarès, située à la pointe Ouest de l’île de Skiathos… Nous sommes dans les Sporades du nord. Il est 18h environ et c’est à ce moment que le vent repasse Nord-Ouest en fraîchissant à 25 nœuds et les 2 milles restants sont parcourus au moteur.
Au fond de la baie, une grande plage bordée de pins bien protégée du vent nous accueille. Nous jetons l’ancre qui crochera à la troisième tentative (toujours ces herbes denses), le plan d’eau est calme malgré les bonnes risées.
Nous entendrons le vent souffler toute la nuit (force 6 annoncés) … Algieba tourne et vire sur son ancre mais celle-ci est bien crochée et nous sommes tranquilles.
Mercredi 29 juin – Koukouniares
Cette jolie baie est plutôt tranquille, l’activité de ski nautique est peu dérangeante et l’ambiance plage est bon enfant… La baignade dans une eau claire y est agréable. L’après-midi est consacré à une visite des environs et nous constatons une fois de plus qu’il y a très peu de chemins dans les forêts de pins. Par contre, il y a beaucoup d’hôtels, de résidences de vacances, campings bordant l’unique route menant à la capitale, Skiathos.
Jeudi 30 juin – Koukouniares – Skiathos - 8 milles
Eh oui, l’ancre était bien crochée ! Nous avons beau tirer et manœuvrer, rien n’y fait … Il y a 6 mètres de fond à cet endroit, Je plonge donc et je constate que l’ancre est bien engagée sous un rocher plat et clair que j’avais pris pour du sable et de plus, un autre rocher empêche la verge de se dégager. Nous songeons un instant à faire appel à un plongeur professionnel puis je décide de faire quand même une tentative.
Le matelot à la barre, moi en surface avec le masque au dessus de l’ancre dirigeant la manœuvre afin d’essayer de dégager l’ancre en tirant de côté. Nous parvenons ainsi à la dégager partiellement mais le deuxième rocher bloque toujours la verge. Je fais une deuxième plongée et, en tirant dessus, je parviens à faire sortir l’ancre … Nous sommes sauvés !
C’est sous génois seul, au vent arrière, que nous nous dirigeons vers Skiathos, la capitale de l’île qui n’est éloignée que de 8 milles nautiques.
Le trafic des ferries est intense dans ce port, le quai public est réservé aux gros yachts et le ponton transversal est réservé aux sociétés de location de bateaux… Il n’y a donc aucune place disponible et nous devons aller dans une zone de mouillage où il y a déjà beaucoup de monde.
De plus, la zone de mouillage est limitée car il y a un couloir interdit qui se trouve dans l’axe de la piste de l’aéroport !
Snowball, le catamaran de Paul est là aussi car il attend des amis en provenance d’Angleterre. Nous allons devoir changer 2 fois de place avant d’en trouver une convenable à proximité d’un vieux bateau de pêche.
La nuit sera très agitée car il y a 4 discothèques en face de nous crachant leurs décibels jusqu’à en faire vibrer le bateau ! Et ceci jusqu’à 6 heures du matin. C’est donc avec les boules Quies bien enfoncées dans les oreilles que nous arrivons quand même à dormir.
Vendredi 1er juillet – Skiathos
Cette ville se veut une petite Mykonos avec boîtes, bars, nombreux restaurants … et les nombreux touristes étrangers qui vont avec. Elle n’a pas de cachet particulier mais est plutôt agréable lorsqu’on se trouve sur les hauteurs, à l’écart de la foule. La nuit sera encore agitée car, en plus des discothèques, le meltem s’en mêle.
Samedi 2 juillet – Skiathos – Ormos Klima ( Ile de Peristera) – 29 milles
Las de toute cette agitation, nous décidons de quitter Skiathos pour un endroit plus calme. Nous avons repéré une baie bien abritée du vent de sud annoncé, sur l’île de Peristera , située en face d’Alonissos. Après une navigation tranquille, nous jetons l’ancre près du rivage, l’endroit est très paisible ,on n’y entend que le chant des cigales et la baignade dans une eau claire sera un plaisir !
Dimanche 3 juillet – Ormos Klima – Steni Vala (île d’Alonnisos)– 2,5 milles
Ce matin, le vent a tourné et la baie n’est plus abritée, nous devons quitter rapidement les lieux car l’arrière du bateau commence à se rapprocher du rivage et des roches. Nous mettons le cap sur la petite crique de Steni Vala située en face, sur l’île d’Alonnisos . Cette crique est très bien abritée et elle dispose d’un petit quai, mais trouverons-nous une place ?
Eh bien oui, il y a 2 places libres et nous mouillons notre ancre pour culer au quai. Le voisin Anglais nous aide gentiment à nous amarrer. Steve et Sue voyagent sur « Chablis », un Moody 31 et sont très gentils, nous discuterons souvent avec eux.
L’après-midi, après la taverna, nous irons nous ballader dans la garrigue sur les collines environnantes pour y admirer le merveilleux paysage de toutes ces îles… Il fait chaud !
Lundi 4 au Mardi 5 juillet – Steni Vala
Steni Vala est un petit endroit vraiment charmant. Les commerçants d’en face sont extrêmement gentils. Alors qu’on lui demande si l’on peut avoir de l’eau pour remplir les réservoirs, le patron nous répond « Servez-vous, c’est gratuit et vous pouvez vous servir des douches, c’est gratuit aussi », Là-dessus il me félicite pour les airs d’accordéon de la veille et me demande d’en rejouer en soirée ! Ici, l’eau est précieuse et est normalement vendue cher...
Nous faisons la causette avec une sympathique famille de Durban (Afrique du Sud), ils louent un bateau pendant 15 jours et se promènent dans les Sporades.
Le mardi, nous prenons un vieux bus conduit par un vieux chauffeur, il nous emmène à Patitiri qui est la capitale de l’île. Du port, nous montons à pied à l’ancien village situé à 4 kms, chemin faisant, nous cueillons quelques abricots dans les arbres. le vieux village, qui était la capitale, a été détruit au tremblement de terre de 1965 et est maintenant restauré en grande partie.
De retour à Steni Vala, nous faisons la causette avec un couple de Bretons de Cancale qui visitent la Grèce tous les étés à bord de « L’Ostrea », un bel Oceanis 46, ils nous donnent des renseignements sur les endroits où l’on compte aller car ils en viennent.
Mercredi 6 juillet – Steni Vala – Ormos Panayia (île de Pelagos)– 11 milles
Le bateau voisin de bâbord est mené par un couple Franco-Grec, nous aurions aimé parler plus longtemps avec eux mais nous devions partir ce matin.
Après le départ de Steve et Sue, un bateau Grec vient à sa place et positionne sa chaîne d’ancre de travers, elle passe par-dessus la nôtre… Nous avons des inquiétudes pour le départ mais finalement, cela se passe bien.
C’est à la voile par un vent capricieux que nous gagnons Ormos Panayia sur l’île de Pelagos, située plus au nord. Il n’ y a que 4 bateaux au mouillage et trouvons facilement une place à l’écart.
Jeudi 7 juillet – Ormos Panayia
Ce fut une journée paisible sur cette île inhabitée, sous un chaud soleil avec, au programme, baignades, exploration des fonds sous-marins à la recherche de jolis poissons et promenade sur un sentier de chèvres.
Vendredi 8 juillet – Ormos Panayia – Skopelos ( île de Skopelos) – 20 milles
Retour à la civilisation dans le port de Skopelos, capitale de l’île du même nom. C’est là que nous sommes actuellement, le village est très joli et je vous en parlerai davantage la prochaine fois.
Bye bye
Voici la suite du journal de bord d’Algieba qui vous emmènera de Khalkis aux Sporades du Nord par le canal d’Eubée et le golfe de Volos.
Jeudi 9 juin au Mardi 14 juin – Kalkhis
Finalement, nous aurons passé 5 jours dans cette capitale de l’île d’Eubée. La vie y est un peu agitée les jours de semaine, une circulation d’enfer … voitures , mobylettes, motos, il faut faire attention !
Le week-end fut plus calme.
Le bateau étant en sécurité au Yacht-club, nous en avons profité pour louer une voiture et explorer le coin Nord-est de cette grande île montagneuse ( 170 kms de long sur 50 environ au plus large).
Notre première destination était le village de Kymi perché près de la côte Est avec son port situé à 4 kms, c’est le seul port naturel de cette côte abrupte et difficile. Un terminal de ferries à destination de l’île de Skyros y a été aménagé.
Puis nous avons emprunté des petites routes de l’intérieur, serpentant dans les montagnes vertes et boisées. Partout des cerisiers au bord de la route… Mais les cerises étaient cueillies sauf quelques-unes que nous avons pu déguster ! Nous avons vu aussi de nombreux châtaigniers et noyers.
Les paysages sont grandioses, forêts puis à-pics vertigineux sur la mer … Nous avons eu parfois des difficultés à trouver notre route pour finalement arriver dans un chemin à peine carrossable, pierreux, avec des petits ruisseaux le traversant de temps en temps. Je me suis demandé si notre vaillante petite Hyundai allait pouvoir supporter un tel régime !
Nous avons dû faire 9 kms ainsi, espérant que ce chemin n’allait pas s’arrêter, obstrué par un éboulement mais nous sommes quand même parvenus au village de Stropones . La halte au petit café sur la place du village fut la bienvenue… Tiens, on vend des cerises au bistrot, mettez-nous en donc un kilo !
Au retour, nous avons fait un petit bout de route le long de la côte Ouest, au nord de Khalkis afin de repérer quelques mouillages.
Nuit du mardi 14 huin au Mercredi 15 juin – Passage du pont - Khalkis- Nea Artaki - 4 milles
En fin d’après-midi, nous quittâmes notre douillette place du Yacht-club pour aller mouiller devant le pont en compagnie d’autres voiliers attendant également le passage. Auparavant, nous étions allés chez les coast-guards pour obtenir le droit de passage, moyennant finances évidemment.
Nous devions être en veille sur le canal 12 de la VHF à partir de 10h le soir.
A 3h du matin, toujours rien… Enfin quelques crachotements dans la VHF et nous entendons le port police en communication avec un cargo qui doit passer également. Puis, cinq minutes plus tard, ils appellent tous les bateaux (Sailing boat Algieba , prepare your boat ) tour à tour et c’est parti !
Nous franchissons le pont à l’étale, à la queue-leu-leu, il n’y a aucun courant. La majorité des bateaux se précipite vers le quai public pour y trouver une place ( il n’y en aura pas pour tout le monde !) , nous avons choisi de continuer notre route vers un mouillage situé 4 milles plus loin.
La nuit, avec les lumières environnantes, il est difficile de se reconnaître dans ce chenal bordé de hauts-fonds, aussi avançons-nous avec prudence et finalement, nous repérons le feu rouge clignotant du port de pêche de Nea Artaki. La plage est juste à côté et nous mouillons devant par 2 mètres d’eau seulement sur fond de sable après avoir relevé en partie la dérive.
Il est 4h30 , l’endroit est bien calme, nous sommes seuls et nous sombrons dans un sommeil réparateur !
Mercredi 15 juin au Jeudi 16 juin- Nea Artaki
Nous sommes bien tranquilles dans ce petit mouillage. Nous trouvons tout ce qu’il nous faut dans la petite ville et nous avons même internet à bord. Les quelques tavernas sur le rivage ne sont pas trop bruyantes et nous pouvons aussi observer un phénomène de marée très net, d’autant que nous sommes en vives-eaux. C’est dans ces endroits que la marée est la plus importante de la Méditerranée Orientale, le marnage y est de 0,80 m environ.
Nous avions rencontré l’an passé à plusieurs reprises en Sicile Kath et Gavin sur « Blue Elephant », nous les avions ensuite revus à Messolonghi. Là, nous avions appris que Kath était atteinte depuis peu d’une maladie neuro-dégénérescente. Un mail de nos amis Liz et Julian nous apprend la triste nouvelle, Kath a quitté le monde des navigateurs pour une autre croisière.
Vendredi 17 juin – Nea Artaki – Theologos – 42 milles
Belle navigation à la voile et au louvoyage dans ce goulet par vent de 12/14 noeuds… Nous avions projeté d’aller à Limni, joli village de la côte d’Eubée, notre guide conseillait un mouillage devant le village par 10-12 mètres de fond. Nous avons exploré tout le rivage et n’avons jamais trouvé moins de 20 mètres , à quelques encablures de la rive …
Trop profond, donc demi-tour et traversée de 10 milles vers la côte continentale où la grande baie de Theologos nous accueille avec des fonds beaucoup plus raisonnables.
Samedi 18 juin – Theologos – Glifa – 36 milles
Nous sommes décidés d’en finir avec ce long passage entre Eubée et le continent. Aujourd’hui au programme, le Stenon Oreon, goulet au Nord d’Eubée qui a mauvaise réputation.
Auparavant, il nous faut composer avec la pétole complète ! C’est donc majoritairement au moteur que nous allons jusqu’à la pointe Nord-Ouest d’Eubée, basse et sableuse avec des plages et pas le moindre souffle de vent.
En regardant plus loin, vers le Stenon, nous voyons une mer moutonneuse, cela paraît difficile à croire mais quand on arrive dedans on comprend vite ! En l’espace de 2 à 3 minutes, le vent grimpe à 15 nœuds puis 18 à 20 … Un ris est vite pris et nous tirons un long bord contre vent et … courant contraire de 2 nœuds. Il nous faudra louvoyer longtemps ensuite, pestant contre un vent changeant de 20 à 30° en direction et ce fichu courant.
Nous parvenons cependant à nos fins et rejoignons le village de Glifa sur le continent, où il y a aussi un terminal de ferries. Là aussi, nous avons bien du mal à trouver un endroit propice pour mouiller… D’abord 2 tentatives devant une petite plage, très près du bord par 18/20 mètres de fond , impossible de crocher l’ancre !
Finalement, nous revenons vers le coin ouest de la baie moins bien protégé mais où il y a un haut-fond et nous pouvons mouiller par 6 mètres sur … des herbes et l’ancre ne croche pas ! La troisième tentative en cet endroit sera la bonne en trouvant un sillon de sable ouf !
Dimanche 19 juin – Glifa – Orei – 6 milles
Ce matin, nous repassons côté Eubée tranquillement, cette fois aidés par le courant ! Le petit port d’Orei nous offre une belle place au quai et nous pouvons passer un dimanche tranquille.
Un bateau à moteur assez original ( ALIBI) se trouve dans le port, nous l’avons déjà rencontré l’an passé à Trizonia. Ses occupants, Guy et Nanou sont très sympas, de plus, ils tenaient le chantier de Nivillac sur la rive opposée à Foleux … Cela nous rappelle de bons souvenirs !
Nous avons eu l’occasion d’aller à bord d’Alibi qui est très bien conçu et … tout confort, rien à voir avec les yachts clinquants que l’on voit si souvent.
Orei est un petit village calme où il fait bon vivre, mais de préférence … à l’ombre !
Lundi 20 juin – Orei – Pigadhi - 15 milles
Après avoir fait quelques courses, nous reprenons la route ou plutôt la mer. Une légère brise nous permet de remonter la fin du Stenon Oreon et d’entrer dans le golfe de Volos. Nous avons choisi un mouillage sur la côte Ouest qui nous semble bien abrité du Nord-est (Meltem en vue).
Cet endroit se nomme Pigadhi et nous y faisons notre entrée dans l’après-midi. Cela paraît plutôt tranquille mais nous éprouvons des difficultés à trouver une place car les fonds remontent rapidement et c’est assez exigu.
Le fond est tapissé d’herbes et l’ancre ne croche pas, nous devons nous y reprendre à trois fois avant de trouver une place convenable, tout près du bord. Nous ne sommes pas installés depuis quelques minutes que voilà une brise virulente de Sud-est qui rentre et nous secoue jusqu’à la fin de l’après-midi puis le calme revient.
Mardi 21 juin – Pigadhi – Volos – 31 milles
Ce matin, le vent est bien établi au Nord-est et … la houle contourne la pointe qui nous abrite, nous décidons donc de quitter ce mouillage devenant rouleur sans avoir mis pied à terre. A la sortie de la baie, nous trouvons un vent de face à 18 nœuds et une mer bien formée. Un ris dans la grand-voile et c’est parti pour du près serré.
Plus tard, après avoir doublé une pointe quelques milles plus au nord, nous pouvons débrider et Algieba se déchaîne alors que le vent dépasse allègrement les 20 noeuds . Notre but est une anse nommée « l’anse sans peur » qui se trouve toujours sur la côte Ouest du golfe de Volos, derrière une presqu’île offrant un bon abri du Nord-Est.
Après avoir contourné la pointe de cette presqu’île, surprise … Une énorme usine et plusieurs cargos au mouillage, d’autres au quai ! Un peu plus loin, se trouve l’anse et là, il y a un chantier plein de vieux cargos et de carcasses métalliques rouillées. Un décor de rêve !
Une petite plage bordée d’oliviers occupe le fond de la crique et nous tentons quand même un mouillage car l’endroit est très bien protégé. Las, l’ancre refuse de crocher par trois fois, une épaisse couche d’herbes tapissant le fond.
La baie suivante qui serait praticable est entièrement occupée par une extension récente de l’usine qui a tout envahi …
Sans regrets, nous faisons demi-tour, nous reprenons notre ris, réduisons le génois car c’est du près serré par 20 nœuds et plus qui nous attend. La mer est hachée, confuse et de bons paquets de mer arrosent le pont quand Algieba pique dans les vagues … A cette occasion, nous constaterons des fuites sur les hublots de pont.
Cependant, nous filons nos 6 à 7 nœuds et les dix milles nous séparant de Volos seront vite avalés.
Un immense port de commerce se présente alors, nous y entrons en même temps que sort un cargo.
Le quai « public » est entièrement occupé et de plus, il est tout proche des nombreuses tavernas. Nous préférons nous diriger vers l’extrémité du grand môle où il y a très peu de bateaux, mais bien sûr, ni eau ni électricité. Cette fois, ce ne sont pas les herbes qui empêchent l’ancre de crocher mais une vase gluante dans laquelle rien ne tient.
Comme il n’y a pas grand monde, nous finissons par nous amarrer le long du grand môle.
Du Mercredi 22 juin au lundi 27 juin - Volos
Volos est une ville importante qui compte 143 000 habitants. Ce fut un des plus importants ports de Grèce, rivalisant avec Le Pirée grâce aux exportations de la Thessalie : céréales, soie, coton, huile d’olive … jusqu’aux tremblements de terre de 1954/1955.
Le port a été reconstruit et retrouve peu à peu sa prospérité. La ville se situe en bordure d’une magnifique région montagneuse, le Pélion, et malgré une vie active, elle est plutôt agréable avec son front de mer bien agencé, ses rues commerçantes et ses quartiers calmes et ombragés.
Par contre, il y fait très chaud et l’après-midi, nous profitons d’une petite plage à proximité pour nous rafraîchir.
Cette escale est mise à profit pour faire du gas-oil (à coups de bidon !), du gaz et de l’avitaillement. Le vendredi, nous partons faire la visite du Pelion à bord d’une voiture de location … La route quittant Volos vers le Nord s’élève rapidement en lacets et le panorama sur Volos et son golfe est spectaculaire.
Tout de suite, la végétation change et les plantes méditerranéennes font place à de grands arbres, ce sont forêts de châtaigniers, de hêtres, d’érables … La verdure est omniprésente, le bruissement de l’eau se fait entendre partout… Nous avons l’impression d’avoir changé de pays ! Il ne faut pas oublier que dans ces endroits, la neige y est présente en hiver.
Les villages ont tous une petite place centrale avec un énorme platane fournissant un ombrage très utile en été, certains comme à Tsangarada font près de quinze mètres de circonférence.
Le village de Makrirachi est renommé pour sa production de gardénias, les maisons des villages de Pinnakates ou Veritsa sont très typiques avec leurs ouvertures en bois vernis. Le bord de mer est également renommé pour ses belles plages de sable… Une belle région en vérité.
Samedi soir, un bon coup de Meltem arrive, nous sommes un peu pressés contre le quai mais mieux lotis que certains de nos voisins qui sont sur ancre. En effet, celles-ci dérapent … Un Autrichien doit se réamarrer en catastrophe à un vieux ponton tandis que les occupants d’une grosse goëlette ont mis le moteur en route pour éviter de reculer dans le quai.
Ce vent va persister jusqu’au lundi et rafraîchit un peu la température.
Mardi 28 juin – Volos – Baie de Koukouniares ( île de Skiathos- Sporades du nord) - 45 milles
Aidés par des plaisanciers Autrichiens, nous parvenons à quitter le quai sur lequel le vent nous plaque. Démarrage chaud … Nous avons failli emboutir un autre voilier !
Ce vent de Nord-ouest portant nous pousse vers la sortie du golfe à bon rythme puis faiblit à l’heure de midi.
Cependant, dès le passage du cap Trikeri, il reprend vigueur en passant Nord-Est, c’est-à- dire en plein dans le nez, force 4 à 5… Nous devons alors de nouveau border les voiles et c’est parti pour un louvoyage difficile à cause de ce vent capricieux qui varie fréquemment en direction d’une vingtaine de degrés.
Les milles supplémentaires s’ajoutent mais nous arrivons finalement en vue de notre destination, la baie de Koukouniarès, située à la pointe Ouest de l’île de Skiathos… Nous sommes dans les Sporades du nord. Il est 18h environ et c’est à ce moment que le vent repasse Nord-Ouest en fraîchissant à 25 nœuds et les 2 milles restants sont parcourus au moteur.
Au fond de la baie, une grande plage bordée de pins bien protégée du vent nous accueille. Nous jetons l’ancre qui crochera à la troisième tentative (toujours ces herbes denses), le plan d’eau est calme malgré les bonnes risées.
Nous entendrons le vent souffler toute la nuit (force 6 annoncés) … Algieba tourne et vire sur son ancre mais celle-ci est bien crochée et nous sommes tranquilles.
Mercredi 29 juin – Koukouniares
Cette jolie baie est plutôt tranquille, l’activité de ski nautique est peu dérangeante et l’ambiance plage est bon enfant… La baignade dans une eau claire y est agréable. L’après-midi est consacré à une visite des environs et nous constatons une fois de plus qu’il y a très peu de chemins dans les forêts de pins. Par contre, il y a beaucoup d’hôtels, de résidences de vacances, campings bordant l’unique route menant à la capitale, Skiathos.
Jeudi 30 juin – Koukouniares – Skiathos - 8 milles
Eh oui, l’ancre était bien crochée ! Nous avons beau tirer et manœuvrer, rien n’y fait … Il y a 6 mètres de fond à cet endroit, Je plonge donc et je constate que l’ancre est bien engagée sous un rocher plat et clair que j’avais pris pour du sable et de plus, un autre rocher empêche la verge de se dégager. Nous songeons un instant à faire appel à un plongeur professionnel puis je décide de faire quand même une tentative.
Le matelot à la barre, moi en surface avec le masque au dessus de l’ancre dirigeant la manœuvre afin d’essayer de dégager l’ancre en tirant de côté. Nous parvenons ainsi à la dégager partiellement mais le deuxième rocher bloque toujours la verge. Je fais une deuxième plongée et, en tirant dessus, je parviens à faire sortir l’ancre … Nous sommes sauvés !
C’est sous génois seul, au vent arrière, que nous nous dirigeons vers Skiathos, la capitale de l’île qui n’est éloignée que de 8 milles nautiques.
Le trafic des ferries est intense dans ce port, le quai public est réservé aux gros yachts et le ponton transversal est réservé aux sociétés de location de bateaux… Il n’y a donc aucune place disponible et nous devons aller dans une zone de mouillage où il y a déjà beaucoup de monde.
De plus, la zone de mouillage est limitée car il y a un couloir interdit qui se trouve dans l’axe de la piste de l’aéroport !
Snowball, le catamaran de Paul est là aussi car il attend des amis en provenance d’Angleterre. Nous allons devoir changer 2 fois de place avant d’en trouver une convenable à proximité d’un vieux bateau de pêche.
La nuit sera très agitée car il y a 4 discothèques en face de nous crachant leurs décibels jusqu’à en faire vibrer le bateau ! Et ceci jusqu’à 6 heures du matin. C’est donc avec les boules Quies bien enfoncées dans les oreilles que nous arrivons quand même à dormir.
Vendredi 1er juillet – Skiathos
Cette ville se veut une petite Mykonos avec boîtes, bars, nombreux restaurants … et les nombreux touristes étrangers qui vont avec. Elle n’a pas de cachet particulier mais est plutôt agréable lorsqu’on se trouve sur les hauteurs, à l’écart de la foule. La nuit sera encore agitée car, en plus des discothèques, le meltem s’en mêle.
Samedi 2 juillet – Skiathos – Ormos Klima ( Ile de Peristera) – 29 milles
Las de toute cette agitation, nous décidons de quitter Skiathos pour un endroit plus calme. Nous avons repéré une baie bien abritée du vent de sud annoncé, sur l’île de Peristera , située en face d’Alonissos. Après une navigation tranquille, nous jetons l’ancre près du rivage, l’endroit est très paisible ,on n’y entend que le chant des cigales et la baignade dans une eau claire sera un plaisir !
Dimanche 3 juillet – Ormos Klima – Steni Vala (île d’Alonnisos)– 2,5 milles
Ce matin, le vent a tourné et la baie n’est plus abritée, nous devons quitter rapidement les lieux car l’arrière du bateau commence à se rapprocher du rivage et des roches. Nous mettons le cap sur la petite crique de Steni Vala située en face, sur l’île d’Alonnisos . Cette crique est très bien abritée et elle dispose d’un petit quai, mais trouverons-nous une place ?
Eh bien oui, il y a 2 places libres et nous mouillons notre ancre pour culer au quai. Le voisin Anglais nous aide gentiment à nous amarrer. Steve et Sue voyagent sur « Chablis », un Moody 31 et sont très gentils, nous discuterons souvent avec eux.
L’après-midi, après la taverna, nous irons nous ballader dans la garrigue sur les collines environnantes pour y admirer le merveilleux paysage de toutes ces îles… Il fait chaud !
Lundi 4 au Mardi 5 juillet – Steni Vala
Steni Vala est un petit endroit vraiment charmant. Les commerçants d’en face sont extrêmement gentils. Alors qu’on lui demande si l’on peut avoir de l’eau pour remplir les réservoirs, le patron nous répond « Servez-vous, c’est gratuit et vous pouvez vous servir des douches, c’est gratuit aussi », Là-dessus il me félicite pour les airs d’accordéon de la veille et me demande d’en rejouer en soirée ! Ici, l’eau est précieuse et est normalement vendue cher...
Nous faisons la causette avec une sympathique famille de Durban (Afrique du Sud), ils louent un bateau pendant 15 jours et se promènent dans les Sporades.
Le mardi, nous prenons un vieux bus conduit par un vieux chauffeur, il nous emmène à Patitiri qui est la capitale de l’île. Du port, nous montons à pied à l’ancien village situé à 4 kms, chemin faisant, nous cueillons quelques abricots dans les arbres. le vieux village, qui était la capitale, a été détruit au tremblement de terre de 1965 et est maintenant restauré en grande partie.
De retour à Steni Vala, nous faisons la causette avec un couple de Bretons de Cancale qui visitent la Grèce tous les étés à bord de « L’Ostrea », un bel Oceanis 46, ils nous donnent des renseignements sur les endroits où l’on compte aller car ils en viennent.
Mercredi 6 juillet – Steni Vala – Ormos Panayia (île de Pelagos)– 11 milles
Le bateau voisin de bâbord est mené par un couple Franco-Grec, nous aurions aimé parler plus longtemps avec eux mais nous devions partir ce matin.
Après le départ de Steve et Sue, un bateau Grec vient à sa place et positionne sa chaîne d’ancre de travers, elle passe par-dessus la nôtre… Nous avons des inquiétudes pour le départ mais finalement, cela se passe bien.
C’est à la voile par un vent capricieux que nous gagnons Ormos Panayia sur l’île de Pelagos, située plus au nord. Il n’ y a que 4 bateaux au mouillage et trouvons facilement une place à l’écart.
Jeudi 7 juillet – Ormos Panayia
Ce fut une journée paisible sur cette île inhabitée, sous un chaud soleil avec, au programme, baignades, exploration des fonds sous-marins à la recherche de jolis poissons et promenade sur un sentier de chèvres.
Vendredi 8 juillet – Ormos Panayia – Skopelos ( île de Skopelos) – 20 milles
Retour à la civilisation dans le port de Skopelos, capitale de l’île du même nom. C’est là que nous sommes actuellement, le village est très joli et je vous en parlerai davantage la prochaine fois.
Bye bye
dimanche 12 juin 2011
De Monemvasia à Khalkis
Bonjour chers amis,
Voici la suite du journal de bord d'Algieba qui nous conduit de Monemvasia (Péloponèse) à Khalkis (Ile d'Eubée).
Mercredi 18 mai – Monemvasia – Leonidhion – 36 milles
Ce matin, le vent est faible, nous longeons la ville close de Monemvasia et avons tout le loisir de l’admirer, éclairée par une belle lumière matinale. Puis le vent rentre … Pas pour longtemps … Et nous avons toutes les peines du monde pour doubler le cap Yerakas . Cependant, le capricieux Eole revient ensuite pour un bon moment et nous faisons bonne route vers notre destination en longeant une côte déserte et inhospitalière.
C’est cependant au moteur que nous entrons dans cette immense et riante baie de Poulithra où l’on devine dans le fond le petit port de Plaka, Leonhidion étant la ville située à 4 kms de là, dans les terres. Un seul voilier se trouve au quai et nous avons toute la place qu’il nous faut.
Jeudi 19 mai au Vendredi 20 mai - Leonhidion
Une vallée fertile s’étend au pied de cette ville et est exclusivement « réservée » à l’agriculture. Ici, chaque pouce de terrain est cultivé, les maisons n’ont pas de pelouse, les cultures arrivant au ras des murs.
Orangeraies et oliveraies bien sûr mais aussi courgettes, melons, tomates, aubergines, salades, petits pois, haricots et j’en passe. Le tourisme n’est pas développé et les gens sont très gentils.
Le premier après-midi, nous empruntons à pied une petite route de campagne serpentant entre les champs cultivés et les petites fermes pour nous rendre à Leonidhion. Nous avions fait 1 km environ lorsqu’une vieille BM s’arrête, l’homme se propose de nous conduire à la ville … Nous ne faisions pas de stop !
Ancien employé de banque à la retraite, il s’occupe de sa petite ferme et a l’air d’être heureux comme ça.
Leonidhion est une petite ville de 4000 habitants qui domine la vallée débouchant sur la mer, une rivière( à sec) la coupe en deux et derrière, c’est immédiatement la montagne.
Le lendemain, alors que nous retournions à la ville, la même voiture s’arrête … Notre homme, Anastas, est tout content de nous emmener à nouveau !
Samedi 21 mai – Leonhidion – Nafplio ( Nauplie) – 30 milles
Ce fut une navigation tranquille dans le golfe d’Argolie, le moteur fut peu mis à contribution malgré un vent anémique … Nous mîmes 9 heures pour parcourir 30 milles soit 3,3 nœuds de moyenne ! Pas rapide me direz-vous … Qu’importe, nous arrivons à Nauplie et son grand port gardé par le pittoresque petit fort implanté sur un îlot.
Là, nous devons mouiller l’ancre et reculer au quai où sont déjà amarrés quelques voiliers … Hélas, l’ancre est mouillée un peu trop loin, l’épissure du câblot ayant du mal à passer dans la poupée du guindeau , il nous manque quelques mètres et nous devons recommencer la manœuvre sous l’œil goguenard de nos futurs voisins !
Je regrette de n’avoir installé que 50 mètres de chaîne d’ancre, en Méditerranée, 70 mètres ne sont pas du luxe.
Dimanche 22 mai au Mardi 24 mai – Nauplie
Nauplie est une très belle ville fortifiée. Elle compte deux forteresses dont la Palamède située sur un promontoire rocheux dominant la ville et accessible par un sentier sinueux en escalier comptant près de 1000 marches et donnant accès à un intéressant panorama sur le golfe d’Argolie.
La vieille ville est très belle mais cependant, le lieu est un peu trop touristique à notre goût. La ville nouvelle, toute plate, avec ses immeubles modernes et moches est beaucoup moins romantique … Mais c’est là que l’on trouve les commerces intéressants !
Nous retrouvons Keith et Angela de « Castor et Pollux » qui s’apprêtent à faire un séjour prolongé ici.
Mercredi 25 mai – Nafplio – Porto Heli – 28 milles
C’est un tout petit vent arrière de 4 à 5 nœuds environ dans le golfe d’Argolie qui nous pousse tout doucement, il faiblira encore à l’heure de midi mais, un petit courant aidant, nous restons à la voile. L’ après-midi, une brise de sud-ouest se manifeste et c’est à l’allure du près serré que nous effectuons la deuxième partie du parcours avec une entrée à la voile dans la grande baie fermée de Port-Heli. Celle-ci est accessible par un chenal de plus d’un mille de long… Nous n’avons aucun mal à trouver une place et l’ancre est mouillée par 3,50 mètres sur fond de sable. Il fait très beau et nous nous savourons avec délices notre premier bain de l’année.
Dans le coin Nord-ouest, de nombreux bateaux sont sur corps-mort et les quais du petit port sont bondés !
Jeudi 26 mai au vendredi 27 mai – Porto Heli
Nous étions venus ici en 1989 au cours d’un petit voyage d’une semaine… Nous avons reconnu l’hôtel où nous étions, mais l’environnement a bien changé, il y avait beaucoup moins de constructions à l’époque… Et aussi beaucoup moins de bateaux ! Cette grande baie est très bien pour le marin car elle offre un excellent abri mais le village est sans grand intérêt, sinon pour y faire quelques provisions.
Samedi 28 mai _ Nafplio – Poros
La sortie de Porto-Heli se fait par bonne brise puis nous longeons l’île de Spetses par vent arrière. Ce sera ensuite Hydra que nous avions aussi visitée en 1989 , nous nous souvenons de son petit port déjà bondé à l’époque ! Observé aux jumelles , il semble toujours aussi plein !… Le vent arrière devenant trop faible, nous devons mettre un peu moteur puis la brise virant au sud-est, le cap de l’ île Skilli que nous devons contourner, sera franchi au près … et de nouveau, le vent arrière forcissant cette fois pour entrer dans l’étroit chenal qui sépare l’île de Poros du continent.
Nous longeons les quais sous grand-voile seule en enchaînant les empannages bien contrôlés par mon matelot puis nous nous dirigeons vers un mouillage qui nous avait été signalé par « Pacific Pearl », en face de l’école navale.
C’est un peu profond ( 10m environ) mais le fond est d’excellente tenue et l’endroit très tranquille, à l’écart de l’agitation urbaine.
Dimanche 29 mai au Lundi 30 mai – Poros
Comme débarcadère, nous choisissons le rivage le plus proche où se trouvent quelques petits pontons sur pilotis. Plus loin, deux ou trois tavernas et de nombreuses barques de pêche puis, après 20 minutes de marche, nous arrivons en ville.
Ce dimanche, il y a beaucoup de place sur les quais nord qui sont payants, nous y rencontrons Paul, un Anglais qui voyage seul sur son cata, nous le connaissions depuis Messolonghi. Il s’en va vers Chypre pour y passer le prochain hiver.
Le chenal séparant la rive sud du continent est très fréquenté, un nombre incalculable de petits passeurs font la navette ainsi qu’un gros ferry. Le plan d’eau est très agité !
Le village, bâti sur la colline, est très pittoresque avec ses rues en escaliers blancs, ses vieilles maisons inaccessibles en voiture, ses venelles abruptes et tortueuses… Beaucoup de fleurs, bougainvillées, rosiers magnifiques, jasmins et autres , c’est un enchantement de se promener dans les quartiers hauts où il y a peu de monde … En prime, de merveilleux panoramas sur la baie.
Changement de décor en bas, des touristes, et le lundi, de nombreux voiliers de location accostent les quais, hier quasi déserts…
Mardi 31 mai – Poros – Lavrion - 36 milles
Vers 8h30, nous quittons la jolie Poros par beau temps calme, un peu de vent de nord se fait sentir et nous mettons à la voile … La pétole arrive 1 heure et demie plus tard et c’est le ronron du Volvo en attendant un peu de brise qui arrive ( faiblement) l’après midi.
Nous traversons le golfe Saronique et pouvons observer les avions qui s’apprêtent à atterrir à l’aéroport d’Athènes.
A l’extrémité nord-est de ce golfe, se trouve le cap Sounion au sommet duquel se dresse le temple de Poseidon, construit en 444 avant JC , il est très bien conservé. Après avoir doublé le cap, c’est le passage entre l’île Makronisi et le continent et nous choisissons de nous arrêter à la marina de Lavrion. Eh oui, nous nous offrons une marina (elles sont rares et chères !) mais nous avons envie de faire une grande toilette à Algieba, faire le plein d’eau … et prendre une vraie douche !
Cette marina est pleine de gros yachts à moteur mais en ce moment, ils sont vides et il n’y a pas grand-monde … Tant mieux !
Cependant, nous avons un gros voisin … Un yacht à moteur d’un modèle ancien piloté par un très sympathique Américain solitaire … Pas du tout le modèle habituel des propriétaires de ce genre d’engins !
Mercredi 1er Juin – Lavrion
La ville éloignée de 2 kms de la marina compte environ 5000 habitants. C’est une ville quelconque mais nous pouvons y faire quelques approvisionnements dont le besoin commençait à se faire sentir. Le port est assez important et peut accueillir des cargos , il y a aussi plusieurs sociétés de location de voiliers basées ici.
Nous faisons une brève rencontre avec un sympathique couple de Vannetais qui voyage en camping car.
Jeudi 2 juin – Lavrion – Baie Animvoriou ( ile d’Eubée )- 32 milles
Nous attaquons le canal d’Eubée au près par vent de nord de 10-12 nœuds, cela marche bien mais nous devons enchainer les virements de bord pour ne pas nous éloigner de notre route car le vent varie en direction. A un moment , nous devons même prendre un ris car ça forcit … pour quelques instants … et on largue le ris !
Nous parvenons à faire ensuite bonne route vers le nord puis l’inévitable pétole de la mi-journée se manifeste, un peu de moteur avant l’arrivée d’une petite brise de sud qui nous conduira doucement vers le calme mouillage d’Animvoriou .
L’ancre est jetée devant une plage par 4 mètres sur fond de sable et posidonies . J’ai pris soin de la planter dans un coin de sable et on peut la voir du bateau car l’eau est transparente.
Nous pouvons savourer un bon bain dans le calme de cette petite baie… L’eau n’est pas encore très chaude mais ça commence à être bon …
Le lendemain matin, nous pouvons observer un berger avec son bourricot, il garde un beau troupeau de biquettes qui font tinter leurs clochettes dans la garrigue.
Vendredi 3 juin – Animvoriou – Panaya ( Baie de Almiropotamos) – 18 milles
Dès la sortie de la baie, le vent de nord-ouest est bien présent et nous devons tirer des bords parmi les nombreux îlots pour remonter. La brise forcissant à 17-18 nœuds, nous prenons un ris pour garder un bateau bien équilibré. Algieba marche bien maisnous faisons de la route supplémentaire, heureusement que l’étape est courte.
L’ entrée de la profonde baie de Almiropotamos se présente avec un vent de 20 nœuds en plein dans le nez… Je préfère démarrer le moteur pour effectuer les 2 milles restants jusqu’au petit village de Panaya .Tandis que nous observons les lieux, un homme nous fait signe de nous amarrer cul au quai et nous aide … C’est le patron de la taverna … pas désintéressé mais sympa !
Samedi 4 juin au Dimanche 5 juin – Panaya
Cette Jolie grande baie est encaissée dans les montagnes et le vent dévale le long des pentes … mais nous sommes très bien abrités et ne le sentons pratiquement pas.
Le pays est tout petit, une taverna et deux bars, quelques commerces quand même pour le dépannage et des marchands ambulants qui passent et se signalent à grand renfort de haut-parleurs.
Il y a bien sûr des bateaux de pêche équipés de gros projecteurs pour la pêche au calamar, de nuit.
Les pêcheurs, apparemment de type Arabe pour beaucoup, sont plutôt sympas.
Samedi, « Plume au vent », un joli Corbin 39 battant pavillon Canadien, accoste le quai à côté de nous. Nous faisons ainsi la connaissance de André et Madeleine, couple de sympathique Québécois.
Nous passerons quelques bons moments en compagnie de nos « cousins ».
C’est aussi un coin à vipères, nous en voyons plusieurs, elles sont noires avec un quadrillage gris sur le dos.
Lundi 6 juin – Panaya – Voufalo – 13 milles
C’est au louvoyage que nous gagnons la minuscule baie de Voufalo, deux voiliers sont au mouillage derrière un petit banc de sable dont « Plume au vent ». Le second s’en va et nous prenons sa place.
L’après-midi est plutôt venté mais la tenue de l’ancre est bonne.
Mardi 7 juin – Voufalo
La petite baie est mignonne et tranquille, la vie y est rythmée par les allées et venues de quelques barques de pêche et par le chant des coqs, nombreux par ici !
Une ballade à pied dans l’intérieur nous fera découvrir une plaine bien verte de l’autre côté de la montagne … garnie d’éoliennes !
L’après-midi sera encore plus venté que le précédent, Algieba tire sur sa chaîne et tourne beaucoup, nous préférons rester au bateau.
Mercredi 8 juin – Voufalo – Khalkis – 30 milles
C’est pétole ce matin et nous louvoyons tout doucement, cherchant le moindre courant d’air ! Et puis une vigoureuse brise s’en vînt et nous poussa vers l’entrée du chenal un peu tortueux de Khalkis. Après le passage d’un grand pont routier, nous débouchâmes dans une baie fermée par un petit pont large d’une trentaine de mètres que nous devrons franchir plus tard. A cet endroit, l’île d’Eubée touche pratiquement le continent.
Les quais sont encombrés de cargos et nous devons mouiller devant un vieux chantier par 9 mètres de fond … Pas terrible !
Nous allons prospecter en annexe au petit yacht-club voisin et là, un Grec super sympa nous offre sa place pour plusieurs jours car il part en ballade… Nous saisissons bien sûr l’aubaine et nous nous installons pour plusieurs jours car le pont n’ouvrira pas avant le mardi suivant, long week-end de la Pentecôte oblige !
Ce pont n’ouvre que la nuit, seulement à l’étale ( difficile à prévoir) à cause du courant violent . Ce sera donc une expédition !!!
Voici la suite du journal de bord d'Algieba qui nous conduit de Monemvasia (Péloponèse) à Khalkis (Ile d'Eubée).
Mercredi 18 mai – Monemvasia – Leonidhion – 36 milles
Ce matin, le vent est faible, nous longeons la ville close de Monemvasia et avons tout le loisir de l’admirer, éclairée par une belle lumière matinale. Puis le vent rentre … Pas pour longtemps … Et nous avons toutes les peines du monde pour doubler le cap Yerakas . Cependant, le capricieux Eole revient ensuite pour un bon moment et nous faisons bonne route vers notre destination en longeant une côte déserte et inhospitalière.
C’est cependant au moteur que nous entrons dans cette immense et riante baie de Poulithra où l’on devine dans le fond le petit port de Plaka, Leonhidion étant la ville située à 4 kms de là, dans les terres. Un seul voilier se trouve au quai et nous avons toute la place qu’il nous faut.
Jeudi 19 mai au Vendredi 20 mai - Leonhidion
Une vallée fertile s’étend au pied de cette ville et est exclusivement « réservée » à l’agriculture. Ici, chaque pouce de terrain est cultivé, les maisons n’ont pas de pelouse, les cultures arrivant au ras des murs.
Orangeraies et oliveraies bien sûr mais aussi courgettes, melons, tomates, aubergines, salades, petits pois, haricots et j’en passe. Le tourisme n’est pas développé et les gens sont très gentils.
Le premier après-midi, nous empruntons à pied une petite route de campagne serpentant entre les champs cultivés et les petites fermes pour nous rendre à Leonidhion. Nous avions fait 1 km environ lorsqu’une vieille BM s’arrête, l’homme se propose de nous conduire à la ville … Nous ne faisions pas de stop !
Ancien employé de banque à la retraite, il s’occupe de sa petite ferme et a l’air d’être heureux comme ça.
Leonidhion est une petite ville de 4000 habitants qui domine la vallée débouchant sur la mer, une rivière( à sec) la coupe en deux et derrière, c’est immédiatement la montagne.
Le lendemain, alors que nous retournions à la ville, la même voiture s’arrête … Notre homme, Anastas, est tout content de nous emmener à nouveau !
Samedi 21 mai – Leonhidion – Nafplio ( Nauplie) – 30 milles
Ce fut une navigation tranquille dans le golfe d’Argolie, le moteur fut peu mis à contribution malgré un vent anémique … Nous mîmes 9 heures pour parcourir 30 milles soit 3,3 nœuds de moyenne ! Pas rapide me direz-vous … Qu’importe, nous arrivons à Nauplie et son grand port gardé par le pittoresque petit fort implanté sur un îlot.
Là, nous devons mouiller l’ancre et reculer au quai où sont déjà amarrés quelques voiliers … Hélas, l’ancre est mouillée un peu trop loin, l’épissure du câblot ayant du mal à passer dans la poupée du guindeau , il nous manque quelques mètres et nous devons recommencer la manœuvre sous l’œil goguenard de nos futurs voisins !
Je regrette de n’avoir installé que 50 mètres de chaîne d’ancre, en Méditerranée, 70 mètres ne sont pas du luxe.
Dimanche 22 mai au Mardi 24 mai – Nauplie
Nauplie est une très belle ville fortifiée. Elle compte deux forteresses dont la Palamède située sur un promontoire rocheux dominant la ville et accessible par un sentier sinueux en escalier comptant près de 1000 marches et donnant accès à un intéressant panorama sur le golfe d’Argolie.
La vieille ville est très belle mais cependant, le lieu est un peu trop touristique à notre goût. La ville nouvelle, toute plate, avec ses immeubles modernes et moches est beaucoup moins romantique … Mais c’est là que l’on trouve les commerces intéressants !
Nous retrouvons Keith et Angela de « Castor et Pollux » qui s’apprêtent à faire un séjour prolongé ici.
Mercredi 25 mai – Nafplio – Porto Heli – 28 milles
C’est un tout petit vent arrière de 4 à 5 nœuds environ dans le golfe d’Argolie qui nous pousse tout doucement, il faiblira encore à l’heure de midi mais, un petit courant aidant, nous restons à la voile. L’ après-midi, une brise de sud-ouest se manifeste et c’est à l’allure du près serré que nous effectuons la deuxième partie du parcours avec une entrée à la voile dans la grande baie fermée de Port-Heli. Celle-ci est accessible par un chenal de plus d’un mille de long… Nous n’avons aucun mal à trouver une place et l’ancre est mouillée par 3,50 mètres sur fond de sable. Il fait très beau et nous nous savourons avec délices notre premier bain de l’année.
Dans le coin Nord-ouest, de nombreux bateaux sont sur corps-mort et les quais du petit port sont bondés !
Jeudi 26 mai au vendredi 27 mai – Porto Heli
Nous étions venus ici en 1989 au cours d’un petit voyage d’une semaine… Nous avons reconnu l’hôtel où nous étions, mais l’environnement a bien changé, il y avait beaucoup moins de constructions à l’époque… Et aussi beaucoup moins de bateaux ! Cette grande baie est très bien pour le marin car elle offre un excellent abri mais le village est sans grand intérêt, sinon pour y faire quelques provisions.
Samedi 28 mai _ Nafplio – Poros
La sortie de Porto-Heli se fait par bonne brise puis nous longeons l’île de Spetses par vent arrière. Ce sera ensuite Hydra que nous avions aussi visitée en 1989 , nous nous souvenons de son petit port déjà bondé à l’époque ! Observé aux jumelles , il semble toujours aussi plein !… Le vent arrière devenant trop faible, nous devons mettre un peu moteur puis la brise virant au sud-est, le cap de l’ île Skilli que nous devons contourner, sera franchi au près … et de nouveau, le vent arrière forcissant cette fois pour entrer dans l’étroit chenal qui sépare l’île de Poros du continent.
Nous longeons les quais sous grand-voile seule en enchaînant les empannages bien contrôlés par mon matelot puis nous nous dirigeons vers un mouillage qui nous avait été signalé par « Pacific Pearl », en face de l’école navale.
C’est un peu profond ( 10m environ) mais le fond est d’excellente tenue et l’endroit très tranquille, à l’écart de l’agitation urbaine.
Dimanche 29 mai au Lundi 30 mai – Poros
Comme débarcadère, nous choisissons le rivage le plus proche où se trouvent quelques petits pontons sur pilotis. Plus loin, deux ou trois tavernas et de nombreuses barques de pêche puis, après 20 minutes de marche, nous arrivons en ville.
Ce dimanche, il y a beaucoup de place sur les quais nord qui sont payants, nous y rencontrons Paul, un Anglais qui voyage seul sur son cata, nous le connaissions depuis Messolonghi. Il s’en va vers Chypre pour y passer le prochain hiver.
Le chenal séparant la rive sud du continent est très fréquenté, un nombre incalculable de petits passeurs font la navette ainsi qu’un gros ferry. Le plan d’eau est très agité !
Le village, bâti sur la colline, est très pittoresque avec ses rues en escaliers blancs, ses vieilles maisons inaccessibles en voiture, ses venelles abruptes et tortueuses… Beaucoup de fleurs, bougainvillées, rosiers magnifiques, jasmins et autres , c’est un enchantement de se promener dans les quartiers hauts où il y a peu de monde … En prime, de merveilleux panoramas sur la baie.
Changement de décor en bas, des touristes, et le lundi, de nombreux voiliers de location accostent les quais, hier quasi déserts…
Mardi 31 mai – Poros – Lavrion - 36 milles
Vers 8h30, nous quittons la jolie Poros par beau temps calme, un peu de vent de nord se fait sentir et nous mettons à la voile … La pétole arrive 1 heure et demie plus tard et c’est le ronron du Volvo en attendant un peu de brise qui arrive ( faiblement) l’après midi.
Nous traversons le golfe Saronique et pouvons observer les avions qui s’apprêtent à atterrir à l’aéroport d’Athènes.
A l’extrémité nord-est de ce golfe, se trouve le cap Sounion au sommet duquel se dresse le temple de Poseidon, construit en 444 avant JC , il est très bien conservé. Après avoir doublé le cap, c’est le passage entre l’île Makronisi et le continent et nous choisissons de nous arrêter à la marina de Lavrion. Eh oui, nous nous offrons une marina (elles sont rares et chères !) mais nous avons envie de faire une grande toilette à Algieba, faire le plein d’eau … et prendre une vraie douche !
Cette marina est pleine de gros yachts à moteur mais en ce moment, ils sont vides et il n’y a pas grand-monde … Tant mieux !
Cependant, nous avons un gros voisin … Un yacht à moteur d’un modèle ancien piloté par un très sympathique Américain solitaire … Pas du tout le modèle habituel des propriétaires de ce genre d’engins !
Mercredi 1er Juin – Lavrion
La ville éloignée de 2 kms de la marina compte environ 5000 habitants. C’est une ville quelconque mais nous pouvons y faire quelques approvisionnements dont le besoin commençait à se faire sentir. Le port est assez important et peut accueillir des cargos , il y a aussi plusieurs sociétés de location de voiliers basées ici.
Nous faisons une brève rencontre avec un sympathique couple de Vannetais qui voyage en camping car.
Jeudi 2 juin – Lavrion – Baie Animvoriou ( ile d’Eubée )- 32 milles
Nous attaquons le canal d’Eubée au près par vent de nord de 10-12 nœuds, cela marche bien mais nous devons enchainer les virements de bord pour ne pas nous éloigner de notre route car le vent varie en direction. A un moment , nous devons même prendre un ris car ça forcit … pour quelques instants … et on largue le ris !
Nous parvenons à faire ensuite bonne route vers le nord puis l’inévitable pétole de la mi-journée se manifeste, un peu de moteur avant l’arrivée d’une petite brise de sud qui nous conduira doucement vers le calme mouillage d’Animvoriou .
L’ancre est jetée devant une plage par 4 mètres sur fond de sable et posidonies . J’ai pris soin de la planter dans un coin de sable et on peut la voir du bateau car l’eau est transparente.
Nous pouvons savourer un bon bain dans le calme de cette petite baie… L’eau n’est pas encore très chaude mais ça commence à être bon …
Le lendemain matin, nous pouvons observer un berger avec son bourricot, il garde un beau troupeau de biquettes qui font tinter leurs clochettes dans la garrigue.
Vendredi 3 juin – Animvoriou – Panaya ( Baie de Almiropotamos) – 18 milles
Dès la sortie de la baie, le vent de nord-ouest est bien présent et nous devons tirer des bords parmi les nombreux îlots pour remonter. La brise forcissant à 17-18 nœuds, nous prenons un ris pour garder un bateau bien équilibré. Algieba marche bien maisnous faisons de la route supplémentaire, heureusement que l’étape est courte.
L’ entrée de la profonde baie de Almiropotamos se présente avec un vent de 20 nœuds en plein dans le nez… Je préfère démarrer le moteur pour effectuer les 2 milles restants jusqu’au petit village de Panaya .Tandis que nous observons les lieux, un homme nous fait signe de nous amarrer cul au quai et nous aide … C’est le patron de la taverna … pas désintéressé mais sympa !
Samedi 4 juin au Dimanche 5 juin – Panaya
Cette Jolie grande baie est encaissée dans les montagnes et le vent dévale le long des pentes … mais nous sommes très bien abrités et ne le sentons pratiquement pas.
Le pays est tout petit, une taverna et deux bars, quelques commerces quand même pour le dépannage et des marchands ambulants qui passent et se signalent à grand renfort de haut-parleurs.
Il y a bien sûr des bateaux de pêche équipés de gros projecteurs pour la pêche au calamar, de nuit.
Les pêcheurs, apparemment de type Arabe pour beaucoup, sont plutôt sympas.
Samedi, « Plume au vent », un joli Corbin 39 battant pavillon Canadien, accoste le quai à côté de nous. Nous faisons ainsi la connaissance de André et Madeleine, couple de sympathique Québécois.
Nous passerons quelques bons moments en compagnie de nos « cousins ».
C’est aussi un coin à vipères, nous en voyons plusieurs, elles sont noires avec un quadrillage gris sur le dos.
Lundi 6 juin – Panaya – Voufalo – 13 milles
C’est au louvoyage que nous gagnons la minuscule baie de Voufalo, deux voiliers sont au mouillage derrière un petit banc de sable dont « Plume au vent ». Le second s’en va et nous prenons sa place.
L’après-midi est plutôt venté mais la tenue de l’ancre est bonne.
Mardi 7 juin – Voufalo
La petite baie est mignonne et tranquille, la vie y est rythmée par les allées et venues de quelques barques de pêche et par le chant des coqs, nombreux par ici !
Une ballade à pied dans l’intérieur nous fera découvrir une plaine bien verte de l’autre côté de la montagne … garnie d’éoliennes !
L’après-midi sera encore plus venté que le précédent, Algieba tire sur sa chaîne et tourne beaucoup, nous préférons rester au bateau.
Mercredi 8 juin – Voufalo – Khalkis – 30 milles
C’est pétole ce matin et nous louvoyons tout doucement, cherchant le moindre courant d’air ! Et puis une vigoureuse brise s’en vînt et nous poussa vers l’entrée du chenal un peu tortueux de Khalkis. Après le passage d’un grand pont routier, nous débouchâmes dans une baie fermée par un petit pont large d’une trentaine de mètres que nous devrons franchir plus tard. A cet endroit, l’île d’Eubée touche pratiquement le continent.
Les quais sont encombrés de cargos et nous devons mouiller devant un vieux chantier par 9 mètres de fond … Pas terrible !
Nous allons prospecter en annexe au petit yacht-club voisin et là, un Grec super sympa nous offre sa place pour plusieurs jours car il part en ballade… Nous saisissons bien sûr l’aubaine et nous nous installons pour plusieurs jours car le pont n’ouvrira pas avant le mardi suivant, long week-end de la Pentecôte oblige !
Ce pont n’ouvre que la nuit, seulement à l’étale ( difficile à prévoir) à cause du courant violent . Ce sera donc une expédition !!!
vendredi 20 mai 2011
Bonjour à tous,
La route continue … Depuis que nous avons quitté Messolonghi, la façon de voyager a quelque peu changé … Ici, pas de marinas, seulement des petits ports non équipés pour la plaisance, quelquefois un robinet d’eau, jamais d’électricité, souvent un bout de quai pour s’amarrer, entourés de bateaux de pêche. Il y a aussi bien sûr les nombreux mouillages possibles.
Les pêcheurs sont bourrus pour la plupart du temps et nous ignorent, nous sentons que nous sommes tolérés, sans plus.
Le manque d’électricité ne nous affecte pas car nous sommes complètement autonomes, en ce qui concerne l’eau, c’est la corvée de bidons quand nous avons la chance de dégotter un robinet… A Yithion, j’ai ainsi complété le plein des réservoirs avec un bidon de 10 litres et quelques voyages jusqu’au robinet situé à 100 mètres.
La plupart du temps, l’amarrage est gratuit. Officiellement nous devrions payer une taxe de port mais les garde-côtes ne se dérangent pas souvent !
Vendredi 6 mai – Pylos – Koroni – 28 milles
Enfin, nous pouvons repartir. Après un dernier après-midi à Pylos où le vent de Nord-Ouest nous a fait danser le long du quai, les conditions météo se sont améliorées et le calme est revenu.
Ce vendredi, à la sortie de la baie, nous sommes cueillis par une grosse houle de travers qui nous fait rouler. Il n’y a pas de vent et nous naviguons au moteur.
Nous passons devant Methoni et admirons au passage la tour Turque puis nous embouquons le chenal qui sépare l’île Sapentza du continent. Déjà la houle s’estompe et un peu de vent de sud-est se fait sentir …Hardi, hissons les voiles … Deux bords de près dans le golfe de Messénie nous emmènent jusqu’au cap Akrita ( le premier doigt du sud Péloponèse) puis c’est le vent arrière jusqu’à la grande baie de Koroni où nous jetons l’ancre.
Les deux bateaux, SAXO et PARABOLA nous ont précédés. La météo annonçant encore beaucoup de vent pour dimanche, nous décidons de franchir l’impressionnant cap Tainaron ( le 2è doigt) dès le lendemain en partant très tôt.
Samedi 7 mai – Koroni- Yithion - 61 milles
Tôt dans la nuit, le vent a tourné et le mouillage devient inconfortable. Aussi, dès 6 heures, nous levons l’ancre en direction du grand cap Tainaron . Le vent devient nul et c’est la risée Volvo qui nous fait avancer … Moteur à 1500 tours, nous marchons entre 5 et 5,5 nœuds , SAXO et PARABOLA partis plus tard nous rattrapent peu avant le passage du cap que nous franchissons ensemble à 13 heures dans le plus grand calme.
A peine le temps de casser la croûte et les premières risées se font sentir … Vite à la voile !
Parabola ( un Malo 40) s’élance le premier le long de la côte et s’éloigne … Saxo( Moody 380) et Algieba démarrent plus lentement mais, une fois les voiles bien réglées, nous distançons rapidement Saxo . Le vent ne cesse d’augmenter, atteignant par moments 25 nœuds et nous filons à 7-8 nœuds sur Yithion .
Parabola arrivera ¼ heure avant nous mais il a navigué à voiles et moteur et Saxo ¾ heures après. Nous avons mis 3 heures environ pour couvrir les 20 derniers milles.
L’accostage au quai était rendu un peu délicat du fait du vent de travers … Heureusement, nous avions de l’aide ! Peu après, nos amis les garde-côtes sont venus nous convoquer à leur bureau, un jeune sympa et son chef qui s’est mis à faire un peu de zèle, nous réclamant des papiers … et des papiers ! Et cette fois, il faudra payer notre écot …
Dimanche 8 mai au mercredi 11 mai - YITHION
Yithion ou Gythion, située au fond du golfe de Lakonikos , est une jolie petite ville bâtie à flanc de colline, les ruelles y sont étroites et de nombreux escaliers emmènent vers les maisons situées le plus haut. De nombreuses maisons sont restaurées mais dans la partie sud de la ville, il y en a beaucoup en ruines ou presque. La ville moderne et ses nombreux commerces s’est développée en bas sur une partie plate.
Le port est très ouvert à la houle et nous en ferons malheureusement l’amère expérience deux jours durant.
Alea, un bateau en acier battant pavillon Espagnol est aussi à quai et nous ferons la connaissance de Silvia et Johann qui voyagent à bord de leur bateau depuis 3 ans. Ils projettent de rallier les Caraïbes l’hiver prochain.
Bien entendu, nous irons découvrir la jolie campagne à pied, la journée du mardi étant réservée à la visite de Mystras, vieille ville en ruines près de Sparte. Pour ce, nous louons une voiture et nous rendons en ce superbe lieu.
Construite sur une haute colline dominant la ville de Sparte, Mystras est vraiment spectaculaire ! Il faut grimper à pied par des chemins pierreux, plus ou moins pavés par endroits, qui étaient les rues de la ville. On imagine les nombreux bourricots qui devaient circuler ici autrefois .
Tout en cheminant, on peut y admirer les restes de nombreuse églises ou chapelles, des monastères, des palais, ceinturés par les innombrables fenouils en fleurs dressant de grandes touffes jaunes, la nature y étant très sauvage. On atteint ainsi le château fort qui est construit au point culminant de la colline d’où la vue sur la plaine de Sparte est magnifique. Mystras fut édifiée par Guillaume de Villehardouin en 1249. Elle fut reprise ensuite par les Turcs et connut un période de prospérité sous la domination Ottomane et compta jusqu’à 40000 habitants. Ce fut également un centre culturel, certains philosophes Grecs et autres écrivains ou artistes y ayant élu domicile.
Quant à la ville de Sparte, c’est une ville plutôt quelconque, les Spartiates étant trop occupés à faire la guerre pour construire le moindre monument.
Sur le chemin du retour, nous faisons une petite excursion au début du pays Maniote, célèbre pour ses vieux villages aux maisons à tour carrée… Plus la tour était haute, plus la famille était puissante et fortunée.
Nous finirons la journée à Skala, ville d’une région productrice d’agrumes et de légumes. Nous nous rendons chez un marchand pour acheter trois pamplemousses, et nous ressortons de la boutique avec deux sacs pleins de gros pamplemousses et oranges… Ce brave homme n’a pas voulu un centime !
Jeudi 12 Mai – Yithion – Avlemonas ( ile de Cythere)
Un Voyage à Cythère
Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux
Et planait librement à l'entour des cordages
Le navire roulait sous un ciel sans nuages
Comme un ange enivré d'un soleil radieux.
Nous rêvions de voir Cythère et si comme le dit Baudelaire notre navire roulait, ce n’était pas sous un ciel sans nuages … Au contraire, une trombe longeait la côte, et le ciel était plutôt couleur d’encre, une bonne houle en plus, et la côte de l’île était toute noire… une épave au milieu des rochers ajoutant une note un peu sinistre. Un peu plus tôt, nous avions dû prendre un ris et réduire le génois , toujours cette trombe générant soudain du vent fort.
Et puis, passé la pointe Nikolaou, le calme est revenu, nous nous dirigeons vers l’entrée du minuscule port d’Avlemonas … Une seule place parmi les petits bateaux de pêche, à l’ancre et à cul sur un tout petit bout de quai, le jeune du bar en face et son copain nous aident à nous amarrer. La météo annonce du vent d’ouest force 6 pour le soir, bien à l’abri dans ce joli endroit, nous ne sentirons rien !
Vendredi 13 mai au samedi 14 mai – Avlemonas
Le lendemain, changement de décor, ciel tout bleu et soleil rayonnant, les montagnes sont parsemées de taches jaunes, sorte de lande rase un peu comme sur nos côtes Bretonnes … Les maisons de ce petit village sont blanches et propres, les jardins fleuris…
Cythère était très peuplée auparavant ( jusqu’à 40 000 habitants) mais les ressources de l’île sont maigres et beaucoup de gens ont émigré vers l’Ausralie principalement. Aujourd’hui, il reste environ 3000 résidents.
L’après-midi nous empruntons un chemin de montagne pour aller jusqu’aux ruines de l’ancien village enfouies dans la végétation. Le chemin continue ensuite et l’on peut voir de nombreuses ruches.
Nous croisons alors un ancien avec son vieux 4*4, il parle Anglais (sans doute un ancien émigrant d’Australie) et nous avertit qu’il y a des abeilles … et que nous sommes sur son chemin ! Bref, il nous conseille gentiment de ne pas continuer.
Nous revenons donc sur la petite route, plus loin nous aurons la chance d’admirer un groupe de superbes oiseaux très colorés. Il s’agit très probablement d’une variété de loriots mais je n’ai pas réussi à déterminer laquelle.
Samedi, le sac sur le dos, nous voilà partis faire de l’auto-stop pour atteindre le sud de l’île et son ancienne capitale, Chora Kithira. Il faut préciser que le nombre de voitures qui circulent est quand même réduit… Nous marchons un moment puis un 4*4 s’arrête, le jeune nous explique que si nous choisissons la route directe, traversant la montagne, nous ne trouverons personne !
Nous nous apprêtons à prendre l’autre route lorsqu’un autre 4*4 nous prend et, coup de chance, il emprunte cette petite route magnifique et impressionnante avec ses ravins et ses superbes panoramas!
Cet homme très sympathique ne parle pas un traître mot d’Anglais mais parvient à nous expliquer un peu son pays, les endroits où nous passons … Il nous laisse à 8 kms environ de notre destination sur une route plus importante, là où un monsieur très cultivé nous emmène 4 kms plus loin… Puis c’est un jeune couple de Thessalonique, en vacances, qui nous conduit à Chora Kythira.
Nous visitons ce village tout blanc aux rues étroites, les touristes ne sont pas encore arrivés et tout est fermé, ce sera donc un pique-nique sur un banc de l’agréable place à l’ombre des orangers et des hibiscus, dans une atmosphère de calme et de paix.
A la sortie du village, nous sommes pris par un très ancien monsieur conduisant une vieille guimbarde, il parle quelques mots d’Italien et nous arrivons à nous comprendre. Il est très fier de son île … Sa conduite est un peu dangereuse et nous faisons de temps en temps des embardées sur le bas-côté de la route.
Finalement, sains et saufs après une ballade dans la campagne, il nous dépose à Fratsia, sur l’autre route qui mène à Avlemonas … Nous aurons ainsi l’occasion de faire la boucle… Et ce sera 12,5 kms à pied car nous avons envie de faire de l’exercice !
Dimanche 15 mai – Avlemonas – Monemvasia – 37 milles
Aujourd’hui, nous devons franchir le redoutable cap Malleas, là où Ulysse fut rejeté loin au large par une tempête. Ce matin, il n’y a pas beaucoup de vent et nous tirons quelques bords carrés, nous éloignant tout doucement de Cythère où nous aurions aimé passer un peu plus de temps.
Puis le vent a augmenté à force 4 et s’est mis à adonner , il s’en est fallu de peu que nous franchissions le cap directement mais il nous a quand même fallu tirer un petit bord parmi 3 cargos ( eh oui, ça circule dans le coin).
Plus tard, le grand rocher de Monemvasia ( le petit Gibraltar) se découpe à l’horizon et nous entrons dans le port de Zefira … Une flottille de location ( la première cette saison) occupe beaucoup de place et nous devons nous mettre à couple d’un bateau Suédois.
Lundi 16 mai au Mardi 17 mai – Monemvasia
Sur le rocher, se trouve l’ancienne ville close de Monemvasia, très pittoresque mais aussi restaurée et touristique. Des escaliers et des chemins abrupts mènent à la plus ancienne partie en ruines ainsi qu’à la vieille citadelle située tout en haut du rocher. Là-haut la vue est superbe … mais le vent souffle en rafales.
De retour au port, nous faisons la causette avec Keith et Angela , sur le catamaran « Castor et Pollux » , ils ont aussi hiverné à Messolonghi et connaissent nos amis Liz et Julian.
A bientôt pour la suite
La route continue … Depuis que nous avons quitté Messolonghi, la façon de voyager a quelque peu changé … Ici, pas de marinas, seulement des petits ports non équipés pour la plaisance, quelquefois un robinet d’eau, jamais d’électricité, souvent un bout de quai pour s’amarrer, entourés de bateaux de pêche. Il y a aussi bien sûr les nombreux mouillages possibles.
Les pêcheurs sont bourrus pour la plupart du temps et nous ignorent, nous sentons que nous sommes tolérés, sans plus.
Le manque d’électricité ne nous affecte pas car nous sommes complètement autonomes, en ce qui concerne l’eau, c’est la corvée de bidons quand nous avons la chance de dégotter un robinet… A Yithion, j’ai ainsi complété le plein des réservoirs avec un bidon de 10 litres et quelques voyages jusqu’au robinet situé à 100 mètres.
La plupart du temps, l’amarrage est gratuit. Officiellement nous devrions payer une taxe de port mais les garde-côtes ne se dérangent pas souvent !
Vendredi 6 mai – Pylos – Koroni – 28 milles
Enfin, nous pouvons repartir. Après un dernier après-midi à Pylos où le vent de Nord-Ouest nous a fait danser le long du quai, les conditions météo se sont améliorées et le calme est revenu.
Ce vendredi, à la sortie de la baie, nous sommes cueillis par une grosse houle de travers qui nous fait rouler. Il n’y a pas de vent et nous naviguons au moteur.
Nous passons devant Methoni et admirons au passage la tour Turque puis nous embouquons le chenal qui sépare l’île Sapentza du continent. Déjà la houle s’estompe et un peu de vent de sud-est se fait sentir …Hardi, hissons les voiles … Deux bords de près dans le golfe de Messénie nous emmènent jusqu’au cap Akrita ( le premier doigt du sud Péloponèse) puis c’est le vent arrière jusqu’à la grande baie de Koroni où nous jetons l’ancre.
Les deux bateaux, SAXO et PARABOLA nous ont précédés. La météo annonçant encore beaucoup de vent pour dimanche, nous décidons de franchir l’impressionnant cap Tainaron ( le 2è doigt) dès le lendemain en partant très tôt.
Samedi 7 mai – Koroni- Yithion - 61 milles
Tôt dans la nuit, le vent a tourné et le mouillage devient inconfortable. Aussi, dès 6 heures, nous levons l’ancre en direction du grand cap Tainaron . Le vent devient nul et c’est la risée Volvo qui nous fait avancer … Moteur à 1500 tours, nous marchons entre 5 et 5,5 nœuds , SAXO et PARABOLA partis plus tard nous rattrapent peu avant le passage du cap que nous franchissons ensemble à 13 heures dans le plus grand calme.
A peine le temps de casser la croûte et les premières risées se font sentir … Vite à la voile !
Parabola ( un Malo 40) s’élance le premier le long de la côte et s’éloigne … Saxo( Moody 380) et Algieba démarrent plus lentement mais, une fois les voiles bien réglées, nous distançons rapidement Saxo . Le vent ne cesse d’augmenter, atteignant par moments 25 nœuds et nous filons à 7-8 nœuds sur Yithion .
Parabola arrivera ¼ heure avant nous mais il a navigué à voiles et moteur et Saxo ¾ heures après. Nous avons mis 3 heures environ pour couvrir les 20 derniers milles.
L’accostage au quai était rendu un peu délicat du fait du vent de travers … Heureusement, nous avions de l’aide ! Peu après, nos amis les garde-côtes sont venus nous convoquer à leur bureau, un jeune sympa et son chef qui s’est mis à faire un peu de zèle, nous réclamant des papiers … et des papiers ! Et cette fois, il faudra payer notre écot …
Dimanche 8 mai au mercredi 11 mai - YITHION
Yithion ou Gythion, située au fond du golfe de Lakonikos , est une jolie petite ville bâtie à flanc de colline, les ruelles y sont étroites et de nombreux escaliers emmènent vers les maisons situées le plus haut. De nombreuses maisons sont restaurées mais dans la partie sud de la ville, il y en a beaucoup en ruines ou presque. La ville moderne et ses nombreux commerces s’est développée en bas sur une partie plate.
Le port est très ouvert à la houle et nous en ferons malheureusement l’amère expérience deux jours durant.
Alea, un bateau en acier battant pavillon Espagnol est aussi à quai et nous ferons la connaissance de Silvia et Johann qui voyagent à bord de leur bateau depuis 3 ans. Ils projettent de rallier les Caraïbes l’hiver prochain.
Bien entendu, nous irons découvrir la jolie campagne à pied, la journée du mardi étant réservée à la visite de Mystras, vieille ville en ruines près de Sparte. Pour ce, nous louons une voiture et nous rendons en ce superbe lieu.
Construite sur une haute colline dominant la ville de Sparte, Mystras est vraiment spectaculaire ! Il faut grimper à pied par des chemins pierreux, plus ou moins pavés par endroits, qui étaient les rues de la ville. On imagine les nombreux bourricots qui devaient circuler ici autrefois .
Tout en cheminant, on peut y admirer les restes de nombreuse églises ou chapelles, des monastères, des palais, ceinturés par les innombrables fenouils en fleurs dressant de grandes touffes jaunes, la nature y étant très sauvage. On atteint ainsi le château fort qui est construit au point culminant de la colline d’où la vue sur la plaine de Sparte est magnifique. Mystras fut édifiée par Guillaume de Villehardouin en 1249. Elle fut reprise ensuite par les Turcs et connut un période de prospérité sous la domination Ottomane et compta jusqu’à 40000 habitants. Ce fut également un centre culturel, certains philosophes Grecs et autres écrivains ou artistes y ayant élu domicile.
Quant à la ville de Sparte, c’est une ville plutôt quelconque, les Spartiates étant trop occupés à faire la guerre pour construire le moindre monument.
Sur le chemin du retour, nous faisons une petite excursion au début du pays Maniote, célèbre pour ses vieux villages aux maisons à tour carrée… Plus la tour était haute, plus la famille était puissante et fortunée.
Nous finirons la journée à Skala, ville d’une région productrice d’agrumes et de légumes. Nous nous rendons chez un marchand pour acheter trois pamplemousses, et nous ressortons de la boutique avec deux sacs pleins de gros pamplemousses et oranges… Ce brave homme n’a pas voulu un centime !
Jeudi 12 Mai – Yithion – Avlemonas ( ile de Cythere)
Un Voyage à Cythère
Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux
Et planait librement à l'entour des cordages
Le navire roulait sous un ciel sans nuages
Comme un ange enivré d'un soleil radieux.
Nous rêvions de voir Cythère et si comme le dit Baudelaire notre navire roulait, ce n’était pas sous un ciel sans nuages … Au contraire, une trombe longeait la côte, et le ciel était plutôt couleur d’encre, une bonne houle en plus, et la côte de l’île était toute noire… une épave au milieu des rochers ajoutant une note un peu sinistre. Un peu plus tôt, nous avions dû prendre un ris et réduire le génois , toujours cette trombe générant soudain du vent fort.
Et puis, passé la pointe Nikolaou, le calme est revenu, nous nous dirigeons vers l’entrée du minuscule port d’Avlemonas … Une seule place parmi les petits bateaux de pêche, à l’ancre et à cul sur un tout petit bout de quai, le jeune du bar en face et son copain nous aident à nous amarrer. La météo annonce du vent d’ouest force 6 pour le soir, bien à l’abri dans ce joli endroit, nous ne sentirons rien !
Vendredi 13 mai au samedi 14 mai – Avlemonas
Le lendemain, changement de décor, ciel tout bleu et soleil rayonnant, les montagnes sont parsemées de taches jaunes, sorte de lande rase un peu comme sur nos côtes Bretonnes … Les maisons de ce petit village sont blanches et propres, les jardins fleuris…
Cythère était très peuplée auparavant ( jusqu’à 40 000 habitants) mais les ressources de l’île sont maigres et beaucoup de gens ont émigré vers l’Ausralie principalement. Aujourd’hui, il reste environ 3000 résidents.
L’après-midi nous empruntons un chemin de montagne pour aller jusqu’aux ruines de l’ancien village enfouies dans la végétation. Le chemin continue ensuite et l’on peut voir de nombreuses ruches.
Nous croisons alors un ancien avec son vieux 4*4, il parle Anglais (sans doute un ancien émigrant d’Australie) et nous avertit qu’il y a des abeilles … et que nous sommes sur son chemin ! Bref, il nous conseille gentiment de ne pas continuer.
Nous revenons donc sur la petite route, plus loin nous aurons la chance d’admirer un groupe de superbes oiseaux très colorés. Il s’agit très probablement d’une variété de loriots mais je n’ai pas réussi à déterminer laquelle.
Samedi, le sac sur le dos, nous voilà partis faire de l’auto-stop pour atteindre le sud de l’île et son ancienne capitale, Chora Kithira. Il faut préciser que le nombre de voitures qui circulent est quand même réduit… Nous marchons un moment puis un 4*4 s’arrête, le jeune nous explique que si nous choisissons la route directe, traversant la montagne, nous ne trouverons personne !
Nous nous apprêtons à prendre l’autre route lorsqu’un autre 4*4 nous prend et, coup de chance, il emprunte cette petite route magnifique et impressionnante avec ses ravins et ses superbes panoramas!
Cet homme très sympathique ne parle pas un traître mot d’Anglais mais parvient à nous expliquer un peu son pays, les endroits où nous passons … Il nous laisse à 8 kms environ de notre destination sur une route plus importante, là où un monsieur très cultivé nous emmène 4 kms plus loin… Puis c’est un jeune couple de Thessalonique, en vacances, qui nous conduit à Chora Kythira.
Nous visitons ce village tout blanc aux rues étroites, les touristes ne sont pas encore arrivés et tout est fermé, ce sera donc un pique-nique sur un banc de l’agréable place à l’ombre des orangers et des hibiscus, dans une atmosphère de calme et de paix.
A la sortie du village, nous sommes pris par un très ancien monsieur conduisant une vieille guimbarde, il parle quelques mots d’Italien et nous arrivons à nous comprendre. Il est très fier de son île … Sa conduite est un peu dangereuse et nous faisons de temps en temps des embardées sur le bas-côté de la route.
Finalement, sains et saufs après une ballade dans la campagne, il nous dépose à Fratsia, sur l’autre route qui mène à Avlemonas … Nous aurons ainsi l’occasion de faire la boucle… Et ce sera 12,5 kms à pied car nous avons envie de faire de l’exercice !
Dimanche 15 mai – Avlemonas – Monemvasia – 37 milles
Aujourd’hui, nous devons franchir le redoutable cap Malleas, là où Ulysse fut rejeté loin au large par une tempête. Ce matin, il n’y a pas beaucoup de vent et nous tirons quelques bords carrés, nous éloignant tout doucement de Cythère où nous aurions aimé passer un peu plus de temps.
Puis le vent a augmenté à force 4 et s’est mis à adonner , il s’en est fallu de peu que nous franchissions le cap directement mais il nous a quand même fallu tirer un petit bord parmi 3 cargos ( eh oui, ça circule dans le coin).
Plus tard, le grand rocher de Monemvasia ( le petit Gibraltar) se découpe à l’horizon et nous entrons dans le port de Zefira … Une flottille de location ( la première cette saison) occupe beaucoup de place et nous devons nous mettre à couple d’un bateau Suédois.
Lundi 16 mai au Mardi 17 mai – Monemvasia
Sur le rocher, se trouve l’ancienne ville close de Monemvasia, très pittoresque mais aussi restaurée et touristique. Des escaliers et des chemins abrupts mènent à la plus ancienne partie en ruines ainsi qu’à la vieille citadelle située tout en haut du rocher. Là-haut la vue est superbe … mais le vent souffle en rafales.
De retour au port, nous faisons la causette avec Keith et Angela , sur le catamaran « Castor et Pollux » , ils ont aussi hiverné à Messolonghi et connaissent nos amis Liz et Julian.
A bientôt pour la suite
jeudi 5 mai 2011
Une nouvelle saison de navigation
Bonjour à tous,
Et voilà, c’est reparti pour une nouvelle saison de navigation, d’aventures et de découvertes. Nous avons quitté Messolonghi avec un petit pincement au cœur, quittant une région sympathique ainsi que les amis, anciens et nouveaux.
Certains, tel Dam-Marine sont déjà repartis vers la mer Egée, d’autres, Bruno et Judy de Pacific Pearl, partent en même temps que nous vers des destinations différentes et d’autres encore restent pour quelques temps.
Nous avons aussi une pensée pour Irini et Voula , nos amies de Messolonghi qui nous ont encore fait quelques petits cadeaux avant notre départ … Nous ne les oublierons pas et nous les remercions pour leur extrême gentillesse.
Vendredi 15 avril – Messolonghi – Hora Zakynthos – 43 milles
Ce vendredi matin, le temps qui était très venteux auparavant s’est remis au beau. C’est par vent nul et mer calme que nous embouquons le chenal de sortie de Messolonghi pour ensuite mettre le cap au 209° sur Zakynthos.
Pacific Pearl nous a précédés d’une heure et nous pouvons apercevoir son mât dans le lointain.
Une bonne partie de la route se fera au moteur, faute de vent, puis une toute petite brise de Nord-Ouest se fera sentir et nous mettons à la voile à une quinzaine de milles du but.
Longtemps cette brise se maintiendra à 5/6 nœuds et nous faisons route malgré tout à 3 nœuds, nous approchant doucement de l’île de Zakynthos.
La fin sera plus intéressante avec la brise forcissant légèrement à 10/12 nœuds, nous avons décidé d’aller au port car la météo annonce (encore) un coup de vent d’Est à venir. Nous faisons notre entrée dans le port où stationnent d’énormes ferries vers 17h45 et nous dirigeons vers le quai des yachts, complètement désert.
Vu toute la place disponible, nous nous amarrons le long du quai, doublant les amarres en prévision du coup de vent !
Samedi 16 au lundi 18 avril -Hora Zakynthos
Hora Zakynthos, avec son port, ses quais bordés de bars et restaurants, ses maisons colorées nous fait penser un peu à Le Palais en Belle-ile
Ce samedi, c’est la pluie presque toute la journée, une accalmie en fin d’après-midi nous permet d’aller faire une jolie ballade à pied sur les hauteurs dominant la ville. Les points de vue sont spectaculaires, nous cheminons le long de petites routes désertes parmi une végétation luxuriante.
Les jardins sont bien tenus et riches en légumes de touts sortes, les orangers sont en fleurs et embaument l’air. Nous pouvons admirer deux chapelles orthodoxes aux riches ornements et grimpons jusqu’au traditionnel château, qui est fermé.
Dimanche, le temps est apocalyptique, ciel noir, pluie diluvienne, vent à 40 nœuds et plus. Bientôt, des paquets de mer passent par-dessus la jetée et viennent arroser copieusement Algieba qui est à la gîte, solidement retenu par ses amarres au quai… Nous retrouverons le pont plein d’algues, de sable et de sel !
Mardi 19 avril – Hora Zakintos – Limnos Keri – 17 milles
Courte navigation qui nous emmène par petite brise et beau temps vers la grande baie de Lagana , au sud de Zakynthos. Nous nous dirigeons vers le coin Nord-ouest de la baie, le seul endroit où il est autorisé de naviguer et jeter l’ancre. Cette baie de Lagana est en effet un haut lieu de reproduction des tortues « Caretta Caretta ».
Nous jetons l’ancre par 3 mètres sur fond de sable et eau transparente devant un petit village sympathique avec ses traditionnelles tavernas. C’est un endroit joli et calme, bien abrité des vents dominants de Nord-ouest, où il y a des locations pour les vacanciers mais la saison n’est pas encore commencée. Le temps est très beau cette fois et nous faisons de bonnes randonnées dans les collines boisées sentant bon les herbes aromatiques et les fleurs sauvages. Nous resterons deux jours dans ce sympathique endroit.
Jeudi 20 avril – Limnos Keri – Katakolon – 26 milles
Ce matin, la baie est un peu clapoteuse, le vent est au Nord-est à 10 nœuds et nous levons l’ancre vers 9h30 … Le soleil est déjà haut ! Le vent se maintient pendant une heure puis augmente graduellement en virant Nord jusqu‘à souffler à 20/22 nœuds vers midi. Algieba s’en donne à cœur joie et nous filons bâbord amures dans les embruns par vent de travers à 7,5 nœuds, Katakolon est alors rapidement en vue et nous arrivons devant le port vers 13h30 … 4 heures pour couvrir les 26 milles, nous nous sommes régalés !
Il y a peu de place dans ce port qui accueille des gros paquebots de croisière car il y a des bateaux de pêche un peu partout. Il n’y a qu’un seul voilier amarré… Nous repérons un bout de quai et tentons de nous y amarrer en arrière après avoir jeté l’ancre mais le fort vent de travers fait avorter la manœuvre. Cependant, il y a assez de place pour s’y amarrer « alongside » et nous choisissons cette solution, aidés par un pêcheur sympa.
Vendredi 21 au Dimanche 24 avril - Katakolon
Le port de Katakolon a été construit à l’origine pour le commerce des raisins secs, mais il s’est transformé et est surtout voué maintenant à l’accueil des bateaux de croisière car c’est le portt le plus proche d’Olympie, site très prisé des touristes. Le village n’est donc qu’une succession de tavernas au bord de l’eau et, en arrière, de boutiques pour touristes, avec cependant de jolies maisons et jardins au bord d’escaliers de pierre qui grimpent dans la falaise.
Le samedi, par un temps magnifique, nous prenons un train local qui fait la navette vers le site de l’ancienne Olympia . Nous sommes installés dans le train quand le contrôleur nous annonce qu’il n’y a pas de retour ! Enfin du moins seulement jusqu’à la ville de Pirgos , à 13 kms de Katakolon.
Tant pis, nous sommes partis, on verra bien !
Bonne surprise en arrivant à l’entrée du site, c’est jour de gratuité … Nous serons enchantés par ces lieux calmes et empreints de toute une histoire. Songez que nous avons foulé la piste où se mesuraient des athlètes en 776 avant JC, date des premiers jeux Olympiques. Ces jeux se déroulant entre Juin et Septembre, nous pensons qu’ils ont dû avoir sacrément chaud !
Bien sûr, de nombreux tremblements de terre et des destructions humaines ont eu raison de ces fiers bâtiments, temples, gymnases, thermes et autres Palestres mais il y a encore de beaux restes …
Retour en train jusqu’à Pirgos où nous trouvons un bus pour nous ramener à Katakolon en fin d’après-midi .
La Pâque orthodoxe est célébrée avec ferveur et tous les soirs, nous avons droit aux prières psalmodiées par le Pope et retransmises par des haut-parleurs situés à l’extérieur de l’église, cela dure 4 heures environ !
Tard dans la nuit de samedi , les explosions de pétards se feront entendre … Et le dimanche, les familles sont réunies autour du méchoui d’agneau.
Dimanche 24 avril – Katakolon-Kyparissia – 29 milles
Ce dimanche de Pâques, le temps est toujours très beau mais un nouveau coup de vent d’Est est annoncé pour mardi. Nous appareillons donc afin de nous rendre à Kyparissia où le port est mieux abrité.
Nous ferons route à la voile malgré une brise anémique de 5/6 nœuds grimpant jusqu’à 8 nœuds aux meilleurs moments ! Il nous faudra 8 heures pour parcourir les 29 milles mais nous aurons profité d’un beau soleil et d’une mer calme … Dimanche tranquille donc !
Nous entrons dans un vaste port où il n’y a pratiquement pas de bateaux … De grands quais sont à notre disposition, nous choisissons le côté Est où nous serons moins exposés en cas de coup de vent. Un voilier battant pavillon Belge est amarré à ce quai, il repartira le lendemain, nous laissant seuls.
Lundi 25 avril au Jeudi 28 avril - Kyparissia
La petite ville de Kyparissia compte 5000 habitants environ et est bâtie au pied du mont Psikro qui culmine à 1350 mètres. Les rues sont souvent à forte pente, la partie basse étant la ville moderne .
La ville ancienne, avec ses rues étroites et ses vieilles habitations est située plus haut, au pied de l’imposant château féodal qui domine les environs.
Nous grimperons à pied dans la montagne jusqu’à 300 mètres d’altitude environ par de petits chemins pierreux parmi les fleurs sauvages. Là-haut, le panorama est splendide .
Le Navtex (appareil dédié à la réception de bulletins météos et informations diverses pour la navigation) ne cesse d’envoyer des « Gale warning » ou « Avis de coup de vent » en bon Français.
Celui-ci arrive en fin d’après-midi de mardi avec un ciel se noircissant à vue d’œil, le vent d’Est se met alors à souffler avec rage, secouant le bateau qui heureusement est solidement amarré au quai en béton.
Une pluie rouge l’accompagne ! Nous avions nettoyé le bateau ce matin !
Nous avons des nouvelles de Pacific Pearl, Bruno et Judy sont bloqués au mouillage dans une petite baie au sud du Péloponèse avant le cap Tainaron. Les forts vents d’Est leur interdisent le passage du cap et ils doivent assurer des quarts de nuit pour surveiller la tenue de l’ancre !
Vendredi 29 avril – Kyparissia – Pylos – 28 milles
La météo du jour s’annonce plutôt bonne, soleil et vent de Nord-ouest ( donc portant) 2 à 3 beaufort se renforçant 4 à 5 en cours de journée.
Le début à la voile est un peu laborieux, la brise étant vraiment faible mais elle se renforcera petit à petit, nous permettant de faire bonne route vers le sud .La côte est plate et très cultivée, les orangeraies et oliveraies se partagent l’espace avec des cultures de céréales et aussi de nombreuses serres.
Nous (admirons) au passage un château construit par un Grec ayant fait fortune aux US , sis au ras de la mer, on dirait un bâtiment sorti tout droit de Disneyland, avec ses multiples tours pointues et coloriées … et une énorme statue de cheval sur la pelouse.
Un peu après le chenal entre le continent et Nisis Proti, nous franchissons de nouveau le 37è parallèle et continuons à longer une côte devenue montagneuse pour nous diriger vers l’entrée de la baie de Navarin où eut lieu ,en 1827, une célèbre bataille navale entre une armada Anglaise commandée par Codrington et la flotte Turco-Egyptienne massée en embuscade dans cette grande baie. Les Anglais, moins nombreux, furent finalement les plus forts et du coup épargnèrent à la Grèce une domination Turque après son indépendance.
Les Français agirent beaucoup aussi au niveau diplomatie pour rendre une vraie indépendance à la Grèce et la petite ville de Pylos où nous nous rendons, se ressent beaucoup de l’influence Française .
Après avoir viré le cap Pylos, et longé Nisis Pylos et son arche naturelle, nous allons vers une petite marina où les places sont comptées et nous devons nous amarrer à l’entrée du port. Là, nous serons abrités car, devinez quoi … Un nouveau coup de vent d’Est-Sud-est est annoncé pour samedi soir !
Samedi 30 avril au Jeudi 5 mai - PYLOS
Pylos est une petite ville située à l’intérieur de la baie de Navarinou , très mignonne avec sa petite place ombragée près du port, ses rues en escaliers blancs attaquant le flanc de la colline et ses vieux murs ornés de capucines oranges et jaunes du plus bel effet.
C’est aussi un endroit touristique et quelques bateaux de croisière jettent l’ancre dans la baie de temps à autre, déversant leur flot de touristes de toutes nationalités, l’équipage étant invariablement Philippin et le pavillon des Bahamas ou autre île exotique.
La météo est fort capricieuse et un nouveau coup de vent de sud-est arrive dimanche, suivi d’un autre le mardi. Le baromètre est très bas, aussi décidons-nous d’attendre à l’abri de meilleures conditions pour poursuivre notre route … Après tout, nous ne sommes pas pressés !
Lundi soir, vers 11 heures, arrive un superbe Bénéteau 53 tout neuf, convoyé par 2 Anglais. Il s’amarre à couple d’une grosse vedette juste derrière nous. Déjà, il manque de nous érafler l’arrière au passage. Je leur demande d’envoyer une amarre sur le quai car le vent est prévu 6 à 7 le lendemain matin … Ils refusent … Leurs amarres, en plus, me semblent bien minces pour ce gros bateau.
Le matin suivant, le vent souffle en bonnes rafales. .. Ca tient.. Dans la matinée, la vedette doit partir, nos deux compères décident de prendre sa place. Après un petit tour à l’extérieur, ils reviennent donc vers le quai, quelques petits pare-batts mal placés sur le flanc de ce long bateau... Nous sommes trois à l’attendre mais les fortes rafales de vent plaquent avec force l’avant du bateau sur le quai et voilà ce superbe voilier flambant neuf éraflé !
Comme ils sont bien attristés, je sors du coffre une boîte de pâte à polir le gel-coat, ils peuvent panser les éraflures, somme toute superficielles, de la coque. Cela a bien marché car l’un deux reviendra un peu plus tard avec une bouteille de vin Sicilien ...
Et puis trois quarts d’heure plus tard, les voilà repartis ! Direction Marmaris en Turquie, ils vont passer le premier cap avec force 7 dans le nez … Un bon rinçage en perspective ! En voilà deux à qui je ne confierais pas mon bateau !
Nous ferons aussi une visite intéressante du château de Pylos datant du 16è siecle , les points de vue depuis les hautes murailles sont spectaculaires et nous avons vu avec plaisir une exposition de gravures relatant les faits de guerre de la résistance Grecque ainsi que la bataille de Navarin.
Enfin,nous faisons la connaissance de Jacques et Brigitte sur SAXO qui voyagent en compagnie de Alain et Sue sur PARABOLA battant pavillon Anglais ainsi que Rod et Pat à bord de GENEVIEVE. Tous ces bateaux attendent patiemment une bonne météo pour quitter Pylos . Demain peut-être ?
Et voilà, c’est reparti pour une nouvelle saison de navigation, d’aventures et de découvertes. Nous avons quitté Messolonghi avec un petit pincement au cœur, quittant une région sympathique ainsi que les amis, anciens et nouveaux.
Certains, tel Dam-Marine sont déjà repartis vers la mer Egée, d’autres, Bruno et Judy de Pacific Pearl, partent en même temps que nous vers des destinations différentes et d’autres encore restent pour quelques temps.
Nous avons aussi une pensée pour Irini et Voula , nos amies de Messolonghi qui nous ont encore fait quelques petits cadeaux avant notre départ … Nous ne les oublierons pas et nous les remercions pour leur extrême gentillesse.
Vendredi 15 avril – Messolonghi – Hora Zakynthos – 43 milles
Ce vendredi matin, le temps qui était très venteux auparavant s’est remis au beau. C’est par vent nul et mer calme que nous embouquons le chenal de sortie de Messolonghi pour ensuite mettre le cap au 209° sur Zakynthos.
Pacific Pearl nous a précédés d’une heure et nous pouvons apercevoir son mât dans le lointain.
Une bonne partie de la route se fera au moteur, faute de vent, puis une toute petite brise de Nord-Ouest se fera sentir et nous mettons à la voile à une quinzaine de milles du but.
Longtemps cette brise se maintiendra à 5/6 nœuds et nous faisons route malgré tout à 3 nœuds, nous approchant doucement de l’île de Zakynthos.
La fin sera plus intéressante avec la brise forcissant légèrement à 10/12 nœuds, nous avons décidé d’aller au port car la météo annonce (encore) un coup de vent d’Est à venir. Nous faisons notre entrée dans le port où stationnent d’énormes ferries vers 17h45 et nous dirigeons vers le quai des yachts, complètement désert.
Vu toute la place disponible, nous nous amarrons le long du quai, doublant les amarres en prévision du coup de vent !
Samedi 16 au lundi 18 avril -Hora Zakynthos
Hora Zakynthos, avec son port, ses quais bordés de bars et restaurants, ses maisons colorées nous fait penser un peu à Le Palais en Belle-ile
Ce samedi, c’est la pluie presque toute la journée, une accalmie en fin d’après-midi nous permet d’aller faire une jolie ballade à pied sur les hauteurs dominant la ville. Les points de vue sont spectaculaires, nous cheminons le long de petites routes désertes parmi une végétation luxuriante.
Les jardins sont bien tenus et riches en légumes de touts sortes, les orangers sont en fleurs et embaument l’air. Nous pouvons admirer deux chapelles orthodoxes aux riches ornements et grimpons jusqu’au traditionnel château, qui est fermé.
Dimanche, le temps est apocalyptique, ciel noir, pluie diluvienne, vent à 40 nœuds et plus. Bientôt, des paquets de mer passent par-dessus la jetée et viennent arroser copieusement Algieba qui est à la gîte, solidement retenu par ses amarres au quai… Nous retrouverons le pont plein d’algues, de sable et de sel !
Mardi 19 avril – Hora Zakintos – Limnos Keri – 17 milles
Courte navigation qui nous emmène par petite brise et beau temps vers la grande baie de Lagana , au sud de Zakynthos. Nous nous dirigeons vers le coin Nord-ouest de la baie, le seul endroit où il est autorisé de naviguer et jeter l’ancre. Cette baie de Lagana est en effet un haut lieu de reproduction des tortues « Caretta Caretta ».
Nous jetons l’ancre par 3 mètres sur fond de sable et eau transparente devant un petit village sympathique avec ses traditionnelles tavernas. C’est un endroit joli et calme, bien abrité des vents dominants de Nord-ouest, où il y a des locations pour les vacanciers mais la saison n’est pas encore commencée. Le temps est très beau cette fois et nous faisons de bonnes randonnées dans les collines boisées sentant bon les herbes aromatiques et les fleurs sauvages. Nous resterons deux jours dans ce sympathique endroit.
Jeudi 20 avril – Limnos Keri – Katakolon – 26 milles
Ce matin, la baie est un peu clapoteuse, le vent est au Nord-est à 10 nœuds et nous levons l’ancre vers 9h30 … Le soleil est déjà haut ! Le vent se maintient pendant une heure puis augmente graduellement en virant Nord jusqu‘à souffler à 20/22 nœuds vers midi. Algieba s’en donne à cœur joie et nous filons bâbord amures dans les embruns par vent de travers à 7,5 nœuds, Katakolon est alors rapidement en vue et nous arrivons devant le port vers 13h30 … 4 heures pour couvrir les 26 milles, nous nous sommes régalés !
Il y a peu de place dans ce port qui accueille des gros paquebots de croisière car il y a des bateaux de pêche un peu partout. Il n’y a qu’un seul voilier amarré… Nous repérons un bout de quai et tentons de nous y amarrer en arrière après avoir jeté l’ancre mais le fort vent de travers fait avorter la manœuvre. Cependant, il y a assez de place pour s’y amarrer « alongside » et nous choisissons cette solution, aidés par un pêcheur sympa.
Vendredi 21 au Dimanche 24 avril - Katakolon
Le port de Katakolon a été construit à l’origine pour le commerce des raisins secs, mais il s’est transformé et est surtout voué maintenant à l’accueil des bateaux de croisière car c’est le portt le plus proche d’Olympie, site très prisé des touristes. Le village n’est donc qu’une succession de tavernas au bord de l’eau et, en arrière, de boutiques pour touristes, avec cependant de jolies maisons et jardins au bord d’escaliers de pierre qui grimpent dans la falaise.
Le samedi, par un temps magnifique, nous prenons un train local qui fait la navette vers le site de l’ancienne Olympia . Nous sommes installés dans le train quand le contrôleur nous annonce qu’il n’y a pas de retour ! Enfin du moins seulement jusqu’à la ville de Pirgos , à 13 kms de Katakolon.
Tant pis, nous sommes partis, on verra bien !
Bonne surprise en arrivant à l’entrée du site, c’est jour de gratuité … Nous serons enchantés par ces lieux calmes et empreints de toute une histoire. Songez que nous avons foulé la piste où se mesuraient des athlètes en 776 avant JC, date des premiers jeux Olympiques. Ces jeux se déroulant entre Juin et Septembre, nous pensons qu’ils ont dû avoir sacrément chaud !
Bien sûr, de nombreux tremblements de terre et des destructions humaines ont eu raison de ces fiers bâtiments, temples, gymnases, thermes et autres Palestres mais il y a encore de beaux restes …
Retour en train jusqu’à Pirgos où nous trouvons un bus pour nous ramener à Katakolon en fin d’après-midi .
La Pâque orthodoxe est célébrée avec ferveur et tous les soirs, nous avons droit aux prières psalmodiées par le Pope et retransmises par des haut-parleurs situés à l’extérieur de l’église, cela dure 4 heures environ !
Tard dans la nuit de samedi , les explosions de pétards se feront entendre … Et le dimanche, les familles sont réunies autour du méchoui d’agneau.
Dimanche 24 avril – Katakolon-Kyparissia – 29 milles
Ce dimanche de Pâques, le temps est toujours très beau mais un nouveau coup de vent d’Est est annoncé pour mardi. Nous appareillons donc afin de nous rendre à Kyparissia où le port est mieux abrité.
Nous ferons route à la voile malgré une brise anémique de 5/6 nœuds grimpant jusqu’à 8 nœuds aux meilleurs moments ! Il nous faudra 8 heures pour parcourir les 29 milles mais nous aurons profité d’un beau soleil et d’une mer calme … Dimanche tranquille donc !
Nous entrons dans un vaste port où il n’y a pratiquement pas de bateaux … De grands quais sont à notre disposition, nous choisissons le côté Est où nous serons moins exposés en cas de coup de vent. Un voilier battant pavillon Belge est amarré à ce quai, il repartira le lendemain, nous laissant seuls.
Lundi 25 avril au Jeudi 28 avril - Kyparissia
La petite ville de Kyparissia compte 5000 habitants environ et est bâtie au pied du mont Psikro qui culmine à 1350 mètres. Les rues sont souvent à forte pente, la partie basse étant la ville moderne .
La ville ancienne, avec ses rues étroites et ses vieilles habitations est située plus haut, au pied de l’imposant château féodal qui domine les environs.
Nous grimperons à pied dans la montagne jusqu’à 300 mètres d’altitude environ par de petits chemins pierreux parmi les fleurs sauvages. Là-haut, le panorama est splendide .
Le Navtex (appareil dédié à la réception de bulletins météos et informations diverses pour la navigation) ne cesse d’envoyer des « Gale warning » ou « Avis de coup de vent » en bon Français.
Celui-ci arrive en fin d’après-midi de mardi avec un ciel se noircissant à vue d’œil, le vent d’Est se met alors à souffler avec rage, secouant le bateau qui heureusement est solidement amarré au quai en béton.
Une pluie rouge l’accompagne ! Nous avions nettoyé le bateau ce matin !
Nous avons des nouvelles de Pacific Pearl, Bruno et Judy sont bloqués au mouillage dans une petite baie au sud du Péloponèse avant le cap Tainaron. Les forts vents d’Est leur interdisent le passage du cap et ils doivent assurer des quarts de nuit pour surveiller la tenue de l’ancre !
Vendredi 29 avril – Kyparissia – Pylos – 28 milles
La météo du jour s’annonce plutôt bonne, soleil et vent de Nord-ouest ( donc portant) 2 à 3 beaufort se renforçant 4 à 5 en cours de journée.
Le début à la voile est un peu laborieux, la brise étant vraiment faible mais elle se renforcera petit à petit, nous permettant de faire bonne route vers le sud .La côte est plate et très cultivée, les orangeraies et oliveraies se partagent l’espace avec des cultures de céréales et aussi de nombreuses serres.
Nous (admirons) au passage un château construit par un Grec ayant fait fortune aux US , sis au ras de la mer, on dirait un bâtiment sorti tout droit de Disneyland, avec ses multiples tours pointues et coloriées … et une énorme statue de cheval sur la pelouse.
Un peu après le chenal entre le continent et Nisis Proti, nous franchissons de nouveau le 37è parallèle et continuons à longer une côte devenue montagneuse pour nous diriger vers l’entrée de la baie de Navarin où eut lieu ,en 1827, une célèbre bataille navale entre une armada Anglaise commandée par Codrington et la flotte Turco-Egyptienne massée en embuscade dans cette grande baie. Les Anglais, moins nombreux, furent finalement les plus forts et du coup épargnèrent à la Grèce une domination Turque après son indépendance.
Les Français agirent beaucoup aussi au niveau diplomatie pour rendre une vraie indépendance à la Grèce et la petite ville de Pylos où nous nous rendons, se ressent beaucoup de l’influence Française .
Après avoir viré le cap Pylos, et longé Nisis Pylos et son arche naturelle, nous allons vers une petite marina où les places sont comptées et nous devons nous amarrer à l’entrée du port. Là, nous serons abrités car, devinez quoi … Un nouveau coup de vent d’Est-Sud-est est annoncé pour samedi soir !
Samedi 30 avril au Jeudi 5 mai - PYLOS
Pylos est une petite ville située à l’intérieur de la baie de Navarinou , très mignonne avec sa petite place ombragée près du port, ses rues en escaliers blancs attaquant le flanc de la colline et ses vieux murs ornés de capucines oranges et jaunes du plus bel effet.
C’est aussi un endroit touristique et quelques bateaux de croisière jettent l’ancre dans la baie de temps à autre, déversant leur flot de touristes de toutes nationalités, l’équipage étant invariablement Philippin et le pavillon des Bahamas ou autre île exotique.
La météo est fort capricieuse et un nouveau coup de vent de sud-est arrive dimanche, suivi d’un autre le mardi. Le baromètre est très bas, aussi décidons-nous d’attendre à l’abri de meilleures conditions pour poursuivre notre route … Après tout, nous ne sommes pas pressés !
Lundi soir, vers 11 heures, arrive un superbe Bénéteau 53 tout neuf, convoyé par 2 Anglais. Il s’amarre à couple d’une grosse vedette juste derrière nous. Déjà, il manque de nous érafler l’arrière au passage. Je leur demande d’envoyer une amarre sur le quai car le vent est prévu 6 à 7 le lendemain matin … Ils refusent … Leurs amarres, en plus, me semblent bien minces pour ce gros bateau.
Le matin suivant, le vent souffle en bonnes rafales. .. Ca tient.. Dans la matinée, la vedette doit partir, nos deux compères décident de prendre sa place. Après un petit tour à l’extérieur, ils reviennent donc vers le quai, quelques petits pare-batts mal placés sur le flanc de ce long bateau... Nous sommes trois à l’attendre mais les fortes rafales de vent plaquent avec force l’avant du bateau sur le quai et voilà ce superbe voilier flambant neuf éraflé !
Comme ils sont bien attristés, je sors du coffre une boîte de pâte à polir le gel-coat, ils peuvent panser les éraflures, somme toute superficielles, de la coque. Cela a bien marché car l’un deux reviendra un peu plus tard avec une bouteille de vin Sicilien ...
Et puis trois quarts d’heure plus tard, les voilà repartis ! Direction Marmaris en Turquie, ils vont passer le premier cap avec force 7 dans le nez … Un bon rinçage en perspective ! En voilà deux à qui je ne confierais pas mon bateau !
Nous ferons aussi une visite intéressante du château de Pylos datant du 16è siecle , les points de vue depuis les hautes murailles sont spectaculaires et nous avons vu avec plaisir une exposition de gravures relatant les faits de guerre de la résistance Grecque ainsi que la bataille de Navarin.
Enfin,nous faisons la connaissance de Jacques et Brigitte sur SAXO qui voyagent en compagnie de Alain et Sue sur PARABOLA battant pavillon Anglais ainsi que Rod et Pat à bord de GENEVIEVE. Tous ces bateaux attendent patiemment une bonne météo pour quitter Pylos . Demain peut-être ?
samedi 26 mars 2011
Printemps Grec
Bonjour à tous,
La météo est assez contrastée en cette fin d’hiver.
Aux belles journées ensoleillées et douces de fin février, a succédé une période de temps maussade et de forts vents d’est très désagréables, au début du mois de Mars. Néanmoins, les travaux de préparation du bateau continuent, le parc des batteries de service a été changé et compte maintenant 3 unités, les panneaux solaires réinstallés mais nous attendons toujours celui qui doit prendre place sur le portique arrière.
Le panneau est bien arrivé mais la livraison se fait attendre et nous devons avoir recours aux services de Elias (le ship) comme intermédiaire car notre homme parle très peu Anglais et il ne se trouve jamais à sa boutique … Il a déjà promis 3 fois de venir le lendemain mais … pas vu !
En commandant des pièces de rechange pour le moteur chez un mécano qui n’est autre que le petit ami de Matha, la secrétaire de la marina, nous avons fait la connaissance de Irini et avons sympathisé.
Irini travaille au garage et nous a servi d’interprète avec son boss, elle est très gentille et serviable et nous avons beaucoup échangé sur nos pays réciproques…
La sortie du bateau était programmée pour le vendredi 4 mars mais un violent vent d’est interdisait toute manœuvre ce jour là … Le lundi, même chose et il fallut donc attendre le mercredi suivant pour enfin gruter Algieba. Les œuvres vives étaient en bon état et beaucoup moins sales que l’année dernière, nous décidons donc de ne rester qu’une semaine au sec, d’autant plus que Algieba est perché sur un échafaudage fait de tonneaux remplis de ciment surmontés de billots de bois plus ou moins bien équarris et étayé par de simples bras de ferraille … Tout cela fait un peu château de cartes et je ne serais pas trop tranquille en cas de fort coup de vent.
Nous continuons bien sûr à faire nos ballades à vélo qui nous permettent d'admirer les superbes paysages environnants.
Le carnaval a eu lieu le dimanche 6 mars par un temps très médiocre, voire pluvieux. Nous sommes allés voir le « petit » défilé composé surtout de jeunes qui avaient l’air de bien s’amuser… Les thèmes tournaient surtout autour de la crise économique qui secoue le pays.
Alors que nous attendions le défilé, quelle ne fut pas notre surprise de rencontrer Irini dans la rue, près de sa maison … Elle nous présente sa mère Voula et nous sommes invités à déjeuner le lendemain qui est un jour férié.
Nous serons très bien reçus, Voula a composé un menu de spécialités de la région … délicieux ! Nous avons ainsi apprécié la chorta (sorte de tourte aux légumes et Feta), le Ohtapodi (pieuvre), les Gigantes ( énormes haricots), la horiatiki ( fameuse salade Gecque), les Elyes (olives du pays), les fruis confits et une patisserieà base d’amandes et de nougat spécialement fabriquée à l’occasion du carnaval. Puis ce fut bien sûr le traditionnel café Grec …
Le début de semaine fut consacré aux petits soins et au carénage de la coque , le bateau a été remis à l’eau le jeudi …
Le week-end suivant, en compagnie de Dominique et Nicole , l’équipage de HOUBIBI, nous partons visiter les Météores, célèbre site où se trouvent les monastères perchés sur des pitons rocheux. Ce fut une superbe découverte, par un temps merveilleux et j’en parlerai dans un prochain message.
Le 20 mars enfin, après un nième appel téléphonique de Elias, notre marchand de panneaux solaires se décide enfin à venir livrer notre panneau. Cet homme
(Sotiris)est malgré tout bien gentil, je découvre qu’il est aussi radio-amateur et nous sympathisons , comme quoi !
Annie et Jacky de OUKIVA , le bateau voisin, sont rentrés de France. Jacky me fournit des pièces de fixation pour le panneau solaire et m’aide à l’installer, je le remercie au passage pour sa gentillesse. Il va nous rester maintenant à terminer quelques bricoles mécaniques, gréer les voiles et nous serons fin prêts pour découvrir d’autres horizons.
La météo est assez contrastée en cette fin d’hiver.
Aux belles journées ensoleillées et douces de fin février, a succédé une période de temps maussade et de forts vents d’est très désagréables, au début du mois de Mars. Néanmoins, les travaux de préparation du bateau continuent, le parc des batteries de service a été changé et compte maintenant 3 unités, les panneaux solaires réinstallés mais nous attendons toujours celui qui doit prendre place sur le portique arrière.
Le panneau est bien arrivé mais la livraison se fait attendre et nous devons avoir recours aux services de Elias (le ship) comme intermédiaire car notre homme parle très peu Anglais et il ne se trouve jamais à sa boutique … Il a déjà promis 3 fois de venir le lendemain mais … pas vu !
En commandant des pièces de rechange pour le moteur chez un mécano qui n’est autre que le petit ami de Matha, la secrétaire de la marina, nous avons fait la connaissance de Irini et avons sympathisé.
Irini travaille au garage et nous a servi d’interprète avec son boss, elle est très gentille et serviable et nous avons beaucoup échangé sur nos pays réciproques…
La sortie du bateau était programmée pour le vendredi 4 mars mais un violent vent d’est interdisait toute manœuvre ce jour là … Le lundi, même chose et il fallut donc attendre le mercredi suivant pour enfin gruter Algieba. Les œuvres vives étaient en bon état et beaucoup moins sales que l’année dernière, nous décidons donc de ne rester qu’une semaine au sec, d’autant plus que Algieba est perché sur un échafaudage fait de tonneaux remplis de ciment surmontés de billots de bois plus ou moins bien équarris et étayé par de simples bras de ferraille … Tout cela fait un peu château de cartes et je ne serais pas trop tranquille en cas de fort coup de vent.
Nous continuons bien sûr à faire nos ballades à vélo qui nous permettent d'admirer les superbes paysages environnants.
Le carnaval a eu lieu le dimanche 6 mars par un temps très médiocre, voire pluvieux. Nous sommes allés voir le « petit » défilé composé surtout de jeunes qui avaient l’air de bien s’amuser… Les thèmes tournaient surtout autour de la crise économique qui secoue le pays.
Alors que nous attendions le défilé, quelle ne fut pas notre surprise de rencontrer Irini dans la rue, près de sa maison … Elle nous présente sa mère Voula et nous sommes invités à déjeuner le lendemain qui est un jour férié.
Nous serons très bien reçus, Voula a composé un menu de spécialités de la région … délicieux ! Nous avons ainsi apprécié la chorta (sorte de tourte aux légumes et Feta), le Ohtapodi (pieuvre), les Gigantes ( énormes haricots), la horiatiki ( fameuse salade Gecque), les Elyes (olives du pays), les fruis confits et une patisserieà base d’amandes et de nougat spécialement fabriquée à l’occasion du carnaval. Puis ce fut bien sûr le traditionnel café Grec …
Le début de semaine fut consacré aux petits soins et au carénage de la coque , le bateau a été remis à l’eau le jeudi …
Le week-end suivant, en compagnie de Dominique et Nicole , l’équipage de HOUBIBI, nous partons visiter les Météores, célèbre site où se trouvent les monastères perchés sur des pitons rocheux. Ce fut une superbe découverte, par un temps merveilleux et j’en parlerai dans un prochain message.
Le 20 mars enfin, après un nième appel téléphonique de Elias, notre marchand de panneaux solaires se décide enfin à venir livrer notre panneau. Cet homme
(Sotiris)est malgré tout bien gentil, je découvre qu’il est aussi radio-amateur et nous sympathisons , comme quoi !
Annie et Jacky de OUKIVA , le bateau voisin, sont rentrés de France. Jacky me fournit des pièces de fixation pour le panneau solaire et m’aide à l’installer, je le remercie au passage pour sa gentillesse. Il va nous rester maintenant à terminer quelques bricoles mécaniques, gréer les voiles et nous serons fin prêts pour découvrir d’autres horizons.
jeudi 17 février 2011
Retour a Messolonghi
Deuxième partie d’hivernage à Messolonghi
Bonjour à tous,
Cela fait déjà un mois que nous sommes revenus à Messolonghi . Après une petite escale à Athènes, nous avons retrouvé Algieba par une belle journée ensoleillée. Pas de problèmes, le bateau était en ordre, pas humide … Un bon nettoyage de l’intérieur et un lavage de pont ont été nos premières occupations.
Puis la vie a repris son cours, la fin janvier a été bien arrosée et pas très chaude puis nous avons eu une semaine de vent d’est particulièrement fatigant avec une nuit où il a soufflé à 50 nœuds… Autant vous dire que nous n’avons pas très bien dormi, le bateau vibrant de tout son gréement dans les rafales. Cependant, nous nous sentions en sécurité, les amarres du port semblant solides ! Certains disent que les attaches ne sont pas très fiables … Il faudrait aller voir au fond de l’eau !
Les montagnes environnantes se sont couronnées de neige,
nous offrant un superbe panorama … Oui, la région de Messolonghi est très belle.
Le beau temps est revenu vers le 5 Février avec des températures avoisinant les 20° dans la journée, nous offrant l’occasion de reprendre les vélos pour de belles ballades dans la montagnette où le printemps se manifeste déjà avec de nombreuses fleurs sauvages dont de superbes iris garnissant certains fossés.
Le bruissement de l’eau est le seul bruit perceptible tant ces endroits sont calmes, nous nous sommes risqués dans de petits chemins parfois coupés par un petit ruisseau que nous devions franchir à gué … Bref, de bons moments.
Nous avons aussi exploré la lagune en empruntant de petits chemins construits sur les digues bordées de petites maisons de pêcheurs sur pilotis …
De charmants endroits bien que certaines cabanes soient gardées par des molosses et autres bâtards peu avenants !
Notre ami Elias, le shipchandler, est content de nous revoir … Nous sommes de bons clients ! En effet, tout l’inox qui a servi à la construction du portique vient de chez lui ainsi que les accessoires. C’est un garçon charmant et très serviable de même que notre jeune marchand de fruits et légumes, en général tous les commerçants sont sympathiques.
Comme chaque année, nous recherchons un petit studio pour un mois, le temps où le bateau sera à terre… Ce n’est pas gagné car il semble que beaucoup d’appartements soient loués vides ! De plus nous ne sommes pas du tout certains de la date de sortie du bateau, le fonctionnement de la marina étant un peu particulier !
Au 15 Février, le portique arrière est terminé, les cables électrques sont installés, restait à trouver un panneau solaire, ce qui est maintenant chose faite chez un artisan électronicien de Messolonghi mais … à quand la livraison ?
Certains d'entre vous trouvent les photos trop petites. Pour celles alignées sur la droite, je n'y peux rien, je suis tributaire du serveur Blogspot. Par contre, vous pouvez agrandir celles situées dans le texte en cliquant dessus... Pour terminer, voici un joli décor champêtre.Bonne lecture et à bientôt pour d'autres nouvelles.
Jo et Josianne
Bonjour à tous,
Cela fait déjà un mois que nous sommes revenus à Messolonghi . Après une petite escale à Athènes, nous avons retrouvé Algieba par une belle journée ensoleillée. Pas de problèmes, le bateau était en ordre, pas humide … Un bon nettoyage de l’intérieur et un lavage de pont ont été nos premières occupations.
Puis la vie a repris son cours, la fin janvier a été bien arrosée et pas très chaude puis nous avons eu une semaine de vent d’est particulièrement fatigant avec une nuit où il a soufflé à 50 nœuds… Autant vous dire que nous n’avons pas très bien dormi, le bateau vibrant de tout son gréement dans les rafales. Cependant, nous nous sentions en sécurité, les amarres du port semblant solides ! Certains disent que les attaches ne sont pas très fiables … Il faudrait aller voir au fond de l’eau !
Les montagnes environnantes se sont couronnées de neige,
Le beau temps est revenu vers le 5 Février avec des températures avoisinant les 20° dans la journée, nous offrant l’occasion de reprendre les vélos pour de belles ballades dans la montagnette où le printemps se manifeste déjà avec de nombreuses fleurs sauvages dont de superbes iris garnissant certains fossés.

Nous avons aussi exploré la lagune en empruntant de petits chemins construits sur les digues bordées de petites maisons de pêcheurs sur pilotis …
Notre ami Elias, le shipchandler, est content de nous revoir … Nous sommes de bons clients ! En effet, tout l’inox qui a servi à la construction du portique vient de chez lui ainsi que les accessoires. C’est un garçon charmant et très serviable de même que notre jeune marchand de fruits et légumes, en général tous les commerçants sont sympathiques.
Comme chaque année, nous recherchons un petit studio pour un mois, le temps où le bateau sera à terre… Ce n’est pas gagné car il semble que beaucoup d’appartements soient loués vides ! De plus nous ne sommes pas du tout certains de la date de sortie du bateau, le fonctionnement de la marina étant un peu particulier !
Au 15 Février, le portique arrière est terminé, les cables électrques sont installés, restait à trouver un panneau solaire, ce qui est maintenant chose faite chez un artisan électronicien de Messolonghi mais … à quand la livraison ?
Certains d'entre vous trouvent les photos trop petites. Pour celles alignées sur la droite, je n'y peux rien, je suis tributaire du serveur Blogspot. Par contre, vous pouvez agrandir celles situées dans le texte en cliquant dessus... Pour terminer, voici un joli décor champêtre.Bonne lecture et à bientôt pour d'autres nouvelles.
Jo et Josianne
dimanche 14 novembre 2010
Automne Grec pour Algieba
Première partie d’hivernage à Messolonghi
Bonjour les amis,
Eh bien nous voilà donc dans cette marina de Messolonghi pour un bon moment. C’est un village international peuplé de nomades Anglais bien sûr, mais aussi Français, Allemands, Autrichiens et encore Américains, Australiens, Canadiens et j’en passe …

Le barbecue Anglo-Saxon du dimanche après-midi est de rigueur, nous n’y participons pas car nous n’aimons pas trop ce genre de réunion trop formel à notre goût … Un peu pince-fesses … Peut-être irons-nous un jour … Nous préférons un petit repas dans un estaminet sympa et populaire en ville suivi d’une bonne ballade en vélo dans la montagne environnante.

La ville est vivante et sympathique, le centre est très animé et il suffit de quelques coups de pédales pour se retrouver dans la campagne.
En tout cas, après une dizaine de jours de temps médiocre, voire exécrable mais entrecoupé de belles accalmies, l’été est revenu et c’est bien agréable de faire les petits travaux en short et torse nu à cette époque de l’année.
J’ai entrepris la construction d’un petit portique en inox à l’arrière du bateau afin de supporter un ou deux panneaux solaires supplémentaires et j’envisage également d’ajouter une batterie de service supplémentaire. L’autonomie complète est à ce prix …
Le temps s’écoule très vite, nos voisins sont sympas : Sur tribord, OUKIVA de Jaime et Annie déjà rencontrés à Carthagène. Sur bâbord, CAP D’OR, le ketch Anglais de Roger et Pam bourlingueurs depuis 20 ans et circumnavigateurs. Plus loin sur bâbord, un joli sloop de 48 pieds du nom de PACIFIC PEARL de Bruno et Judy, couple Franco-Australien avec qui nous entretenons d’excellentes relations, Bruno était Chef de cuisine et patron ! En face David et Lesley sur HIE, sloop de 9 mètres, sur lequel ils vivent en permanence (à plus de 70 ans !) et d’autres encore. Nous n’oublions pas non plus nos « vieux » amis Loulou, Dominique et Bastien de Dam’Marine qui sont à une autre « rue » du village !
Comme rien n’est parfait en ce bas monde, nous devons lutter contre les moustiques, nombreux à cette époque et avec la chaleur qui règne. Invisibles dans la journée, ils attaquent en escadrilles dès que le soleil se couche, cela dure environ 2 heures puis ils disparaissent !
Mais il va être temps de retrouver nos amis, la famille en Bretagne où, si l’on en croit les météos du monde entier, nous attendent pluies, tempêtes de Suroît et grains de Noroît ! et peut-être de la neige ?
A bientôt
Bonjour les amis,
Eh bien nous voilà donc dans cette marina de Messolonghi pour un bon moment. C’est un village international peuplé de nomades Anglais bien sûr, mais aussi Français, Allemands, Autrichiens et encore Américains, Australiens, Canadiens et j’en passe …
Le barbecue Anglo-Saxon du dimanche après-midi est de rigueur, nous n’y participons pas car nous n’aimons pas trop ce genre de réunion trop formel à notre goût … Un peu pince-fesses … Peut-être irons-nous un jour … Nous préférons un petit repas dans un estaminet sympa et populaire en ville suivi d’une bonne ballade en vélo dans la montagne environnante.
La ville est vivante et sympathique, le centre est très animé et il suffit de quelques coups de pédales pour se retrouver dans la campagne.
En tout cas, après une dizaine de jours de temps médiocre, voire exécrable mais entrecoupé de belles accalmies, l’été est revenu et c’est bien agréable de faire les petits travaux en short et torse nu à cette époque de l’année.
J’ai entrepris la construction d’un petit portique en inox à l’arrière du bateau afin de supporter un ou deux panneaux solaires supplémentaires et j’envisage également d’ajouter une batterie de service supplémentaire. L’autonomie complète est à ce prix …
Le temps s’écoule très vite, nos voisins sont sympas : Sur tribord, OUKIVA de Jaime et Annie déjà rencontrés à Carthagène. Sur bâbord, CAP D’OR, le ketch Anglais de Roger et Pam bourlingueurs depuis 20 ans et circumnavigateurs. Plus loin sur bâbord, un joli sloop de 48 pieds du nom de PACIFIC PEARL de Bruno et Judy, couple Franco-Australien avec qui nous entretenons d’excellentes relations, Bruno était Chef de cuisine et patron ! En face David et Lesley sur HIE, sloop de 9 mètres, sur lequel ils vivent en permanence (à plus de 70 ans !) et d’autres encore. Nous n’oublions pas non plus nos « vieux » amis Loulou, Dominique et Bastien de Dam’Marine qui sont à une autre « rue » du village !
Comme rien n’est parfait en ce bas monde, nous devons lutter contre les moustiques, nombreux à cette époque et avec la chaleur qui règne. Invisibles dans la journée, ils attaquent en escadrilles dès que le soleil se couche, cela dure environ 2 heures puis ils disparaissent !
Mais il va être temps de retrouver nos amis, la famille en Bretagne où, si l’on en croit les météos du monde entier, nous attendent pluies, tempêtes de Suroît et grains de Noroît ! et peut-être de la neige ?
A bientôt
lundi 25 octobre 2010
Une saison qui se termine
Du 3 octobre au 8 octobre - Andikira
Durant quatre jours, le temps est calme et ensoleillé, le village est tranquille et les gens sont gentils, bref, un séjour agréable. Depuis quelques temps, nous cherchions un petit four électrique (utile au port), respectant des dimensions bien précises afin d’entrer dans un équipet … Nous l’avons trouvé ici.
Bien sûr, nous explorons à pied les alentours qui sont très montagneux et plantés d’oliviers dans les parties les plus plates. Plus haut, c’est la garrigue et ses buissons de genévriers, cystes, thyms et autres, mais aussi des touffes de petits cyclamens roses qui parsèment les rochers ainsi que des crocus jaunes. Puis ce sont les montagnes abruptes aux pentes dénudées quasiment verticales qui s’élancent vers le ciel…
L’endroit est spectaculaire mais quand il y a du vent, celui-ci accélère de manière impressionnante.
Justement, un vent de Nord-est s’installe et soufflera violemment pendant deux jours, nous interdisant toute tentative de sortie. Heureusement, nous sommes bien protégés derrière le petit môle, l’avant du bateau est maintenu par son ancre mouillée quarante mètres plus loin plus une amarre de corps-mort et l’arrière par trois amarres au quai, mais ça bouge !
Un voilier battant pavillon Autrichien est amarré près de nous, Vati est d’origine Indienne, née en Malaisie et son mari est Autrichien. Elle est marrante, elle aime courir et veut absolument faire un footing avec nous, ce sera chose faite … Ils ont également prévu de passer l’hiver à Messolonghi … Nous nous reverrons.
Le 9 octobre – Andikira- Itea – 21 milles
Ces deux lieux ne sont pas très éloignés géographiquement mais il nous faut contourner le cap AK Pangalos pour rejoindre Itea. Ce matin, nous partons donc du fond de la baie d’Andikira pour attaquer le goulet de sortie avec le vent dans le nez.
Un premier bord nous emmène vers l’ex-usine Pechiney (traitement de la bauxite) où de nombreux Français ont travaillé. La mer est grise et moutonneuse, de bonnes vagues nous aspergent, le vent souffle à 20 nœuds venant du large, Algieba peine au près le plus serré, je commence à me dire que cela va être difficile de sortir de ce trou à rats. Cependant, après avoir viré de bord, le vent nous est plus favorable et nous pouvons même débrider légèrement, Algieba se trémousse alors de joie et taille l’écume à 7 ou 8 nœuds, faisant exploser les vagues contre sa coque.
A cette allure, nous atteignons rapidement le cap Pangalos et tout de suite après, nous retrouvons des allures portantes et même plein vent arrière, cool !!!
En arrivant au port, le petit père au mini camion-citerne vient nous voir, nous lui avions dit qu’au retour nous lui prendrions du gas-oil, il ne devait pas nous croire… Il est très content de nous voir, nous faisons le plein tout de suite !
Tous les jours, il viendra nous dire bonjour et faire la causette, moitié Anglais moitié Français. Un jour, il arrive avec une bouteille de rosé fabrication maison … Excellent !
Du 10 au 16 octobre – Escale à Itea
Vous l’aurez remarqué, les longues escales deviennent plus fréquentes, il faut dire que la saison avance et que maintenant il nous faut rejoindre notre abri d’hiver, Messolonghi. Nous avons donc retrouvé le grand quai d’Itea ,absolument vide, avec un certain plaisir car nous aimons bien l’ambiance de cette petite ville, le seul problème est que nous n‘avons ni eau ni électricité. Pour l’eau , ça va car les réservoirs du bateau suffisent amplement et un robinet se trouve à quelques centaines de mètres. En ce qui concerne l’électricité, il y a bien les panneaux solaires et l’éolienne mais le soleil et le vent sont souvent absents cette semaine ! Il faut donc gérer notre énergie et pour cela, nous serons obligés de faire tourner le moteur à trois reprises, c’est la première fois que nous faisons cela depuis le début de la saison.
Comme je l’ai dit plus haut, notre petit père (il s’appelle Sotiris et est âgé de 72 ans) vient nous rendre visite en s’annonçant à grand renfort de klaxon, il nous parle de son pays…
Jeudi, le temps se dégrade carrément, orages violents et pluies diluviennes, nous attendons maintenant un créneau météo pour repartir.
Dimanche 17 octobre – Itea- Messolonghi – 58 milles
Les prévisions météo sont pessimistes pour les jours à venir. Ce matin il pleut mais au moins le vent, s’il y en a, ne devrait pas être défavorable. Nous faisons route au moteur sous la pluie et en arrivant à hauteur de Trizonia, nous décidons de ne pas nous y arrêter comme prévu et de poursuivre notre route jusqu’à Messolonghi encore distant de 35 milles.
Le vent faible d’Ouest ne nous gêne pas et il bascule à l’Est, toujours faible, en début d’après-midi tandis que le ciel est encore plus noir et menaçant !
Cependant, c’est sous un ciel plus clair que nous apercevons les premières maisons sur pilotis et nous embouquons l’entrée du chenal de Messolonghi . Il faudra des appels répétés à la VHF avant que le marinero de service nous réponde … Il nous installe à une place provisoire … Nous avons un petit pincement au cœur en pensant à cette nouvelle saison qui se termine.
Début d’hivernage à Messolonghi
Le mauvais temps persiste pendant deux jours, coups de vent et orages très violents se succèdent avec quelques courts répits. Puis la météo s’améliore et nous permet de sortir enfin les vélos et de faire nos promenades et nos courses !
Nous connaissons déjà la ville de Messolonghi qui est charmante et très vivante. Elle est située sur une plaine côtière s’étendant sur une largeur d’environ 4 à 5 kms au pied de la montagne, cette plaine s’allonge sur une distance d’une bonne trentaine de kms.
De nombreuses oliveraies et orangeraies sont les principales cultures, des petites routes bordées de maisons campagnardes avec basse-cour fournie comprenant poules, coqs, pintades et l’inévitable dindon ! ainsi que le petit bétail.Nous aimons bien cette ambiance rurale qui nous rappelle un peu notre jeunesse !
Nous découvrons aussi une jolie petite route de montagne qui longe un torrent et nous emmène sur les hauteurs dominant la lagune de Messolonghi. Cette route est très pentue et bordée de fossés et talus où poussent des multitudes de petits cyclamens roses … Les seuls bruits que nous entendons sont les clochettes des moutons et biquettes ainsi que le bruissement de l’eau qui coule. Cela nous change complètement de la mer !
Nous songeons maintenant aux bricoles à faire sur le bateau … Entretien après une saison bien remplie et nouveaux petits aménagements, notamment pour améliorer la vie au mouillage (plus d’énergie solaire surtout)… En prévision, la construction d’un mini-portique destiné à supporter un panneau solaire supplémentaire.
Il n’y a qu’un petit shipchandler en ville, jeune, très sympathique et compétent, il peut me fournir les tubes inox et me fait rencontrer un de ses amis, ingénieur, qui se propose de fabriquer les pièces inox nécessaires à l’assemblage. Par contre, nous devrons probablement aller à Patras pour acheter le panneau.
Durant quatre jours, le temps est calme et ensoleillé, le village est tranquille et les gens sont gentils, bref, un séjour agréable. Depuis quelques temps, nous cherchions un petit four électrique (utile au port), respectant des dimensions bien précises afin d’entrer dans un équipet … Nous l’avons trouvé ici.
Bien sûr, nous explorons à pied les alentours qui sont très montagneux et plantés d’oliviers dans les parties les plus plates. Plus haut, c’est la garrigue et ses buissons de genévriers, cystes, thyms et autres, mais aussi des touffes de petits cyclamens roses qui parsèment les rochers ainsi que des crocus jaunes. Puis ce sont les montagnes abruptes aux pentes dénudées quasiment verticales qui s’élancent vers le ciel…
L’endroit est spectaculaire mais quand il y a du vent, celui-ci accélère de manière impressionnante.
Justement, un vent de Nord-est s’installe et soufflera violemment pendant deux jours, nous interdisant toute tentative de sortie. Heureusement, nous sommes bien protégés derrière le petit môle, l’avant du bateau est maintenu par son ancre mouillée quarante mètres plus loin plus une amarre de corps-mort et l’arrière par trois amarres au quai, mais ça bouge !
Un voilier battant pavillon Autrichien est amarré près de nous, Vati est d’origine Indienne, née en Malaisie et son mari est Autrichien. Elle est marrante, elle aime courir et veut absolument faire un footing avec nous, ce sera chose faite … Ils ont également prévu de passer l’hiver à Messolonghi … Nous nous reverrons.
Le 9 octobre – Andikira- Itea – 21 milles
Ces deux lieux ne sont pas très éloignés géographiquement mais il nous faut contourner le cap AK Pangalos pour rejoindre Itea. Ce matin, nous partons donc du fond de la baie d’Andikira pour attaquer le goulet de sortie avec le vent dans le nez.
Un premier bord nous emmène vers l’ex-usine Pechiney (traitement de la bauxite) où de nombreux Français ont travaillé. La mer est grise et moutonneuse, de bonnes vagues nous aspergent, le vent souffle à 20 nœuds venant du large, Algieba peine au près le plus serré, je commence à me dire que cela va être difficile de sortir de ce trou à rats. Cependant, après avoir viré de bord, le vent nous est plus favorable et nous pouvons même débrider légèrement, Algieba se trémousse alors de joie et taille l’écume à 7 ou 8 nœuds, faisant exploser les vagues contre sa coque.
A cette allure, nous atteignons rapidement le cap Pangalos et tout de suite après, nous retrouvons des allures portantes et même plein vent arrière, cool !!!
En arrivant au port, le petit père au mini camion-citerne vient nous voir, nous lui avions dit qu’au retour nous lui prendrions du gas-oil, il ne devait pas nous croire… Il est très content de nous voir, nous faisons le plein tout de suite !
Tous les jours, il viendra nous dire bonjour et faire la causette, moitié Anglais moitié Français. Un jour, il arrive avec une bouteille de rosé fabrication maison … Excellent !
Du 10 au 16 octobre – Escale à Itea
Vous l’aurez remarqué, les longues escales deviennent plus fréquentes, il faut dire que la saison avance et que maintenant il nous faut rejoindre notre abri d’hiver, Messolonghi. Nous avons donc retrouvé le grand quai d’Itea ,absolument vide, avec un certain plaisir car nous aimons bien l’ambiance de cette petite ville, le seul problème est que nous n‘avons ni eau ni électricité. Pour l’eau , ça va car les réservoirs du bateau suffisent amplement et un robinet se trouve à quelques centaines de mètres. En ce qui concerne l’électricité, il y a bien les panneaux solaires et l’éolienne mais le soleil et le vent sont souvent absents cette semaine ! Il faut donc gérer notre énergie et pour cela, nous serons obligés de faire tourner le moteur à trois reprises, c’est la première fois que nous faisons cela depuis le début de la saison.
Comme je l’ai dit plus haut, notre petit père (il s’appelle Sotiris et est âgé de 72 ans) vient nous rendre visite en s’annonçant à grand renfort de klaxon, il nous parle de son pays…
Jeudi, le temps se dégrade carrément, orages violents et pluies diluviennes, nous attendons maintenant un créneau météo pour repartir.
Dimanche 17 octobre – Itea- Messolonghi – 58 milles
Les prévisions météo sont pessimistes pour les jours à venir. Ce matin il pleut mais au moins le vent, s’il y en a, ne devrait pas être défavorable. Nous faisons route au moteur sous la pluie et en arrivant à hauteur de Trizonia, nous décidons de ne pas nous y arrêter comme prévu et de poursuivre notre route jusqu’à Messolonghi encore distant de 35 milles.
Le vent faible d’Ouest ne nous gêne pas et il bascule à l’Est, toujours faible, en début d’après-midi tandis que le ciel est encore plus noir et menaçant !
Cependant, c’est sous un ciel plus clair que nous apercevons les premières maisons sur pilotis et nous embouquons l’entrée du chenal de Messolonghi . Il faudra des appels répétés à la VHF avant que le marinero de service nous réponde … Il nous installe à une place provisoire … Nous avons un petit pincement au cœur en pensant à cette nouvelle saison qui se termine.
Début d’hivernage à Messolonghi
Le mauvais temps persiste pendant deux jours, coups de vent et orages très violents se succèdent avec quelques courts répits. Puis la météo s’améliore et nous permet de sortir enfin les vélos et de faire nos promenades et nos courses !
Nous connaissons déjà la ville de Messolonghi qui est charmante et très vivante. Elle est située sur une plaine côtière s’étendant sur une largeur d’environ 4 à 5 kms au pied de la montagne, cette plaine s’allonge sur une distance d’une bonne trentaine de kms.
De nombreuses oliveraies et orangeraies sont les principales cultures, des petites routes bordées de maisons campagnardes avec basse-cour fournie comprenant poules, coqs, pintades et l’inévitable dindon ! ainsi que le petit bétail.Nous aimons bien cette ambiance rurale qui nous rappelle un peu notre jeunesse !
Nous découvrons aussi une jolie petite route de montagne qui longe un torrent et nous emmène sur les hauteurs dominant la lagune de Messolonghi. Cette route est très pentue et bordée de fossés et talus où poussent des multitudes de petits cyclamens roses … Les seuls bruits que nous entendons sont les clochettes des moutons et biquettes ainsi que le bruissement de l’eau qui coule. Cela nous change complètement de la mer !
Nous songeons maintenant aux bricoles à faire sur le bateau … Entretien après une saison bien remplie et nouveaux petits aménagements, notamment pour améliorer la vie au mouillage (plus d’énergie solaire surtout)… En prévision, la construction d’un mini-portique destiné à supporter un panneau solaire supplémentaire.
Il n’y a qu’un petit shipchandler en ville, jeune, très sympathique et compétent, il peut me fournir les tubes inox et me fait rencontrer un de ses amis, ingénieur, qui se propose de fabriquer les pièces inox nécessaires à l’assemblage. Par contre, nous devrons probablement aller à Patras pour acheter le panneau.
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