vendredi 23 avril 2010

Preparatifs du départ et départ vers la Sicile




Bonjour à tous,
Par une belle matinée de fin mars, Algieba a été remis à l’eau, tout pimpant et propre de coque, heureux de retrouver son élément ( ses propriétaires aussi d’ailleurs).
Il nous a resté à faire un grand nettoyage de l’intérieur et du pont car il y a eu pas mal de poussières au chantier.

Nous avons profité ensuite d’une journée sans vent pour réinstaller les voiles qui dormaient depuis novembre dans une cabine, c’est quand même mieux un voilier avec ses voiles !
Nous venions à peine de terminer quand un jeune homme me hèle depuis le ponton, ils sont trois grands gaillards et demandent s’ils peuvent monter à bord pour visiter … Tout d’abord un peu interloqués, nous acceptons devant l’air sympathique de ces jeunes puis nous nous mettons à bavarder en Espagnol , ils sont très intéressés et également surpris de ce que nous faisons , ils nous posent plein de questions !
A notre tour, nous les questionnons et apprenons qu’ils sont tous les trois étudiants à Madrid , Francisco est originaire de San José au Costa Rica , Cesar est Chilien de Santiago et René vient de Mexico. Ils font des études de psychologie sportive et visitent la Sardaigne durant une semaine de vacances.
Nous avons bien aimé cette( trop)courte rencontre car ils doivent repartir pour Jertzu puis Cagliari et Madrid le lendemain… Bye Bye
Nous avons également sympathisé avec Talla, un Sénégalais qui vend des babioles près du supermarché où nous avons nos habitudes. Il me vend une montre (pas cher) mais elle ne marche pas … Finalement, il me l’échangera contre une qui fonctionne !
Une jolie goelette ancienne s’est amarrée pas loin de nous, un homme d’équipage est resté à bord pour peaufiner les vernis, les peintures … Il s’appelle Indi et est Sri-Lankais , très sympathique et souriant. Il me propose de visiter ce bateau construit à San-Diego (Californie) en 1934 et appartenant à un Italien de Padoue qui l’a racheté à un Américain.
La goelette s’appelle Orsagrassa et mesure 18m de long, c’est vraiment un beau bateau, avec de beaux équipets vernis, une magnifique cabine de propriétaire, un carré confortable équipé de bannettes, un bel espace de navigation abrité etc … Tout est classe mais sans clinquant et fait pour la mer !
Nous guettons la météo qui est très instable et ,en attendant, nous continuons nos promenades à vélo parmi les orangers en fleurs qui embaument mmm ! Une dernière récolte d’avocats , puis une fenêtre se présente, nous partirons donc le 19 avril.

19 au 21 avril – Arbatax – Marsala (Sicile) – 190 milles

Arbatax est laissé dans le sillage lundi 19 après-midi par beau temps et une bonne brise côtière qui nous fait naviguer au près à bonne allure. Peu après, cette brise forcit et nous envoyons la trinquette à la place du génois, Algieba se régale et avance bien sur la mer parsemée de moutons blancs, cependant il manque 20 degrés pour faire le bon cap.
En gagnant vers le large, la brise diminue mais nous permet toujours de faire bonne route, puis dans la soirée, le vent bascule à l’ouest et devient portant.
La météo annonçait 10/12 nœuds mais, vers 22h le vent monte à 25 nœuds et se maintient comme cela jusque vers 2h où il redescend à 15 nœuds. Cela a pour conséquence de former une mer désordonnée avec de grosses vagues et la nuit est très, très inconfortable. Il faut s’accrocher à l’intérieur du bateau qui subit de violents coups de boutoir.
Le matelot est malade et je dois tenir le quart jusqu’à 4h, instant où il retrouve quelques forces pour me permettre de me reposer.
Peu à peu, le vent baisse mais la mer est toujours houleuse, cela ne diminuera que très lentement, heureusement le ciel est bleu et il y a du soleil… Nous croisons une tortue qui passe au ras du bateau, elle fait une quarantaine de centimètres et suit son petit bonhomme de chemin en nageant doucement. Nous en verrons quelques autres mais de plus loin.
Plus tard une dizaine de dauphins viennent nous rendre visite et trois d’entre eux nous accompagneront un long moment en jouant avec l’étrave du bateau … On ne s’en lasse pas !
Le vent a considérablement diminué et en fin de matinée, nous devons mettre le moteur pour poursuivre notre route.
La journée passe vite et voilà de nouveau la nuit, toujours au moteur … Nous marchons tranquillement car je ne veux pas arriver de nuit.
Et voilà ! C’est au tour du capitaine d’être terrassé par une violente migraine en début de soirée … Cachets et 3 heures de repos avant de pouvoir prendre mon quart, heureusement que le matelot est en forme !
La nuit est plus tranquille et à l’aube, nous doublons la première des îles Egadi (îles Agathes) , nous longeons ce groupe d’îles et apercevons la jetée du port de Marsala vers 8h . Nous y ferons notre entrée vers 9h, ne sachant où aller s’amarrer, puis un marinero nous fait signe… Il faut passer entre des bouées de corps-morts puis amarrer l’avant à l’un d’entre eux et venir mettre l’arrière du bateau à un ponton … Explications en Italien, grands gestes …Nous ne comprenons rien … et la manœuvre est ratée ! Nous devons nous y reprendre à 2 fois avant d’y arriver.
Heureusement l’accueil est sympathique !
Les marinas Siciliennes ont la réputation d’être sales et peu confortables, celle-ci est à peu près propre, les sanitaires, situés dans un préfabriqué sont pour le moins très rustiques , la douche fonctionne ! Et ce n’est pas trop cher.
Nous sommes descendus vers le sud et la température, en cette merveilleuse journée, a grimpé (26°).
Nous allons faire un tour en ville l’après-midi pour nous dégourdir les jambes, la ville de Marsala est jolie et agréable, la vieille ville est peut-être un peu trop fraîchement restaurée mais nous pouvons y admirer de beaux édifices et il fait bon se promener dans les petites rues.
Le lendemain, météo instable oblige, voilà le Sirocco, 35 nœuds, et prévu pour au moins 2 jours … On est mieux dans le port de Marsala … Et puis il faudra bien goûter ce fameux vin !

A bientôt pour d’autres impressions

mardi 23 mars 2010

Vers la fin d'hivernage

Bonjour à tous,

Dimanche 14 mars 2010

La vie en Sardaigne continue, le mois de Mars, qui avait démarré avec une certaine chaleur due au Scirocco, a vite tourné au frais pour ne pas dire au froid. En effet, les températures, qui avoisinaient les 26° au début du mois, ont chuté de 15° en quelques jours, la neige est venue recouvrir les sommets des montagnes… Nous n’avons pas eu aussi froid de l’hiver !

Le bateau a été mis au sec lors d’une journée splendide au début du mois par les soins de Massimo Valdes, le patron du chantier. Nous en sommes très contents car le patron et les ouvriers sont très serviables et sympathiques, et ce sont de bons professionnels.
Tous les jours, nous nous rendons au chantier pour prodiguer tous nos soins à notre cher Algieba ! La coque était très sale, certains endroits envahis par les petits coquillages et les algues … Il est vrai que cela faisait 4 mois qu’il n’avait pas bougé.
Nous avons finalement trouvé un petit studio à louer à proximité du port et pas très loin du chantier, ce qui est bien pratique.
Il convient de noter une nouvelle rencontre : Adrien et Manouche, accompagnés de leur petite Bianca, préparant leur bateau « Circonflex », un joli ketch acier de 35 pieds, en vue d’un petit périple en Méditerrannée avant d’aller voir plus loin.

Adrien est Suisse d’origine Sarde et Manouche est Canadienne de Montreal . Ils sont très sympas et nous avons eu plusieurs fois l’occasion d’échanger nos récits de voyages autour d’une bonne table, goûtant certaines spécialités locales telles les asperges sauvages, les chardons en bocaux et autres délices. Ce sont de vrais bourlingueurs … mais Manouche n’a aucune expérience de la navigation, la petite Bianca se fait très bien à son nouvel environnement et ils sont prêts à prendre la mer dès que la météo sera propice.

Dimanche 21 mars 2010

Le beau temps est revenu, les travaux sur le bateau avancent bien et Jeudi, nous avons loué une voiture pour aller à Cagliari, rendre visite à nos amis Vannetais à bord de Dam’Marine.
Il fait un temps magnifique et nous prenons le chemin des écoliers, première étape à Lanusei ( ancienne capitale de l’Ogliastra aujourd’hui supplantée par Tortoli) où nous nous arrêtons pour flâner un peu dans cette jolie petite ville bâtie à flanc de montagne.

Puis la route sinueuse nous emmène à Jerzu, où les vignes, implantées souvent sur des pentes raides, produisent un vin excellent.
Ensuite, nous nous arrêterons pour un pique-nique près de Perdasdeforgu, où nous ferons une cueillette d’asperges sauvages dans un joli endroit escarpé. La flore printanière (crocus, orchis,lupins,aulx, genets, asphodeles et autres fleurs inconnues de nous…) y est abondante et colore joliment les collines, nous entendons l’eau couler de toute part.
Puis nous reprenons la route, et après avoir traversé plusieurs vieux villages isolés, la région se fait plus plate et les bourgs plus nombreux aux approches de Cagliari.
Loulou a parlementé avec le chef de la marina et nous a réservé une place pour notre petite voiture car le stationnement est assez problématique dans cette grande ville. C’est avec plaisir que nous retrouvons la petite famille pour nous raconter nos hivernages respectifs.
Je profiterai aussi de ce petit tour à la capitale pour me ravitailler en filtres à gas-oil difficiles à trouver à Arbatax.
Le lendemain, nous prenons le chemin du retour par une route différente, passant davantage dans le centre de la Sardaigne. Nous traverserons ainsi le Campidano, vaste plaine vallonnée très verte et très cultivée avec en majorité des céréales et aussi de nombreux herbages.
Puis nous recommencerons à grimper sur de hauts plateaux et nous arrêterons pour un nouveau pique-nique dans l’herbe verte parmi les fleurs auprès d’un petit ruisseau.
Nous attaquons ensuite les montagnes de la Barbaggia et une pause sur la route dominant le lac de Flumendosa nous permettra de faire une nouvelle cueillette d’asperges sauvages… Cette cueillette est assez sportive car les buissons d’asperges se trouvent souvent dans des endroits difficiles d’accès et de plus ils sont piquants et l’on s’égratigne les mains !
La route continue ensuite de s’élever en d’innombrables lacets, nous offrant à chaque détour de magnifiques points de vue. Après avoir passé le village de Seui, où nous essayons sans trop de succès de prendre en photo une dame en costume traditionnel, nous empruntons une petite route longeant de hautes crêtes du Monte Perda e’Liana à droite et les montagnes du Gennargentu à gauche. Celles-ci conservent encore quelques plaques de neige mais pas pour longtemps !
De nombreuses vaches se promènent en liberté au bord de la route et dans la garrigue, il y a aussi des chevaux errant dans cette campagne.
Vient ensuite la vaste forêt de Montarbu et ses chênes centenaires où nous nous arrêtons faire une petite promenade à proximité d’une jolie fontaine.
Nous recherchons ensuite une route pour nous ramener vers Tortoli … et nous nous perdons ! Il faut dire que notre carte n’est pas très détaillée … Nous sommes obligés de demander plusieurs fois notre route et faisons un détour considérable mais finalement, nous retrouvons nos terres à la nuit tombée.
Les derniers travaux sur le bateau se feront cette semaine puis ce sera la remise à l’eau début de semaine suivante, un peu d’entretien mécanique (vidange du moteur etc…), préparation du bateau et puis le départ envisagé vers la mi-avril.

A bientôt

samedi 20 février 2010

Retour à ARBATAX

Eh bien, cela fait déjà plus d'un mois que nous avons retrouvé Algieba et la Sardaigne, après un séjour agréable en Bretagne, malgré le froid et parfois la neige !
Nous avons pu voir beaucoup de nos amis mais malheureusement pas tout le monde, car le temps nous a encore manqué cette fois-ci.
La voiture, toujours bien soignée par l’ami Jean, a fait pas mal de kilomètres.
Nous avons consacré aussi du temps à ma mère, qui était contente de nous revoir, en essayant de la réconforter car elle a beaucoup de mal à supporter la solitude.
C’est avec plaisir que nous avons retrouvé notre bateau qui nous attendait sagement, blotti au fond du port.
Le climat de cette mi-janvier à mi-février n’est plus aussi bon que fin novembre, il y a eu certes de belles journées mais aussi des pluies abondantes et parfois du temps frais, la neige est même tombée sur les sommets du Gennargentu (1800m) et jusqu’à 600m d’altitude.
Au bord de la mer, les températures de l’après-midi ont toujours été de l’ordre de 13-14°, par contre quelques nuits ont été très fraîches (3/4°).
Cette dernière semaine, nous avons bénéficié d'une nette hausse des températures,avec 20° en après-midi et une atmosphère de printemps.
Le vent de Nord-Ouest (Maestrale) est assez souvent présent, surtout l’après-midi mais sa force atteint rarement le coup de vent sauf 2 samedis où il a atteint 45/50 nœuds dans les rafales. Une petite houle arrive parfois à pénétrer dans le port et imprime un mouvement au bateau, il est déjà arrivé que nous ayons dû nous accrocher !
Ce fut aussi la saison des mimosas qui nous ont apporté de la couleur et des effluves capiteuses. La floraison de cette variété de mimosas, identique à celle que l’on trouve en Bretagne, sera bientôt suivie de celle d’une variété à grosses fleurs, typique des régions Méditerranéennes.
Les orangers et autres agrumes sont bien sûr couverts de fruits et nous avons même récolté des avocats tombés de l’arbre qui déborde sur la route, ils sont délicieux !
Les trèfles à fleurs jaunes sont très spectaculaires , surtout quand le soleil les fait s’ouvrir, mais ils sont aussi très envahissants, il y en a partout !
Nous sommes allés au chantier Valdes nous faire confirmer la sortie du bateau qui se fera début Mars et nous recherchons activement un studio à louer pour 1 mois, la chose n’est pas aussi facile qu’il pourrait y paraître quand on voit la quantité d’appartements qui existent !
Côté technique, J’ai encore dû démonter la pompe du frigo qui fuyait à nouveau et après avoir remonté le groupe, le compresseur ne fonctionnait pas correctement , puis il s’est arrêté complètement. J’ai constaté que de l’eau avait réussi à pénétrer dans le boîtier électronique et provoqué un faux contact détruisant un composant de la carte.
Nous avons donc commandé une nouvelle carte et en attendant, nous sommes sans frigo… Mais nous arrivons à survivre !!!
Le feu de mouillage ne fonctionne plus et l’anémomètre ne tourne plus très rond, j’ai donc dû monter en haut du mât, le matelot me hissant vaillamment au winch ! Après avoir constaté que le feu à leds est complètement grillé, je bricole rapidement un autre feu ,deuxième ascension pour tester le nouveau feu de mouillage ... qui ne fonctionne pas. On redescend le tout et on réfléchit !
Nous commençons aussi à préparer la prochaine saison de navigation : achat de guides, cartes nautiques, pièces de rechange moteur etc … tout cela fait que les journées passent très vite…

A bientot pour d'autres nouvelles.

vendredi 20 novembre 2009

Hivernage à Arbatax



Nous sommes installés dans le port d’Arbatax depuis déjà un mois , comme le temps passe vite …
La vie s’organise à bord et nous commençons à prendre nos marques après avoir reconnu les environs avec nos petits vélos.
L’endroit est très agréable , le port très propre et l'eau claire, il n’y a que le voisinage des 2 grosses grues du port de commerce et du gros chantier Intermare ( construction de plateformes pétrolières ) qui pourrait être gênant mais il y a très peu d’activité en ce moment.
Lucio, le responsable de la marina, est très gentil et serviable, il est assisté d‘un Anglais sympathique arrivé en bateau et installé ici depuis huit ans.
Côté Ouest d’Arbatax , s’étend une longue plage bordée de pins le long d’une jolie baie sur fond de montagnes et agrémentée de petites lagunes. Au milieu de cette baie, l’ilôt d’Ogliastra , petit caillou couvert de cactus qui donne son nom à la province.
Côté Est, une colline imposante surmontée d’un phare et couverte de bois d’eucalyptus et de pins. La roche y est rouge et les falaises côté mer sont très spectaculaires, à l’image de la Cala Moresca .
Côté Sud, Arbatax , que l’on croyait un petit village, nous a surpris car de nombreuses constructions et quartiers résidentiels se sont développés mais sont invisibles depuis le port.
Une route, sur un terrain tout plat (pratique pour le vélo) rejoint Arbatax à Tortoli distante de 4 kms environ . Cette petite ville de 10000 habitants, dotée d’un modeste aéroport ( qui ne fonctionne que l’été ) est très vivante et nous nous y rendons souvent.
A droite de la route , s’étend une grande zone commerciale où l’on trouve tout ce dont on a besoin et qui se situe à moins de 2 kms du port.
Les environs de Tortoli , hormis le côté Est dont nous avons parlé , sont essentiellement agricoles . Les cultures d’orangers, d’oliviers, grenadiers et autres fruitiers sont omniprésentes … Plus loin, au pied des montagnes, de grandes prairies vertes où paissent des troupeaux de moutons faisant tinter leurs clochettes.
A la sortie de la ville, nous trouvons tout de suite des petites routes sympathiques, dont l’une longe une colline très escarpée avec de belles maisons entourées de magnifiques jardins. Cette petite route s’élève ensuite et attaque la colline par des pentes très raides, des cochons en liberté fouissent le sol de leurs groins, on peut les suivre à la trace. L’on serpente ainsi à travers les cystes, genevriers, myrtes, lavandes et cactus jusqu’au sommet de cette colline rocailleuse pour découvrir au pied la ville de Tortoli et la mer.
Une autre fois, nous empruntons une toute petite route qui passe à travers les plantations d’orangers, mandariniers, grenadiers et autres fruitiers. C’est la mi-novembre et il fait un temps merveilleux, nous cheminons tranquillement dans les senteurs de fleurs de nèfliers , d‘orangers dont la plupart sont couverts de fruits qui se colorent et d’autres sont en fleurs.
La région est magnifique, il est juste à déplorer que les Sardes ne soient pas un peu plus soucieux de leur environnement... En effet, les bords de routes sont jonchés de papiers,sacs plastiques,bouteilles et autre détritus, les décharges sauvages sont également nombreuses... Dommage!
Les matinées sont souvent employées à l’entretien du bateau , nous avons rincé et entreposé les voiles, nettoyé les fonds, remplacé du matériel usagé etc … Ce qui fait que nous ne voyons pas le temps passer !
Nous songeons déjà à un petit intermède d'un mois en Bretagne , le retour étant prévu le 9 décembre.
A bientot.

vendredi 23 octobre 2009

Ver l'hivernage à Arbatax


Mardi 15 au samedi 19 septembre – Calasetta

Les conditions météo se sont carrément détériorées, tous les jours nous avons droit aux orages et aux grosses averses, aussi nous décidons de rester dans ce petit port, bien à l’abri.
Nous profitons des périodes d’accalmie pour visiter le village et ses environs. Calasetta n’a rien de particulièrement attirant, les rues sont rectilignes et forment un quadrillage régulier, une ancienne tour de guet restaurée domine le village.
Un port de pêche et de commerce occupe la pointe Est, le trafic de ferries est relativement important entre Calasetta et Carlo Forte.
La côte Ouest est très découpée et faite de falaises d’un brun rougeâtre tombant dans la mer, beaucoup de rochers sont criblés de trous dûs à l’érosion.
Nous allons aussi nous promener le long de petites routes de campagnes longeant les vignes et les oliveraies et nous profitons du calme de ces lieux.
Un jour, en remontant une petite rue, nous passons devant une sorte de cave/garage qui est ouvert. Devant est stationné un petit triporteur contenant des seaux de raisins pressés.
Comme nous sommes curieux et regardons à l’intérieur, un homme nous prie de rentrer. Il s’agit d’une petite cave où l’homme fabrique artisanalement son vin, il s’appelle Lino et possède deux hectares de vigne, cépages Cannonau et Monica.
Il nous propose de goûter son vin, ce que j’accepte avec plaisir, vous vous en doutez, d’autant plus qu’il est très bon !
Nous lui demandons s’il en vend et il consent à nous mettre quatre litres mais pas plus !
Cet homme là, ancien de la marine marchande, est bien sympathique et nous resterons un bon moment à faire la causette dans un Italien pour le moins hésitant.

Dimanche 20 septembre – Calasetta – Teulada – 31 milles

Voyant les conditions météo qui ne doivent pas s’arranger selon les prévisions, nous profitons d’une journée d’accalmie pour entamer le retour vers Arbatax.
Cependant, la houle est bien formée et la navigation n’est pas très agréable, matelot barbouillé … Le vent de Nord-ouest qui nous est favorable se met à forcir à l’heure de midi et ira crescendo, atteignant plus de 30 nœuds vers 15 heures, au moment où nous doublons le cap Teulada pour entrer dans la baie du même nom. C’est encore une arrivée en fanfare, les embruns volent jusque dans l’entrée du port… Cependant, une fois à l’intérieur, le calme revient.
Ce petit port est étrangement construit dans cet endroit désert où il n’y a rien ! Le village est à 8 kilomètres à l’intérieur des terres. Nous n’y ferons donc qu’une petite escale.

Lundi 21 septembre – Teulada – Cagliari – 33 milles

Il est difficile d’avoir une prévision météo ici, d’autant que n’ai pas réussi à capter le navtex. Selon la météo de la capitainerie, peu de vent est prévu aujourd’hui mais nous ignorons l’état que prendra le ciel.
Le temps du matin étant calme et sachant que du mauvais temps est prévu pour le mercredi, nous partons pour Cagliari où nous serons à l’abri.
A la VHF, j’entends que des orages sont prévus un peu partout… D’inquiétants nuages noirs gonflent devant nous et bientôt, nous pouvons voir qu’il pleut le long des montagnes… a ce moment, il nous reste plus de vingt milles à parcourir.
La pluie nous rejoint bientôt, accompagnée de vent. Nous avons pris la précaution de réduire la toile auparavant et nous subissons une grosse averse abrités sous la capote tandis qu’Algieba continue sa route sans problème.
La visibilité revient petit à petit et la pluie cesse … ainsi que le vent ! Il nous faut larguer les ris et ensuite mettre le moteur.
Tandis que nous progressons vers Cagliari de nouveau à la voile, un autre orage se développe derrière nous et sur les montagnes avec un ciel noir d’encre et des éclairs mais heureusement, il ne nous rattrapera pas (avec l’aide du moteur ) et nous arrivons à Cagliari avec seulement quelques gouttes.
Cette fois, ce sera la marina di Sole qui est moyennement tenue mais est moins chère que les autres. Les pendilles sont pleines de moules et de vase noire d’une odeur infecte et il faut immédiatement laver l’avant du pont et passer la pendille au jet !
Cette marina est pleine d’Anglais, les bateaux sont mis au sec sur un chantier « foutoir » et le patron ,un peu bohême, se promène sur les pontons avec ses quatre gros chiens.

22 septembre au 17 octobre – Cagliari et retour en Bretagne

Finalement, la marina est plutôt sympathique et nous décidons de rester quelques jours avant de remonter sur Arbatax. Nous retrouvons nos amis Loulou, Dominique et Bastien et continuons notre visite de Cagliari, décidément une belle ville.
Le lundi 28 septembre, une mauvaise nouvelle nous arrive de Bretagne, mon père, âgé de 86 ans, est hospitalisé, c’est assez sérieux. Son état s’aggravant, nous décidons de rentrer et arrivons en Bretagne le Jeudi, hélas, il décèdera le lendemain.
Nous restons une douzaine de jours là-bas puis nous revenons à Cagliari car nous devons être à Arbatax entre le 15 et le 20.

18 octobre – Cagliari – Villasimius - 22 milles

Les coups de vent se succédant, nous sommes obligés d’attendre le dimanche avant d’entreprendre une petite navigation par temps incertain et vent irrégulier. Arrivée à Villasimius dans une marina presque déserte, c’est un contraste par rapport à notre précédent passage !
Nous faisons une promenade jusqu’à la ville, les environs sont très jolis et très aménagés pour le tourisme.

19 octobre – Villasimius – Porto Corallo – 26 milles

Encore une petite étape ( volontaire) car il y a peu de vent et il est très irrégulier . A la sortie du port, nous avons un bon vent portant puis travers.
Après le passage du goulet entre Carbonera et l’île Cavoli (chou en Italien), nous faisons un près serré par 18/20 nœuds puis, d’un seul coup, le vent s’arrête tandis qu’une belle houle de nord s’installe et rend la navigation un peu pénible, une grande partie de la route sera ensuite faite au moteur avec quelques intermèdes de voile.

20 octobre – Porto Corallo – Arbatax – 33 milles

Dernière étape de 2009 qui nous emmène vers Arbatax par petit temps, soleil et mer calme. La météo annonce un vent de sud se renforçant en cours de journée mais il restera faible … Par contre, il se déchainera la nuit suivante mais nous serons bien à l’abri dans le port d’Arbatax où l’on nous a installés à une place bien protégée.
Et c’est parti pour une station de presque 6 mois dans ce petit village blotti au pied des montagnes car nous avons l’intention de mettre le bateau à terre vers la fin février. Il aura besoin de sécher un peu, puis d’un bon carénage.
A bientôt pour d’autres nouvelles de l’hivernage.

jeudi 17 septembre 2009

De Arbatax à l'ile San Pietro

Samedi 29 août – Arbatax – Porto Corallo – 43 milles


Départ d’Arbatax par petite brise contraire, le bateau marche bien sur la mer plate mais nous devons tirer des bords près de la côte. Vers 13h, le vent vire de plus en plus au sud et se renforce, les bords deviennent plus difficiles car la mer se creuse et nous faisons du chemin en plus.
Nous longeons une côte sauvage faite d’une succession de caps et d’anses, le petit ilôt de Quirra nous barre la route et nous devons encore tirer un bord pour le doubler… Il nous reste 7 milles à parcourir.
A ce moment, le vent pivote de 90° en forcissant à 25 nœuds, plein travers. Nous ne prenons pas de ris, je me contente d’ouvrir la grand-voile et de réduire le génois et nous filons vers Porto Corallo à 8 nœuds !

Dimanche 30 août au lundi 31 août – Porto Corallo

Nous séjournons 3 jours dans ce petit port perdu. Nous en profitons pour récupérer de la navigation de la veille, laver le bateau et refaire le plein d’eau. Il n’y a pas grand-chose à visiter, c’est un endroit de vacances avec un camping et un village de vacances non loin de là.
Cependant, la côte est jolie avec de petites plages entrecoupées de zones rocheuses, la campagne est plutôt aride.
Nous tentons de rejoindre une petite ville voisine (Villaputzu) à pied mais c’est trop loin et nous y renonçons. Nous prendrons le bus le lendemain pour visiter ce gros village un peu perdu avec un grand nombre de maisons dont les façades non terminées laissent voir les briques ou les parpaings !

Mardi 1er septembre – Porto Corallo- Villasimius ( 26 milles)

Nos amis Anglais, Liz et Julian de Golden Dawn sont à Cagliari et remontent vers la côte Est. Nous convenons donc d’un endroit pour nous retrouver et ce sera Villasimius, situé environ à mi-chemin entre Porto Corallo et Cagliari.
Le vent est, cette fois-ci , plus favorable et souffle modérément de travers, nous passons entre la côte et l’île Serpentara puis nous doublons le cap Carbonara en passant dans un goulet séparant le cap de l’île Cavoli, gros caillou surmonté d’un phare.
Le vent nous pousse maintenant tandis que nous contournons le cap pour entrer dans la baie de Carbonara et nous distinguons, aux jumelles, Golden Dawn qui est au mouillage au fond de la baie.
L’ancre tombe sur un fond de sable blanc et nous retrouvons nos amis Liz et Julian pour nous raconter nos aventures réciproques.
Golden Dawn a été le premier bateau que nous ayons rencontré. C’était à Gijon, lors de notre première étape l’année dernière…
Cependant, tandis que nous discutons, le bateau commence à rouler et nous nous rendons compte que la houle pénètre dans la baie et rend le mouillage inconfortable. Décision est donc prise de rentrer à la marina toute proche après avoir pris un bon bain et nous reprendrons là-bas nos échanges de bons « tuyaux ».




Mercredi 2 septembre – Villasimius-Cagliari ( 22 milles)

Le vent est encore avec nous aujourd’hui et souffle trois quarts arrière à 12 nœuds lorsque nous quittons, sans regrets, cette marina artificielle après avoir dit au-revoir à nos amis Anglais.
Nous filons donc rapidement, d’autant plus que ce vent se renforce et atteint 25 à 28 nœuds établis vers midi. Nous partons parfois au surf sur les vagues, c’est le bonheur, on en redemande !
Puis c’est l’arrivée dans le grand port de Cagliari, d’où sortent et entrent cargos et autres énormes porte-containers … Nous nous rendons à la marina de Sant’Elmo car nous avons l’intention de nous renseigner sur les conditions d’hivernage.

Jeudi 3 septembre au Samedi 5 septembre - Cagliari

La capitale Sarde est une ville très animée, avec une circulation d’enfer mais c’est aussi une très belle cité avec le vieux quartier du château qui est en fait une véritable citadelle avec ses remparts, ses tours, ses portes , ses ruelles . Au sommet, une jolie esplanade offre une vue imprenable sur la ville et sur la mer.
Il est aussi agréable de se promener dans les vieux quartiers cosmopolites et colorés où l’on trouve de petites églises insérées dans les rangées de maisons.
La ville fut fondée par les phéniciens au VIè siècle avant JC puis fut occupée par les Romains et fut fortifiée par les Pisans au moyen-âge. Ceux-ci construisirent les plus beaux édifices dont la cathédrale et les tours de l’éléphant et de San Pancrazio. Elle fut ensuite conquise par les Aragonais au 13è siècle.
Aujourd’hui, c’est une métropole moderne dotée d’un aéroport et d’un important port de commerce.
Nous profitons de notre passage ici pour rendre visite à nos amis Vannetais de Dam’Marine qui est amarré dans un petit port juste devant la ville. Loulou et Dominique ont décidé d’y passer l’hiver et se sont installés.
Nous avons hésité, la marina de Sant’Elmo est bien, un peu chère, mais le principal problème, c’est que l’on ne peut pas travailler sur le bateau lorsqu’il est à terre. Il faut faire effectuer tous les travaux par les professionnels locaux, ce qui est hors de question … De plus, l’eau du port est sale, très très sale ! Alors nous choisissons Arbatax …

Dimanche 6 septembre- Cagliari – Baie de Malfatano ( 35 milles )

Avant de remonter sur Arbatax, nous poursuivons notre route vers le sud/sud-ouest. Le grand port de Cagliari est laissé dans notre sillage par bon vent de Nord-ouest qui nous pousse agréablement.
Nous faisons ainsi route en croisant quelques pétroliers qui viennent au terminal situé en-dessous de la ville.
D’un seul coup, le vent tourne de 180° et vient du sud-est, nous obligeant à naviguer au plus près mais sur un bord favorable à notre route. Au moment de doubler le Capo di Pula, là où se trouvent les ruines d’une ville de la période Nuraghique, le vent passe subitement au sud-ouest et nous devons cette fois tirer un bord vers le large pour doubler le cap.
Le vent se met à fraîchir 25/30 nœuds, levant une mer courte et dure, cela devient un peu la galère. Le bateau devient un sous-marin, l’eau submerge tout l’avant quand il traverse la vague, nous avançons difficilement avec la grand-voile à 2 ris, génois réduit dans le sifflement rageur du vent et la route devient longue … Je me souviendrai de la journée de mes 60 ans !
Finalement, après avoir bien tapé et fait du saute-moutons, nous sommes en vue de l’entrée de la baie de Malfatano, l’abri tant souhaité ! Nous mettons le moteur pour franchir les 3 derniers milles qui nous en séparent et parvenons finalement dans ce joli havre où la mer redevient plate.
L’ancre est jetée dans une eau transparente par 5 mètres sur fond de sable et posidonies, elle croche immédiatement dans le sable et nous voilà tranquilles ! D’ailleurs le vent diminue et deviendra nul à la tombée de la nuit.
Nous avions lu que le golfe de Cagliari est réputé pour être très venté, mais plus que le vent, c’est surtout l’état de la mer qui nous a impressionnés.
Sur le téléphone, un message des parents qui me souhaitent un bon anniversaire… Ils pensaient que nous étions en train de le fêter et de nous amuser !

Lundi 7 septembre – Baie de Malfatano

Nous restons une journée dans ce superbe mouillage entouré de montagnes… Au programme : baignade, grattage de la coque pour enlever les sortes de petites berniques, mise en place d’une latte manquante dans la grand-voile et longue promenade le long de la côte aux rochers déchiquetés dont certains sont faits d’une roche tendre qui brille doucement au soleil.
Le soir, près du bateau, un pêcheur vient relever son filet qu’il avait posé le matin… Belle image paisible dans la lumière de fin d’après-midi…

Mardi 8 septembre – Malfatano – Ponte Romano – 31 milles

Après avoir doublé le cap qui garde l’entrée Ouest de la baie de Malfatano, nous mettons le cap sur Teulada, petit port distant de seulement 6 milles où existe une possibilité de mouillage et de ravitaillement.
En arrivant à proximité, le mouillage nous parait très exposé au clapot qui règne en ce moment, aussi nous faisons demi-tour et remontons le vent pour entrer dans le grand golfe Di Palmas, délimité par l’île San Antioco à l’ouest et le « continent » Sarde à l’est. L’île est d’ailleurs reliée au continent par une chaussée commencée par les Phéniciens et terminée par les Romains.
Ponte Romano se trouve au fond de ce golfe, près de la fameuse chaussée et est entouré de salines. Nous distinguons d’ailleurs au loin les formes blanches qui sont des tas de sel.
Après avoir embouqué l’étroit chenal d’entrée, nous pénétrons dans le port où il n’y a que des grands quais manifestement conçus pour recevoir des gros bateaux. Le guide précisant que l’on peut s’amarrer sur l’un de ces quais, nous nous approchons et tentons un amarrage mais un homme en uniforme blanc nous prie de « dégager », vous et votre bateau nous dit-il en Anglais et d’aller voir sur un quai de l’autre côté.
Nous obtempérons donc devant l’air vindicatif de ce fonctionnaire zélé et nous nous rendons de l’autre côté de grands bâtiments pour découvrir sur tribord un grand quai rempli de bateaux de pêche et sur bâbord, une zone avec un quai carburant et quelques endroits déjà occupés par des bateaux.
Nous finissons par trouver une petite niche au bout du quai tribord, devant les bateaux de pêche, nous pouvons rester là…
L’endroit n’est pas idéal et fait un peu « zone », les grands bâtiments voisins sont abandonnés et ce n’est pas très propre. Néanmoins, nous sommes peu éloignés de la ville de San Antioco et nous resterons quelques temps si on ne nous déloge pas !

Mercredi 9 septembre au Vendredi 11 septembre - Ponte Romano/San Antioco

En milieu de journée de mercredi, un violent orage s’abat sur Ponte Romano, avec beaucoup de pluie, puis le calme revient et nous pouvons entreprendre la visite de San Antioco distante de 2 kms environ.
C’est une ville très ancienne, qui s’appelait Sulcis au temps de la première colonie Carthaginoise, et qui revendique d’avoir été toujours peuplée depuis 2600 ans, il faut aller un peu à l’extérieur pour trouver des restes des temps anciens.
Nous irons visiter ces lieux où est reconstitué un antique village enterré et où ont été mis au jour une nécropole punique et des restes d’une antique civilisation.
Les rues de la ville parfois en forte pente, conservent quelque vieilles façades et l’on peut admirer de beaux édifices dont la Basilique San Antioco qui est par ailleurs le patron de la Sardaigne.

Samedi 12 septembre – Ponte Romano – Carlo Forte – 22 milles

Navigation tranquille, en partie au moteur, en direction de l’île de San Pietro. Nous entrons dans le port de Carlo Forte en début d’après-midi. Nous avions prévu d’aller au quai municipal (gratuit), mais celui-ci est occupé par des bateaux à passagers, nous devons donc nous rabattre sur l’une des marinas.
Nous resterons là le dimanche et en profiterons pour visiter cette très jolie ville colorée avec sa belle promenade en bord de mer ornée de palmiers et de belles maisons aux façades travaillées.



Nous montons ensuite vers la ceinture de remparts puis c’est le dédale de ruelles en pente entrecoupées d’escaliers, et toujours ces maisons de couleur pastel avec de jolis balcons sculptés et souvent des ouvertures arrondies.
Le soir, nous remarquons un bateau Français amarré au quai. Nous avons déjà rencontré Marc et Catherine qui voyagent à bord de « Passager du vent », un Cigale16 en aluminium. C’était à Chipiona, en avril, avant de repartir pour la nouvelle saison.
Nous passons un bon moment à bord à nous raconter nos aventures respectives… Le bateau va hiverner ici, à Carlo Forte.

Lundi 14 septembre – Carlo Forte – Calasetta – 5 milles

La navigation fut très courte mais très mouvementée ! En effet, nous quittons Carlo Forte en fin de matinée pour retourner sur l’île de San Antioco. Nous devons aller vers un mouillage situé près de Calasetta, au nord de l’île.
En quittant le port, nous voyons au loin le ciel s’assombrir, il y a un bon vent portant et nous déroulons seulement le génois, cela avance bien et le trajet promet d’être court. Cependant les gros nuages noirs gagnent du terrain et nous rattrapent, le ciel devient couleur d’encre et les éclairs commencent à zébrer le ciel … Voyant ce mauvais temps qui arrive, nous décidons d’aller au port de Calasetta qui n’est plus distant maintenant que d’un demi-mille.
Nous voyons parfaitement l’entrée et la grosse bouée cardinale Nord qui balise les haut-fonds voisins…
A ce moment, un orage violent se déclenche, accompagné d’une pluie diluvienne et de fortes rafales de vent. Je ne vois plus l’entrée du port et pour tout dire, je ne vois plus rien du tout, le rideau de pluie étant tellement intense ! Heureusement que nous avons enroulé le génois.
Je fais demi-tour et, à sec de toile, le moteur aidant, j’essaie de rester à l’estime dans une zone où je suis sûr de trouver de l’eau car nous sommes dans de faibles profondeurs tout autour. Nous ne pouvons même pas fuir sous le vent car la côte est toute proche. J’ai également arrêté tous les instruments pour éviter de les griller par l’orage…
Le bateau gîte fort sous les rafales à plus de 50 nœuds et nous ne voyons toujours rien… Dans une trouée, j’aperçois la bouée cardinale au sud, qui m’indique que nous restons dans le bon secteur, puis cela se rebouche de plus belle, les éclairs sillonnent le ciel, la grêle à l’horizontale nous cingle le visage et nous continuons à errer devant cette entrée de port sans pouvoir y aller !
Finalement l’orage passe, le calme revient, et avec soulagement, nous pouvons entrer dans ce port de Calasetta , «trempés- guennés » ! Que d’émotions…

vendredi 28 août 2009

Côte Est Sardaigne


Mardi 11 août – ARANCI – OLBIA – 7 milles

Courte mais rapide navigation avec un vent d’ouest soufflant en rafales a plus de 30 nœuds par moments. Vers midi, sous génois seul à 3 ris, nous filons 8 nœuds et nous faisons arroser, c’est dire …
Puis, c’est l’entrée du chenal d’Olbia avec son joli petit phare. Ce chenal est long de 3 milles et nous croisons d’énormes ferries, car Olbia est un important port de passagers et de commerce.
Au fond du port, il existe un ancien quai désaffecté auquel il est possible de s’amarrer.
Une grande place libre au milieu s’offre à nous et nous nous apprêtons à lancer nos amarres lorsque un homme sur le quai nous refoule à grands gestes ! Nous comprendrons la raison plus tard !
En nous faisant aider, nous parvenons à nous glisser dans une place libre, juste la taille du bateau…
Un peu plus tard, deux camions-citernes arrivent en face de la place que nous convoitions et un énorme yacht « Casino Royale » vient s’amarrer pour faire ses pleins !
Dès l’après-midi, nous nous mettons en quête d’une batterie et il nous faudra faire 3 magasins en parcourant la ville à pied par une grosse chaleur et l’aide d’un Italien sympathique qui téléphonera à un dernier magasin avant de trouver la batterie qui convient.
Un employé de ce magasin nous raccompagnera en voiture avec la batterie jusqu’à notre bateau … Sympas ces Sardes !
Olbia possède un centre historique très petit et assez rapidement visité. L’église San Paolo ainsi que la basilique San Simplicio toutes deux construites entièrement en granit sont intéressantes. Il y a également de jolies petites places ombragées , quelques rues commerçantes et animées.
De nombreux touristes sont de passage car la ville possède un aéroport ainsi qu’une importante gare maritime.
Le mercredi, nous voyons arriver « Baami » le cata d’Hervé qui se prépare à traverser vers la côte
Italienne. Nous espérons nous revoir plus tard dans notre voyage.

Vendredi 14 août –Olbia – CODA CAVALLO – 15 milles

Nous empruntons le chenal dans l’autre sens et ensuite nous longeons l’île Tavolara (Tavola = table en Italien), impressionnant bloc de pierre blanche jailli de la mer et qui culmine à près de 600 mètres d’altitude. Il est souvent couronné d’un chapeau de nuages blancs.
Nous entrons ainsi dans une très jolie baie fermée par l’île Tavolara, l’île Molara et le cap Coda Cavallo. C’est vers ce dernier que nous nous dirigeons afin de jeter l’ancre devant une plage bien abritée du vent d’Est.
Le trafic de bateaux est là aussi impressionnant, toutes sortes d’embarcations tracent la mer de leur sillage d’écume, faisant souvent de grosses vagues !
Nous mouillons très en arrière car il y a un grand nombre d’embarcations, surtout des bateaux à moteur, ceux-ci repartiront toud en fin d’après-midi et nous jouirons d’un endroit redevenu calme et serein au coucher du soleil.
Toute la journée, la plage a été saturée de monde, ils sont les uns sur les autres, bouchant même l’entrée de la plage ! Nous allons nous promener de l’autre côté, le long de la côte au vent, très belle et très découpée avec ses porphyres ocres, là il n’y a personne…




Samedi 15 aout Coda Cavallo – Taverna – 3 milles

Le lendemain, nous allons à 3 milles de là, trouver un endroit plus calme avec une eau toujours aussi transparente et chaude et goûtons les joies de bonnes baignades.

Dimanche 16 août – Taverna – La Caletta – 23 milles

David, Béatrice et leur fils Tanguy de Sainte-Marie arrivent aujourd’hui pour une semaine et nous allons nous retrouver à La Caletta , petit port voisin de leur lieu de villégiature.
La navigation, bien que contre le vent, est très agréable car le vent est régulier et nous marchons bien. Nous ne serons obligés de tirer qu’un seul petit bord pour passer au-dessus des roches Pedrami, très dangereuses.
Les 23 milles seront parcourus en 4 heures et nous nous amarrons à un quai d’attente avant de trouver une place à l’intérieur du port.
En fin d’après-midi, c’est avec grand plaisir que nous retrouvons nos amis Bretons et nous allons le soir déguster une pizza dans la petite cité balnéaire dont les rues sont noires de monde !
Le lendemain, nous profitons de la voiture pour aller tous ensemble visiter la petite ville de Nuoro située à l’intérieur du pays.

Mardi 17 août – Mercredi 18 août -La Caletta – Coda Cavallo – La Caletta -41 milles

Nos amis, qui sont aussi marins ( David est un fin régatier qui ne s’en laisse pas conter !) embarquent sur Algieba et nous les emmenons visiter les environs de l’île Tavolara que nous avons trouvé si agréables. David en profitera pour faire des réglages pointus des voiles et faire avancer le bateau un peu plus vite !
Au mouillage, Tanguy profitera pleinement des joies du bain, passant beaucoup de temps dans l’eau ! Et nous aurons un peu plus de fraîcheur qu’à terre …
Après une nuit tranquille, nous irons visiter Taverna le lendemain et le temps passe très vite, déjà nous revenons sur La Caletta par du petit temps qui nous obligera à terminer au moteur afin de rentrer avant la nuit.

Jeudi 19 août au samedi 21 août : Tourisme

Jeudi, toujours en compagnie de nos amis, nous faisons une excursion en voiture vers Porto Cervo, le port des milliardaires, où nous pouvons admirer quelques jolis voiliers high-tec , des canots Riva aux vernis irréprochables ainsi que d’autres beaux bateaux, bien sûr hors de portée de notre bourse !
Puis nous repartons vers l’intérieur et nous nous arrêtons à Calangianus, sympathique gros village avec des maisons typiques en granit, une belle église et de petites rues étroites et austères. Les gens sont très gentils et discutent facilement, à l’image d’un sympathique Sarde ayant travaillé en France … Et qui se souvient.
Vendredi, nous effectuons une nouvelle sortie en bateau l’après-midi où David peaufine encore plus les réglages des voiles. Le vent est établi à 10/11 nœuds , la mer est plate, il fait très beau et nous parcourons ainsi 25 milles tout en nous promenant.
Samedi, dernier jours de vacances pour David, Béatrice et Tanguy, sera consacré à une nouvelle excursion en voiture dans l’intérieur des terres. Nous visitons ainsi Orani, très joli village ancien peu fréquenté par les touristes. Nous nous promenons dans les petites ruelles , cueillant ci et là des raisins aux belles grappes qui pendent dans les treilles garnissant les murs de presque chaque maison … et finissons par nous perdre dans le dédale de ces ruelles !.
Ensuite, ce sera Gavoi et sa majestueuse église , nous ferons là notre pause déjeuner avant de gagner Orgosolo, pittoresque gros bourg coloré assis au pied des montagnes du Supramonte.
De nombreuses fresques sont peintes sur les murs des habitations et ont pour origine une protestation politique au début des années 60.
Puis ce sera Oliena et ses rues pavoisées que nous visiterons très rapidement car la journée avance et nos amis doivent rendre la voiture en fin d’après-midi. Il faut donc rentrer rapidement et nous nous disons au-revoir et à l’hiver prochain.

Dimanche 22 août – La Caletta- Cala Gorgone – 28 milles

Gentille navigation à la voile et nous arrivons à la Cala Gorgone, située au pied d’un ancien volcan éteint.
Nous jetons l’ancre devant un petit port, le site est magnifique, l’eau claire … mais malheureusement, mois d’août oblige, les zodiac, bateaux à passagers etc… nous passent au ras des moustaches à toute vitesse et font des vagues, le mouillage est plutôt agité ! Nous le quitterons sans regrets malgré la beauté du paysage.

Lundi 23 août – Cala Gorgone- Isola d’Ogliastra - 31 milles

Le vent étant absent ce matin, nous longeons au moteur le magnifique Golfe d’Orosei et nous pouvons admirer les hautes falaises de calcaire blanc trouées de nombreuses grottes plongeant dans une mer turquoise, tout cela sur fond de hautes montagnes… Splendide !
La Cala Di Luna est, dit-on, une des plus belles plages de Méditerranée et n’est accessible qu’en bateau.
Le plan d’eau est bien protégé par le Capo di Monte Santu et nous ne ressentons pas le vent mais nous commençons à voir au-delà, des moutons qui blanchissent la mer.
Nous prenons donc un ris avant d’arriver dans cette zone, le vent monte à 15 puis 20 à 25 nœuds et plus… Un 2è ris et nous devons tirer des bords pour aller dans la direction d’Ogliastra, Algieba file à 7/8 nœuds sur cette mer agitée.
Deux heures plus tard le vent diminue et nous pouvons larguer un ris puis deux avant d’arriver sur ce petit caillou qu’est l’île d’Ogliastra. De nombreux bateaux sont au mouillage et nous devons nous mettre en arrière par 15 mètres de fond.
Au soir, seuls 4 bateaux resteront et la nuit sera tranquille.

Mardi 24 août au vendredi 27 août - Arbatax

Ce port de commerce, de pêche et de plaisance n’est distant que de 3 milles et nous y entrons en fin de matinée. Nous avons l’intention de nous renseigner sur les possibilités d’hivernage car ce port est bien abrité et les environs sont jolis, mis à part les installations portuaires où une plate-forme pétrolière est en cours de construction.
Le village d’Arbatax est tout petit et construit sur un promontoire dominé par un phare. Une chapelle montre un joli clocher et de vraies cloches qui nous distillent leurs notes cristallines. Un mélange de vieilles maisons et de résidences nouvelles et aussi de commerces compose le village qui est plutôt agréable, une jolie cala occupant le côté mer du promontoire. Il y a même une petite gare pour un train touristique qui emmène les gens dans les villages de montagne.
La ville de Tortoli est distante de 4 à 5 kms et est facilement accessible en bus et aussi en vélo. Pour la première fois depuis des mois, nous avons de la pluie car les orages sont là.

mardi 11 août 2009

Porto Conte au Golfe d'Aranci

Lundi 27 juillet au Vendredi 31 juillet- Baie de Porto Conte

Nous séjournons pratiquement toute la semaine dans cette jolie baie, partageant notre temps entre les promenades à pied, pêche aux bigorneaux, baignades … dans ce cadre enchanteur.
Nous changeons de mouillage pour nous rapprocher d’un petit village mais c’est un peu moins tranquille car il y a un club de vacances et nous entendons les animations !

Samedi 2 août – Porto Conte – Porto Torres – 48 milles

Nous quittons le mouillage assez tôt car nous devons faire route à nouveau contre le vent, nous remontons la côte de Sardaigne en direction du nord.
Nous commençons donc à tirer des bords puis, le vent faiblissant, mettons le moteur et alternons ainsi les périodes voile-moteur.
La côte est très belle à l’image du Capo Caccia très impressionnant avec son petit phare perché tout là-haut. Puis c’est une succession de petits caps suivis de larges anses encadrées de montagnes qui nous emmène jusqu’au passage de Fornelli situé entre l’île Asinara (pointe extrême nord-ouest de la Sardaigne) et la Sardaigne.
Ce passage, qui permet d’économiser une vingtaine de milles, est très étroit et peu profond. Il n’est praticable que par beau temps, aussi c’est avec un peu d’appréhension que nous commençons à aligner les marques du passage( balises noir et blanc).
Cependant tout se passe bien, la mer est un miroir car l’endroit est déventé par l’île Asinara qui est un parc naturel. L’eau est transparente et nous voyons le fond de sable et de roches tandis que des bateaux sont mouillés un peu partout le long des ilôts … Par ce beau temps, l’endroit est paradisiaque !
Ensuite, nous retrouvons un peu de vent et nous pouvons continuer notre route à la voile au cap Sud-est en direction de Porto Torres.
L’endroit n’est pas très poétique, c’est un grand port de commerce qui fait suite à un terminal pétrolier… Un marinero très sympathique nous fait entrer au chausse-pied dans une place et nous voilà installés.

Dimanche 3 aout au mardi 5 août – Porto Torres

Finalement, cette petite marina est plutôt sympathique et a le mérite d’être bon marché. La ville n’est pas très grande et possède une rue principale toute en longueur où sont regroupés tous les commerces. Il y a aussi une grande place près de l’église.
A l’époque Romaine, la ville s’appelait Turis Lybissonis et était très prospère … De nombreux restes de cette époque ont été remis au jour, dont un très beau pont Romain qu’il est malheureusement difficile d’admirer sous un angle convenable, les alentours étant couverts de bambous et … de propriétés privées !
Le dimanche soir, c’est la fête au village et nous voyons un défilé de chars suivis de groupes de danseurs, tout cela dans une ambiance bon enfant, loin des débordements Espagnols !
Un orchestre local se produit également sur la place et les gens dansent au son des musiques du pays d’abord, puis du « disco universel ».
La météo annonçant un coup de mistral, nous décidons de rester deux jours supplémentaires… Le lundi, jour où exceptionnellement le soleil fait relâche, nous passons presque notre après-midi à chercher une boutique où l’on puisse nous imprimer un document administratif à renvoyer en France, arpentant toute la ville, essuyant deux refus avant de trouver le bon endroit. C’est moins facile quand on ne parle pas la langue !
Le mardi, nous prenons le bus pour visiter Sassari distante d’une vingtaine de kilomètres. Quelle heureuse initiative, nous découvrons une ville très belle pleine de trésors architecturaux de l’époque Génoise et Catalane , palais, églises , théâtre, venelles étroites avec des arches réunissant les deux côtés etc … Tout est plaisir pour les yeux !
Beaucoup d’édifices sont restés tels quels, des plantes poussant sur les murs et les toits, ce qui donne une impression de remontée dans le temps, certains sont cependant en cours de restauration.
La vie semble se dérouler lentement dans cette vieille ville, loin des trépidations de la nouvelle ville qui s’est développée autour !
Nous garderons un très bon souvenir de Sassari.

Mercredi 5 août – Porto Torres – Anse de La Colba - 43 milles

Départ à 7 heures, direction le Capo Testa à l’extrémité Nord de la Sardaigne. La navigation est paisible, un peu de moteur, puis à la voile sur une mer calme…
Nous ne sommes pas pressés, farniente sur le pont, et la route se fait doucement au près .Puis soudain, vers 16h, le vent se met à monter et les moutons apparaissent sur la mer, le bateau accélère et atteint rapidement 7 à 8 nœuds avec une gîte qui s’accentue, « il est temps de prendre un ris » comme dirait la chanson ! Chose faite et réduction du génois, nous continuons à filer mais une heure plus tard, ça mollit et il faut larguer le ris… C’est la Méditerranée !
Nous admirons au passage la discrétion des constructions sur la côte Sarde, les maisons se confondent avec la roche.
Nous mouillons dans une anse bordée d’une plage au sud du cap, la météo annonçant du vent du nord pour la nuit… Il soufflera du sud, générant du clapot heureusement pas trop fort. Dans le coin Eole est parfois un farceur !

Jeudi 6 août – La Colba – Golfe de Sant’Amanza ( Corse) – 20 milles

Ce n’était pas prévu, mais la tentation est grande d’aller faire un tour en Corse qui n’est distante que d’une dizaine de milles.
Nous traversons les Bouches de Bonifacio où la mer marmite et où le trafic maritime est intense, allant des cargos et ferries aux petits pneumatiques, en passant par les énormes yachts et les nombreux voiliers.
Le temps est magnifique et il y a un peu de vent d’ouest qui nous pousse tranquillement. Un voilier marchant au moteur se dirige vers nous de manière inquiétante, il se rapproche, je tourne la clé de contact pour démarrer le moteur … Rien ! Heureusement l’autre bateau change de direction au denier moment … ouf !
Reste à déterminer la panne, c’est la batterie moteur qui a claqué d’un seul coup, elle fonctionnait très bien encore le matin !
Je dépanne provisoirement en installant un système de mise en parallèle avec les batteries de service et ça démarre… Nous allons devoir remplacer rapidement la batterie défectueuse… De plus, la pompe du frigo a une fuite et le compartiment du groupe se remplit d’eau !
J’ai oublié, l’anémomètre refuse lui aussi de fonctionner, il va falloir aller en haut du mât faire une petite visite…
Quelle misère ces bateaux !


Vendredi 7 août- samedi 8 août – Golfe de Sant’Amanza

Nous nous plaisons bien dans cet endroit très sauvage, il y a peu de bateaux au mouillage et la nature y est très belle. Il est par contre difficile de se promener dans le maquis, les sentiers se terminant invariablement en cul-de-sac.
Pour faire un peu de ravitaillement, nous avons été obligés de faire une demie-heure d’annexe puis 3 kilomètres à pied pour trouver une épicerie ( horriblement chère), mais cela nous a fait une agréable promenade sur les petites routes.
Vers le fond du golfe, il y a beaucoup plus de bateaux, notamment des yachts à moteur et aussi plein de petites vedettes. Tout ça n’arrête pas de circuler et de faire des vagues ! On voit que c’est le mois d’août !
La Corse est quand même très belle et a su protéger son rivage! Ici, pas de résidences ni d’immeubles comme en Espagne… La nature sauvage !
Je passe du temps à essayer de trouver une solution pour la fuite du frigo car cela devient inquiétant. Je pense que c’est un joint de la pompe qui est défectueux mais l’accès est très difficile. Je finis par démonter le support et retourner le groupe, au risque de casser les tuyaux contenant le fréon. Ainsi je peux resserrer le corps de pompe et mettre un peu de colle magique à l’endroit du joint.
Je remonte le tout et … ça ne fuit plus !

Dimanche 9 août – Golfe de Sant’Amanza- Golfo d’Aranci ( Sardaigne) - 44 milles

Nous avons décidé de passer à côté de l’archipel de La Maddalena qui est pourtant très beau car il y a trop de monde et les mouillages sont payants et très chers !
Nous rasons donc ces îles aux rochers découpés car le vent (contraire bien sûr) nous oblige à serrer la côte. Nous devrons d’ailleurs tirer deux bords pour passer les caps qui se dressent sur notre route.
Nous « admirons » au passage les énormes yachts mouillés ici et là dans les criques.
Sur la mer, nous croisons et nous faisons doubler par ces innombrables machines qui font des gerbes d’eau et des vagues… Le trafic est incessant, ils nous passent au ras, sans ralentir ! Des gros, des petits !
Plus tard, nous longeons la Costa Smeralda, la côte des milliardaires et son célèbre port : Porto Cervo construit par le « Consortium de la Costa Smeralda » à l’initiative de Karim Aga Khan ! Pour aller là-bas, il faut avoir un (très) gros bateau et un solide porte-monnaie !
Puis c’est le Capo Figari, majestueux avec ses falaises de calcaire blanc rosé plongeant dans l’eau bleue, qui ouvre une grande baie avec au Nord le Golfo Aranci où nous mouillons près du port de pêche.
Pratiquement toute la navigation s’est effectuée à la voile au près serré avec, pour une fois, un vent d’est régulier.



Lundi 10 août – Golfo Aranci

Petite bourgade, port de pêche et station balnéaire adossée à la montagne, Aranci est agréable mais vite visitée.

mardi 28 juillet 2009

Arrivée en Sardaigne


Mardi 14 Juillet – Mahon

C’est la fête nationale en France, nous voyons aussi beaucoup de bateaux Français immatriculés dans le Midi, les Baléares étant une destination de croisière très prisée et très accessible pour eux.
Nous sommes mouillés près d’une petite île, à proximité du chenal des vedettes à passagers et celui-ci devient très encombré, elles sont obligées de zigzaguer entre les bateaux au mouillage… La police portuaire intervient et oblige quelques bateaux à se déplacer, dont Dam’Marine qui débordait un peu de la zone règlementaire…
Nous consultons tous les jours les oracles de la météo mais les vents et la houle sont désespérément orientés à l’est, de plus un fort coup de mistral se prépare pour Vendredi et va nous obliger à attendre encore !
La chaleur s’est accentuée, le temps est ensoleillé, mais l’atmosphère est humide et rend cette chaleur un peu pénible, heureusement que nous avons la grande baignoire à proximité !
Dans les rues d’Es Castell, village voisin, nous rencontrons Ann et Michael de « Nimue » qui font escale à Mahon avant de repartir vers Majorque puis la région de Barcelone.

Vendredi 17 Juillet – Mahon

Le coup de vent prévu arrive bien vendredi soir à l’heure annoncée par la météo (chapeau !), vers 11 heures, nous avons 25 à 30 nœuds établis et des rafales a + dans la zone de mouillage. Les bateaux commencent à faire des embardées …
Nous sommes un peu inquiets, non pas pour notre mouillage, car j’ai empennelé (2 ancres bout à bout), mais à cause du voisinage, car il y a beaucoup de profondeur et les ancres tiennent mal.
A juste raison car, en regardant par le hublot, je vois la vedette qui était mouillée devant nous venir à notre hauteur et continuer à reculer, il n’y a aucune lumière dessus.
Nous crions et le propriétaire finit par sortir, met le moteur en route et repart en des manœuvres incertaines contre le vent pour mouiller à nouveau à peu près au même endroit, ce qui fait que nous ne sommes toujours pas très tranquilles !
Une autre grosse vedette se met aussi à reculer lentement, il n’y a personne à bord. Elle longe la côte de près et s’éloigne doucement dans la nuit… Ses propriétaires, partis au restaurant, la récupéreront à 2h du matin, ils ont eu beaucoup de chance !
Un gros ketch se met lui aussi à chasser sur son ancre et recule droit sur un petit voilier mouillé à une cinquantaine de mètres de nous, il est à moins d’un mètre, les gens du petit bateau crient et finalement nous voyons des ombres s’agiter sur le ketch qui repart en avant … Chaud !
Pendant ce temps, en regardant derrière, je constate avec horreur que notre annexe s’est retournée et le moteur boit la tasse. Vite nous la redressons et j’essaie de lancer le moteur qui est serré … En tournant l’hélice, j’arrive à le débloquer, nous le remontons à bord et rinçons à l’eau douce, mais il ne veut rien savoir, nous verrons demain… quelle nuit !

Samedi 18 juillet – Mahon

Le matin Loulou, qui a le fluide de la mécanique, vient voir le moteur d’annexe . Il me rassure en disant qu’il doit repartir … Nous faisons divers essais, vérifions l’allumage, mais en vain… puis soudain il se met à tousser et démarre ouf ! J’en suis quitte pour faire 2 vidanges car l’huile a été contaminée par l’eau de mer… et il marche comme avant.
Les dernières météos nous donnent une fenêtre pour lundi et mardi, nous décidons donc de partir lundi matin. Dam’Marine fera route vers le sud de la Sardaigne tandis que nous rejoindrons Alghero au nord-ouest. Nos chemins vont donc se séparer après plus d’un mois de navigation commune et une bonne amitié. Nous espérons nous retrouver plus tard car nous avons plus ou moins les mêmes destinations.

Lundi 20 juillet … Mahon – Alghero (Sardaigne) - 210 milles

Nous voulons faire un maximum de la traversée à la voile, aussi nous ne partons pas trop tôt et prévoyons de passer 2 nuits en mer. Le temps est beau ce matin mais il y a très peu de vent et celui-ci souffle d’est/sud-est, presque dans le nez bien sûr !
Le cap à suivre est au 80° mais Algieba ne peut faire mieux que du 70° et nous dévions petit à petit notre route vers le nord. Le vent souffle entre 6 et 8 nœuds et nous parvenons à marcher autour de 4 nœuds, ce qui n’est pas si mal !
A part 2 cargos, nous ne voyons pas grand-monde … Après un superbe coucher de soleil, la nuit arrive et nous commençons nos quarts. Les batteries ayant besoin de charge, nous mettons le moteur en route et en profitons pour regagner du cap au sud, puis de nouveau à la voile.
En fin de nuit, le vent forcit un peu et atteint 12 à 13 nœuds en pointe, il y a plus de mer mais cela ne dure pas très longtemps et dans le milieu de matinée, le vent reprend son petit régime.
Dans le courant d’après-midi, alors que nous sommes encore à 80 milles des côtes de Sardaigne, deux pigeons voyageurs, sans doute fatigués, viennent se poser sur le pont. Nous leur donnons à boire, mais ils ne veulent pas manger de pain … Peut-être préfèrent-ils du blé mais nous n’en avons pas à bord !
Ils ne sont pas très sauvages et viennent nous voir de temps en temps dans le cockpit, ils nous tiendront ainsi compagnie jusqu’au lever du jour, à une dizaine de milles des côtes, instant où ils reprendront leur envol … vers où ?
Pendant ce temps, Algieba continue sa route dans la nuit, glissant sur la mer calme. Le ciel est constellé de milliers d’étoiles, il n’y a pas de lune. Les lumières de la côte sont aperçues vers 3 heures du matin et nous nous en approchons doucement, le lever du soleil sur la côte montagneuse est magnifique.

Le vent est toujours aussi régulier et adonne, c’est un vrai bonheur cette arrivée sur la Sardaigne.
Je barre afin de gagner au plus près du vent et doubler le Cabo Caccia qui garde la grande baie d’Alghero au nord.
Nous repérons l’entrée du grand port qui se trouve au fond de cette baie et nous y pénétrons dans le début de matinée. Nous avions prévu d’aller au quai municipal mais un homme sur un zodiac nous propose une marina à un prix plus intéressant et nous nous laissons tenter. Nous ne le regretterons pas car c’est tranquille tandis que le quai municipal, au pied de la vieille ville, est très bruyant !

Mercredi 22 juillet - Alghero

Le premier contact avec l’Italie est plutôt positif, l’accueil à la marina est très chaleureux. Cela fait plus d’un mois que nous ne sommes pas allés dans un port et nous retrouvons un certain confort !
Nous sommes bien sûr fatigués et une sieste s’impose d’autant qu’ici la chaleur règne avec plus de 35° …
Dans la fin d’après-midi, nous allons visiter la vieille ville très typique avec ses fortifications, nous prenons plaisir à flâner dans les ruelles étroites et ombragées.
Nous remarquons aussi que les fleurs sont beaucoup moins présentes qu’en Espagne, donnant à l’ensemble une impression un peu plus austère mais tout de même agréable.
C’est aussi l’Italie, bruyante, à l’image d’une salle internet où il est difficile de se concentrer tellement ça crie et parle fort !

Jeudi 23 juillet au Samedi 25 juillet : Alghero

Toute la matinée du jeudi est consacrée au nettoyage du bateau, au remplissage des réservoirs d’eau … et l’après-midi, nous poursuivons notre visite de la ville.
Alghero fut créée au XIè siècle par les Génois qui fortifièrent ce qui était un village de pêcheurs puis les Catalo-Aragonais occupèrent la place en 1354 et y restèrent durant 4 siècles. Ils ont marqué la ville de leur empreinte, aussi bien dans l’architecture des grands édifices et églises que dans la langue, beaucoup de mots Catalans étant employés.
Il reste beaucoup de tours et la ceinture de remparts le long de la côte est intacte. Cet endroit est très fréquenté par les touristes Italiens mais aussi Français et autres Européens.
Un soir, Italie oblige, nous nous offrons une pizza dans un petit resto populaire puis nous allons déguster une glace dans les rues grouillantes de monde jusqu’à une heure avancée de la nuit.

Le vendredi matin, à notre grande surprise, les « carabinieri » au nombre de six, bottés, arrivent sur le ponton et commencent à apposer des bandes de plastique autour du bureau de la marina et sur le ponton… ce sont des scellés !
Nous apprenons que le propriétaire (Frederico ,très sympathique et serviable) a des démêlés avec la justice pour des histoires d’autorisation d’extension et on vient lui administrer une punition !
Du coup, nous n’avons plus de sanitaires et chacun se débrouille ! c’est un peu le folklore… Ils feront un geste au niveau du tarif.

Dimanche 26 juillet : Alghero – Baie de Porto Conte -10 milles

Départ dans la matinée, le petit vent de sud /sud-ouest nous permet de marcher à la voile jusqu’à l’entrée de la baie distante d’environ 9 milles. Nous pensons trouver beaucoup de monde dans les mouillages mais , en avançant vers le fond de la baie, nous repérons la Cala de Tramariglio où il y a un petit ponton et seulement 3 bateaux au mouillage … En approchant, nous voyons un catamaran à l’allure caractéristique et battant pavillon Français, c’est bien sûr Baami et nous mouillons derrière lui par 4 mètres de fond sur des posidonies.
Hervé vient nous voir à la nage et nous prévient que les ancres tiennent mal, il va même plonger pour voir si la nôtre est correctement positionnée.
Son dos va mieux et il a pu reprendre sa route après 3 semaines passées à Fornells.
La cala est spectaculaire, entourée de montagnes boisées de pins et l’eau est transparente, l’endroit est de toute beauté. Un ancienne tour de guet perchée sur un sommet domine les lieux.
Le fond est tapissé de posidonies et je plonge également pour aller voir l’ancre qui repose sur les posidonies , dans un petit sillon … Il ne faudrait pas un coup de vent trop fort ! La météo étant optimiste, nous resterons comme ça.
Hervé nous invite à bord de Baami , il possède d’excellents whiskies Irlandais auxquels nous ferons honneur ! Puis ,après un excellent repas de coquilles St jacques, nous prolongerons cette agréable soirée …
Pendant notre séjour, nous ferons quelques marches aux alentours pour découvrir de superbes panoramas, écouter les cigales qui font un bruit d’enfer ( nous les prendrons en photo …). Nous grimperons également jusqu’à la tour de guet sous un soleil ardent avec au sommet la récompense, la découverte du paysage magnifique de la baie de Porto Conte.

lundi 13 juillet 2009

Mahon

Mardi 30 juin – Mercredi 1er juillet - Ciutadella

Les trois jours passés dans cette merveilleuse petite cité furent agréables, faits de visites, de promenades et de baignades. Nous avons particulièrement apprécié les promenades en annexe le soir, le long du port dans les eaux calmes au pied des fortifications.
La chaleur se fait de plus en plus sentir, nous atteignons les 35° tous les jours et la température de l’eau se situe autour des 24/25°.

Jeudi 2 juillet – Ciutadella – Fornells ( 22 milles )

Nous contournons Minorque par le nord et longeons une côte faite de falaises de hauteur moyenne prolongées par des plateaux herbeux ponctués de nombreux murets de pierre délimitant les propriétés.
Nous voyons aussi beaucoup de sortes de petits monuments de pierre .
Cette côte est très découpée et abrite des petites calas où il est possible de mouiller par temps calme.
La cala de Fornells, que nous atteignons en début d’après-midi est très vaste et bien protégée par une étroite entrée orientée au nord. Nous trouvons là un mouillage sur une bouée autorisé pour 2 nuits maximum. Tout le côté gauche en entrant est une réserve naturelle et il est interdit d’y poser son ancre, cependant cela est encore toléré dans certaines zones.
A proximité d’une petite plage, nous apercevons BAAMI, le catamaran d’Hervé niché près de la garrigue... Une petite visite s’impose et nous rencontrons un Hervé bloqué dans son bateau par un lumbago sévère !
Nous sommes aussi rejoints par Bernard, un ami Belge de Loulou et Dominique, voyageant depuis 14 ans à bord d’un Maramu « PAREO ». Il a beaucoup bourlingué en Méditerranée qu’il connaît bien et aussi au Brésil et aux Antilles.
Le lendemain matin sera consacré au remplissage des réservoirs, gas-oil et eau, pour les deux bateaux Algieba et dam’Marine dans le petit port de Fornells et l’après-midi à une ballade sur les collines dans la garrigue, d’où nous découvrons de superbes paysages.

Samedi 4 juillet- Fornells- Illha Colom – 14 milles

Une petite navigation d’abord au moteur puis à la voile (au près bien sûr !) pour nous rendre à un petit mouillage devant l’île Colom située un peu plus à l’est.
Il s’agit encore de bouées mises gratuitement à la disposition pour une durée maximum de deux nuits … Ce mouillage est très bien abrité du nord-est au nord-ouest et l’eau est bleu turquoise, d’une exceptionnelle transparence.
Nous nous trouverons très bien dans cet endroit mis à part le trafic des petites embarcations qui passent à toute vitesse entre les bateaux au mouillage ( surtout que c’est le week-end !).
A la suite de l’île, se trouve la Cala d’Es Grau et au fond de cette cala, le petit village du même nom. C’est une station balnéaire plutôt populaire avec une grande plage bordée de bois de pins et de garrigue et également une partie marécageuse autour de grandes salines. Toute cette zone est classée en parc naturel et des sentiers ou chemins permettent de s’y promener à pied en écoutant le chant assourdissant des cigales.
Une multitude d’embarcations de toutes sortes sont amarrées dans le petit port ou au mouillage devant le village.
Nous avons également débarqué sur l’île Colom qui est une réserve naturelle où il n’y a absolument rien si ce ne sont des rochers tendres curieusement sculptés et troués comme du gruyère, des touffes de végétation par ci par là et de nombreux goélands. Nous devons gravir des passages escarpés entre les rochers, le paysage est lunaire … et c’est la solitude !

Lundi 6 juillet – Illha Colom- Mahon – 11 milles

Le vent a tourné au nord durant la nuit et souffle à 12/13 nœuds, suffisant pour qu’une petite houle s’infiltre dans le passage entre l’île Colom et Minorque.
Nous quittons donc le mouillage assez tôt en compagnie de Dam’Marine et de Pareo et tout le monde hisse les voiles. Nous aurons un peu de vent pendant une bonne heure puis de nouveau il tombe … Cependant, nous approchons de Mahon qui est la nouvelle capitale de Minorque, imposée par les Anglais depuis les années 1700.
Après avoir doublé le Cabo Negro puis la Punta del Espero, nous empruntons un long chenal fréquenté aussi par les cargos et autres méthaniers car Mahon est un grand port de commerce établi dans cette immense cala formant un excellent abri naturel… C’est, paraît-il, le deuxième plus grand port naturel du monde après Pearl Harbour.
Les abords de l’entrée sont fortifiés car l’endroit a suscité beaucoup de convoitises tout au long du passé …
Nous trouvons une bouée libre à la Cala Llonga, cette fois-ci nous devrons payer, le tarif n’est pas exagéré mais il n’y a aucun service et de plus, nous sommes assez loin de la ville et du côté opposé.
10 minutes d’annexe et 20 minutes de marche à pied sont nécessaires pour se rendre au cœur de la ville.

Mardi 7 juillet au …. MAHON

Pour l’instant, des vents forts de nord/nord-ouest règnent sur la partie nord de la Méditerranée et nous allons attendre ici des conditions météo favorables pour traverser vers la Sardaigne et en profiter bien sûr pour visiter un peu les environs.
Nous commençons par la ville dont le centre historique se trouve sur un promontoire au fond de la cala.

Il y a de très beaux édifices palais, églises, monuments et l’ensemble est très agréable, cependant nous avons préféré Ciutadella. Les rues sont très animées car les touristes sont nombreux, Mahon étant doté d’un aéroport.
Mercredi, nous prenons le bus afin de visiter l’intérieur de l’île en compagnie de l’équipage de Dam’Marine. Nous empruntons la route principale de l’île pour nous rendre à Alaior qui est un gros village. Le paysage est très verdoyant, les plaines et petites collines sont parsemées de grosses touffes d’arbustes dont nous ignorons le nom et qui alternent avec des petits pins dans la rocaille.
Il y a beaucoup de petites parcelles cultivées (blé, orge etc …) séparées bien sûr par les innombrables murets de pierre, les moissons sont déjà faites.
Après avoir visité le village, sa belle église, ses ruelles et un abri anti-aérien datant de la guerre civile, le pique-nique est de rigueur. Nous repartons ensuite, toujours en bus, vers Es Mercadal, autre village situé vers le centre de Minorque là où se trouve la partie la plus montagneuse de l’ile avec le point culminant à 357 mètres : El Toro.
Nous entreprenons à pied l’ascension de ce sommet ! 3 kilomètres de marche, parfois un peu difficiles pour le jeune Bastien … et nous voilà en haut où se trouve un couvent de Franciscaines. Une grande statue du christ ressemblant au Corcovado de Rio de Janeiro se dresse au voisinage d’un champ d’antennes impressionnantes !

Jeudi, nous quittons notre bouée pour retourner à l’ancre près d’une petite île. Nous devons nous y reprendre à deux fois pour mouiller car il y a déjà des bateaux et la profondeur est de 13 mètres. Les bateaux à passagers passent parfois entre les voiliers au mouillage et provoquent quelques remous … Ils ont pourtant la place pour passer plus loin !
Et voilà, sept jours ont passé, les vents soufflent de l’est, nous attendons dans cet endroit agréable une fenêtre météo favorable à la traversée vers la Sardaigne…

mercredi 1 juillet 2009

Arrivée à Minorque

Mardi 23 juin – Port Soller

Ce fut une très longue escale à Port Soller, charmant endroit qui, de plus nous offrait toutes les facilités tout en étant au mouillage. Nous avons également profité de cet arrêt prolongé pour régler quelques questions administratives …
Le mouillage était très bien quoique assez fréquenté et quelquefois perturbé par des bateaux qui se placent mal et qui nous ont parfois obligé à manœuvrer pour changer de place. Ce fut notamment le cas un jour où une quinzaine de voiliers Français de Port Camargue ont envahi le mouillage, l’un d’entre eux se retrouvant à deux mètres de nous, autant dire que nous n’étions pas tranquilles mais heureusement, la nuit fut calme.
Nous eûmes également quelque inconfort passager causé par une houle provenant d’un fort mistral sur le nord de la Méditerranée occidentale. Cette houle quoique de nord-est réussissait à pénétrer dans l’entrée et a fait rouler les bateaux !
Nous avons bien sûr visité la région en faisant des ballades sur les sentiers montagneux, tous nos déplacements se faisant à pied, parfois en bus pour les distances plus longues.
Une exception quand même… Loulou et Dominique (et Bastien) nous ont proposé de louer une voiture et de faire une excursion dans l’intérieur de l’île. Vendredi 19, par une journée chaude, nous sommes donc partis tous les cinq en expédition dans une Fiat Panda, direction Alaro où se trouvent les ruines d’un château dans les montagnes.
Après nous être élevés par de petites routes sinueuses, étroites et très pittoresques, nous arrivons à une ferme ( Es Verger) où il y a un restaurant à l’ancienne très réputé. La route, qui n’était déjà plus très carrossable semble s’arrêter. Une grand-mère nous indique qu’il faut franchir cette barrière et continuer deux kilomètres en voiture puis vingt minutes à pied, ce que nous faisons sur un chemin défoncé …
Nous arrivons enfin aux ruines du château situé sur une crête au bord d’aplombs vertigineux. Nous admirons le paysage magnifique qui s’étend sous nos yeux. Au nord-est les sommets montagneux et au sud, la ville de Palma et sa baie … Nous sommes récompensés !
Le château d'Alaró fut un haut lieu de résistance face aux envahisseurs. Il a notamment été défendu par les partisans de Jacques III, dernier roi de Majorque face à leurs cousins Aragonais. On le comprend d'autant mieux quand on voit ce nid d'aigle perché sur la Serra de la Tramuntana, dominant ainsi la plaine de Majorque.
Retour par Es Verger et petite pause afin de se désaltérer. La salle de restaurant, grande pièce aux murs de pierre décorés d’objets anciens, est très rustique. Il serait bon de prendre plus de temps et déjeuner là mais nous voulons profiter de la voiture et aller voir d’autres endroits !
Au nord de l’île se trouve Alcudia et sa vieille cité qui fut créée par les Romains en 123 avant JC.
Les Musulmans se sont ensuite installés dans l’île en l’an 903 et ont laissé leur empreinte dans la ville actuelle et ses fortifications avant la reconquête par les Catholiques en 1229.
C’est donc une ville chargée d’histoire et très plaisante à visiter malgré un côté un peu trop touristique.
La suite de la promenade passe par Pollença puis le cap Formentor à la pointe nord-ouest de l’île, très impressionnant avec ses hautes falaises tombant à pic dans la mer. De nombreuses criques sont nichées parmi ces falaises et sont accessibles en bateau, l’eau transparente est verte et turquoise et donne envie d’aller jeter l’ancre (par très beau temps évidemment).
Nous refaisons une incursion dans l’intérieur par le village de Muro et ses nombreux moulins avant de reprendre la route de Port Soller.



Mercredi 24 juin – Port Soller – Pollença ( 42 milles )

Il fallait repartir et quitter notre havre de Port Soller, ce que nous faisons en ce mercredi. C’est donc en compagnie de Dam’Marine que nous mettons le cap sur le nord de l’île par vent contraire faible et un temps magnifique.
Dam’Marine est un robuste ketch de 20 tonnes et a besoin de vent pour s’animer, il fait donc route directe au moteur tandis que nous partons tirer un bord vers le large. Voyant le vent faiblir encore, nous revenons vers la côte et mettons le moteur afin de gagner vers le nord-est.
Vers 13h30, le vent revient, toujours contraire mais un peu plus soutenu. Cap sur bâbord et c’est reparti pour un grand bord vers le large puis de nouveau un bord vers la terre et en serrant le vent au maximum, nous parvenons à doubler le cap Formentor derrière lequel s’ouvre la baie de Pollença. C’est une baie très fermée mais quand même ouverte au nord-est.
Une pointe très avancée vers l’est (elle porte le nom de Punta de l’Advanzada) offre un bon abri et nous décidons d’aller mouiller derrière cette pointe.
Dam’marine est déjà là bien sûr, mais surprise, est amarré à un corps-mort, Loulou vient à notre rencontre dans son annexe et nous explique que la zone a changé et que, pour cause de protection des fonds sous-marins, les corps-morts sont mis gratuitement à disposition des usagers par le gouvernement des Baléares… Une fonctionnaire très aimable arrive d’ailleurs aussitôt pour nous indiquer le corps-mort et faire remplir quelques papiers.
Nous serons donc quittes de jeter l’ancre et envisageons de passer deux nuits ici car le baromètre chute terriblement …

Jeudi 25 juin au dimanche 27 juin – Pollença

Nous avons passé 2 nuits sur une bouée dans un décor très agréable, avec pour toile de fond l’immense demeure d’un Anglais richissime bâtie sur la Punta Advanzada et offrant à la vue ses beaux bâtiments anciens ( une sorte de château) ainsi que des jardins luxuriants sur les pentes de la colline.
Jeudi matin, le beau temps a été interrompu par un orage pas trop violent et de courte durée, ensuite le soleil est revenu, encore plus vigoureux !
Ensuite, nous sommes allés un peu plus près de la ville, et nous avons jeté l’ancre à proximité du port. Tout de suite, nous entendons « hello » , c’est Ann et Michael à bord de Nimue qui nous font des signes … retrouvailles !
Le port de Pollença est une importante station balnéaire très touristique et remplie d’Anglais… Vous parlez aux commerçants en Espagnol, ils vous répondent en Anglais !
Sinon, les arrières sont très beaux, c’est la montagne et ses paysages grandioses. Nous nous sommes promenés en suivant un sentier de randonnée jusqu’à la Cala Boquer, située sur la côte ouest de l’autre côté de la pointe formée par le Cap Formentor.
Le sentier s’élève d’abord puis passe dans une vallée située entre deux crêtes montagneuses impressionnantes, les chèvres gambadent dans les rochers et les hirondelles font leurs nids dans les trous des falaises.
Il faut ensuite redescendre vers la cala par un étroit sentier pierreux et abrupt qui se termine dans le lit d’un petit torrent avant de découvrir cette charmante petite crique aux eaux claires…

Lundi 29 juin - Pollença – Ciutadella ( Minorque) 34 milles

Nous nous levons plus tôt ce matin et l’ancre est relevée vers 8h15, nous avons prévu de traverser vers Ciutadella sur l’île de Minorque qui n’est distante que de 34 milles.
Il n’y a pas un souffle d’air, aussi c’est la « risée Volvo » qui assure la propulsion du bateau, ronron monotone pendant plusieurs heures jusqu’à ce que Eole daigne nous envoyer 6 à 7 nœuds qui nous permettent de mettre à la voile et reposer ce brave moteur, pas pour très longtemps, car une heure et demie après, il faut le remettre en route .
J’ai vainement essayé d’appeler Loulou à la VHF et je l’entends finalement au moment où nous apercevons son bateau niché dans une petite cala à l’entrée de Ciutadella. Dam’Marine est mouillé sur son ancre et deux aussières rejoignent les rochers en arrière du bateau.
Nous nous mettons à couple et, avec l’aide de Loulou , nous emmenons l’ancre avec l’annexe, mais cela fait beaucoup de poids et nous avons toutes les peines du monde à mouiller cette ancre .
Cela fait, je vais mettre les longues aussières aux rochers et en faisant marche arrière je constate que l’ancre n’est pas crochée… Relevage de l’ancre et manœuvre au moteur pour re-mouiller … Epuisant !
Finalement, nous sommes très bien installés dans cette petite cala à l’eau transparente et pouvons goûter les joies de la baignade…
Le lendemain matin, nous partons visiter cette magnifique cité chargée d’histoire et ancienne capitale de l’île… Tous les bâtiments sont construits avec une pierre calcaire un peu ocre provenant d’une carrière de l’île.
Cette ville, créée par les Phéniciens, a connu un grand nombre d’invasions … Les Grecs, les Romains puis les Arabes l’occupèrent et elle fut entièrement détruite par le pirate Turc Barberousse qui prit la ville et emmena ses habitants pour en faire des esclaves !

dimanche 14 juin 2009

De Ibiza à Mayorque


Samedi 30 mai au Mardi 2 juin - Ibiza

Nous passons 4 jours au mouillage dans la baie de San Antonio et nous en profitons pour refaire l’avitaillement et nous promener dans les environs.
Ainsi nous grimpons par de petits sentiers en haut d’une colline qui surplombe la ville et la baie et où se trouve une petite « capilla » nichée parmi les pins. Cette chapelle a été construite en 1942 en l’honneur de la Vierge de San Antoni ( en Catalan).
Nous avons eu chaud à monter et il faut faire attention en redescendant car les pierres roulent sous
les pieds …

Nous prenons également le bus et faisons une excursion sur Ibiza, la ville principale de l’île. En arrivant, nous nous dirigeons vers le port où sont alignés quelques yachts impressionnants dont l’un, battant pavillon grec, devait bien mesurer près de 60 mètres…
La vieille ville nous a agréablement surpris, certes très touristique, mais vraiment belle avec son dédale de petites ruelles escaladant la colline, ses maisons blanches agrémentées de jolis jardins fleuris, ses fortifications imposantes avec la cathédrale tout en haut d’où l’on découvre un joli panorama sur la « Grande bleue ».

Le reste de la ville n’offre pas grand intérêt, grandes avenues et publicités pour les boîtes de nuit !
Un voilier Breton est également au mouillage pas très loin de nous , Dam Marine , à bord duquel voyagent Loulou, Dominique et leur fils de 10 ans , Bastien . Ce sont des Vannetais et ils se dirigent également vers l’Est de la Méditerrannée.

Mercredi 3 juin - San Antonio – Portinatx 17 milles
Encore une navigation avec très peu de vent … Néanmoins, le parcours se fait presque entièrement à la voile , à toute petite vitesse. Nous sommes obligés de nous protéger du soleil qui est très ardent sous peine de cuire dans le cockpit !
Nous longeons la côte Ouest d’Ibiza qui est plutôt déserte et agrémentée par de petites criques ( appelées ici des « calas »).
Nous arrivons ainsi à la Cala de Portinatx qui se divise en deux dès son entrée et nous nous dirigeons vers la plus profonde où quelques bateaux sont mouillés. Cette cala très rocheuse se termine par une petite plage . Nous mouillons sur fond de sable et herbes par 8 mètres de profondeur, dans une eau très claire qui permet de voir où l’on pose son ancre.
Surprise, le bateau le plus proche est « Nimue », voilier Anglais monté par Ann et Michael, que nous avons rencontré à plusieurs reprises l’année dernière, nous échangeons les dernières nouvelles…
La soirée sera un peu « tendue » car un voilier Allemand a jeté l’ancre trop près de nous … Tout allait bien mais le vent a soudainement changé de direction et forci, ce qui fait que ce bateau nous passait au ras du nez dans les rafales et de plus avec personne à son bord.

Jeudi 4 juin – Portinatx-Andratx ( île de Mayorque ) – 50 milles

Départ tôt ce matin ( 7h) car il y a une bonne route à faire , 50 milles séparent en effet Portinatx de Andratx sur la côte Sud-Ouest de Mayorque et nous ne pouvons pas compter sur Eole pour nous pousser vigoureusement.
Effectivement, c’est la pétole complète et nous devons marcher au moteur pendant 4 heures puis un léger Zéphyr daigne se manifester, venant de travers, ce qui nous permet de mettre à la voile et d’avancer régulièrement.
Nous voyons encore une baleine qui s’ébroue à distance respectable du bateau à grand renfort de gerbes d’eau.

Vendredi 5 juin et Samedi 6 juin - Andratx

Un coup de vent est en cours et nous restons à la marina du Club de vela qui est très organisée mais aussi assez onéreuse !
Il y a de gros yachts Italiens et Anglais sur le quai principal, mais sur notre ponton c’est plus simple, nous faisons la connaissance de deux compères Espagnols de la région de Tarragone qui font une virée (le Yéti) , pas pressés de rentrer à la maison !
En face de nous est amarré un gros yacht ancien battant pavillon Anglais appartenant manifestement à une dame appelée Emma Marshall accompagnée de trois équipières, toutes bien portantes !
Nous visitons bien sûr Andratx et ses environs, le port est situé au fond d’une ria profonde ouverte au Sud-Ouest, bordée de falaises abruptes et de hautes collines boisées mais aussi très construites.
Une dizaine de chalutiers sont en activité et il est possible d’acheter le poisson fraichement arrivé dans une petite officine.
Nous allons à pied jusqu’à la Cala Llamp, joli endroit mais encore une fois envahi par les résidences !

Dimanche 7 juin – Andratx- Soller – 26 milles

Le coup de vent a laissé une jolie houle qui nous cueille dès la sortie du port et c’est « rouli-roulant » que nous empruntons un étroit passage entre l’île Dragonera et Mayorque puis nous longeons la magnifique côte Ouest très montagneuse et boisée.
La mer est un peu moins agitée mais la houle subsiste, rendant la navigation quelque peu inconfortable… Heureusement le ciel est bleu et le soleil brille, de plus quelques dauphins rapides comme l’éclair viennent jouer avec le bateau et font moult pirouettes dans l’eau limpide.
Le moteur tourne un bon moment avant d’arriver dans l’étroite passe qui nous permet d’entrer dans le Puerto de Soller où nous devons retrouver Francisco et Geronima.
D’emblée, cet endroit nous plaît, très bien protégé de presque tous les vents et de plus joli. La baie forme un cercle presque complet avec une étroite entrée. Un port de pêche, une marina et un port public occupent toute la partie gauche en entrant puis il y a une grande plage en prolongement jusqu’au sud de cette baie , le rivage devenant rocheux ensuite jusqu’à un promontoire occupé par un phare.
Nous jetons l’ancre devant la plage en essayant de bien calculer car certains bateaux sont sur des corps-morts . Le plan d’eau est très calme et promet la tranquilité ?

Lundi 7 juin au ……….. Port de Soller

Nous restons toute la semaine au mouillage dans cette baie effectivement très tranquille . Le temps se maintient au beau et nous pouvons nous baigner pratiquement tous les jours dans une eau claire et chaude.
Sirah, le ketch de Francisco et Geronima est amarré dans le port et ils nous promettent de nous emmener en ballade dans la montagne au cours de la semaine … Dam Marine arrive également au
début de la semaine, son équipage vient à bord et nous pouvons discuter un peu du pays Breton ! et autres choses …
Le mardi, nous faisons une longue ballade par une petite route sinueuse et bordée de cultures d’orangers, citronniers, amandiers et oliviers ( la vallée est appelée Vallée de l’or à cause de sa fertilité ) jusqu’au village de Soller distant de quelques kilomètres et situé à l’intérieur .
Soller est un joli village ancien avec une très belle église, de petites rues et des places ombragées où il fait bon vivre.
Pour redescendre, nous empruntons le tramway en bois très typique qui fait la navette entre Soller et son port depuis 1912. La voie passe entre les jardins à la végétation luxuriante, longe un torrent … et fait de ce trajet un véritable plaisir.
Le lendemain, nous laissons Algieba au mouillage et prenons un train ancien également en bois au départ de Soller pour nous rendre à Palma distante d’une trentaine de kilomètres. La voie serpente entre les montagnes, longe des ravins impressionnants et emprunte 14 tunnels dont l’un fait environ 3 kms de long.
Le trajet dure une heure et offre de superbes panoramas de montagnes avant de redescendre dans la plaine.
Nous serons enchantés par la visite de Palma , très belle ville offrant à la vue de nombreux monuments et édifices anciens aux façades artistement sculptées… cathédrale, bibliothèque,châteaux,églises … et aussi de nombreux touristes de toutes nationalités !
Nous serons également surpris par le bruit des voitures car il y a une intense circulation et nous n’avons plus l’habitude…

Jeudi, Antonio, le fils de Francisco et Geronima qui est commandant d’un ferry basé à Soller, nous emmène tous les quatre avec sa voiture jusqu’à un mirador situé dans la montagne et nous redescendons à pied par des petits chemins bordés de murets de pierre à travers les bergeries et les petites propriétés, ouvrant (et refermant) parfois une barrière.
Les murets ont été construits par les Arabes du temps de leur occupation de l’île, il y en a partout, ils servent également à maintenir des portions de terrain à peu près plates sur les pentes prononcées.
Nous faisons une pause sous un amandier et dégustons des amandes pas tout à fait mûres, elles sont délicieuses !
Les chemins souvent creux, sont à l’ombre et rendent la promenade très agréable… mais à la fin, cette ombre devient plus rare et nous commençons à avoir très chaud en arrivant à Port de Soller !